Le vrai visage des conservateurs.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Courtiser la «quatrième soeur»
Les conservateurs font du conservatisme social leur carte séduction auprès des immigrants.
Ottawa — Les «trois sœurs» du conservatisme sont maintenant quatre. Après avoir réuni les conservateurs populistes de l'Ouest, ceux fiscaux de l'Ontario et les vieux bleus du Québec, Stephen Harper cible une nouvelle clientèle qu'on croyait acquise aux libéraux: les immigrants. Et pour les attirer, il utilise sa carte atout: celle du conservatisme social, l'idée d'une droite aux valeurs bien campées.
Plusieurs associeront le titre Wind of Change à un hymne pop du groupe Scorpions. Mais pour les partisans de Stephen Harper, l'expression «winds of change» renvoie plutôt au moment charnière d'un discours majeur prononcé il y a 14 ans à Calgary.
Ce soir de mai 1996, le jeune député Harper expose sa théorie dite des «trois soeurs», pierre d'assise de la fusion de la droite au Canada. Il s'agit en somme d'unir les conservateurs de l'Ouest, de l'Ontario et du Québec en une seule et grande famille. Un mariage de raison qui lui permettra de prendre le pouvoir 10 ans plus tard.
Mais l'union des trois soeurs n'a pas été suffisante, et il faut trouver d'autres conservateurs pour espérer former une majorité. Où? Stephen Harper a depuis longtemps sa petite idée. Dans un autre discours célèbre, prononcé en 2003 devant le groupe sélect Civitas, M. Harper insistait déjà sur la nécessité de tendre une perche aux électeurs libéraux susceptibles «d'être attirés par un parti qui a de solides points de vue sur la famille et les valeurs». Notamment, ajoutait-il, les immigrants.
Selon l'ancien conseiller de M. Harper, Tom Flanagan, ce groupe représente la «quatrième soeur», celle dont le vote permettra de faire basculer quelques circonscriptions-clés dans le camp des bleus (surtout à Vancouver et à Toronto). D'autant plus que, d'ici 2031, Statistique Canada estime qu'environ la moitié des Canadiens de 15 ans et plus seront nés à l'étranger ou auront un parent né à l'extérieur du pays. C'est avec eux que le Parti conservateur veut s'établir comme le «parti naturel du Canada».
Pourtant, cette clientèle de nouveaux Canadiens est plus spontanément associée aux libéraux — le parti du multiculturalisme. Dans un document datant de 2007 et détaillant l'offensive de charme à mener pour attirer les immigrants, les stratèges du Parti conservateur notaient que «les nouveaux Canadiens connaissent toujours mal les conservateurs [et] craignent les politiques anti-immigration» associées à ceux-ci.
Pour briser cette barrière, on a décidé de titiller la fibre de la moralité de ces immigrants. On leur dit que le conservatisme social du Parti conservateur du Canada (PCC) est plus près de leurs valeurs traditionnelles que ce que peut offrir le Parti libéral (le parti du mariage gai, après tout).
C'est le ministre de l'Immigration, le loyal et efficace Jason Kenney, qui mène cette vaste opération charme. Entre 2006 et l'élection de 2008,
M. Kenney y a mis toute la gomme. Avec son «Ethnic Outreach Team», M. Kenney a sillonné le pays (500 rencontres en deux ans, dit-on) en vantant les valeurs conservatrices sociales, ciblant des groupes identifiés de manière très précise.
Les conservateurs estiment que 80 % des immigrants pourraient être influencés par ce discours. L'élection de 2008 leur donna en partie raison, alors que le PCC a grappillé une dizaine de sièges autour de Vancouver et de Toronto. Mais surtout, on calcule que le support ethnique des libéraux a perdu 19 points, tous étant allés aux conservateurs. Le message a fait son bout de chemin.
Théo-cons
Cette promotion ouverte du conservatisme social est en droite ligne avec la filiation revendiquée de Stephen Harper avec le théo-conservatisme. Dans son discours de 2003, le futur premier ministre expliqua à la foule la différence entre les néo-conservateurs — dont le conservatisme est surtout économique — et les théo-conservateurs, qui placent la promotion de certaines valeurs au centre de pratiquement toutes leurs décisions.
«La vérité, disait M. Harper, c'est que le vrai programme et la définition des enjeux sont passés des enjeux économiques aux valeurs sociales. Les conservateurs doivent faire de même.» Il estimait alors que le vrai défi à relever était de combattre le «relativisme et la neutralité morale» de la gauche et des libéraux. L'ennemi du conservatisme social, affirmait-il, est le nihilisme moral.
Dans un tel environnement, ajoutait M. Harper, «les conservateurs sérieux ne peuvent se tenir loin des questions de valeurs. Sur un vaste ensemble d'enjeux de politiques publiques, incluant les affaires étrangères et la défense, la justice, la famille ou les services sociaux, les valeurs sociales sont plus que jamais le gros enjeu». Il ne faut pas se soucier seulement de ce que l'État coûte, mais aussi de ce qu'il transmet comme valeurs, disait M. Harper.
