Publié : sam. août 27, 2005 3:43 am
«Quand Pascal a écrit «L'homme est un roseau pensant», il pensait sans le savoir à Stéphanie Lapointe», dit Stéphane Lap orte.
Stéphanie Lapointe
Fidèle à elle-même
Chantal Guy
La Presse
Elle nous aura fait attendre plus d'un an après sa victoire à Star Académie pour nous présenter son premier album, intitulé Sur le fil. Un album sensible et tout en douceur, qui lui ressemble, et qui devrait séduire ses fans les plus fidèles, comme ses détracteurs les plus tenaces. Rencontre avec une jeune femme touchante.
Stéphanie Lapointe est la plus atypique des académiciennes. On l'imagine plus aisément dans une manif entourée d'amis altermondialistes qu'en quête de célébrité. Elle est pourtant la grande gagnante de l'an 2 de Star Académie, et elle s'apprête à lancer son premier album, intitulé Sur le fil.
Mince comme une brindille, des yeux de biche effarouchée, une petite voix enfantine : il est difficile de croire que cette jeune femme de 20 ans a gravi le Kilimandjaro, en Tanzanie. Elle a pourtant relevé ce défi au début de l'année, en tant que porte-parole de l'organisme CARE. «J'ai souvent pensé abandonner, avoue-t-elle. Le manque d'oxygène, marcher de 10 à 15 heures par jour, je m'en souviens comme si c'était hier. Un jour, il s'est mis à grêler et j'ai été prise de panique, j'ai fait de l'hyperventilation. Je me sentais tellement loin de chez moi, mais, en même temps, c'est tellement valorisant de dépendre seulement de soi-même. Personne ne va porter ton sac ou marcher à ta place.»
L'histoire se répète, car celle qui s'est approprié la chanson L'Infidèle de Claude Dubois a aussi pensé abandonner Star Académie.
Les fidèles de l'émission s'en rappellent. Stéphanie ne s'y sentait pas très bien, mais elle a persisté, avouant lors de sa victoire que ça lui avait pris un «huit semaines et trois quarts» pour se rendre compte que le public l'appuyait... et que la célébrité instantanée l'effrayait.
«Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais, je n'avais pas vu l'autre côté de la médaille, note-t-elle. Ce que je trouve le plus dur avec un projet comme Star Académie, c'est qu'on devient connu sans avoir fait d'album; on chante des covers pendant un an et demi avec des chanteurs établis. C'est une belle expérience, mais ça fait longtemps que je me suis sentie aussi libre et j'ai tellement hâte de chanter mes chansons en spectacle. Quand je suis devenue connue, je me suis fermée aux gens, mais là, j'ai l'impression que je peux parler. Je n'ai pas signé avec Star Académie pour le reste de ma vie. Je suis prête à me battre pour faire ma place, mais pas pendant 10 ans.»
Ce qui l'inquiétait le plus, en vérité, était le prix associé à la victoire, soit d'enregistrer rapidement un album. «Je ne voulais pas faire ça en trois mois, raconte-t-elle. Avant la finale, je suis allée voir Julie (Snyder) pour lui dire que ça ne fonctionnerait pas, que je n'étais pas la bonne personne, qu'il fallait choisir quelqu'un d'autre. Elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas changer les votes, que c'était à moi de prendre la décision de rester ou de partir. Mais elle m'a promis que si j'allais jusqu'au bout, elle allait me donner toute la latitude et le temps qu'il fallait.»
Un album qui lui ressemble
Voilà pourquoi Marc-André Niquet a sorti son album avant Stéphanie Lapointe, qui a eu l'autorisation de repousser la sortie du sien au 30 août. «Nous avons travaillé plus d'un an et si j'avais pu, j'aurais pris deux ans», admet-elle.
