La métamorphose olympique de Turin
Marie Allard
La Presse
Turin
Après avoir passé 100 ans à roupiller dans l'usine automobile de Fiat, la Belle au bois dormant qu'est Turin s'est réveillée. Sortie de sa torpeur par un baiser du prince Olympique, elle compte sur lui pour faire connaître ses charmes au monde entier. Et tant pis si sa nouvelle toilette n'est pas tout à fait terminée... À cinq jours de l'ouverture des XXe Jeux olympiques d'hiver, La Presse dresse le portrait de la métamorphose de cette ville du nord-ouest de l'Italie.
Le soleil brille sur Turin et les jeunes couples se baladent sous les 18 kilomètres d'arcades qui enjolivent le centre-ville. Impossible pour eux d'aller admirer le Palazzo Madama, un palais baroque situé au coeur de Turin. La place Castello, sur laquelle il trône, est fermée aux badauds. Seuls des ouvriers, casques protecteurs sur la tête, vont et viennent avec les matériaux nécessaires pour construire le podium où seront remises les médailles. Quand les grilles s'ouvrent pour laisser passer un camion, on s'aperçoit qu'ils montent en fait une gigantesque scène digne d'un spectacle rock, avec deux écrans géants et un toit métallique.
À peine 200 mètres plus au sud, sur la place San Carlo, le télédiffuseur américain NBC a déjà monté son chapiteau. Heureusement que les présentateurs n'ont pas commencé leur travail, parce qu'ils seraient enterrés par le bruit des pelles mécaniques qui s'activent juste à côté. Une partie des pavés gris qui recouvrent normalement la place sont encore empilés, ici et là, en attendant la fin des travaux.
Turin n'a pas encore fini sa toilette pré-olympique. " Elle fait les derniers ajustements à sa cravate avant d'aller à une fête ", répète ces dernières semaines Valentino Castellani, président du comité olympique de Torino 2006. Il s'est fait encore plus rassurant en marge d'une conférence de presse donnée vendredi. " Turin est prêt, puisque nos principaux problèmes sont maintenant résolus, a-t-il dit à Reuters et à La Presse. Comme d'habitude en cette période précédant les Jeux, nous réglons actuellement des centaines de détails pour assurer la qualité de l'événement. À voir le travail qui se fait, je suis confiant que nous allons offrir d'excellents Jeux. "
Ville de 900 000 habitants, Torino, comme disent les Italiens, veut profiter des Jeux pour montrer son nouveau visage au monde. " C'est la première fois que les Jeux d'hiver ont lieu dans une grande ville ", a souligné à La Presse Elda Tessore, la chaleureuse adjointe du maire de Turin.
" Ils sont très importants pour nous, puisqu'ils vont témoigner de la profonde transformation de la ville. Turin a longtemps eu l'image d'une ville industrielle grise, morte, lourde. Pourtant, notre ville est belle, elle a beaucoup d'histoire, une architecture merveilleuse et une personnalité joyeuse, puisqu'on y trouve beaucoup de restaurants, de bars et de vie nocturne. "
La capitale du Piémont n'a pas le choix de tourner le dos au fabricant automobile Fiat, qui l'a longtemps fait vivre. Entre 1961 et 2001, cet employeur, jadis maître de la ville, a divisé par 10 son nombre d'employés, selon l'Agence France-Presse. " De ville industrielle, la plus importante d'Italie, Turin devient une ville dont le développement ne dépend plus seulement de la Fiat, mais aussi des hautes technologies, du tourisme et de la formation ", a expliqué Mme Tessore.
" Depuis deux ans, la ville s'est transformée en chantier géant, même si la situation est maintenant plus calme, témoigne Johanne Lortie, une Québécoise qui vit là-bas. Se déplacer en voiture demandait une certaine imagination, une excellente connaissance de la ville et un non-respect du code de la route! " Épuisée de conduire dans ces conditions, Mme Lortie se déplace désormais en vélo, à ses " risques et périls ", précise-t-elle.
