50 ans déjà

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bobépine
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Il y a 50 ans... l'émeute

 

Une bombe lacrymogène a été lancée à l'intérieur du Forum.

Jeudi 17 mars 2005 - (RDS) - Il y a 50 ans aujourd'hui, soit le 17 mars 1955, éclatait la fameuse émeute du Forum de Montréal. La veille, le président de la Ligue nationale, Clarence Campbell, annonçait aux amateurs de hockey que Maurice Richard allait rater les séries éliminatoires.

Le 13 mars 1955, une altercation survenue en plein Garden de Boston va être l'élément déclencheur de la révolte des Canadiens français envers le président de la LNH, Clarence Campbell, qui avait osé suspendre injustement leur idole, Maurice Richard. Quatre jours plus tard, avant même le début de la partie, la tension est palpable à l'extérieur du Forum.

"J'étais à 10 pieds du mur du Forum. Les gens lançaient des bouteilles et des objets sur les vitres du Forum. Les vitres cassaient et tombaient sur les gens", a indiqué un témoin de la scène, Rolan Marois.

Comme des milliers de spectateurs, Monsieur Marois a été témoin de l'arrivée de Clarence Campbell dans l'enceinte du Forum.

"Il a pris sa place comme d'habitude. Il est arrivé après que la partie ait été commencée", a souligné M. Marois,

"On le voyait très bien, il avait un grand chapeau. Il était avec sa secrétaire et les gens lui lançaient des objets. J'avais dit à Claude Provost, il va sauter tout à l'heure", a mentionné un joueur des Red Wings de Detroit, Marcel Bonin.

Puis, ce fut l'escalade de la violence.

"J'ai vu un jeune qui a passé et il a frappé le président, une bonne claque sur la gueule. Puis après, il y a eu une bombe lacrymogène, les gens sortaient. À l'extérieur du Forum, c'était l'enfer. Les gens criaient. Il y avait des feux et beaucoup de voitures de police", a laissé entendre M. Marois.

"Elle est venu vite la bombe, je ne suis pas prêt à dire que ce n'est pas la police. Ils avaient peur", a quant à lui déclaré feu Émile Genest, ancien annonceur au Forum.

Cinquante ans plus tard, l'émeute du Forum est tristement célèbre.

"Toute La ligue nationale a réalisé à ce moment ce que représentait Maurice Richard pour le Québec", a souligné l'ancien député fédéral, Roch Lasalle.

"Le Rocket c'est le Rocket. Les gens le voyaient comme un vrai Canadien-français qui ne baisse pas les bras et qui travaille", a ajouté M. Marois.

Pour calmer les esprits, Maurice Richard s'est adressé aux Montréalais à la radio.

"Je demande aux gens de cesser de faire du trouble et d'encourager le Canadien en fin de semaine contre les Rangers et les Red Wings", avait déclaré le Rocket.

Lors des séries éliminatoires de 1955, le Canadien, privé de Maurice Richard, s'était incliné en sept matchs en finale de la coupe Stanley contre les Red Wings de Détroit.
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bobépine
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Message par bobépine »

La fameuse émeute du Forum
 


Les gens ont fait savoir leur mécontentement près du Forum.

Jeudi 17 mars 2005 - (RDS) - L'événement qui a probablement le mieux illustré l'histoire d'amour entre le Rocket et le peuple québécois demeure la fameuse émeute du Forum de 1955. Pour plusieurs observateurs, cet événement, alors sans précédent, est devenu l'élément déclencheur qui a conduit à la Révolution Tranquille.

Les incidents disgracieux ne manquent pas dans le hockey d'aujourd'hui. Coups de bâtons, coups de genoux, tentatives de blesser, on voit de tout. Il serait cependant faux de prétendre que ce genre de scène est exclusif à notre époque.

Ce qui s'est passé le 13 mars 1955 au vieux Garden de Boston aurait certainement soulevé un tollé de nos jours. Dans le rapport du président Clarence Campbell, on mentionne d'abord que le défenseur Hal Laycoe a assené un coup de bâton sur la tête de Maurice Richard, lui infligeant ainsi une profonde coupure.

Richard se dirigeait ensuite vers Laycoe et lui donnait à son tour un coup de bâton qui atteignait le joueur des Bruins à l'épaule et à la figure. On enlève le bâton des mains du rocket, mais deux autres fois, celui-ci réussira à se défaire des juges de ligne et de se procurer un autre bâton pour retourner frapper son adversaire.

Mais le pire était à venir..."Le juge de lignes Thompson saisit Richard une autre fois et l'immobilisa sur la glace jusqu'à ce qu'un autre joueur du Canadien le pousse permettant ainsi à Richard de se relever. Richard infligea alors deux solides coups au visage de Thompson, provoquant une enflure."

Il y a eu changement de défenses et j'était sur le banc, se rappelle Émile "Butch" Bouchard. J'ai vu ce qui s'était passé et cela a été beaucoup exagéré et on a donné une punition à Maurice beaucoup trop sévère."

