Le vrai visage des conservateurs.
- JOSEPH ARTHUR
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
wow les moteurs ...
la madame qui vante letat économique du canada oublie de mentioner que le ministre flaherty a scrapé leconomie de lontario a lui seul et il est artiste dans le camoufflage...le resultat...lui annoncait de faux résultat et lontario c reveillé avec une dette/trou de 8 milliards .
jai bien hate de voir lapres cout du règne malhonnête des reformiste de lalberta .
pis le canada vs texas ca c une #$4 de joke, juste le petrole, les bases militaires formats geants , la nasa houston ...jai failli faire un acv quand jai lu larticle du jouuuurnal de mourial ou gros feuillet paroissial de comptoir de restaurant ...
même les problèmes sociaux sont 100000 pires, immigration illégale , gangs de drogues et traffic a lechelle internationale , violence totale
on a rien de comparable avec le texas , moi jy ai été souvent par affaires et je peut vous dire que mme levy a jamais mis les pieds la .quelle conne cette femme la ...
la madame qui vante letat économique du canada oublie de mentioner que le ministre flaherty a scrapé leconomie de lontario a lui seul et il est artiste dans le camoufflage...le resultat...lui annoncait de faux résultat et lontario c reveillé avec une dette/trou de 8 milliards .
jai bien hate de voir lapres cout du règne malhonnête des reformiste de lalberta .
pis le canada vs texas ca c une #$4 de joke, juste le petrole, les bases militaires formats geants , la nasa houston ...jai failli faire un acv quand jai lu larticle du jouuuurnal de mourial ou gros feuillet paroissial de comptoir de restaurant ...
même les problèmes sociaux sont 100000 pires, immigration illégale , gangs de drogues et traffic a lechelle internationale , violence totale
on a rien de comparable avec le texas , moi jy ai été souvent par affaires et je peut vous dire que mme levy a jamais mis les pieds la .quelle conne cette femme la ...
Dernière modification par JOSEPH ARTHUR le dim. janv. 17, 2010 3:47 pm, modifié 1 fois.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Jeudi prochain, à Enquête, Radio-Canada, 20h00
Le contrôle de l'information par le Gouvernement Harper......
Le contrôle de l'information par le Gouvernement Harper......
Re: Le vrai visage des conservateurs.
C'est enquête ce soir...... sur les conservateurs......
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Émission Enquête sur Harper.... durée 8 minutes....
Lien: http://www.youtube.com/watch?v=reVj-NRuuxs" onclick="window.open(this.href);return false;
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Politique fédérale : à suivre sur la Colline en 2010
par Manon Cornellier
29 Décembre 2009
Les dossiers et les personnalités qui retiendront l’attention au cours des prochains mois en politique fédérale
1) Le budget fédéral 2010 et les finances publiques de l'après-crise économique
Le gouvernement de Stephen Harper affichera, à la fin de l'année financière 2009-2010, le pire déficit de l'histoire du pays : 56 milliards de dollars, selon ses dernières prévisions. Le gros du déficit de cette année et de l'année 2010-2011 s'effacera dès qu'auront pris fin les coûteuses mesures de relance économique annoncées dans le budget de 2009, qui ciblaient entre autres les infrastructures. Il restera cependant un manque à gagner.
En fait, les comptes fédéraux continueront de figurer à l'encre rouge pour encore cinq ans, sinon plus. Le pire est que le Canada renouera avec un déficit structurel, selon certains économistes et le directeur parlementaire du budget, Kevin Page. Cela veut dire que l'équilibre entre les revenus et les dépenses est en train de disparaître et qu'une hausse des taxes, ou une réduction des dépenses, ou une combinaison des deux, s'imposera pour qu'on puisse le rétablir.
Les conservateurs ont toujours dit qu'ils n'augmenteraient pas le fardeau fiscal ni ne réduiraient les transferts aux provinces et aux particuliers. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a averti que si des compressions étaient nécessaires, elles toucheraient le reste des dépenses. Lesquelles ? Le prochain budget, attendu en mars 2010, lèvera-t-il enfin le voile sur les intentions des conservateurs ? Et quelle sera la réponse des libéraux, qui ne souhaitent plus défaire le gouvernement à brève échéance ?
Lien: http://www.lactualite.com/politique/pol ... ne-en-2010" onclick="window.open(this.href);return false;
par Manon Cornellier
29 Décembre 2009
Les dossiers et les personnalités qui retiendront l’attention au cours des prochains mois en politique fédérale
1) Le budget fédéral 2010 et les finances publiques de l'après-crise économique
Le gouvernement de Stephen Harper affichera, à la fin de l'année financière 2009-2010, le pire déficit de l'histoire du pays : 56 milliards de dollars, selon ses dernières prévisions. Le gros du déficit de cette année et de l'année 2010-2011 s'effacera dès qu'auront pris fin les coûteuses mesures de relance économique annoncées dans le budget de 2009, qui ciblaient entre autres les infrastructures. Il restera cependant un manque à gagner.
En fait, les comptes fédéraux continueront de figurer à l'encre rouge pour encore cinq ans, sinon plus. Le pire est que le Canada renouera avec un déficit structurel, selon certains économistes et le directeur parlementaire du budget, Kevin Page. Cela veut dire que l'équilibre entre les revenus et les dépenses est en train de disparaître et qu'une hausse des taxes, ou une réduction des dépenses, ou une combinaison des deux, s'imposera pour qu'on puisse le rétablir.
Les conservateurs ont toujours dit qu'ils n'augmenteraient pas le fardeau fiscal ni ne réduiraient les transferts aux provinces et aux particuliers. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a averti que si des compressions étaient nécessaires, elles toucheraient le reste des dépenses. Lesquelles ? Le prochain budget, attendu en mars 2010, lèvera-t-il enfin le voile sur les intentions des conservateurs ? Et quelle sera la réponse des libéraux, qui ne souhaitent plus défaire le gouvernement à brève échéance ?
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
L'avance des conservateurs a fondu
Joël-Denis Bellavance
La Presse
(Ottawa) Les espoirs des conservateurs de remporter une majorité des 308 sièges à la Chambre des communes aux prochaines élections se sont envolés en fumée. Et les troupes de Stephen Harper n'ont qu'elles-mêmes à blâmer pour ce revirement de situation spectaculaire, selon un sondage exclusif Nanos réalisé pour La Presse.
Alors que le Parti conservateur détenait tout près de 10 points de pourcentage d'avance sur le Parti libéral à la mi-décembre, les deux partis sont maintenant presque à égalité dans les intentions de vote.
Si des élections générales avaient lieu aujourd'hui, les conservateurs de Stephen Harper obtiendraient 35,6% des voix tandis que les libéraux de Michael Ignatieff récolteraient 33,9%. Le NPD arriverait bon troisième avec 16,4% et le Parti vert devrait se contenter d'un maigre 5,6%.
Au Québec, le Bloc québécois récolterait 33,2% des voix contre 29,3% aux libéraux et 22,2% aux conservateurs. Les néo-démocrates de Jack Layton obtiendraient pour leur part 10,5%.
Avec de tels résultats, les conservateurs auraient des chances de se maintenir au pouvoir, mais ils obtiendraient moins de sièges que les 145 qu'ils détiennent en ce moment aux Communes. Au scrutin d'octobre 2008, les conservateurs ont obtenu 37,6% des voix, les libéraux 26,2% (77 sièges) et le NPD 18,2% (37 sièges).
Pour le président de la firme Nanos, Nik Nanos, les conservateurs semblent prédisposés à commettre des erreurs de parcours qui leur font perdre des plumes dès qu'ils s'approchent d'une majorité des sièges dans les intentions de vote.
En général, un parti qui obtient 40% des suffrages ou plus au pays peut espérer former un gouvernement majoritaire.
La chute des appuis au Parti conservateur s'explique en grande partie par la décision du premier ministre Stephen Harper d'annoncer la prorogation du Parlement, le 30 décembre.
Les trois partis de l'opposition ont su tirer profit de cette décision en accusant les conservateurs de vouloir fuir leurs responsabilités de rendre des comptes au Parlement sur une foule de sujets, dont la question du traitement réservé aux détenus afghans par les autorités locales après avoir été transférés par les soldats canadiens.
Le gouvernement Harper a obtenu des louanges pour sa gestion de la crise en Haïti après le terrible tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 200000 morts. Mais cette bonne performance ne semble pas avoir rapporté de dividende électoral aux conservateurs, selon M. Nanos.
«Même si les conservateurs jouissaient d'une avance de 10 points de pourcentage pendant la majorité du dernier trimestre de 2009, en bonne partie grâce à une économie qui se stabilise et les tentatives des libéraux de provoquer des élections, cette avance confortable s'est évaporée et ils sont maintenant au coude-à-coude avec les libéraux. Cela est devenu une habitude chez les conservateurs. À chaque fois qu'ils se forgent une avance, ils commettent des erreurs stratégiques et leurs appuis chutent», a dit M. Nanos.
Le sondage Nanos a été réalisé du 29 janvier au 4 février auprès de 1002 personnes. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,1%, 19 fois sur 20. La marge d'erreur est toutefois plus élevée dans le cas des résultats régionaux (plus ou moins 7% au Québec).
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... -fondu.php" onclick="window.open(this.href);return false;
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Ah bien voilà ce que j'appelle une bonne nouvelle .......
Joël-Denis Bellavance
La Presse
(Ottawa) Les espoirs des conservateurs de remporter une majorité des 308 sièges à la Chambre des communes aux prochaines élections se sont envolés en fumée. Et les troupes de Stephen Harper n'ont qu'elles-mêmes à blâmer pour ce revirement de situation spectaculaire, selon un sondage exclusif Nanos réalisé pour La Presse.
Alors que le Parti conservateur détenait tout près de 10 points de pourcentage d'avance sur le Parti libéral à la mi-décembre, les deux partis sont maintenant presque à égalité dans les intentions de vote.
Si des élections générales avaient lieu aujourd'hui, les conservateurs de Stephen Harper obtiendraient 35,6% des voix tandis que les libéraux de Michael Ignatieff récolteraient 33,9%. Le NPD arriverait bon troisième avec 16,4% et le Parti vert devrait se contenter d'un maigre 5,6%.
Au Québec, le Bloc québécois récolterait 33,2% des voix contre 29,3% aux libéraux et 22,2% aux conservateurs. Les néo-démocrates de Jack Layton obtiendraient pour leur part 10,5%.
Avec de tels résultats, les conservateurs auraient des chances de se maintenir au pouvoir, mais ils obtiendraient moins de sièges que les 145 qu'ils détiennent en ce moment aux Communes. Au scrutin d'octobre 2008, les conservateurs ont obtenu 37,6% des voix, les libéraux 26,2% (77 sièges) et le NPD 18,2% (37 sièges).
Pour le président de la firme Nanos, Nik Nanos, les conservateurs semblent prédisposés à commettre des erreurs de parcours qui leur font perdre des plumes dès qu'ils s'approchent d'une majorité des sièges dans les intentions de vote.