Au total, on a dénombré 1500 chantiers ces dernières années. " Turin devait redorer son blason ", affirme Roberto Tassinario, un ex-Turinois venu s'installer à Montréal il y a deux ans, après avoir rencontré une Québécoise. " Jusqu'à maintenant, Turin n'avait pas de métro. Il faut dire que la ville ne compte que le tiers de la population de la région métropolitaine de Montréal. "
Les Jeux y seront magnifiques, estime-t-il. " Avec les Alpes majestueuses juste à côté, Turin est un lieu idéal pour les Jeux olympiques d'hiver. Oui, c'est une ville très réservée, qui vit beaucoup dans ses beaux cafés et dont les habitants ne sont pas chaleureux par rapport aux autres Italiens. Mais la ville se convertit, vit maintenant de l'offre de services et de la technologie. Quand on la découvre, on est charmé par son élégance, son fleuve, les vues qu'elle offre... La nostalgie me reprend! "
TORINO 2006 EN CHIFFRES
- 2500 athlètes
- 1026 médailles olympiques
- 650 juges et arbitres
- 17 jours de compétition : du 10 au 26 février.
- 15 disciplines : biathlon, bobsleigh, combiné nordique (saut à ski et ski de fond), curling, hockey, luge, patinage artistique, patinage de vitesse, patinage de vitesse sur courte piste, saut à ski, skeleton (luge tête première), ski acrobatique, ski de fond, surf des neiges.
- Sept villes : Torino, Bardonecchia, Cesana, Pinerolo, Pragelato, Sauze d'Oulx, Sestriere.
- Deux épreuves supprimées : ski de fond 50 km classique (hommes) et 30km (dames).
Sources : Torino 2006 et AFP --Message edité par tuberale le 2006-02-06 08:37:25--
Médias : articles sur Turin
Médias: Des Olympiques en or
Paul Cauchon
Édition du lundi 6 février 2006
Des sports publicitaires qui se vendent 2,5 millions de dollars, des événements captés par 400 caméras haute définition, des informations et des vidéos inondant les cellulaires, les grands événements sportifs sont des moments privilégiés pour étudier les transformations dans le monde des médias.
Nous sommes plutôt bien servis en février : après la présentation du Super Bowl hier soir, c'est vendredi que débutent les Jeux olympiques de Turin. Double occasion d'explorer de nouveaux enjeux technologiques et économiques.
On connaîtra dans les prochains jours le nombre de téléspectateurs de la soirée américaine d'hier, qui semble défoncer chaque fois le plafond financier des annonceurs. Pour cette 40e édition du Super Bowl le spot publicitaire de 30 secondes se monnayait autour de 2,5 millions, pour un auditoire qui s'approche les 100 millions de téléspectateurs (86,1 millions et 89,8 millions les deux dernières éditions). On a souvent parlé, bien sûr, des nouvelles publicités lancées par les annonceurs, mais il faut ajouter que les annonceurs explorent aussi de nouveaux concepts censés tracer la voie de l'avenir. Ainsi Anheuser-Bush (la bière Bud) devait lancer hier une série de publicités pour promouvoir un tout nouveau «média», Bud TV, qui permettrait de télécharger sur son portable, son ordinateur, son baladeur numérique des publicités et des émissions commanditées par Bud. Une façon d'appâter le consommateur de plus en plus séduit par les appareils comme l'enregistreur numérique personnel, qui permettent de faire disparaître les publicités traditionnelles.
La vraie affaire
Mais le Super Bowl, aussi gros soit-il, demeure un événement américain. La «vraie grosse affaire», ce sont les Jeux olympiques, qui ont un impact mondial et dont l'ampleur médiatique atteint des proportions stupéfiantes.
Les Jeux olympiques sont devenus un immense phénomène télévisuel. Sur le site Internet du Comité olympique international (CIO), on peut d'ailleurs lire une déclaration très claire en ce sens : la télévision a été le moteur de la croissance du mouvement olympique, est-il écrit. «L'augmentation des revenus de la radiotélévision au cours des vingt dernières années a procuré au Mouvement olympique et au monde sportif une base financière unique.»
C'est le moins que l'on puisse dire, puisqu'en vingt ans la valeur totale des accords de télévision conclus par le CIO dans le monde s'est élevée à dix milliards de dollars. Pour les Jeux d'hiver de Lake Placid en 1980, les revenus du CIO provenant de la diffusion olympique à la télévision s'élevaient à 21 millions. Ils sont passés à 513 millions en 1998 à Nagano, à 736 millions en 2002 à Salt Lake City et à 833 millions à Turin. En ce qui concerne les Jeux d'été, les chiffres sont encore plus spectaculaires. Alors que les revenus étaient de 88 millions aux Jeux de Moscou de 1980, ils ont été de 1,5 milliard à Athènes en 2004, et ils sont estimés à 1,7 milliard à Pékin en 2008.