Sur le fil est un album intimiste qui ressemble à la chanteuse, sensible et tout en retenue, à mille lieues des habituelles acrobaties vocales. Il a été réalisé par Francis Collard (multi-intrumentiste et coréalisateur d'Aquanaute, d'Ariane Moffatt), sous la direction artistique d'Anne Vivien. L'album est très loin, surtout, du côté showbiz des galas du dimanche et de la tournée de Star Académie, dans laquelle, avons-nous osé lui dire, elle détonnait un peu. «Vraiment ? Pas trop, j'espère, répond-elle avec un rire timide. C'est comme si on mettait Carla Bruni au Centre Bell, tu sais... Une petite fille, grosse comme ça... C'est un peu comme ça que je me sentais. Mais moi, j'ai besoin d'autre chose et je suis en train de le découvrir. C'est pour ça que ça m'a pris un an.»
Comme bien des jeunes sensibles de son âge, Stéphanie Lapointe entretient une relation trouble avec le temps. La mélancolie imprègne les chansons de son album. «Si vous m'aviez demandé ce que je voulais dire il y a un an, je n'aurais pas su quoi vous répondre. C'est ça qui est beau : je ne m'attendais pas à ce que les chansons parlent toutes de la même chose, soit du temps, du passage de l'enfance au monde adulte. Quand je chante «je perds ses traces», je ne m'adresse pas à quelqu'un, mais à la petite fille que j'étais. Je suis allée voir un spectacle de Charles Aznavour et je me suis rendu compte que je n'étais pas seule à me sentir nostalgique.»
Trouve-t-elle difficile ce passage au monde adulte ? «Oui, beaucoup.»
Si Stéphanie ne veut jamais rien précipiter, elle craint paradoxalement de manquer de temps pour accomplir tous ses rêves. On oublie souvent à quel point avoir la vie devant soi, à 20 ans, peut être effrayant, car il faut bien faire des choix, ce qui signifie abandonner certains sentiers qui semblaient tout aussi prometteurs.
Pour l'instant, elle a décidé de se concentrer sur la musique, repoussant les offres de la télé et du cinéma, où elle venait de percer, en jouant la petite soeur de Frédérick de Grandpré dans Le Négociateur et la mère naturelle d'Aurore dans le film à succès de cet été. La jeune femme est en plus attirée par les relations internationales. «C'est beau de faire de la musique, mais quand je passe une journée avec des gens qui font du développement international, je me dis : Wow, eux, ils font avancer les choses. Bien sûr, il ne faut pas se comparer, il faut des artistes et toutes sortes de gens, mais, si ça ne marchait pas en musique, je ne serais pas malheureuse de travailler dans ce domaine.»
Mais avec cet album il se pourrait fort bien que le public, encore une fois, décide pour elle de sa destinée...
STÉPHANIE VUE PAR...
Nous avons demandé à trois personnalités qui ont eu l'occasion de travailler avec Stéphanie Lapointe de nous donner leurs impressions sur la jeune femme. Ils n'ont pas pu résister à son charme...
Stéphane Laporte
Quand Pascal a écrit L'homme est un roseau pensant, il pensait sans le savoir à Stéphanie Lapointe. Car elle est frêle comme un roseau, et elle pense, elle pense. Toujours une interrogation, une inquiétude, une contradiction. Et la vie souffle sur elle. Même si elle semble fragile, elle plie mais ne rompt pas. Et c'est en pensant tout haut, en chantant ses pensées, ses angoisses, ses vérités, qu'elle nous émeut. Nous fait plier à notre tour. Comme un roseau penchant.
C'est une fille pure. Et la pureté a quelque chose de bouleversant. Sa voix vous fait une petite craque le long du coeur. Une faille qui ne cesse de s'agrandir. Et qui devient le Grand Canyon avant la fin de la chanson. C'est une interprète à fleur de peau. Une grande. Une vraie. Autant actrice que chanteuse.