En général, un parti qui obtient 40% des suffrages ou plus au pays peut espérer former un gouvernement majoritaire.
La chute des appuis au Parti conservateur s'explique en grande partie par la décision du premier ministre Stephen Harper d'annoncer la prorogation du Parlement, le 30 décembre.
Les trois partis de l'opposition ont su tirer profit de cette décision en accusant les conservateurs de vouloir fuir leurs responsabilités de rendre des comptes au Parlement sur une foule de sujets, dont la question du traitement réservé aux détenus afghans par les autorités locales après avoir été transférés par les soldats canadiens.
Le gouvernement Harper a obtenu des louanges pour sa gestion de la crise en Haïti après le terrible tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 200000 morts. Mais cette bonne performance ne semble pas avoir rapporté de dividende électoral aux conservateurs, selon M. Nanos.
«Même si les conservateurs jouissaient d'une avance de 10 points de pourcentage pendant la majorité du dernier trimestre de 2009, en bonne partie grâce à une économie qui se stabilise et les tentatives des libéraux de provoquer des élections, cette avance confortable s'est évaporée et ils sont maintenant au coude-à-coude avec les libéraux. Cela est devenu une habitude chez les conservateurs. À chaque fois qu'ils se forgent une avance, ils commettent des erreurs stratégiques et leurs appuis chutent», a dit M. Nanos.
Le sondage Nanos a été réalisé du 29 janvier au 4 février auprès de 1002 personnes. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,1%, 19 fois sur 20. La marge d'erreur est toutefois plus élevée dans le cas des résultats régionaux (plus ou moins 7% au Québec).
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Ah bien voilà ce que j'appelle une bonne nouvelle .......
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Censure: Paradis au coeur d'une enquête
Ottawa contourne-t-il systématiquement la Loi d'accès à l'information?
La commissaire à l'information du Canada par intérim, Suzanne Legault, a ouvert une enquête sur l'ingérence du bureau du ministre fédéral Christian Paradis dans une affaire d'accès à l'information. Selon les informations obtenues par Le Devoir, l'enquête a obtenu la cote «prioritaire», soit la plus élevée.
Allégations «très sérieuses»
Lors d'une courte déclaration envoyée au Devoir hier, la commissaire Suzanne Legault a soutenu que cette interférence du bureau de Christian Paradis mérite une attention particulière de la part de son organisme, qui est responsable de l'application de la Loi sur l'accès à l'information. «Ce sont des allégations très sérieuses, affirme-t-elle. C'est ce qui nous a amenés à lancer cette enquête prioritaire.» L'enquête étant en cours, le Commissariat à l'information s'est refusé à tout autre commentaire hier.
Il est très rare que le Commissariat à l'information lance ce type d'enquête. Sur son site Internet, on peut lire que l'enquête prioritaire concerne les dossiers «qui peuvent avoir des répercussions appréciables pour les Canadiens». Les répercussions appréciables sont celles «qui présentent un grand intérêt pour le public ou le Parlement, qui touchent des problèmes systémiques, qui peuvent mener à des précédents, qui portent sur la sécurité publique et nationale, ainsi que sur la responsabilité du gouvernement», peut-on lire.
Un ordre du bureau du ministre
La controverse a éclaté lorsque La Presse canadienne a révélé que le bureau du lieutenant de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, a délibérément empêché la divulgation d'un document qui devait être rendu public en vertu de la Loi d'accès à l'information. Cette loi est appliquée par les fonctionnaires et est normalement à l'abri des ingérences politiques.
L'ordre a été donné le 27 juin dernier par le directeur des affaires parlementaires du ministre Paradis, Sébastien Togneri, après qu'il eut été porté à sa connaissance que le document était en route pour La Presse canadienne, qui l'avait demandé.
Un fonctionnaire a même dû se rendre in extremis au bureau de poste du ministère des Travaux publics, à Ottawa, pour empêcher l'envoi du document. M. Togneri travaille encore pour le ministre Paradis (qui est aujourd'hui ministre des Ressources naturelles).
Informations factuelles
Le document était un rapport annuel sur le portefeuille immobilier du ministère des Travaux publics, qui contenait des informations factuelles sur le taux d'inoccupation élevé et les faibles rendements sur l'investissement. Le bureau de l'accès à l'information du ministère avait décidé, après de vastes consultations, qu'il n'y avait pas lieu de retenir ce rapport.
Le bureau du ministre, jugeant le rapport controversé, a demandé au bureau de l'accès à l'information de changer sa décision et de censurer le document de 137 pages devant être remis aux médias. La directrice du bureau de l'accès à l'information, Sylvia Séguin-Brant, a rédigé une note de service faisant valoir que, malgré les objections du cabinet du ministre, l'ensemble du rapport devrait être rendu public.
Mais après 82 jours de délibérations, les fonctionnaires ont cédé, et une version censurée de 30 pages a été remise aux médias.
Contrevenir à la loi?
Selon les informations obtenues de sources sûres, l'enquête de la commissaire à l'information touche notamment les articles 67 et 67.1 de la Loi sur l'accès à l'information. L'article 67 se lit comme suit: «Il est interdit d'entraver l'action du Commissaire à l'information ou des personnes qui agissent en son nom ou sous son autorité dans l'exercice des pouvoirs et fonctions qui lui sont conférés en vertu de la présente loi.»
L'article 67.1 concerne la modification illégale d'un document, le fait de cacher un document ou encore d'encourager des gens à commettre des actes qui vont à l'encontre de la loi. Une peine de prison ou des amendes peuvent être imposées.
Le ministre Christian Paradis n'a pas souhaité réagir hier à l'enquête du Commissariat à l'information. Du côté du bureau du premier ministre, le porte-parole de Stephen Harper, Dimitri Soudas, a affirmé que les ministres et leurs adjoints doivent éviter ce type d'interférence politique. «L'accès à l'information doit être géré par les fonctionnaires et non pas par le personnel politique. Ce processus doit être respecté par tous en tout temps», a-t-il dit par courriel.
Un système parallèle
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement Harper est mêlé à une controverse qui concerne l'accès à l'information. Les dispositions de la loi, notamment en ce qui a trait aux délais de réponse du gouvernement et à la censure des documents, sont régulièrement bafouées, comme le rappelait l'ancien commissaire à l'information, Robert Marleau, en février dernier.
Or, Le Devoir a appris que, dans les dernières années, un système parallèle a été mis en place dans le traitement des demandes. Les requêtes des citoyens en vertu de la loi sont traitées plus rapidement et sont moins surveillées que les demandes en provenance des médias, qui prennent un autre chemin, plus politique celui-là.
Le bureau de l'accès à l'information doit alors prévenir le bureau du ministre concerné et la direction des communications du ministère qu'un document sera remis à un journaliste. On dit également de quel document il s'agit et ce qu'il contient.
«Théoriquement, c'est pour aider le bureau du ministre à faire face à une possible tempête médiatique, pour qu'il se prépare à répondre aux questions», explique une source bien branchée sur le système et qui a demandé l'anonymat pour parler de ce sujet délicat. «Mais, en réalité, ça allonge les délais de réponse, parce que les ministres révisent tout avant que le document ne soit envoyé.»
Et visiblement, lors de l'incident qui implique le bureau de Christian Paradis, l'information a également été utilisée pour bloquer la divulgation d'un document, même si les critères de la loi étaient respectés.
Du «jamais vu»
L'avocat Michel Drapeau, qui a écrit la «bible» sur la Loi d'accès à l'information — un livre spécialisé de 2800 pages —, affirme que l'ingérence du bureau de Christian Paradis «est du jamais vu». «Ordonner aux fonctionnaires de ne pas appliquer les critères de la loi, c'est aberrant! Est-ce que les ministres gèrent toutes les demandes d'accès en fonction des risques politiques? Si c'est le cas, c'est grave. C'est le règne de l'arbitraire.»
M. Drapeau se demande pourquoi les ministres ont accès aux demandes formulées en vertu de la loi, puisqu'elles devraient normalement rester anonymes. «Il y a clairement un contrôle abusif», dit-il.
Les partis d'opposition estiment que le cas de Christian Paradis n'est pas unique et qu'il témoigne d'un système de contrôle de l'information bien huilé. «Cela explique aussi pourquoi je suis ici, devant la Chambre des communes, et que je n'ai pas la possibilité de poser des questions au ministre Paradis parce que la Chambre est fermée», a dit le chef libéral, Michael Ignatieff. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a soutenu que l'histoire se répète. «Harper veut tout contrôler.»
http://www.ledevoir.com/politique/canad ... ne-enquete" onclick="window.open(this.href);return false;
Ottawa contourne-t-il systématiquement la Loi d'accès à l'information?
La commissaire à l'information du Canada par intérim, Suzanne Legault, a ouvert une enquête sur l'ingérence du bureau du ministre fédéral Christian Paradis dans une affaire d'accès à l'information. Selon les informations obtenues par Le Devoir, l'enquête a obtenu la cote «prioritaire», soit la plus élevée.
Allégations «très sérieuses»
Lors d'une courte déclaration envoyée au Devoir hier, la commissaire Suzanne Legault a soutenu que cette interférence du bureau de Christian Paradis mérite une attention particulière de la part de son organisme, qui est responsable de l'application de la Loi sur l'accès à l'information. «Ce sont des allégations très sérieuses, affirme-t-elle. C'est ce qui nous a amenés à lancer cette enquête prioritaire.» L'enquête étant en cours, le Commissariat à l'information s'est refusé à tout autre commentaire hier.
Il est très rare que le Commissariat à l'information lance ce type d'enquête. Sur son site Internet, on peut lire que l'enquête prioritaire concerne les dossiers «qui peuvent avoir des répercussions appréciables pour les Canadiens». Les répercussions appréciables sont celles «qui présentent un grand intérêt pour le public ou le Parlement, qui touchent des problèmes systémiques, qui peuvent mener à des précédents, qui portent sur la sécurité publique et nationale, ainsi que sur la responsabilité du gouvernement», peut-on lire.
Un ordre du bureau du ministre
La controverse a éclaté lorsque La Presse canadienne a révélé que le bureau du lieutenant de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, a délibérément empêché la divulgation d'un document qui devait être rendu public en vertu de la Loi d'accès à l'information. Cette loi est appliquée par les fonctionnaires et est normalement à l'abri des ingérences politiques.
L'ordre a été donné le 27 juin dernier par le directeur des affaires parlementaires du ministre Paradis, Sébastien Togneri, après qu'il eut été porté à sa connaissance que le document était en route pour La Presse canadienne, qui l'avait demandé.
Un fonctionnaire a même dû se rendre in extremis au bureau de poste du ministère des Travaux publics, à Ottawa, pour empêcher l'envoi du document. M. Togneri travaille encore pour le ministre Paradis (qui est aujourd'hui ministre des Ressources naturelles).