Les Jeux de Turin semblent marquer deux premières technologiques. D'abord, la diffusion en haute définition sera massive, puisque le diffuseur hôte, Torino Olympic Broadcasting Organisation, proposera une retransmission complète en haute définition à l'aide de 400 caméras HD. Ensuite, pour la première fois les Jeux olympiques seront proposés en direct ou en différé par téléphones mobiles dans près de 20 pays, dont le Canada (où les abonnés de Bell Mobilité pourront obtenir toutes les heures un bulletin vidéo de trois minutes sur leur portable).
On sait que l'industrie de la télévision s'interroge de plus en plus sur le déplacement des auditeurs du petit écran vers les nouvelles formes de diffusion (vidéo sur demande, Internet, cellulaires, baladodiffusion, etc.). Les grands événements sportifs semblent à l'avant-garde du phénomène. Le site Internet officiel des Jeux de Turin, par exemple, s'attend à recevoir plus de 30 millions de visiteurs.
À Radio-Canada
À Radio-Canada, le site Internet des Jeux olympiques est devenu une très grosse affaire. Simple page Web en 1996 lors des jeux d'Atlanta, présentant pour la première fois des reportages exclusifs en 2000 à Sydney, le site radio-canadien est maintenant équipé pour carrément faire concurrence à la télévision. En plus d'y trouver une masse d'informations en tous genres et d'éléments audio et vidéo, on pourra y lire cette année les propos exclusifs d'une cyberjournaliste et de deux chroniqueurs, les athlètes Marc Gagnon et Jean-Luc Brassard, ce dernier se promenant avec sa caméra numérique à Turin pour proposer sa propre vision de l'événement.
Lors des Jeux d'Atlanta en 2004 le site a connu 5,8 millions de visites pendant la période olympique, avec un sommet atteint le 24 août, journée où Alexandre Despatie était en compétition, alors que site avait enregistré 517 574 visites, un record dans l'histoire de ce site Internet (le site de Radio-Canada reçoit environ de 300 000 et 330 000 visites par jour).
Radio-Canada propose également une émission quotidienne en baladodiffusion qui peut être téléchargée sur les ordinateurs et les baladeurs numériques sans qu'on soit obligé de demeurer devant son téléviseur. Bref, nous sommes vraiment à la croisée des chemins, avec un nombre encore massif de téléspectateurs devant le petit écran, mais un développement accéléré des nouveaux modes de consommation de l'événement. La suite en juin, avec le Mondial de soccer qui devrait permettre de franchir de nouvelles étapes.
Paul Cauchon
Édition du lundi 6 février 2006
Des sports publicitaires qui se vendent 2,5 millions de dollars, des événements captés par 400 caméras haute définition, des informations et des vidéos inondant les cellulaires, les grands événements sportifs sont des moments privilégiés pour étudier les transformations dans le monde des médias.
Nous sommes plutôt bien servis en février : après la présentation du Super Bowl hier soir, c'est vendredi que débutent les Jeux olympiques de Turin. Double occasion d'explorer de nouveaux enjeux technologiques et économiques.
On connaîtra dans les prochains jours le nombre de téléspectateurs de la soirée américaine d'hier, qui semble défoncer chaque fois le plafond financier des annonceurs. Pour cette 40e édition du Super Bowl le spot publicitaire de 30 secondes se monnayait autour de 2,5 millions, pour un auditoire qui s'approche les 100 millions de téléspectateurs (86,1 millions et 89,8 millions les deux dernières éditions). On a souvent parlé, bien sûr, des nouvelles publicités lancées par les annonceurs, mais il faut ajouter que les annonceurs explorent aussi de nouveaux concepts censés tracer la voie de l'avenir. Ainsi Anheuser-Bush (la bière Bud) devait lancer hier une série de publicités pour promouvoir un tout nouveau «média», Bud TV, qui permettrait de télécharger sur son portable, son ordinateur, son baladeur numérique des publicités et des émissions commanditées par Bud. Une façon d'appâter le consommateur de plus en plus séduit par les appareils comme l'enregistreur numérique personnel, qui permettent de faire disparaître les publicités traditionnelles.
La vraie affaire
Mais le Super Bowl, aussi gros soit-il, demeure un événement américain. La «vraie grosse affaire», ce sont les Jeux olympiques, qui ont un impact mondial et dont l'ampleur médiatique atteint des proportions stupéfiantes.