«Les deux mouvements sont à la fois semblables et distincts», précise aujourd'hui Jonathan Malloy, professeur de sciences politiques à l'Université Carleton et spécialiste de l'imbrication entre politique et religion. «La différence, c'est que les néo-cons veulent un État le plus effacé possible alors que les théo-cons croient que l'État a un rôle à jouer dans la construction de certaines institutions sociales, comme la famille, la religion, etc. Leur principale priorité n'est pas tellement économique que sociale.»
Et ce discours peut effectivement être porteur chez les immigrants, croit M. Malloy. «Il est évident que les ressortissants de plusieurs communautés ne sont pas à l'aise avec le mariage gai, l'avortement, etc. En jouant sur ce plan, les conservateurs peuvent attirer certains immigrants dans leur camp. Sauf que cette stratégie a ses limites. Il ne faut pas pousser trop fort. Si certains immigrants seront sensibles aux enjeux familiaux, ils vont aussi être attachés au droit des minorités, par exemple. Et ils ne voudront pas tous d'une rhétorique chrétienne.»
Au final, Jonathan Malloy pense donc que la stratégie aura des effets limités, parce que les «conservateurs commencent à avoir fait le plein de votes chez les électeurs sociaux-conservateurs».
La sociologue Marie-Andrée Roy, professeure à l'UQAM, doute également du potentiel ultime de la démarche. «Certains immigrants vont mettre en question la liberté sexuelle qu'on a au Canada, c'est vrai. Ils vont considérer que les valeurs entourant la famille ne sont pas assez soutenues. Là, les conservateurs vont marquer des points. Mais c'est une fraction des immigrants, je crois. La majorité est ici avant tout pour travailler, refaire sa vie et offrir à ses enfants un avenir meilleur.»
http://www.ledevoir.com/politique/canad ... ieme-soeur" onclick="window.open(this.href);return false;
Les conservateurs font du conservatisme social leur carte séduction auprès des immigrants.
Ottawa — Les «trois sœurs» du conservatisme sont maintenant quatre. Après avoir réuni les conservateurs populistes de l'Ouest, ceux fiscaux de l'Ontario et les vieux bleus du Québec, Stephen Harper cible une nouvelle clientèle qu'on croyait acquise aux libéraux: les immigrants. Et pour les attirer, il utilise sa carte atout: celle du conservatisme social, l'idée d'une droite aux valeurs bien campées.
Plusieurs associeront le titre Wind of Change à un hymne pop du groupe Scorpions. Mais pour les partisans de Stephen Harper, l'expression «winds of change» renvoie plutôt au moment charnière d'un discours majeur prononcé il y a 14 ans à Calgary.
Ce soir de mai 1996, le jeune député Harper expose sa théorie dite des «trois soeurs», pierre d'assise de la fusion de la droite au Canada. Il s'agit en somme d'unir les conservateurs de l'Ouest, de l'Ontario et du Québec en une seule et grande famille. Un mariage de raison qui lui permettra de prendre le pouvoir 10 ans plus tard.
Mais l'union des trois soeurs n'a pas été suffisante, et il faut trouver d'autres conservateurs pour espérer former une majorité. Où? Stephen Harper a depuis longtemps sa petite idée. Dans un autre discours célèbre, prononcé en 2003 devant le groupe sélect Civitas, M. Harper insistait déjà sur la nécessité de tendre une perche aux électeurs libéraux susceptibles «d'être attirés par un parti qui a de solides points de vue sur la famille et les valeurs». Notamment, ajoutait-il, les immigrants.
Selon l'ancien conseiller de M. Harper, Tom Flanagan, ce groupe représente la «quatrième soeur», celle dont le vote permettra de faire basculer quelques circonscriptions-clés dans le camp des bleus (surtout à Vancouver et à Toronto). D'autant plus que, d'ici 2031, Statistique Canada estime qu'environ la moitié des Canadiens de 15 ans et plus seront nés à l'étranger ou auront un parent né à l'extérieur du pays. C'est avec eux que le Parti conservateur veut s'établir comme le «parti naturel du Canada».
Pourtant, cette clientèle de nouveaux Canadiens est plus spontanément associée aux libéraux — le parti du multiculturalisme. Dans un document datant de 2007 et détaillant l'offensive de charme à mener pour attirer les immigrants, les stratèges du Parti conservateur notaient que «les nouveaux Canadiens connaissent toujours mal les conservateurs [et] craignent les politiques anti-immigration» associées à ceux-ci.
Pour briser cette barrière, on a décidé de titiller la fibre de la moralité de ces immigrants. On leur dit que le conservatisme social du Parti conservateur du Canada (PCC) est plus près de leurs valeurs traditionnelles que ce que peut offrir le Parti libéral (le parti du mariage gai, après tout).