Informations factuelles
Le document était un rapport annuel sur le portefeuille immobilier du ministère des Travaux publics, qui contenait des informations factuelles sur le taux d'inoccupation élevé et les faibles rendements sur l'investissement. Le bureau de l'accès à l'information du ministère avait décidé, après de vastes consultations, qu'il n'y avait pas lieu de retenir ce rapport.
Le bureau du ministre, jugeant le rapport controversé, a demandé au bureau de l'accès à l'information de changer sa décision et de censurer le document de 137 pages devant être remis aux médias. La directrice du bureau de l'accès à l'information, Sylvia Séguin-Brant, a rédigé une note de service faisant valoir que, malgré les objections du cabinet du ministre, l'ensemble du rapport devrait être rendu public.
Mais après 82 jours de délibérations, les fonctionnaires ont cédé, et une version censurée de 30 pages a été remise aux médias.
Contrevenir à la loi?
Selon les informations obtenues de sources sûres, l'enquête de la commissaire à l'information touche notamment les articles 67 et 67.1 de la Loi sur l'accès à l'information. L'article 67 se lit comme suit: «Il est interdit d'entraver l'action du Commissaire à l'information ou des personnes qui agissent en son nom ou sous son autorité dans l'exercice des pouvoirs et fonctions qui lui sont conférés en vertu de la présente loi.»
L'article 67.1 concerne la modification illégale d'un document, le fait de cacher un document ou encore d'encourager des gens à commettre des actes qui vont à l'encontre de la loi. Une peine de prison ou des amendes peuvent être imposées.
Le ministre Christian Paradis n'a pas souhaité réagir hier à l'enquête du Commissariat à l'information. Du côté du bureau du premier ministre, le porte-parole de Stephen Harper, Dimitri Soudas, a affirmé que les ministres et leurs adjoints doivent éviter ce type d'interférence politique. «L'accès à l'information doit être géré par les fonctionnaires et non pas par le personnel politique. Ce processus doit être respecté par tous en tout temps», a-t-il dit par courriel.
Un système parallèle
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement Harper est mêlé à une controverse qui concerne l'accès à l'information. Les dispositions de la loi, notamment en ce qui a trait aux délais de réponse du gouvernement et à la censure des documents, sont régulièrement bafouées, comme le rappelait l'ancien commissaire à l'information, Robert Marleau, en février dernier.
Or, Le Devoir a appris que, dans les dernières années, un système parallèle a été mis en place dans le traitement des demandes. Les requêtes des citoyens en vertu de la loi sont traitées plus rapidement et sont moins surveillées que les demandes en provenance des médias, qui prennent un autre chemin, plus politique celui-là.
Le bureau de l'accès à l'information doit alors prévenir le bureau du ministre concerné et la direction des communications du ministère qu'un document sera remis à un journaliste. On dit également de quel document il s'agit et ce qu'il contient.
«Théoriquement, c'est pour aider le bureau du ministre à faire face à une possible tempête médiatique, pour qu'il se prépare à répondre aux questions», explique une source bien branchée sur le système et qui a demandé l'anonymat pour parler de ce sujet délicat. «Mais, en réalité, ça allonge les délais de réponse, parce que les ministres révisent tout avant que le document ne soit envoyé.»
Et visiblement, lors de l'incident qui implique le bureau de Christian Paradis, l'information a également été utilisée pour bloquer la divulgation d'un document, même si les critères de la loi étaient respectés.
Du «jamais vu»
L'avocat Michel Drapeau, qui a écrit la «bible» sur la Loi d'accès à l'information — un livre spécialisé de 2800 pages —, affirme que l'ingérence du bureau de Christian Paradis «est du jamais vu». «Ordonner aux fonctionnaires de ne pas appliquer les critères de la loi, c'est aberrant! Est-ce que les ministres gèrent toutes les demandes d'accès en fonction des risques politiques? Si c'est le cas, c'est grave. C'est le règne de l'arbitraire.»
M. Drapeau se demande pourquoi les ministres ont accès aux demandes formulées en vertu de la loi, puisqu'elles devraient normalement rester anonymes. «Il y a clairement un contrôle abusif», dit-il.
Les partis d'opposition estiment que le cas de Christian Paradis n'est pas unique et qu'il témoigne d'un système de contrôle de l'information bien huilé. «Cela explique aussi pourquoi je suis ici, devant la Chambre des communes, et que je n'ai pas la possibilité de poser des questions au ministre Paradis parce que la Chambre est fermée», a dit le chef libéral, Michael Ignatieff. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a soutenu que l'histoire se répète. «Harper veut tout contrôler.»
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Il me semble que c'est pas la premiere fois qu'on arrive a cette conclusion....
Est ce que les choses vont changer ???
Est ce que les choses vont changer ???
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Taitement clément de Jaffer: les conservateurs peu bavards
La Presse Canadienne
Ottawa
Les conservateurs, qui ont fait de la lutte contre le crime une priorité et sont traditionnellement prompts à dénoncer les peines «bonbons», se sont montrés peu bavards à l'égard du traitement clément accordé par la justice ontarienne à l'ex-député conservateur Rahim Jaffer.
L'ancien député, également mari de la ministre d'Etat à la condition féminine Helena Guergis, avait été accusé au criminel de possession de cocaïne et de conduite avec les facultés affaiblies.
Mardi, il s'en est tiré sans casier judiciaire, avec une amende de 500 $, plaidant uniquement coupable à une accusation de conduite imprudente en vertu du Code de la route ontarien.
Un traitement que la libérale Anita Neville a rapidement qualifié de «double standard» en Chambre devant des députés conservateurs outrés.
Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a refusé de répondre à ses questions, les jugeant «irresponsables», insistant sur le fait qu'il ne devrait jamais y avoir d'interférence politique dans les dossiers judiciaires du pays.
Pourtant, les conservateurs ne se gênent pas, de façon générale, pour critiquer le travail des juges et s'insurger contre des peines qu'ils ne considèrent pas suffisamment sévères, ont noté les partis d'opposition.
Les députés conservateurs interrogés sur le sujet à leur entrée ou leur sortie de la période de questions mardi ont majoritairement refusé de s'arrêter pour répondre aux questions des journalistes.
Le député de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, a argué qu'il n'était pas approprié de commenter sur le cas de Rahim Jaffer au nom de la séparation entre les pouvoirs politique et judiciaire. Lorsqu'on lui a demandé s'il cesserait de commenter les sentences des Vincent Lacroix et Earl Jones de ce monde qu'il juge trop peu sévères, il a malgré tout répondu: «pas nécessairement».
La Presse Canadienne
Ottawa
Les conservateurs, qui ont fait de la lutte contre le crime une priorité et sont traditionnellement prompts à dénoncer les peines «bonbons», se sont montrés peu bavards à l'égard du traitement clément accordé par la justice ontarienne à l'ex-député conservateur Rahim Jaffer.
L'ancien député, également mari de la ministre d'Etat à la condition féminine Helena Guergis, avait été accusé au criminel de possession de cocaïne et de conduite avec les facultés affaiblies.
Mardi, il s'en est tiré sans casier judiciaire, avec une amende de 500 $, plaidant uniquement coupable à une accusation de conduite imprudente en vertu du Code de la route ontarien.
Un traitement que la libérale Anita Neville a rapidement qualifié de «double standard» en Chambre devant des députés conservateurs outrés.
Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a refusé de répondre à ses questions, les jugeant «irresponsables», insistant sur le fait qu'il ne devrait jamais y avoir d'interférence politique dans les dossiers judiciaires du pays.
Pourtant, les conservateurs ne se gênent pas, de façon générale, pour critiquer le travail des juges et s'insurger contre des peines qu'ils ne considèrent pas suffisamment sévères, ont noté les partis d'opposition.
Les députés conservateurs interrogés sur le sujet à leur entrée ou leur sortie de la période de questions mardi ont majoritairement refusé de s'arrêter pour répondre aux questions des journalistes.
Le député de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, a argué qu'il n'était pas approprié de commenter sur le cas de Rahim Jaffer au nom de la séparation entre les pouvoirs politique et judiciaire. Lorsqu'on lui a demandé s'il cesserait de commenter les sentences des Vincent Lacroix et Earl Jones de ce monde qu'il juge trop peu sévères, il a malgré tout répondu: «pas nécessairement».
Re: Le vrai visage des conservateurs.
La grogne monte chez les industriels verts
Publié le 13 mars 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
La Presse
La décision du gouvernement fédéral de cesser le financement de deux programmes sur les technologies vertes suscite la grogne chez les industriels du secteur, qui craignent que le Canada ne perde son attrait au profit des États-Unis dans ce marché en expansion.
Le dernier budget fédéral n'a pas accordé un cent aux programmes «Écoénergie pour l'électricité renouvelable» et «Technologies du développement durable Canada», deux projets qui ont pratiquement épuisé leurs fonds et qui risquent maintenant de s'éteindre.
«C'est décevant pour nous. C'est clair que ça ne vient pas favoriser le développement de nouveaux projets au Canada», dit Michel Letellier, président et chef de la direction d'Innergex, entreprise québécoise qui met au point des projets d'hydroélectricité et d'énergie éolienne.
Innergex a bénéficié du programme «Écoénergie pour l'électricité renouvelable», qui offre un cent du kilowattheure pendant 10 ans à ceux qui mettent au point des projets d'énergie propre au pays. Créé en 2007, le programme de 1,48 milliard de dollars a été victime de sa popularité et est pratiquement arrivé au bout de ses fonds.
«L'absence de financement fédéral pour les nouveaux projets d'énergie éolienne au Canada incitera de plus en plus d'investisseurs du secteur à abandonner le pays pour diriger leurs capitaux et leurs efforts de création d'emplois vers les États-Unis», prédit l'Association canadienne de l'énergie éolienne.
L'Institut Pembina, une organisation environnementale, estime qu'avec l'arrêt du financement fédéral, les États-Unis investiront bientôt 18 fois plus par habitant que le Canada en mesures d'encouragement financières destinées aux énergies vertes.
«Le gouvernement fédéral dit qu'il va s'harmoniser avec les États-Unis, mais la réalité, c'est que son incapacité à investir significativement dans les énergies renouvelables place le Canada derrière», dit Tim Weis, directeur des énergies renouvelables à l'Institut Pembina.
La Clean Air Renewable Energy Coalition, qui regroupe entre autres des pétrolières comme Shell Canada et Suncor Energy, s'est aussi dite «perplexe» de «l'absence d'engagement» du gouvernement fédéral envers les énergies renouvelables.
Un effet de levier
Khurram Malik, analyste en technologies propres pour la firme Jacob Securities, s'inquiète quant à lui de la fin éventuelle du programme «Technologies du développement durable Canada», qui soutient les technologies vertes qui sortent des labos pour les faire passer dans le monde industriel.
Sur les 550 millions consacrés au programme, 464 millions ont déjà été octroyés. Les fonds publics ont entraîné un effet de levier important, engendrant 1,1 milliard d'investissements supplémentaires.
«Il y a beaucoup de propriétés intellectuelles intéressantes qui voient le jour au Canada. Mais si on ne finance pas les inventions pour les faire évoluer, c'est en Californie et sur la côte Est américaine que ça va se faire», avertit M. Malik.