J'ai la chance d'être son ami. On va voir des shows et des films parfois. On s'amuse. On rit. Mais il y a toujours dans ses yeux, ce voile, ce mystère, des artistes tourmentés. Des artistes qui en savent trop. Des artistes qui nous font penser. C'est une enfant et une vieille âme. J'ai pu écouter son album dès les premiers mixs.
C'est beau. Très beau. Préparez-vous à filer roseau. À plier. Sans tomber. Comme la petite Stéphanie sur son fil. Elle ira loin.
Serge Postigo, Télésphore Gagnon dans le film Aurore
Mon expérience avec Stéphanie a été très agréable et surprenante. Stéphanie brise vraiment le mythe péjoratif entourant les gens qui passent par les concours comme Star Académie. On pense que ces gens n'ont rien à dire, qu'ils n'ont pas de contenu, qu'ils ont pas réfléchi à ce qui leur arrive. Ce qui est particulier, c'est que Stéphanie est vraiment quelqu'un qui a une réflexion sur la vie, sur ce qu'elle veut faire. Elle a un regard très lucide et posé sur ce qui lui arrive. Ce n'est pas parce qu'elle a gagné Star Académie et qu'elle a fait un film que c'est nécessairement ce qu'elle veut faire dans la vie.
Elle écoute beaucoup, ce qui est pour moi une grande preuve d'intelligence et une belle qualité pour une actrice. Si Stéphanie a joué dans Aurore, c'est parce qu'elle a passé une audition et qu'elle le méritait. On a juste à regarder le film, où l'on peut voir sa générosité et son émotivité.
Je pense que le jeu sera toujours présent dans la vie de Stéphanie, en ce sens qu'elle a une approche très théâtrale dans ses chansons et dans la façon qu'elle veut monter son spectacle. Elle veut toujours raconter une histoire et nous faire plonger dans son monde, son univers. Je pense que c'est ce qui fait que Stéphanie ne se laisse pas imposer le rythme que le métier lui apporte, mais qu'elle suit le rythme qu'elle veut bien suivre. Elle chante et elle joue dans un but précis; ce qu'elle veut, c'est s'exprimer et elle ne fait pas seulement ce qu'on lui demande de faire.
Frédérick de Grandpré, Mac Cloutier dans le Négociateur
Dès les premiers instants, je l'ai adoptée comme ma petite soeur, d'autant plus qu'elle sort avec mon cousin, alors ça faisait partie de la famille !
C'était très agréable de rencontrer cette jeune fille-là, d'apparence si fragile, mais qui a du caractère et des opinions très tranchées.
C'est sûr qu'elle n'avait pas beaucoup d'expérience au début dans le jeu, mais c'était une belle rencontre, car elle voulait apprendre. On a beaucoup ri dès les premières scènes, car il y avait plein de détails qu'elle ne connaissait pas. Nous avons eu de belles discussions sur le métier puisque nous venons de deux chemins très différents.
Au niveau du jeu, je l'ai trouvée très sensible, très professionnelle et consciencieuse. Elle voulait vraiment transmettre toute l'émotion des situations à l'écran, ce qui est tout à fait louable.
Elle m'a invité à son lancement. Je n'ai rien entendu encore, mais je suis persuadé que cet album va lui ressembler, parce qu'elle a un grand souci d'intégrité par rapport à ce qu'elle est. Je suis convaincu que ça va toucher bien des gens.
EN RAFALE
Ton dernier spectacle ?
Au théâtre, Le Mystère d'Irma Vep et en musique, Camille.
Ton dernier disque ?
Émilie Simon
Ton dernier livre ?
Ebène, aventures africaines de Ryszard Kapuscinski. C'est un journaliste polonais qui a vécu en Afrique et qui vulgarise tous les conflits africains.
Ton dernier film ?
Jeux d'enfants de Yann Samuell
Qu'est-ce qui te fait peur dans la vie ?
De ne pas faire tout ce que j'ai envie de faire, de ne pas avoir assez de temps.
Ce qui te rend heureuse ?
