Déjà accro à Alertes
Hugo Dumas - La Presse
Voilà un premier épisode haletant, bien ficelé et prometteur pour les prochaines semaines. Je parle ici d’Alertes, le téléroman dérivé – le bon vieux « spin-off » – d’Alerte Amber, qui se déclenchera dans vos téléviseurs lundi à 21 h sur les ondes de TVA.
C’est très bon, avec une influence évidente de District 31, notamment dans la façon de raconter, sur un ton plus badin, les relations interpersonnelles entre les flics du poste de la SQ. Ces scènes de bureau servent à faire baisser la tension générale de l’émission, qui plafonne à un niveau oscillant entre intense et syncope. Ça ne tataouine pas dans Alertes, et la scénariste Julie Hivon développe rapidement plusieurs sous-intrigues qui s’annoncent captivantes.
Les dernières secondes nous abandonnent même sur un gros punch très efficace. Et il y a une saisissante scène d’attaque au camion-bélier qui glace le sang, filmée avec dextérité par Frédérik D’Amours. Mais ne brûlons pas d’étapes ni de punch.
D’abord, oubliez la cavale frénétique de Logan (Lévi Doré), le train tchou-tchou d’Éliot (Élijah Patrice-Baudelot) et le chalet Colibri. L’auteure enterre complètement cette trame.
Ensuite, pas besoin d’avoir visionné Alerte Amber pour adopter son petit frère Alertes, même si cette dernière reprend exactement là où la première a pris fin, en novembre 2019. Tout se suit et s’emboîte aisément.
Alors, le sergent Renaud Magloire (Frédéric Pierre) découvre le cadavre de sa sœur toxicomane Marilou (Chanel Mings) dans le sous-sol de sa maison. Marilou a été ligotée, violée et assommée.
L’enquête sur ce meurtre crapuleux a été confiée au sergent Guillaume Pelletier (Danny Gilmore) des crimes contre la personne, un nouveau visage dans Alertes. En résumé, Pelletier est un trou de cul, mais un trou de cul compétent.
Le noyau dur de la série demeure l’escouade spéciale pour retrouver des personnes disparues, toujours dirigée par la capitaine Stéphanie Duquette (Sophie Prégent) et composée de la sergente Lily-Rose (Mylène St-Sauveur), du travailleur social Dominic (Charles-Alexandre Dubé) et de Renaud Magloire, secoué par la mort de sa jeune sœur.
Une psychologue et criminologue, Pénélope (Catherine Bérubé), se greffera à cette unité, qui relève du grand patron Marc-André Bonenfant (Guy Jodoin).
Maintenant, comment l’équipe de Stéphanie Duquette se retrouvera-t-elle mêlée à des affaires de meurtre ? C’est ici qu’un nouveau personnage de livreur (Marc Beaupré) entre en scène. Papa d’une petite Agathe, cet homme simple paraît sympathique et équilibré jusqu’au moment où il entre dans une entreprise de techno, où travaillent des femmes voilées. Le patron de la boîte, Michaël Abassi (Jade Hassouné de Shadowhunters), est aussi arabe, et les fils se touchent dans la tête du livreur. Attendez-vous au pire.
En parallèle, Alertes explore la vie personnelle de Stéphanie Duquette, dont on ne savait à peu près rien. Son fils Pascal (Jean-Simon Leduc) rentre de Vancouver. Ah oui, on découvre également ce qui est arrivé à son mari Jacques (père de Pascal). Une lettre de la Commission des libérations conditionnelles traîne sur le comptoir de la cuisine.
TVA relaiera 12 épisodes d’Alertes cet hiver et 12 de plus à l’automne prochain. Hélas, la première d’Alertes tombe le même soir que la grande finale (très attendue) des Pays d’en haut, ce qui risque de nuire à ses performances aux audimètres.
Pour les semaines suivantes, Alertes se frottera à la minisérie policière Faits divers de Radio-Canada, qui est aussi de qualité supérieure.
Je n’ai vu qu’un épisode d’Alertes et, au premier contact, le niveau m’apparaît supérieur à celui de L’échappée, qui joue juste avant à 20 h. Par contre, le but d’un téléroman comme Alertes consiste à durer dans le temps. Et ça, ce n’est jamais gagné d’avance.
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