«Je crois qu'aussitôt que le contexte sera meilleur, le financement fédéral reviendra -c'est trop évident qu'il faut investir là-dedans. En entendant, il va y avoir une période noire», dit M. Malik.
«Ce qui est très décevant, c'est qu'il y a deux choix pour le gouvernement. Ou bien tu subventionnes l'énergie renouvelable qui est un peu plus chère, ou bien tu taxes le charbon. Là, on ne fait ni l'un, ni l'autre», déplore Michel Letellier, d'Innergex.
Selon l'analyste Khurram Malik, l'absence de programme fort au niveau fédéral viendra renforcer l'avance que l'Ontario a prise dans le secteur des énergies vertes.
La province voisine a en effet mis en place un programme de mesures d'encouragement extrêmement généreux qui a déjà attiré le géant coréen Samsung et la multinationale allemande Bosch.
Publié le 13 mars 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
La Presse
La décision du gouvernement fédéral de cesser le financement de deux programmes sur les technologies vertes suscite la grogne chez les industriels du secteur, qui craignent que le Canada ne perde son attrait au profit des États-Unis dans ce marché en expansion.
Le dernier budget fédéral n'a pas accordé un cent aux programmes «Écoénergie pour l'électricité renouvelable» et «Technologies du développement durable Canada», deux projets qui ont pratiquement épuisé leurs fonds et qui risquent maintenant de s'éteindre.
«C'est décevant pour nous. C'est clair que ça ne vient pas favoriser le développement de nouveaux projets au Canada», dit Michel Letellier, président et chef de la direction d'Innergex, entreprise québécoise qui met au point des projets d'hydroélectricité et d'énergie éolienne.
Innergex a bénéficié du programme «Écoénergie pour l'électricité renouvelable», qui offre un cent du kilowattheure pendant 10 ans à ceux qui mettent au point des projets d'énergie propre au pays. Créé en 2007, le programme de 1,48 milliard de dollars a été victime de sa popularité et est pratiquement arrivé au bout de ses fonds.
«L'absence de financement fédéral pour les nouveaux projets d'énergie éolienne au Canada incitera de plus en plus d'investisseurs du secteur à abandonner le pays pour diriger leurs capitaux et leurs efforts de création d'emplois vers les États-Unis», prédit l'Association canadienne de l'énergie éolienne.
L'Institut Pembina, une organisation environnementale, estime qu'avec l'arrêt du financement fédéral, les États-Unis investiront bientôt 18 fois plus par habitant que le Canada en mesures d'encouragement financières destinées aux énergies vertes.
«Le gouvernement fédéral dit qu'il va s'harmoniser avec les États-Unis, mais la réalité, c'est que son incapacité à investir significativement dans les énergies renouvelables place le Canada derrière», dit Tim Weis, directeur des énergies renouvelables à l'Institut Pembina.
La Clean Air Renewable Energy Coalition, qui regroupe entre autres des pétrolières comme Shell Canada et Suncor Energy, s'est aussi dite «perplexe» de «l'absence d'engagement» du gouvernement fédéral envers les énergies renouvelables.
Un effet de levier
Khurram Malik, analyste en technologies propres pour la firme Jacob Securities, s'inquiète quant à lui de la fin éventuelle du programme «Technologies du développement durable Canada», qui soutient les technologies vertes qui sortent des labos pour les faire passer dans le monde industriel.
Sur les 550 millions consacrés au programme, 464 millions ont déjà été octroyés. Les fonds publics ont entraîné un effet de levier important, engendrant 1,1 milliard d'investissements supplémentaires.
«Il y a beaucoup de propriétés intellectuelles intéressantes qui voient le jour au Canada. Mais si on ne finance pas les inventions pour les faire évoluer, c'est en Californie et sur la côte Est américaine que ça va se faire», avertit M. Malik.
«Je crois qu'aussitôt que le contexte sera meilleur, le financement fédéral reviendra -c'est trop évident qu'il faut investir là-dedans. En entendant, il va y avoir une période noire», dit M. Malik.
«Ce qui est très décevant, c'est qu'il y a deux choix pour le gouvernement. Ou bien tu subventionnes l'énergie renouvelable qui est un peu plus chère, ou bien tu taxes le charbon. Là, on ne fait ni l'un, ni l'autre», déplore Michel Letellier, d'Innergex.
Selon l'analyste Khurram Malik, l'absence de programme fort au niveau fédéral viendra renforcer l'avance que l'Ontario a prise dans le secteur des énergies vertes.
La province voisine a en effet mis en place un programme de mesures d'encouragement extrêmement généreux qui a déjà attiré le géant coréen Samsung et la multinationale allemande Bosch.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Red K a écrit : [...]
Ben, ça se tiens. Granby a sûrement des Pandas dans son Zoo et c'est la première ville au Québec a s'être vantée d'avoir éliminé leur dette.
[i]A thing of beauty is a joy for ever / Its loveliness increases; it will never / Pass into nothingness [b](John Keats)[/b][/i]
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Colère à Environnement Canada
La Presse Canadienne
François Cardinal
La Presse
Dans l'optique de contrôler davantage le message public, le gouvernement Harper a implanté un «protocole de relations avec les médias» sans précédent dans le domaine climatique: il interdit aux scientifiques de l'environnement de répondre directement aux questions des journalistes, comme ils le font depuis plusieurs décennies, a appris La Presse.
Dans une analyse confidentielle de neuf pages que La Presse a obtenue, Environnement Canada précise que cette politique a pratiquement réduit à néant les demandes des principaux médias, tout en créant un grand sentiment de frustration chez les chercheurs: non seulement ils se sentent muselés, mais ils estiment que cela remet en question leur professionnalisme et leur expertise.
«Nos scientifiques sont très frustrés et sentent que cette politique a pour objectif de les empêcher de parler aux médias, reconnaît Environnement Canada. Ils ont perdu confiance dans le système, qui ne répond plus, selon eux, aux besoins des médias.»
Pour bien comprendre cette analyse, il faut se référer à deux autres documents d'Environnement Canada que nous avons également obtenus. Le premier explique en détail la politique implantée en 2008, tandis que le second, une présentation PowerPoint, en brosse un portrait général.
Les deux documents font état de la nouvelle méthode à appliquer lorsqu'un journaliste communique avec Environnement Canada. Sous le titre «Si un média vous contacte directement», on précise: «Tous les appels doivent être référés au quartier général des relations avec les médias.» Les employés doivent aussi aviser leur «superviseur immédiat» ainsi que leur «conseiller en communication» qu'ils ont reçu un appel direct.
«Si les scientifiques et les experts participent à une conférence ou à des audiences en cour où des médias sont susceptibles de les contacter directement, ajoute-t-on, nous leur demandons de contacter leur conseiller en communication ainsi que la division des relations avec les médias avant la tenue de l'événement.»
Couverture moindre
Le rapport interne faisant état de la colère des scientifiques est donc une évaluation des conséquences qu'a eues ce nouveau protocole depuis son implantation graduelle à compter du mois de novembre 2007, et qui est pleinement appliqué depuis février 2008. «La couverture médiatique de la science des changements climatiques, notre dossier le plus en vue, a été réduite de plus de 80%», note-t-on dans ce document non daté.
On indique que la mesure a eu pour effet de «frustrer» autant les grands médias, qui n'arrivent plus à obtenir l'information souhaitée avant l'heure de tombée, que les scientifiques, qui déplorent ce contrôle politique. Les chercheurs ont d'ailleurs fait entendre leurs récriminations au cours d'une réunion tenue à Toronto en juin 2008.
Ils se montrent d'autant plus mécontents de la situation, indique-t-on, que dans les rares cas où ils obtiennent enfin la permission de parler à un journaliste, ils doivent au préalable écrire «les réponses détaillées» qu'ils lui fourniront. Puis ils doivent rédiger un rapport après l'entrevue.
«Même si les questions auxquelles les scientifiques doivent répondre sont de nature strictement scientifique, leurs réponses doivent être approuvées par plusieurs cadres supérieurs avant que soit donnée l'entrevue. Certains scientifiques hésitent maintenant à faire des entrevues, en raison du processus et de la somme de travail exigée», souligne Environnement Canada.
De leur côté, les principaux médias canadiens sont «extrêmement frustrés» par la situation et ont commencé à «regarder ailleurs» pour trouver de l'information. «Les grands médias se fient aujourd'hui à l'expertise des universités, souvent américaines, pour obtenir des commentaires sur des enjeux environnementaux canadiens», observe-t-on.
Pour le Réseau Action Climat, qui réunit la plupart des organisations écologistes du pays, une telle mesure est inacceptable, encore plus lorsqu'elle vise des scientifiques.
«Depuis bon nombre d'années, la politique à Environnement Canada était de laisser les scientifiques parler librement, sauf lorsqu'il s'agissait de dossiers politiques délicats, souligne Matthew Bramley, de l'Institut Pembina, membre du Réseau. Mais les changements climatiques, menace mondialement reconnue, ne sont clairement pas un sujet qui exige la confidentialité.»
«L'imposition de contraintes aussi sévères à des scientifiques va à l'encontre des principes mêmes d'une société démocratique», selon lui.
À Ottawa, on réplique que jamais l'intention n'a été de brider les chercheurs. «L'objectif n'est pas de museler ou d'interdire, mais bien d'uniformiser les relations avec les médias, soutient Frédéric Baril, porte-parole du ministre de l'Environnement, Jim Prentice. Avant, les scientifiques parlaient chacun de son côté alors que, pour nous, il s'agit d'un travail d'équipe.»
La Presse Canadienne
François Cardinal
La Presse
Dans l'optique de contrôler davantage le message public, le gouvernement Harper a implanté un «protocole de relations avec les médias» sans précédent dans le domaine climatique: il interdit aux scientifiques de l'environnement de répondre directement aux questions des journalistes, comme ils le font depuis plusieurs décennies, a appris La Presse.
Dans une analyse confidentielle de neuf pages que La Presse a obtenue, Environnement Canada précise que cette politique a pratiquement réduit à néant les demandes des principaux médias, tout en créant un grand sentiment de frustration chez les chercheurs: non seulement ils se sentent muselés, mais ils estiment que cela remet en question leur professionnalisme et leur expertise.
«Nos scientifiques sont très frustrés et sentent que cette politique a pour objectif de les empêcher de parler aux médias, reconnaît Environnement Canada. Ils ont perdu confiance dans le système, qui ne répond plus, selon eux, aux besoins des médias.»
Pour bien comprendre cette analyse, il faut se référer à deux autres documents d'Environnement Canada que nous avons également obtenus. Le premier explique en détail la politique implantée en 2008, tandis que le second, une présentation PowerPoint, en brosse un portrait général.