Les voyages et faire de beaux projets. Arriver au bout de quelque chose. Avoir la chance de créer
--Message edité par babychoux le 2005-08-27 17:36:56--
Stéphanie Lapointe
Fidèle à elle-même
Chantal Guy
La Presse
Elle nous aura fait attendre plus d'un an après sa victoire à Star Académie pour nous présenter son premier album, intitulé Sur le fil. Un album sensible et tout en douceur, qui lui ressemble, et qui devrait séduire ses fans les plus fidèles, comme ses détracteurs les plus tenaces. Rencontre avec une jeune femme touchante.
Stéphanie Lapointe est la plus atypique des académiciennes. On l'imagine plus aisément dans une manif entourée d'amis altermondialistes qu'en quête de célébrité. Elle est pourtant la grande gagnante de l'an 2 de Star Académie, et elle s'apprête à lancer son premier album, intitulé Sur le fil.
Mince comme une brindille, des yeux de biche effarouchée, une petite voix enfantine : il est difficile de croire que cette jeune femme de 20 ans a gravi le Kilimandjaro, en Tanzanie. Elle a pourtant relevé ce défi au début de l'année, en tant que porte-parole de l'organisme CARE. «J'ai souvent pensé abandonner, avoue-t-elle. Le manque d'oxygène, marcher de 10 à 15 heures par jour, je m'en souviens comme si c'était hier. Un jour, il s'est mis à grêler et j'ai été prise de panique, j'ai fait de l'hyperventilation. Je me sentais tellement loin de chez moi, mais, en même temps, c'est tellement valorisant de dépendre seulement de soi-même. Personne ne va porter ton sac ou marcher à ta place.»
L'histoire se répète, car celle qui s'est approprié la chanson L'Infidèle de Claude Dubois a aussi pensé abandonner Star Académie.
Les fidèles de l'émission s'en rappellent. Stéphanie ne s'y sentait pas très bien, mais elle a persisté, avouant lors de sa victoire que ça lui avait pris un «huit semaines et trois quarts» pour se rendre compte que le public l'appuyait... et que la célébrité instantanée l'effrayait.
«Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais, je n'avais pas vu l'autre côté de la médaille, note-t-elle. Ce que je trouve le plus dur avec un projet comme Star Académie, c'est qu'on devient connu sans avoir fait d'album; on chante des covers pendant un an et demi avec des chanteurs établis. C'est une belle expérience, mais ça fait longtemps que je me suis sentie aussi libre et j'ai tellement hâte de chanter mes chansons en spectacle. Quand je suis devenue connue, je me suis fermée aux gens, mais là, j'ai l'impression que je peux parler. Je n'ai pas signé avec Star Académie pour le reste de ma vie. Je suis prête à me battre pour faire ma place, mais pas pendant 10 ans.»
Ce qui l'inquiétait le plus, en vérité, était le prix associé à la victoire, soit d'enregistrer rapidement un album. «Je ne voulais pas faire ça en trois mois, raconte-t-elle. Avant la finale, je suis allée voir Julie (Snyder) pour lui dire que ça ne fonctionnerait pas, que je n'étais pas la bonne personne, qu'il fallait choisir quelqu'un d'autre. Elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas changer les votes, que c'était à moi de prendre la décision de rester ou de partir. Mais elle m'a promis que si j'allais jusqu'au bout, elle allait me donner toute la latitude et le temps qu'il fallait.»
Un album qui lui ressemble
Voilà pourquoi Marc-André Niquet a sorti son album avant Stéphanie Lapointe, qui a eu l'autorisation de repousser la sortie du sien au 30 août. «Nous avons travaillé plus d'un an et si j'avais pu, j'aurais pris deux ans», admet-elle.
