District 31, êtes-vous mélangés ?
Hugo Dumas - 2 février 2021
J’enfile trois paires de gants, pour ne pas contaminer la scène de crime, en écrivant les phrases qui suivent. Parce que a) j’adore ce feuilleton policier et b) je suis pleinement conscient que pondre 120 demi-heures de District 31 par année, c’est un défi colossal, titanesque, digne d’un ultramarathonien du clavier, bravo Luc Dionne.
Mais là, le prolifique scénariste doit resserrer et clarifier ses intrigues, car il est en train de nous perdre.
L’assassinat du juge Pelland (Jean-Bernard Hébert), les liens avec la puissante famille Trottier, le bizarre chargé de cours Vincent Lemaire (Patrick Drolet), le tueur fou du salon de massage Yan Gadbois (Jean-Denis Beaudoin), le fugitif à la main coupée Alain Naud de la compagnie de livraison Ké-Pac, l’étrange Daniel Dujardin (Benoît St-Hilaire) qui a tiré sur Gabrielle Simard (Geneviève Brouillette), et ce même Daniel Dujardin dont le cadavre a été retrouvé dans une chambre de motel, c’est un magma d’informations confuses.
Bien sûr, tous ces personnages et évènements disparates ont un lien commun, qui s’étire depuis plusieurs semaines déjà. Sporadiquement, un enquêteur saupoudre des indices à propos de cette nébuleuse criminelle. Du genre : le juge Pelland a tranché en faveur de la famille Trottier dans une cause de 500 à 600 millions, mais ça n’avance pas plus loin. L’équipe du 31 fouille encore le meurtre de ma préférée, Virginie Francœur (Catherine-Audrey Lachapelle), et là aussi, ça part dans toutes les directions.
Le coupable est-il le visqueux Nick Romano (Mathieu Baron), qui espérait piéger Francis Garand (Frédérick De Grandpré) et reprendre au rabais son entreprise de construction ?
Le coupable pourrait-il s’appeler Emmanuel Jean (Maxime Mompérousse), qui aurait vengé son frère Léopold, tué en 2017 par quatre prostituées, dont Virginie Francœur ? Les services secrets ont-ils trempé dans ce coup pour tenter de récupérer les diamants bien en sécurité en Italie ? Toutes les hypothèses se tiennent.
Aussi, on prendrait bien des nouvelles de Nesly (Karl Walcott), qui a tabassé Ben Biron (Éric Hoziel) avant de disparaître dans sa voiture de patrouille.
Luc Dionne devrait également régler le cas de Nick Romano, qui en mène large, trop large, en toute impunité. Ce volet traîne la patte et ça commence à tourner en rond. Diamants volés, François Labelle (Peter Miller), Romano, la clé du coffret, l’Italie, faut boucler ça.
Quant au meurtre du juge Pelland, la bande du 31 s’y attardera dans les prochaines semaines. Le nouveau personnage campé par Myriam LeBlanc, la sergente-détective Madeleine Depault, experte des crimes économiques, aidera Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) et compagnie à démêler tous les fils qui se croisent autour du magistrat, abattu par un livreur de Ké-Pac à son domicile.
Le plus impressionnant, c’est que District 31 ne perd aucun accro malgré la complexité de ses histoires. On a tendance à sous-estimer l’intelligence des téléspectateurs, qui savent que Luc Dionne ne les abandonnera pas dans un cul-de-sac.
Tenez, dans les deux premières semaines de janvier, 1 837 000 accros n’ont pas raté une seconde des aventures de nos policiers préférés. District 31 est un phénomène télévisuel dont on ne mesure pas encore toute la puissance.
Ah oui, j’adore le trio du Service des enquêtes indépendantes (SEI) formé d’André Dallaire (Pierre-François Legendre), de Mélissa Corbeil (Brigitte Paquette) et de la taupe à Yves Jacob (Marc Fournier).
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