Les deux documents font état de la nouvelle méthode à appliquer lorsqu'un journaliste communique avec Environnement Canada. Sous le titre «Si un média vous contacte directement», on précise: «Tous les appels doivent être référés au quartier général des relations avec les médias.» Les employés doivent aussi aviser leur «superviseur immédiat» ainsi que leur «conseiller en communication» qu'ils ont reçu un appel direct.
«Si les scientifiques et les experts participent à une conférence ou à des audiences en cour où des médias sont susceptibles de les contacter directement, ajoute-t-on, nous leur demandons de contacter leur conseiller en communication ainsi que la division des relations avec les médias avant la tenue de l'événement.»
Couverture moindre
Le rapport interne faisant état de la colère des scientifiques est donc une évaluation des conséquences qu'a eues ce nouveau protocole depuis son implantation graduelle à compter du mois de novembre 2007, et qui est pleinement appliqué depuis février 2008. «La couverture médiatique de la science des changements climatiques, notre dossier le plus en vue, a été réduite de plus de 80%», note-t-on dans ce document non daté.
On indique que la mesure a eu pour effet de «frustrer» autant les grands médias, qui n'arrivent plus à obtenir l'information souhaitée avant l'heure de tombée, que les scientifiques, qui déplorent ce contrôle politique. Les chercheurs ont d'ailleurs fait entendre leurs récriminations au cours d'une réunion tenue à Toronto en juin 2008.
Ils se montrent d'autant plus mécontents de la situation, indique-t-on, que dans les rares cas où ils obtiennent enfin la permission de parler à un journaliste, ils doivent au préalable écrire «les réponses détaillées» qu'ils lui fourniront. Puis ils doivent rédiger un rapport après l'entrevue.
«Même si les questions auxquelles les scientifiques doivent répondre sont de nature strictement scientifique, leurs réponses doivent être approuvées par plusieurs cadres supérieurs avant que soit donnée l'entrevue. Certains scientifiques hésitent maintenant à faire des entrevues, en raison du processus et de la somme de travail exigée», souligne Environnement Canada.
De leur côté, les principaux médias canadiens sont «extrêmement frustrés» par la situation et ont commencé à «regarder ailleurs» pour trouver de l'information. «Les grands médias se fient aujourd'hui à l'expertise des universités, souvent américaines, pour obtenir des commentaires sur des enjeux environnementaux canadiens», observe-t-on.
Pour le Réseau Action Climat, qui réunit la plupart des organisations écologistes du pays, une telle mesure est inacceptable, encore plus lorsqu'elle vise des scientifiques.
«Depuis bon nombre d'années, la politique à Environnement Canada était de laisser les scientifiques parler librement, sauf lorsqu'il s'agissait de dossiers politiques délicats, souligne Matthew Bramley, de l'Institut Pembina, membre du Réseau. Mais les changements climatiques, menace mondialement reconnue, ne sont clairement pas un sujet qui exige la confidentialité.»
«L'imposition de contraintes aussi sévères à des scientifiques va à l'encontre des principes mêmes d'une société démocratique», selon lui.
À Ottawa, on réplique que jamais l'intention n'a été de brider les chercheurs. «L'objectif n'est pas de museler ou d'interdire, mais bien d'uniformiser les relations avec les médias, soutient Frédéric Baril, porte-parole du ministre de l'Environnement, Jim Prentice. Avant, les scientifiques parlaient chacun de son côté alors que, pour nous, il s'agit d'un travail d'équipe.»
Dernière modification par lucide le lun. mars 15, 2010 11:16 am, modifié 1 fois.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Le blogue de Chantal Hébert
15 mars 2010
Les conservateurs et le Québec : de mal en pis
Publié dans Politique Canadienne
Si la tendance se maintient, Stephen Harper pourrait se retrouver avec un caucus du Québec composé presque seulement de sénateurs après la prochaine campagne. C’est ce que sous-entend le dernier coup de sonde de Léger Marketing sur les intentions de vote fédérales au Québec.
En surface, rien n’a vraiment changé dans l’alignement québécois des partis et la formation de Stephen Harper est toujours en troisième place à 17 %, loin derrière les libéraux (25 %) et le Bloc québécois (37 %). La nouveauté, c’est que le Parti conservateur (28 %) glisse dans sa forteresse de la région de Québec où le Bloc se retrouve au premier rang (34 %) dans les intentions de vote. Ce glissement, s’il se confirme, pourrait coûter la moitié de sa députation québécoise au PCC.
http://www2.lactualite.com/chantal-hebe ... /Politique" onclick="window.open(this.href);return false; Canadienne
15 mars 2010
Les conservateurs et le Québec : de mal en pis
Publié dans Politique Canadienne
Si la tendance se maintient, Stephen Harper pourrait se retrouver avec un caucus du Québec composé presque seulement de sénateurs après la prochaine campagne. C’est ce que sous-entend le dernier coup de sonde de Léger Marketing sur les intentions de vote fédérales au Québec.
En surface, rien n’a vraiment changé dans l’alignement québécois des partis et la formation de Stephen Harper est toujours en troisième place à 17 %, loin derrière les libéraux (25 %) et le Bloc québécois (37 %). La nouveauté, c’est que le Parti conservateur (28 %) glisse dans sa forteresse de la région de Québec où le Bloc se retrouve au premier rang (34 %) dans les intentions de vote. Ce glissement, s’il se confirme, pourrait coûter la moitié de sa députation québécoise au PCC.
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Sondage Léger Marketing-Le Devoir -Une majorité de Québécois déçus par le budget Flaherty
Près des deux tiers des répondants jugent que la prorogation du Parlement en décembre était «injustifiée»
Alec Castonguay 15 mars 2010 Canada
Le premier ministre Stephen Harper avait justifié la fermeture du Parlement par un besoin de «recalibrer» l'action de son gouvernement.
Les Québécois estiment toutefois que le discours du Trône et le budget fédéral n'ont pas répondu à leurs attentes, selon un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir.
Par ailleurs, le Parti conservateur est tombé deuxième dans les intentions de vote dans la région de Québec, une première depuis 2006.
L'exercice budgétaire du 4 mars dernier est accueilli froidement par une majorité de Québécois. En fait, 55 % des répondants se disent «insatisfaits» ou «très insatisfaits» du budget. En revanche, 19 % affirment être «satisfaits» ou «insatisfaits».
Christian Bourque, vice-président de Léger Marketing, soutient que l'impression qui se dégage du budget est la «tranquillité». «C'est un budget ennuyant, austère, sans nouveauté et sans grande vision, alors les gens ne se sentent pas concernés», dit-il.
Le budget n'a pas démontré, pas plus que le discours du Trône présenté la veille, que le gouvernement Harper avait une nouvelle direction aux yeux des électeurs, de sorte que 65 % des répondants jugent que la prorogation du Parlement en décembre était «injustifiée». À peine 8 % des gens estiment que la fermeture du Parlement était justifiée. Près de 27 % affirment ne pas savoir ou ont refusé de répondre.
«Les partis d'opposition ont résumé le discours du Trône et le budget par la formule "tout ça pour ça?". Visiblement, les gens pensent la même chose. Il n'a rien dans ces deux exercices qui démontre que le gouvernement avait besoin de fermer le Parlement pendant deux mois pour réorienter son action», affirme M. Bourque.
Le taux d'insatisfaction à l'égard du gouvernement Harper demeure élevé au Québec, à 73 %, mais il est stable depuis un mois. Près de 21 % des répondants se disent «satisfaits» du travail du gouvernement.
Les intentions de vote à l'échelle de la province n'ont pas véritablement bougé depuis février, alors que le Bloc québécois demeure en tête, avec 37 %. Le Parti libéral du Canada obtient 25 %, alors que le Parti conservateur récolte 17 %. Le NPD (14 %) et le Parti vert du Canada (7 %) ferment la marche.
Chez les francophones, la domination du Bloc est toujours importante, avec 45 % d'appuis. Le PLC recueille 21 %, suivi du PC à 14 % et du NPD à 14 %.
La surprise provient toutefois de la région de Québec, considérée comme le bastion des conservateurs depuis les élections de 2006. Pour la première fois, les troupes de Stephen Harper arrivent deuxièmes dans les intentions de vote, avec 28 %. Elles sont devancées par le Bloc québécois, qui récolte 34 %. Le PLC est crédité de 23 %, alors que le NPD est à 11 %.
«On devrait être inquiet au Parti conservateur, affirme Christian Bourque. C'était la place forte du parti au Québec, et les appuis s'effritent. Ça va prendre une opération charme pour renverser la vapeur.»
La marge d'erreur est toutefois plus grande pour les sous-groupes régionaux, puisque 265 personnes ont été interrogées dans la région de Québec.
Ce sondage a été réalisé en ligne auprès de 1000 répondants du 8 au 11 mars. Le coup de sonde Internet a été réalisé selon une méthodologie fiable et éprouvée. Les données ont été pondérées selon l'âge, le sexe, la langue maternelle, le degré de scolarité et la composition du foyer. Un échantillon probabiliste de la même taille présente une marge d'erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.
http://www.ledevoir.com/politique/canad ... t-flaherty" onclick="window.open(this.href);return false;
Près des deux tiers des répondants jugent que la prorogation du Parlement en décembre était «injustifiée»
Alec Castonguay 15 mars 2010 Canada
Le premier ministre Stephen Harper avait justifié la fermeture du Parlement par un besoin de «recalibrer» l'action de son gouvernement.
Les Québécois estiment toutefois que le discours du Trône et le budget fédéral n'ont pas répondu à leurs attentes, selon un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir.
Par ailleurs, le Parti conservateur est tombé deuxième dans les intentions de vote dans la région de Québec, une première depuis 2006.
L'exercice budgétaire du 4 mars dernier est accueilli froidement par une majorité de Québécois. En fait, 55 % des répondants se disent «insatisfaits» ou «très insatisfaits» du budget. En revanche, 19 % affirment être «satisfaits» ou «insatisfaits».
Christian Bourque, vice-président de Léger Marketing, soutient que l'impression qui se dégage du budget est la «tranquillité». «C'est un budget ennuyant, austère, sans nouveauté et sans grande vision, alors les gens ne se sentent pas concernés», dit-il.
Le budget n'a pas démontré, pas plus que le discours du Trône présenté la veille, que le gouvernement Harper avait une nouvelle direction aux yeux des électeurs, de sorte que 65 % des répondants jugent que la prorogation du Parlement en décembre était «injustifiée». À peine 8 % des gens estiment que la fermeture du Parlement était justifiée. Près de 27 % affirment ne pas savoir ou ont refusé de répondre.
«Les partis d'opposition ont résumé le discours du Trône et le budget par la formule "tout ça pour ça?". Visiblement, les gens pensent la même chose. Il n'a rien dans ces deux exercices qui démontre que le gouvernement avait besoin de fermer le Parlement pendant deux mois pour réorienter son action», affirme M. Bourque.
Le taux d'insatisfaction à l'égard du gouvernement Harper demeure élevé au Québec, à 73 %, mais il est stable depuis un mois. Près de 21 % des répondants se disent «satisfaits» du travail du gouvernement.