Sur le fil est un album intimiste qui ressemble à la chanteuse, sensible et tout en retenue, à mille lieues des habituelles acrobaties vocales. Il a été réalisé par Francis Collard (multi-intrumentiste et coréalisateur d'Aquanaute, d'Ariane Moffatt), sous la direction artistique d'Anne Vivien. L'album est très loin, surtout, du côté showbiz des galas du dimanche et de la tournée de Star Académie, dans laquelle, avons-nous osé lui dire, elle détonnait un peu. «Vraiment ? Pas trop, j'espère, répond-elle avec un rire timide. C'est comme si on mettait Carla Bruni au Centre Bell, tu sais... Une petite fille, grosse comme ça... C'est un peu comme ça que je me sentais. Mais moi, j'ai besoin d'autre chose et je suis en train de le découvrir. C'est pour ça que ça m'a pris un an.»
Comme bien des jeunes sensibles de son âge, Stéphanie Lapointe entretient une relation trouble avec le temps. La mélancolie imprègne les chansons de son album. «Si vous m'aviez demandé ce que je voulais dire il y a un an, je n'aurais pas su quoi vous répondre. C'est ça qui est beau : je ne m'attendais pas à ce que les chansons parlent toutes de la même chose, soit du temps, du passage de l'enfance au monde adulte. Quand je chante «je perds ses traces», je ne m'adresse pas à quelqu'un, mais à la petite fille que j'étais. Je suis allée voir un spectacle de Charles Aznavour et je me suis rendu compte que je n'étais pas seule à me sentir nostalgique.»
Trouve-t-elle difficile ce passage au monde adulte ? «Oui, beaucoup.»
Si Stéphanie ne veut jamais rien précipiter, elle craint paradoxalement de manquer de temps pour accomplir tous ses rêves. On oublie souvent à quel point avoir la vie devant soi, à 20 ans, peut être effrayant, car il faut bien faire des choix, ce qui signifie abandonner certains sentiers qui semblaient tout aussi prometteurs.
Pour l'instant, elle a décidé de se concentrer sur la musique, repoussant les offres de la télé et du cinéma, où elle venait de percer, en jouant la petite soeur de Frédérick de Grandpré dans Le Négociateur et la mère naturelle d'Aurore dans le film à succès de cet été. La jeune femme est en plus attirée par les relations internationales. «C'est beau de faire de la musique, mais quand je passe une journée avec des gens qui font du développement international, je me dis : Wow, eux, ils font avancer les choses. Bien sûr, il ne faut pas se comparer, il faut des artistes et toutes sortes de gens, mais, si ça ne marchait pas en musique, je ne serais pas malheureuse de travailler dans ce domaine.»
Mais avec cet album il se pourrait fort bien que le public, encore une fois, décide pour elle de sa destinée...
STÉPHANIE VUE PAR...
Nous avons demandé à trois personnalités qui ont eu l'occasion de travailler avec Stéphanie Lapointe de nous donner leurs impressions sur la jeune femme. Ils n'ont pas pu résister à son charme...
Stéphane Laporte
Quand Pascal a écrit L'homme est un roseau pensant, il pensait sans le savoir à Stéphanie Lapointe. Car elle est frêle comme un roseau, et elle pense, elle pense. Toujours une interrogation, une inquiétude, une contradiction. Et la vie souffle sur elle. Même si elle semble fragile, elle plie mais ne rompt pas. Et c'est en pensant tout haut, en chantant ses pensées, ses angoisses, ses vérités, qu'elle nous émeut. Nous fait plier à notre tour. Comme un roseau penchant.
C'est une fille pure. Et la pureté a quelque chose de bouleversant. Sa voix vous fait une petite craque le long du coeur. Une faille qui ne cesse de s'agrandir. Et qui devient le Grand Canyon avant la fin de la chanson. C'est une interprète à fleur de peau. Une grande. Une vraie. Autant actrice que chanteuse.
J'ai la chance d'être son ami. On va voir des shows et des films parfois. On s'amuse. On rit. Mais il y a toujours dans ses yeux, ce voile, ce mystère, des artistes tourmentés. Des artistes qui en savent trop. Des artistes qui nous font penser. C'est une enfant et une vieille âme. J'ai pu écouter son album dès les premiers mixs.