En rendant son verdict, le président Campbell rappelle que Richard avait déjà été puni pour avoir frappé un juge de lignes moins de trois mois plus tôt et refuse de croire la version du Rocket voulant qu'il croyait avoir affaire à un autre joueur des Bruins.

"Lors de l'incident précédent, il avait eu la chance de voir des coéquipiers et des officiels l'empêcher de causer une blessure et conséquemment la punition avait été moins sévère, indique Bouchard. Il avait été averti qu'un autre incident ne serait pas toléré."

"Maurice n'avait pas été chanceux, ajoute Dickie Moore. J'étais sur la glace à ce moment, quand Maurice a frappé le juge de ligne. Ce n'était pas sa faute. Il pensait que c'était un gars de Boston. Il s'est retourné vite et a frappé."

Le verdict tombe implacable. Ils ont dit: "un jour on va l'avoir Maurice, et ils en ont profité cette fois là."

La décision de suspendre Richard pour toutes les séries provoque la colère du tout Montréal..."Moi je m'en rappelle on était à l'hotel Mont-Royal, on écoutait la radio et Emile Genest alimentait la frustration des gens", se souvient Bouchard.

"On m'avait accusé de fomenter cette affaire là mais ce n'est pas vrai, se défend Genest. J'ai peut-être dit des choses sous l'impulsion du moment, mais la dynamite était là. Je ne pense pas avoir été l'étincelle."

Le lendemain soir, malgré la tension palpable, Clarence Campbell se présente au Forum avec sa secrétaire pour assister à la rencontre entre Detroit et Montréal.

"Si j'avais été un de ses conseillers, je lui aurais conseillé de ne pas se présenter au Forum pour ce match là", affirme Roch Lasalle.

La marmite a chauffé assez que Campbell l'a eu sur la tomate. "C'était sa place. On a dit après qu'il avait lui-même mis le feu aux poudres. Je crois qu'il a fait ce qu'il avait à faire."

"On jouait un peu avant la partie, on voyait que quelqu'un lui garrochait des affaires. J'ai dit à Provost pour moi y va sauter tantôt... Comme de fait..."

"La bombe est arrivée ça a fait boum, ajoute Bouchard. Je ne suis pas prêt à dire que ce n'est pas la police. Ils avaient peur. Il y avait de l'électricité dans l'air, tu savais qu'il allait se passer quelque chose."

"Quand la bombe a sauté, il nous ont fait passer au vestiaire on s'est habillé en vitesse et on a sauté dans l'autobus qui nous a amené à l'hôtel. on en a pas eu connaissance. C'est par après qu'on a vu ça sur la rue Sainte-Catherine."

"Les gens autour du Forum qui sont partis des bars et des restaurants pour se rendre au Forum, ce sont ces gens là qui ont fait l'émeute, pas les sportifs du Forum." "Je crois que toute la Ligue nationale a réalisé ce que représentait Maurice Richard pour l'ensemble du Québec."

Avec trois matchs à disputer, Maurice Richard se dirigeait vers le premier championnat des pointeurs de sa carrière. Les trois matchs suffiront à Bernard Geoffrion pour le devancer par un tout petit point.

"Pauvre Geoffrion...Le monde lui en a voulu parce que le monde voulait pas qu'il score, indique Bouchard. Mais il pouvait pas viser à coté du but. Geoffrion a été peiné de ça. Le monde lui criait presque chou."

Conséquence plus importante encore, le Canadien s'inclinera après une épuisante série de sept parties face aux Red Wings de Detroit en finale de la Coupe Stanley.

"Si on avait eu Maurice on aurait gagné la coupe", assure Geoffrion.

"Il y a plusieurs années, j'étais avec Pierre Bibeau pour le dernier match de la finale contre les Kings de Los Angeles. Entre la première et la deuxième, j'ai vu des gens se rassembler à l'extérieur du Forum. J'ai eu peur et je suis parti chez moi. Parce que j'avais vécu l'émeure de 1955."
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bobépine
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Message par bobépine »

Un symbole depuis l'émeute
 

Jeudi 17 mars 2005 - MONTRÉAL (PC Archive) - Le 17 mars 1955. Déjà considéré comme le héros de tout un peuple, Maurice Richard a été consacré ce jour-là, bien malgré lui, au rang de symbole d'un peuple en quête de reconnaissance.

Cinquante ans après l'événement, sociologues et autre experts s'accordent à dire que l'émeute du Forum (ou l'émeute Richard) a marqué un grand tournant dans l'évolution de la société québécoise, éveillant la fierté nationaliste.

Mais pour Maurice Richard, ce jour lui a toujours rappelé l'injustice dont il a été victime quand le président de la Ligue nationale de l'époque, Clarence Campbell, lui a imposé une suspension d'une grande sévérité, le privant des trois derniers matchs de la saison régulière et de toute la durée des séries éliminatoires.