Les intentions de vote à l'échelle de la province n'ont pas véritablement bougé depuis février, alors que le Bloc québécois demeure en tête, avec 37 %. Le Parti libéral du Canada obtient 25 %, alors que le Parti conservateur récolte 17 %. Le NPD (14 %) et le Parti vert du Canada (7 %) ferment la marche.
Chez les francophones, la domination du Bloc est toujours importante, avec 45 % d'appuis. Le PLC recueille 21 %, suivi du PC à 14 % et du NPD à 14 %.
La surprise provient toutefois de la région de Québec, considérée comme le bastion des conservateurs depuis les élections de 2006. Pour la première fois, les troupes de Stephen Harper arrivent deuxièmes dans les intentions de vote, avec 28 %. Elles sont devancées par le Bloc québécois, qui récolte 34 %. Le PLC est crédité de 23 %, alors que le NPD est à 11 %.
«On devrait être inquiet au Parti conservateur, affirme Christian Bourque. C'était la place forte du parti au Québec, et les appuis s'effritent. Ça va prendre une opération charme pour renverser la vapeur.»
La marge d'erreur est toutefois plus grande pour les sous-groupes régionaux, puisque 265 personnes ont été interrogées dans la région de Québec.
Ce sondage a été réalisé en ligne auprès de 1000 répondants du 8 au 11 mars. Le coup de sonde Internet a été réalisé selon une méthodologie fiable et éprouvée. Les données ont été pondérées selon l'âge, le sexe, la langue maternelle, le degré de scolarité et la composition du foyer. Un échantillon probabiliste de la même taille présente une marge d'erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Harper à l'écoute de la droite religieuse
Vincent Marissal
La Presse
Le groupe de pression ultrareligieux Canada Family Action Coalition (CFAC), reconnu notamment pour son opposition féroce aux homosexuels, à l'avortement et aux juges de la Cour suprême, a rencontré en privé le premier ministre Stephen Harper deux fois depuis deux ans afin de discuter de ses priorités politiques.
La Presse a aussi appris que le lobbyiste de ce groupe controversé, Brian Rushfeldt, a eu, depuis 2008, six rencontres avec des ministres et des députés du gouvernement Harper de même qu'avec des attachés politiques. Les dirigeants de CFCA se sont aussi vantés par le passé d'avoir un accès direct au premier ministre et ils ont eu plusieurs entretiens avec des conseillers de ce dernier. La plus récente de ces rencontres a eu lieu le 11 mars au bureau du parlement de Stephen Harper. Elle a duré une vingtaine de minutes, en compagnie d'un membre du personnel du premier ministre.
Jamais ce groupe n'a eu de rencontre avec l'ancien premier ministre Jean Chrétien pendant les 10 ans de son règne. M. Rushfeldt précise toutefois qu'il a discuté au mois de mars avec un député libéral (John McKay) et un néo-démocrate (Peter Stoffer).
Confirmation du groupe
Le fondateur et directeur général de CFAC, Brian Rushfeldt, a confirmé ces informations lundi à La Presse, précisant qu'il a discuté avec le premier ministre d'éventuels durcissements à la loi sur la pornographie juvénile sur l'internet.
M. Rushfeldt a aussi remis au premier ministre un t-shirt emblématique de son organisme sur lequel il est écrit : «Child porn is not porn, it's a crime scene» (la porno juvénile n'est pas de la pornographie, c'est une scène de crime).
M. Harper n'a pas endossé le t-shirt mais, selon Brian Rushfeldt, il a prêté une oreille attentive aux suggestions de CFAC. Le groupe évangélique suggère, notamment, d'instituer des peines fermes de trois ans pour possession d'images d'enfants agressés sexuellement, de sept ans pour distribution et de 10 ans pour les agresseurs eux-mêmes. CFAC veut aussi rendre la dénonciation obligatoire lorsque des internautes tombent sur des sites du genre.
«Je pense que le premier ministre comprend mieux l'enjeu grâce à mes explications, dit M. Rushfeldt. Il a été positif et m'a dit que son gouvernement réalise qu'il y a un problème. J'ai l'impression qu'il pourrait en parler à son caucus.»
Le lobbyiste de CFAC affirme n'avoir reçu aucune assurance du premier ministre et il dit avoir discuté seulement de pornographie juvénile.
Programme de l'ACDI
Dans les jours qui ont suivi cette rencontre, une controverse a éclaté à Ottawa après que le gouvernement Harper eut refusé, pendant quelques jours, de reconduire un programme de l'ACDI destiné au contrôle des naissances et à la santé des femmes dans les pays sous-développés. Le programme en question, qui subventionne notamment des avortements, avait été fortement décrié par plusieurs groupes évangéliques, dont CFAC, en novembre dernier. Un député conservateur, Brad Trost (Saskatoon-Humboldt), avait même lancé une pétition réclamant l'annulation de ce programme.
M. Rushfeldt rejette les critiques selon lesquelles les groupes religieux de droite, dont le sien, sont trop influents, et il défend les rencontres privées avec le premier ministre et des membres du gouvernement. «J'aimerais bien que notre organisme soit aussi puissant qu'on le dit, ce serait bon pour la démocratie ! lance-t-il en riant. Nous représentons pas mal de monde dans ce pays et il vaut mieux pour la démocratie que le premier ministre rencontre des gens comme nous que de grandes entreprises automobiles ou des pharmaceutiques.»
Appelé à commenté ces liens, le porte-parole du premier ministre Dimitri Soudas a soutenu que «le premier ministre rencontre des intervenants de tous horizons et de tout le pays pour discuter d'une grande variété de sujets».
Aux États-Unis
Canada Family Action Coalition est intimement lié à un autre organisme très influent aux États-Unis, Focus on Family, ainsi qu'au Christian College de Toronto. Il s'est impliqué dans plusieurs dossiers controversés au cours des dernières années. Chaque fois, le gouvernement conservateur a été interpellé et a adopté plusieurs positions défendues par ces groupes évangéliques.
Concours de circonstances ou preuve de son efficacité, les interventions de CFAC auprès du gouvernement Harper coïncident presque toujours avec l'émergence de controverses à Ottawa.
Entre autres dossiers suivis de près par le groupe évangélique, le financement par Ottawa du défilé de la fierté gaie à Toronto (qui a valu à la ministre Diane Ablonczy d'être rétrogradée), le passage de l'âge du consentement à des relations sexuelles de 14 à 16 ans, le projet de loi C-10, qui prévoyait de retirer le financement public aux oeuvres jugées «indécentes» ou contraires à la morale (Ottawa a reculé sur ce projet).
CFAC a aussi applaudi, au mois de décembre, la décision d'Ottawa de couper les vivres à l'organisme Kairos parce que celui-ci avait dénoncé l'»apartheid» d'Israël envers les Palestiniens.
Il y a quelques semaines, le président de CFAC, Charles McVety, a dénoncé, dans le cadre de son émission de commentaires (word.ca/This_Week), le «lobby homosexuel qui veut modifier les paroles de notre hymne national».
Alliance canadienne
CFAC a été très proche de Stockwell Day à l'époque où il dirigeait l'Alliance canadienne, et il a appuyé la candidature de Jim Flaherty dans sa course à la direction du Parti conservateur de l'Ontario.
En novembre 2005, juste avant les élections qui allaient porter les conservateurs au pouvoir, M. McVety a organisé à Calgary un séminaire avec Ralph Reed, conseiller de George W. Bush.
Ralph Reed est un ardent promoteur de la stratégie stealth policy, qui consiste à camoufler ou à déguiser ses motivation politiques religieuses en mettant de l'avant des enjeux populaires, comme les baisses d'impôts.
Pas moins de cinq candidats conservateurs de Stephen Harper, dont Jim Flaherty, ont assisté à ce séminaire.
Peu de temps auparavant, M. McVety avait vanté par écrit les mérites de Ralph Reed, qu'il a félicité d'avoir «permis à des millions d'Américains de participer à la vie politique de leur pays et à élire leurs leaders».
Le credo de M. Reed est aussi simple qu'efficace : «Nous n'essayons pas de transformer l'Église en parti politique ni les partis politiques en Église, mais si les fidèles ne s'engagent pas, quelqu'un d'autre le fera à leur place.»
Vincent Marissal
La Presse
Le groupe de pression ultrareligieux Canada Family Action Coalition (CFAC), reconnu notamment pour son opposition féroce aux homosexuels, à l'avortement et aux juges de la Cour suprême, a rencontré en privé le premier ministre Stephen Harper deux fois depuis deux ans afin de discuter de ses priorités politiques.
La Presse a aussi appris que le lobbyiste de ce groupe controversé, Brian Rushfeldt, a eu, depuis 2008, six rencontres avec des ministres et des députés du gouvernement Harper de même qu'avec des attachés politiques. Les dirigeants de CFCA se sont aussi vantés par le passé d'avoir un accès direct au premier ministre et ils ont eu plusieurs entretiens avec des conseillers de ce dernier. La plus récente de ces rencontres a eu lieu le 11 mars au bureau du parlement de Stephen Harper. Elle a duré une vingtaine de minutes, en compagnie d'un membre du personnel du premier ministre.
Jamais ce groupe n'a eu de rencontre avec l'ancien premier ministre Jean Chrétien pendant les 10 ans de son règne. M. Rushfeldt précise toutefois qu'il a discuté au mois de mars avec un député libéral (John McKay) et un néo-démocrate (Peter Stoffer).
Confirmation du groupe
Le fondateur et directeur général de CFAC, Brian Rushfeldt, a confirmé ces informations lundi à La Presse, précisant qu'il a discuté avec le premier ministre d'éventuels durcissements à la loi sur la pornographie juvénile sur l'internet.
M. Rushfeldt a aussi remis au premier ministre un t-shirt emblématique de son organisme sur lequel il est écrit : «Child porn is not porn, it's a crime scene» (la porno juvénile n'est pas de la pornographie, c'est une scène de crime).
M. Harper n'a pas endossé le t-shirt mais, selon Brian Rushfeldt, il a prêté une oreille attentive aux suggestions de CFAC. Le groupe évangélique suggère, notamment, d'instituer des peines fermes de trois ans pour possession d'images d'enfants agressés sexuellement, de sept ans pour distribution et de 10 ans pour les agresseurs eux-mêmes. CFAC veut aussi rendre la dénonciation obligatoire lorsque des internautes tombent sur des sites du genre.
«Je pense que le premier ministre comprend mieux l'enjeu grâce à mes explications, dit M. Rushfeldt. Il a été positif et m'a dit que son gouvernement réalise qu'il y a un problème. J'ai l'impression qu'il pourrait en parler à son caucus.»
Le lobbyiste de CFAC affirme n'avoir reçu aucune assurance du premier ministre et il dit avoir discuté seulement de pornographie juvénile.