C'est beau. Très beau. Préparez-vous à filer roseau. À plier. Sans tomber. Comme la petite Stéphanie sur son fil. Elle ira loin.
Serge Postigo, Télésphore Gagnon dans le film Aurore
Mon expérience avec Stéphanie a été très agréable et surprenante. Stéphanie brise vraiment le mythe péjoratif entourant les gens qui passent par les concours comme Star Académie. On pense que ces gens n'ont rien à dire, qu'ils n'ont pas de contenu, qu'ils ont pas réfléchi à ce qui leur arrive. Ce qui est particulier, c'est que Stéphanie est vraiment quelqu'un qui a une réflexion sur la vie, sur ce qu'elle veut faire. Elle a un regard très lucide et posé sur ce qui lui arrive. Ce n'est pas parce qu'elle a gagné Star Académie et qu'elle a fait un film que c'est nécessairement ce qu'elle veut faire dans la vie.
Elle écoute beaucoup, ce qui est pour moi une grande preuve d'intelligence et une belle qualité pour une actrice. Si Stéphanie a joué dans Aurore, c'est parce qu'elle a passé une audition et qu'elle le méritait. On a juste à regarder le film, où l'on peut voir sa générosité et son émotivité.
Je pense que le jeu sera toujours présent dans la vie de Stéphanie, en ce sens qu'elle a une approche très théâtrale dans ses chansons et dans la façon qu'elle veut monter son spectacle. Elle veut toujours raconter une histoire et nous faire plonger dans son monde, son univers. Je pense que c'est ce qui fait que Stéphanie ne se laisse pas imposer le rythme que le métier lui apporte, mais qu'elle suit le rythme qu'elle veut bien suivre. Elle chante et elle joue dans un but précis; ce qu'elle veut, c'est s'exprimer et elle ne fait pas seulement ce qu'on lui demande de faire.
Frédérick de Grandpré, Mac Cloutier dans le Négociateur
Dès les premiers instants, je l'ai adoptée comme ma petite soeur, d'autant plus qu'elle sort avec mon cousin, alors ça faisait partie de la famille !
C'était très agréable de rencontrer cette jeune fille-là, d'apparence si fragile, mais qui a du caractère et des opinions très tranchées.
C'est sûr qu'elle n'avait pas beaucoup d'expérience au début dans le jeu, mais c'était une belle rencontre, car elle voulait apprendre. On a beaucoup ri dès les premières scènes, car il y avait plein de détails qu'elle ne connaissait pas. Nous avons eu de belles discussions sur le métier puisque nous venons de deux chemins très différents.
Au niveau du jeu, je l'ai trouvée très sensible, très professionnelle et consciencieuse. Elle voulait vraiment transmettre toute l'émotion des situations à l'écran, ce qui est tout à fait louable.
Elle m'a invité à son lancement. Je n'ai rien entendu encore, mais je suis persuadé que cet album va lui ressembler, parce qu'elle a un grand souci d'intégrité par rapport à ce qu'elle est. Je suis convaincu que ça va toucher bien des gens.
EN RAFALE
Ton dernier spectacle ?
Au théâtre, Le Mystère d'Irma Vep et en musique, Camille.
Ton dernier disque ?
Émilie Simon
Ton dernier livre ?
Ebène, aventures africaines de Ryszard Kapuscinski. C'est un journaliste polonais qui a vécu en Afrique et qui vulgarise tous les conflits africains.
Ton dernier film ?
Jeux d'enfants de Yann Samuell
Qu'est-ce qui te fait peur dans la vie ?
De ne pas faire tout ce que j'ai envie de faire, de ne pas avoir assez de temps.
Ce qui te rend heureuse ?
Les voyages et faire de beaux projets. Arriver au bout de quelque chose. Avoir la chance de créer
--Message edité par babychoux le 2005-08-27 17:36:56--