Homme de caractère, un tantinet rancunier, il n'a jamais pardonné à Campbell cette décision, annoncée la veille, visant à sanctionner son attaque sur Hal Laycoe des Bruins, le 13 mars, au Garden de Boston.

Jusqu'à la fin de sa vie, ce souvenir l'aura troublé.

Voici d'ailleurs ce que le «Rocket» avait déclaré à La Presse Canadienne, à l'occasion du 30e anniversaire de ce triste incident: «Ça me dérange encore. Certains soirs avant de m'endormir, j'y pense et j'ai des difficultés à trouver le sommeil. Je ne pourrai jamais oublié ce qui s'est passé. À mon avis, il s'agissait d'une décision injuste, car elle avait été prise en quelques heures et affectait toute mon équipe.»

Cette suspension eut effectivement des conséquences désastreuses pour le Canadien mais pour Richard également, «Il a eu tort.»

En posant un tel geste, Campbell a ruiné toutes les chances du Canadien de rejoindre ou de devancer Détroit dans la course au championnat de la Ligue nationale. Et en l'absence de Richard, le Canadien s'est finalement incliné en sept rencontres en finale contre les Red Wings. Une absence coûteuse quand on sait que le Canadien a entrepris la saison suivante avec la conquête, sans précédent et sans égal, de cinq coupes Stanley d'affilée.

Pour le «Rocket», cette suspension le priva du trophée Art Ross remis au meilleur marqueur, à peu près le seul honneur qui lui a échappé au cours de sa glorieuse carrière dans la LNH.

Richard a toujours maintenu que la suspension avait été une erreur. Le jour des funérailles de Campbell, en 1984, il a répondu aux questions insistantes d'un journaliste désireux de savoir ce qu'il pensait de l'ancien président de la LNH: «Il a eu tort.»


Attaque de Laycoe

Mais qu'est-ce qui a conduit à l'émeute du 17 mars 1955?

Le dimanche précédent, le Canadien avait disputé un important match sur la petite patinoire du Garden de Boston. Ce soir-là, Hal Laycoe avait pour mission de surveiller Richard. Il ne restait que dix minutes à la troisième période lorsque Richard a été atteint à la tête par un coup de bâton de Laycoe, lui infligeant une coupure qui nécessita cinq points de suture. Le visage ensanglanté, Richard s'est alors rué sur le joueur des Bruins et l'a atteint d'une solide droite à un oeil. Non satisfait, il a ramassé un bâton et il a frappé Laycoe dans le dos.

L'intervention du juge de ligne Cliff Thompson n'a contribué qu'à exciter la colère de Richard. Il l'a repoussé le long de la clôture et lui a appliqué une droite à la figure.

Voici comment Richard a décrit l'incident quelques heures après le match: «Quand j'ai vu le sang, je suis devenu furieux. Je n'ai rien provoqué. Si j'ai frappé le juge de ligne, je ne m'en souviens pas. Je savais que quelqu'un me retenait et je voulais tout simplement me libérer. J'ignore complètement ce qui va m'arriver, mais je suis très pessimiste.»

Et le «Rocket» avait bien raison de redouter le pire.

Saisi de l'affaire, Campbell, sous la pression de plusieurs gouverneurs du circuit, a prononcé un verdict rapide le 16 mars, quelques heures seulement après avoir entendu la défense de Richard.


La pire manifestation à Montréal

Déjà que la sanction était jugée beaucoup trop sévère et que tout le monde criait à l'injustice, Campbell provoqua les événements du 17 mars en insistant pour assister au match suivant du Canadien au Forum malgré des avis contraires.

Assis à sa place habituelle, les spectateurs l'ont rapidement pris à partie, d'abord en lui criant des injures et ensuite en lui jetant des projectiles de toutes sortes. Puis, les événements se sont précipités quand un jeune homme tenta de le frapper au visage. Malgré l'intervention des placiers et policiers, la confusion s'est accrue quand une bombe lacrymogène éclata tout près de l'endroit où était assis Campbell. Evacué à l'extérieur, les spectateurs et autres badauds exprimèrent alors leur colère en fracassant vitrines de magasins et en mettant le feu aux kiosques à journaux. On brûla même Campbell en effigie.

Selon un rapport de police, on mit six heures à disperser les émeutiers.

Une dépêche d'époque de La Presse Canadienne a décrit la situation comme étant «la pire manifestation jamais vue à Montréal depuis les émeutes anticonscrïptionnistes qui ont marqué la dernière guerre.»

Même le «Rocket» a exprimé sa surprise devant l'ampleur de la réaction de ses partisans. «Jamais je n'aurais pensé avoir un tel appui des amateurs de hockey montréalais, a-t-il analysé en 1985. Je n'aurais jamais pensé qu'une telle démonstration de violence aurait pu survenir. C'était, après tout, la première émeute de la province de Québec. Plus tard, j'étais soulagé que tout soit terminé.»
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vivier
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Message par vivier »

ça avait dégénéré pas a peu-près

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