Programme de l'ACDI
Dans les jours qui ont suivi cette rencontre, une controverse a éclaté à Ottawa après que le gouvernement Harper eut refusé, pendant quelques jours, de reconduire un programme de l'ACDI destiné au contrôle des naissances et à la santé des femmes dans les pays sous-développés. Le programme en question, qui subventionne notamment des avortements, avait été fortement décrié par plusieurs groupes évangéliques, dont CFAC, en novembre dernier. Un député conservateur, Brad Trost (Saskatoon-Humboldt), avait même lancé une pétition réclamant l'annulation de ce programme.
M. Rushfeldt rejette les critiques selon lesquelles les groupes religieux de droite, dont le sien, sont trop influents, et il défend les rencontres privées avec le premier ministre et des membres du gouvernement. «J'aimerais bien que notre organisme soit aussi puissant qu'on le dit, ce serait bon pour la démocratie ! lance-t-il en riant. Nous représentons pas mal de monde dans ce pays et il vaut mieux pour la démocratie que le premier ministre rencontre des gens comme nous que de grandes entreprises automobiles ou des pharmaceutiques.»
Appelé à commenté ces liens, le porte-parole du premier ministre Dimitri Soudas a soutenu que «le premier ministre rencontre des intervenants de tous horizons et de tout le pays pour discuter d'une grande variété de sujets».
Aux États-Unis
Canada Family Action Coalition est intimement lié à un autre organisme très influent aux États-Unis, Focus on Family, ainsi qu'au Christian College de Toronto. Il s'est impliqué dans plusieurs dossiers controversés au cours des dernières années. Chaque fois, le gouvernement conservateur a été interpellé et a adopté plusieurs positions défendues par ces groupes évangéliques.
Concours de circonstances ou preuve de son efficacité, les interventions de CFAC auprès du gouvernement Harper coïncident presque toujours avec l'émergence de controverses à Ottawa.
Entre autres dossiers suivis de près par le groupe évangélique, le financement par Ottawa du défilé de la fierté gaie à Toronto (qui a valu à la ministre Diane Ablonczy d'être rétrogradée), le passage de l'âge du consentement à des relations sexuelles de 14 à 16 ans, le projet de loi C-10, qui prévoyait de retirer le financement public aux oeuvres jugées «indécentes» ou contraires à la morale (Ottawa a reculé sur ce projet).
CFAC a aussi applaudi, au mois de décembre, la décision d'Ottawa de couper les vivres à l'organisme Kairos parce que celui-ci avait dénoncé l'»apartheid» d'Israël envers les Palestiniens.
Il y a quelques semaines, le président de CFAC, Charles McVety, a dénoncé, dans le cadre de son émission de commentaires (word.ca/This_Week), le «lobby homosexuel qui veut modifier les paroles de notre hymne national».
Alliance canadienne
CFAC a été très proche de Stockwell Day à l'époque où il dirigeait l'Alliance canadienne, et il a appuyé la candidature de Jim Flaherty dans sa course à la direction du Parti conservateur de l'Ontario.
En novembre 2005, juste avant les élections qui allaient porter les conservateurs au pouvoir, M. McVety a organisé à Calgary un séminaire avec Ralph Reed, conseiller de George W. Bush.
Ralph Reed est un ardent promoteur de la stratégie stealth policy, qui consiste à camoufler ou à déguiser ses motivation politiques religieuses en mettant de l'avant des enjeux populaires, comme les baisses d'impôts.
Pas moins de cinq candidats conservateurs de Stephen Harper, dont Jim Flaherty, ont assisté à ce séminaire.
Peu de temps auparavant, M. McVety avait vanté par écrit les mérites de Ralph Reed, qu'il a félicité d'avoir «permis à des millions d'Américains de participer à la vie politique de leur pays et à élire leurs leaders».
Le credo de M. Reed est aussi simple qu'efficace : «Nous n'essayons pas de transformer l'Église en parti politique ni les partis politiques en Église, mais si les fidèles ne s'engagent pas, quelqu'un d'autre le fera à leur place.»
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Campagne de peur, qu'ils nous disaient, hein?
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Placeress a écrit :
je rajouterais quelques
Dernière modification par tuberale le mer. mars 31, 2010 9:21 am, modifié 1 fois.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Moi aussi!tuberale a écrit : [...]
je rajouterais quelques
Et beaucoup, beaucoup de .
[i]A thing of beauty is a joy for ever / Its loveliness increases; it will never / Pass into nothingness [b](John Keats)[/b][/i]
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Comment la droite s'organise
Avortement, registre des armes à feu, compressions dans les festivals gais, reconnaissance de la nation québécoise... Stephen Harper a fait de la controverse son arme de prédilection, maniant l'art de la division avec la précision d'un chirurgien. Une stratégie risquée importée des États-Unis et de l'Australie qui pourrait procurer de nouveaux appuis cruciaux aux conservateurs.
Au printemps 2005, quelques mois avant les élections de janvier 2006 qui portent Stephen Harper au pouvoir, deux de ses conseillers, Patrick Muttart et Tom Flanagan, étudient différents scénarios pour ramener la droite à Ottawa. Ils analysent en profondeur quatre campagnes électorales: celle de Richard Nixon en 1968 (États-Unis), celle de Margaret Thatcher en 1979 (Grande-Bretagne), celle du républicain Newt Gingrich pour reprendre le contrôle du Congrès américain en 1994 et celle de John Howard en 1996 (Australie). L'équipe Harper a même fait venir à Ottawa le directeur de campagne de John Howard, Brian Loughnane, afin de bien en tirer les leçons.
Le dénominateur commun de ces campagnes? Elles ont misé sur la polarisation de l'électorat, la controverse et la division. Elles ont mis en avant des sujets potentiellement explosifs qui ont remué les gens jusque dans leurs valeurs et leurs convictions profondes.
Les Américains et les Australiens, qui sont confrontés au phénomène depuis des années, l'ont baptisé «wedge politics». Cette «politique de la division» vise à utiliser un débat pour galvaniser la base militante du parti, rallier certains électeurs indécis et, surtout, ébranler l'adversaire, où le sujet divise les troupes.
Stephen Harper a importé la tactique au Canada. D'ailleurs, conscient qu'il est en train de se faire servir cette médecine sur plusieurs fronts, Michael Ignatieff a dénoncé cette semaine ce qu'il a nommé une «culture de guerre» et de division. Car le refus de financer l'avortement dans les pays pauvres, qui a relancé la ferveur des conservateurs sociaux comme le cardinal Marc Ouellet, n'est que le dernier exemple d'une liste qui s'allonge.
«Stephen Harper est très serein dans la controverse, il ne vise pas à être rassembleur», explique le chroniqueur au magazine Macleans Paul Wells, qui a écrit le livre Right Side Up sur la stratégie électorale des conservateurs en 2005-2006. «Harper et ses conseillers se préoccupent seulement de l'attitude des gens qui peuvent voter pour eux, pas de toute la population. Ce n'est pas pour rien que la droite religieuse se sent plus à l'aise de s'exprimer.» Le politologue Frédéric Boily, de l'Université d'Alberta, ajoute: «Harper veut rassembler les conservateurs au sens politique du terme, et il y en a dans chaque parti. Pour y arriver, il est prêt à déclencher des controverses.»
Dans son livre Harper's Team, l'ancien conseiller de Harper, Tom Flanagan, explique clairement l'idée. Dans son chapitre intitulé «Les dix commandements d'une campagne conservatrice», il affirme: «Il est important d'avoir des positions qui polarisent l'électorat et qui mettent dans le même panier les autres partis. Laissons les libéraux, les bloquistes, les néo-démocrates et les verts se battre pour le vote progressiste et soyons les seuls à fédérer le vote conservateur.»
Sunshine Hillygus, professeure de sciences politiques à l'Université Harvard et coauteure du récent essai sur la politique de la division The Persuadable Voter, affirme que «l'important, c'est l'étendue du désaccord dans le camp opposé». «Il faut profiter à plein de la controverse pour aller chercher des voix chez l'adversaire. Il faut semer la zizanie», a-t-elle dit au Devoir lorsque jointe aux États-Unis.
Une source conservatrice qui côtoie régulièrement le premier ministre affirme que c'est «le secret de la méthode Harper». «Ça fait de la politique sale, mais Harper ne s'en prive pas. Il veut détruire ses adversaires et, pour ça, tous les moyens sont bons.»
Des exemples concrets
Des exemples? Dès la première semaine de la campagne électorale de 2006, Stephen Harper a promis un vote au Parlement sur le mariage gai et a dit vouloir abolir le registre des armes à feu. Les commentateurs l'ont alors traité de kamikaze, sachant que cela mettrait le feu aux poudres. Mais tout était calibré. Énormément de militants et d'électeurs libéraux — et même bloquistes dans plusieurs régions — ne sont pas à l'aise avec le mariage gai.
L'abolition du registre des armes à feu ne divise pas seulement les villes et les campagnes. Elle divise aussi les caucus du Nouveau Parti démocratique et du Parti libéral. Plusieurs fermiers et chasseurs pourraient changer leur vote sur ce simple enjeu. C'est pourquoi les conservateurs ciblent présentement huit circonscriptions libérales avec des publicités radio et des envois postaux très durs, là où les députés sont les plus vulnérables sur ce dossier.
Dans le cas de l'avortement, Stephen Harper sait très bien que des députés libéraux et de nombreux électeurs de Michael Ignatieff, spécialement dans les communautés culturelles, s'y opposent et apprécient le geste du gouvernement. La motion libérale sur le sujet s'est d'ailleurs retournée contre Ignatieff et a affaibli son leadership.
Abolir le financement du festival Black and Blue de Montréal il y a quatre ans et celui de la Pride Week de Toronto cette année procède du même principe. Ceux qui jugent ces événements déplacés, peu importe leur parti, en sont heureux.
Devait-on reconnaître au Parlement que le Québec forme une nation «dans un Canada uni»? Le Bloc québécois a dû se rallier pour ne pas perdre le vote nationaliste. La controverse a fait rage dans les rangs souverainistes. Et pour les fédéralistes québécois, dont la plupart sont au Parti libéral du Canada, cette ouverture sonnait comme de la musique à leurs oreilles.
Le nouveau Canada
Les quelque 260 000 nouveaux immigrants que le Canada accueille chaque année, souvent issus d'un milieu culturel plus traditionnel, sont une cible des conservateurs avec cette politique de la division. Le ministre de l'Immigration et de la Citoyenneté, Jason Kenney, qui tisse des liens avec ces communautés depuis 2006 [voir autre texte], est l'un de ceux qui insistent afin de radicaliser certains débats.
«Il s'est rendu compte que les deuxième et troisième générations d'immigrants, bien intégrées, votent pour les libéraux. Mais que ceux qui arrivent tout juste des pays plus conservateurs sur le plan social, comme le Pakistan, l'Inde, la Chine ou les pays du Maghreb, sont généralement contre les mariages gais ou l'avortement, par exemple. Il y a des gains à faire», raconte une source conservatrice bien au fait de la stratégie.