Les Jeux olympiques sont devenus un immense phénomène télévisuel. Sur le site Internet du Comité olympique international (CIO), on peut d'ailleurs lire une déclaration très claire en ce sens : la télévision a été le moteur de la croissance du mouvement olympique, est-il écrit. «L'augmentation des revenus de la radiotélévision au cours des vingt dernières années a procuré au Mouvement olympique et au monde sportif une base financière unique.»
C'est le moins que l'on puisse dire, puisqu'en vingt ans la valeur totale des accords de télévision conclus par le CIO dans le monde s'est élevée à dix milliards de dollars. Pour les Jeux d'hiver de Lake Placid en 1980, les revenus du CIO provenant de la diffusion olympique à la télévision s'élevaient à 21 millions. Ils sont passés à 513 millions en 1998 à Nagano, à 736 millions en 2002 à Salt Lake City et à 833 millions à Turin. En ce qui concerne les Jeux d'été, les chiffres sont encore plus spectaculaires. Alors que les revenus étaient de 88 millions aux Jeux de Moscou de 1980, ils ont été de 1,5 milliard à Athènes en 2004, et ils sont estimés à 1,7 milliard à Pékin en 2008.
Les Jeux de Turin semblent marquer deux premières technologiques. D'abord, la diffusion en haute définition sera massive, puisque le diffuseur hôte, Torino Olympic Broadcasting Organisation, proposera une retransmission complète en haute définition à l'aide de 400 caméras HD. Ensuite, pour la première fois les Jeux olympiques seront proposés en direct ou en différé par téléphones mobiles dans près de 20 pays, dont le Canada (où les abonnés de Bell Mobilité pourront obtenir toutes les heures un bulletin vidéo de trois minutes sur leur portable).
On sait que l'industrie de la télévision s'interroge de plus en plus sur le déplacement des auditeurs du petit écran vers les nouvelles formes de diffusion (vidéo sur demande, Internet, cellulaires, baladodiffusion, etc.). Les grands événements sportifs semblent à l'avant-garde du phénomène. Le site Internet officiel des Jeux de Turin, par exemple, s'attend à recevoir plus de 30 millions de visiteurs.
À Radio-Canada
À Radio-Canada, le site Internet des Jeux olympiques est devenu une très grosse affaire. Simple page Web en 1996 lors des jeux d'Atlanta, présentant pour la première fois des reportages exclusifs en 2000 à Sydney, le site radio-canadien est maintenant équipé pour carrément faire concurrence à la télévision. En plus d'y trouver une masse d'informations en tous genres et d'éléments audio et vidéo, on pourra y lire cette année les propos exclusifs d'une cyberjournaliste et de deux chroniqueurs, les athlètes Marc Gagnon et Jean-Luc Brassard, ce dernier se promenant avec sa caméra numérique à Turin pour proposer sa propre vision de l'événement.
Lors des Jeux d'Atlanta en 2004 le site a connu 5,8 millions de visites pendant la période olympique, avec un sommet atteint le 24 août, journée où Alexandre Despatie était en compétition, alors que site avait enregistré 517 574 visites, un record dans l'histoire de ce site Internet (le site de Radio-Canada reçoit environ de 300 000 et 330 000 visites par jour).
Radio-Canada propose également une émission quotidienne en baladodiffusion qui peut être téléchargée sur les ordinateurs et les baladeurs numériques sans qu'on soit obligé de demeurer devant son téléviseur. Bref, nous sommes vraiment à la croisée des chemins, avec un nombre encore massif de téléspectateurs devant le petit écran, mais un développement accéléré des nouveaux modes de consommation de l'événement. La suite en juin, avec le Mondial de soccer qui devrait permettre de franchir de nouvelles étapes.
TORINO 2006
La pression monte à deux jours des Jeux
Agence France-Presse
Turin/Sestrières, Italie
La pression monte à deux jours de l'ouverture des XXe Jeux olympiques d'hiver de Turin, où les autorités prévoient des mesures de sécurité imposantes.
Pour la cérémonie d'ouverture (vendredi 19h00 GMT au stade olympique, 35 000 places ndlr), le préfet de Turin Goffredo Sottile a promis une vigilance extrême: «Nous contrôlerons les entrants un par un«, a-t-il promis. Il est vrai que parmi ces spectateurs devrait se trouver Laura Bush, l'épouse du président américain, attendue à Turin vendredi à la mi-journée.
La menace du terrorisme islamiste et les mouvements de contestation se trouvent au centre des préoccupations italiennes pour les Jeux au cours desquels 15.000 personnes seront chargées d'assurer la sécurité des spectateurs et des athlètes.