Autre tactique: Harper laisse souvent ses députés déposer des projets de loi privés sur des sujets controversés, comme l'avortement, ce qui lui permet de lancer les débats sans que ce soit la position officielle du gouvernement. Il peut ainsi répéter qu'il ne veut rien changer au consensus actuel et que ce sera le choix des députés. Sollicité par Le Devoir, le bureau du premier ministre n'a pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.
Plus utilisé lorsque c'est serré
La professeure de Harvard affirme que la wedge politics est davantage utilisée lorsque la lutte est très serrée et que tous les votes comptent, ce qui est le cas dans un Parlement minoritaire en constante campagne électorale. «Quand la lutte n'est pas chaude, il y a peu de débats ou de promesses, alors c'est moins nécessaire.»
La tactique est toutefois risquée, prévient Frédéric Boily. «Pour plaire à quelques milliers d'électeurs, il y a un danger de déplaire à beaucoup d'autres», dit-il. C'est pourquoi les conservateurs organisent des sondages et des groupes de discussion (focus groups) à longueur d'année, question de toujours être bien au fait de l'humeur des groupes cibles d'électeurs.
D'ailleurs, Sunshine Hillygus note que cette tactique de miser sur les controverses est plus utilisée aux États-Unis en raison de la présence de seulement deux partis politiques. «Il est beaucoup plus facile de prévoir l'effet quand il n'y a qu'un seul adversaire. Dans les systèmes à partis multiples, comme au Canada, on doit mesurer davantage son coup. Les électeurs peuvent toujours se réfugier dans un plus petit parti», dit-elle.
Danger?
Sunshine Hillygus affirme que ce type de politique peut avoir un effet néfaste sur la qualité du débat politique. «Quand nos politiciens ne se concentrent pas sur les enjeux importants pour la majorité des gens, il y a toujours un danger. On peut aussi se demander à qui le parti devra son élection s'il fait des promesses à des clientèles bien précises.»
Et la stratégie pourrait être là pour de bon, dit-elle, puisque la montée des réseaux sociaux et des blogues augmente l'efficacité de la politique de la division. «Grâce aux bases de données toujours plus précises, les partis peuvent passer leur message à un petit groupe sans pour autant en faire un enjeu national», explique Sunshine Hillygus.
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Avortement, registre des armes à feu, compressions dans les festivals gais, reconnaissance de la nation québécoise... Stephen Harper a fait de la controverse son arme de prédilection, maniant l'art de la division avec la précision d'un chirurgien. Une stratégie risquée importée des États-Unis et de l'Australie qui pourrait procurer de nouveaux appuis cruciaux aux conservateurs.
Au printemps 2005, quelques mois avant les élections de janvier 2006 qui portent Stephen Harper au pouvoir, deux de ses conseillers, Patrick Muttart et Tom Flanagan, étudient différents scénarios pour ramener la droite à Ottawa. Ils analysent en profondeur quatre campagnes électorales: celle de Richard Nixon en 1968 (États-Unis), celle de Margaret Thatcher en 1979 (Grande-Bretagne), celle du républicain Newt Gingrich pour reprendre le contrôle du Congrès américain en 1994 et celle de John Howard en 1996 (Australie). L'équipe Harper a même fait venir à Ottawa le directeur de campagne de John Howard, Brian Loughnane, afin de bien en tirer les leçons.
Le dénominateur commun de ces campagnes? Elles ont misé sur la polarisation de l'électorat, la controverse et la division. Elles ont mis en avant des sujets potentiellement explosifs qui ont remué les gens jusque dans leurs valeurs et leurs convictions profondes.
Les Américains et les Australiens, qui sont confrontés au phénomène depuis des années, l'ont baptisé «wedge politics». Cette «politique de la division» vise à utiliser un débat pour galvaniser la base militante du parti, rallier certains électeurs indécis et, surtout, ébranler l'adversaire, où le sujet divise les troupes.
Stephen Harper a importé la tactique au Canada. D'ailleurs, conscient qu'il est en train de se faire servir cette médecine sur plusieurs fronts, Michael Ignatieff a dénoncé cette semaine ce qu'il a nommé une «culture de guerre» et de division. Car le refus de financer l'avortement dans les pays pauvres, qui a relancé la ferveur des conservateurs sociaux comme le cardinal Marc Ouellet, n'est que le dernier exemple d'une liste qui s'allonge.
«Stephen Harper est très serein dans la controverse, il ne vise pas à être rassembleur», explique le chroniqueur au magazine Macleans Paul Wells, qui a écrit le livre Right Side Up sur la stratégie électorale des conservateurs en 2005-2006. «Harper et ses conseillers se préoccupent seulement de l'attitude des gens qui peuvent voter pour eux, pas de toute la population. Ce n'est pas pour rien que la droite religieuse se sent plus à l'aise de s'exprimer.» Le politologue Frédéric Boily, de l'Université d'Alberta, ajoute: «Harper veut rassembler les conservateurs au sens politique du terme, et il y en a dans chaque parti. Pour y arriver, il est prêt à déclencher des controverses.»
Dans son livre Harper's Team, l'ancien conseiller de Harper, Tom Flanagan, explique clairement l'idée. Dans son chapitre intitulé «Les dix commandements d'une campagne conservatrice», il affirme: «Il est important d'avoir des positions qui polarisent l'électorat et qui mettent dans le même panier les autres partis. Laissons les libéraux, les bloquistes, les néo-démocrates et les verts se battre pour le vote progressiste et soyons les seuls à fédérer le vote conservateur.»
Sunshine Hillygus, professeure de sciences politiques à l'Université Harvard et coauteure du récent essai sur la politique de la division The Persuadable Voter, affirme que «l'important, c'est l'étendue du désaccord dans le camp opposé». «Il faut profiter à plein de la controverse pour aller chercher des voix chez l'adversaire. Il faut semer la zizanie», a-t-elle dit au Devoir lorsque jointe aux États-Unis.
Une source conservatrice qui côtoie régulièrement le premier ministre affirme que c'est «le secret de la méthode Harper». «Ça fait de la politique sale, mais Harper ne s'en prive pas. Il veut détruire ses adversaires et, pour ça, tous les moyens sont bons.»
Des exemples concrets
Des exemples? Dès la première semaine de la campagne électorale de 2006, Stephen Harper a promis un vote au Parlement sur le mariage gai et a dit vouloir abolir le registre des armes à feu. Les commentateurs l'ont alors traité de kamikaze, sachant que cela mettrait le feu aux poudres. Mais tout était calibré. Énormément de militants et d'électeurs libéraux — et même bloquistes dans plusieurs régions — ne sont pas à l'aise avec le mariage gai.
L'abolition du registre des armes à feu ne divise pas seulement les villes et les campagnes. Elle divise aussi les caucus du Nouveau Parti démocratique et du Parti libéral. Plusieurs fermiers et chasseurs pourraient changer leur vote sur ce simple enjeu. C'est pourquoi les conservateurs ciblent présentement huit circonscriptions libérales avec des publicités radio et des envois postaux très durs, là où les députés sont les plus vulnérables sur ce dossier.
Dans le cas de l'avortement, Stephen Harper sait très bien que des députés libéraux et de nombreux électeurs de Michael Ignatieff, spécialement dans les communautés culturelles, s'y opposent et apprécient le geste du gouvernement. La motion libérale sur le sujet s'est d'ailleurs retournée contre Ignatieff et a affaibli son leadership.
Abolir le financement du festival Black and Blue de Montréal il y a quatre ans et celui de la Pride Week de Toronto cette année procède du même principe. Ceux qui jugent ces événements déplacés, peu importe leur parti, en sont heureux.
Devait-on reconnaître au Parlement que le Québec forme une nation «dans un Canada uni»? Le Bloc québécois a dû se rallier pour ne pas perdre le vote nationaliste. La controverse a fait rage dans les rangs souverainistes. Et pour les fédéralistes québécois, dont la plupart sont au Parti libéral du Canada, cette ouverture sonnait comme de la musique à leurs oreilles.
Le nouveau Canada
Les quelque 260 000 nouveaux immigrants que le Canada accueille chaque année, souvent issus d'un milieu culturel plus traditionnel, sont une cible des conservateurs avec cette politique de la division. Le ministre de l'Immigration et de la Citoyenneté, Jason Kenney, qui tisse des liens avec ces communautés depuis 2006 [voir autre texte], est l'un de ceux qui insistent afin de radicaliser certains débats.
«Il s'est rendu compte que les deuxième et troisième générations d'immigrants, bien intégrées, votent pour les libéraux. Mais que ceux qui arrivent tout juste des pays plus conservateurs sur le plan social, comme le Pakistan, l'Inde, la Chine ou les pays du Maghreb, sont généralement contre les mariages gais ou l'avortement, par exemple. Il y a des gains à faire», raconte une source conservatrice bien au fait de la stratégie.
Autre tactique: Harper laisse souvent ses députés déposer des projets de loi privés sur des sujets controversés, comme l'avortement, ce qui lui permet de lancer les débats sans que ce soit la position officielle du gouvernement. Il peut ainsi répéter qu'il ne veut rien changer au consensus actuel et que ce sera le choix des députés. Sollicité par Le Devoir, le bureau du premier ministre n'a pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.
Plus utilisé lorsque c'est serré
La professeure de Harvard affirme que la wedge politics est davantage utilisée lorsque la lutte est très serrée et que tous les votes comptent, ce qui est le cas dans un Parlement minoritaire en constante campagne électorale. «Quand la lutte n'est pas chaude, il y a peu de débats ou de promesses, alors c'est moins nécessaire.»
La tactique est toutefois risquée, prévient Frédéric Boily. «Pour plaire à quelques milliers d'électeurs, il y a un danger de déplaire à beaucoup d'autres», dit-il. C'est pourquoi les conservateurs organisent des sondages et des groupes de discussion (focus groups) à longueur d'année, question de toujours être bien au fait de l'humeur des groupes cibles d'électeurs.
D'ailleurs, Sunshine Hillygus note que cette tactique de miser sur les controverses est plus utilisée aux États-Unis en raison de la présence de seulement deux partis politiques. «Il est beaucoup plus facile de prévoir l'effet quand il n'y a qu'un seul adversaire. Dans les systèmes à partis multiples, comme au Canada, on doit mesurer davantage son coup. Les électeurs peuvent toujours se réfugier dans un plus petit parti», dit-elle.
Danger?
Sunshine Hillygus affirme que ce type de politique peut avoir un effet néfaste sur la qualité du débat politique. «Quand nos politiciens ne se concentrent pas sur les enjeux importants pour la majorité des gens, il y a toujours un danger. On peut aussi se demander à qui le parti devra son élection s'il fait des promesses à des clientèles bien précises.»
Et la stratégie pourrait être là pour de bon, dit-elle, puisque la montée des réseaux sociaux et des blogues augmente l'efficacité de la politique de la division. «Grâce aux bases de données toujours plus précises, les partis peuvent passer leur message à un petit groupe sans pour autant en faire un enjeu national», explique Sunshine Hillygus.
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Dernière modification par tuberale le dim. mai 23, 2010 8:31 pm, modifié 1 fois.