«L'expérience nous enseigne que la simultanéité d'un grand événement comme les Jeux avec un rendez-vous important comme les élections (législatives italiennes, le 9 avril) peut représenter une attraction pour le terrorisme international», a récemment souligné le ministre italien de l'Intérieur Giuseppe Pisanu.
Quelque 21 chefs d'État, six familles royales et 15 chefs de gouvernement sont annoncés à Turin.
Dernière étape
Pour assurer la sécurité des compétitions qui se dérouleront dans sept communes, avec 2500 athlètes répartis dans trois sites olympiques, le dispositif de sécurité prévoit la présence de 15 000 personnes.
L'Italie, dont le gouvernement de Silvio Berlusconi est un fervent allié de l'administration Bush, entretient sur le sol irakien un contingent militaire de près de 3000 hommes.
De plus, en pleine polémique sur les caricatures de Mahomet publiées dans la presse danoise, le Comité international olympique (CIO) qui tient session à Turin a décidé mercredi qu'il tiendrait son prochain Congrès, en 2009, à Copenhague. Cette dernière ville l'a emporté au dernier tour de scrutin sur Le Caire.
Plutôt placides, les Turinois attendent la flamme olympique qui arrivera chez eux jeudi, pour sa dernière étape après un parcours dans la péninsule de plus de 11 000 kilomètres, parsemé d'incidents provoqués par de petits groupes venus protester contre un des parraineurs, Coca-Cola, ou contre les conséquences environnementales des projets de grands travaux du gouvernement Berlusconi.
Le village olympique est presque plein, les centres de presse aussi.
La question des transports, qui préoccupait les autorités, s'est curieusement améliorée avec l'arrivée du gros des délégations. Du moins les transports qui peuvent emprunter les voies olympiques dédiées sur les grandes avenues de Turin.
La pression monte à deux jours des Jeux
Agence France-Presse
Turin/Sestrières, Italie
La pression monte à deux jours de l'ouverture des XXe Jeux olympiques d'hiver de Turin, où les autorités prévoient des mesures de sécurité imposantes.
Pour la cérémonie d'ouverture (vendredi 19h00 GMT au stade olympique, 35 000 places ndlr), le préfet de Turin Goffredo Sottile a promis une vigilance extrême: «Nous contrôlerons les entrants un par un«, a-t-il promis. Il est vrai que parmi ces spectateurs devrait se trouver Laura Bush, l'épouse du président américain, attendue à Turin vendredi à la mi-journée.
La menace du terrorisme islamiste et les mouvements de contestation se trouvent au centre des préoccupations italiennes pour les Jeux au cours desquels 15.000 personnes seront chargées d'assurer la sécurité des spectateurs et des athlètes.
«L'expérience nous enseigne que la simultanéité d'un grand événement comme les Jeux avec un rendez-vous important comme les élections (législatives italiennes, le 9 avril) peut représenter une attraction pour le terrorisme international», a récemment souligné le ministre italien de l'Intérieur Giuseppe Pisanu.
Quelque 21 chefs d'État, six familles royales et 15 chefs de gouvernement sont annoncés à Turin.
Dernière étape
Pour assurer la sécurité des compétitions qui se dérouleront dans sept communes, avec 2500 athlètes répartis dans trois sites olympiques, le dispositif de sécurité prévoit la présence de 15 000 personnes.
L'Italie, dont le gouvernement de Silvio Berlusconi est un fervent allié de l'administration Bush, entretient sur le sol irakien un contingent militaire de près de 3000 hommes.
De plus, en pleine polémique sur les caricatures de Mahomet publiées dans la presse danoise, le Comité international olympique (CIO) qui tient session à Turin a décidé mercredi qu'il tiendrait son prochain Congrès, en 2009, à Copenhague. Cette dernière ville l'a emporté au dernier tour de scrutin sur Le Caire.
Plutôt placides, les Turinois attendent la flamme olympique qui arrivera chez eux jeudi, pour sa dernière étape après un parcours dans la péninsule de plus de 11 000 kilomètres, parsemé d'incidents provoqués par de petits groupes venus protester contre un des parraineurs, Coca-Cola, ou contre les conséquences environnementales des projets de grands travaux du gouvernement Berlusconi.
Le village olympique est presque plein, les centres de presse aussi.
La question des transports, qui préoccupait les autorités, s'est curieusement améliorée avec l'arrivée du gros des délégations. Du moins les transports qui peuvent emprunter les voies olympiques dédiées sur les grandes avenues de Turin.