C'est le ministre de l'Immigration, le loyal et efficace Jason Kenney, qui mène cette vaste opération charme. Entre 2006 et l'élection de 2008,
M. Kenney y a mis toute la gomme. Avec son «Ethnic Outreach Team», M. Kenney a sillonné le pays (500 rencontres en deux ans, dit-on) en vantant les valeurs conservatrices sociales, ciblant des groupes identifiés de manière très précise.
Les conservateurs estiment que 80 % des immigrants pourraient être influencés par ce discours. L'élection de 2008 leur donna en partie raison, alors que le PCC a grappillé une dizaine de sièges autour de Vancouver et de Toronto. Mais surtout, on calcule que le support ethnique des libéraux a perdu 19 points, tous étant allés aux conservateurs. Le message a fait son bout de chemin.
Théo-cons
Cette promotion ouverte du conservatisme social est en droite ligne avec la filiation revendiquée de Stephen Harper avec le théo-conservatisme. Dans son discours de 2003, le futur premier ministre expliqua à la foule la différence entre les néo-conservateurs — dont le conservatisme est surtout économique — et les théo-conservateurs, qui placent la promotion de certaines valeurs au centre de pratiquement toutes leurs décisions.
«La vérité, disait M. Harper, c'est que le vrai programme et la définition des enjeux sont passés des enjeux économiques aux valeurs sociales. Les conservateurs doivent faire de même.» Il estimait alors que le vrai défi à relever était de combattre le «relativisme et la neutralité morale» de la gauche et des libéraux. L'ennemi du conservatisme social, affirmait-il, est le nihilisme moral.
Dans un tel environnement, ajoutait M. Harper, «les conservateurs sérieux ne peuvent se tenir loin des questions de valeurs. Sur un vaste ensemble d'enjeux de politiques publiques, incluant les affaires étrangères et la défense, la justice, la famille ou les services sociaux, les valeurs sociales sont plus que jamais le gros enjeu». Il ne faut pas se soucier seulement de ce que l'État coûte, mais aussi de ce qu'il transmet comme valeurs, disait M. Harper.
«Les deux mouvements sont à la fois semblables et distincts», précise aujourd'hui Jonathan Malloy, professeur de sciences politiques à l'Université Carleton et spécialiste de l'imbrication entre politique et religion. «La différence, c'est que les néo-cons veulent un État le plus effacé possible alors que les théo-cons croient que l'État a un rôle à jouer dans la construction de certaines institutions sociales, comme la famille, la religion, etc. Leur principale priorité n'est pas tellement économique que sociale.»
Et ce discours peut effectivement être porteur chez les immigrants, croit M. Malloy. «Il est évident que les ressortissants de plusieurs communautés ne sont pas à l'aise avec le mariage gai, l'avortement, etc. En jouant sur ce plan, les conservateurs peuvent attirer certains immigrants dans leur camp. Sauf que cette stratégie a ses limites. Il ne faut pas pousser trop fort. Si certains immigrants seront sensibles aux enjeux familiaux, ils vont aussi être attachés au droit des minorités, par exemple. Et ils ne voudront pas tous d'une rhétorique chrétienne.»
Au final, Jonathan Malloy pense donc que la stratégie aura des effets limités, parce que les «conservateurs commencent à avoir fait le plein de votes chez les électeurs sociaux-conservateurs».
La sociologue Marie-Andrée Roy, professeure à l'UQAM, doute également du potentiel ultime de la démarche. «Certains immigrants vont mettre en question la liberté sexuelle qu'on a au Canada, c'est vrai. Ils vont considérer que les valeurs entourant la famille ne sont pas assez soutenues. Là, les conservateurs vont marquer des points. Mais c'est une fraction des immigrants, je crois. La majorité est ici avant tout pour travailler, refaire sa vie et offrir à ses enfants un avenir meilleur.»
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Le politburo de M. Harper
Vincent Marissal
La Presse
En vertu d'une nouvelle politique du gouvernement Harper, le personnel politique ne pourra plus témoigner devant les comités parlementaires, seuls les ministres le pourront.
Vu de loin, dans le brouhaha d'une fin de saison politique mouvementée, cela peut avoir l'air banal, mais il s'agit en fait d'une autre brique au mur patiemment construit par le gouvernement Harper entre le public et l'information.
Il ne faudrait pas croire que l'opposition à une telle politique relève de caprices de journalistes qui devront travailler encore plus fort pour déterrer les petits secrets du gouvernement fédéral. Ou d'une crise de nerfs des partis de l'opposition qui perdent le pouvoir de convoquer les chefs de cabinet, directeurs des communications et autres adjoints de ministres.
C'est beaucoup plus sérieux que cela. C'est de transparence qu'il est question ici. De transparence élémentaire, même. Vous vous souvenez, la transparence, la carte maîtresse de Stephen Harper pour chasser les libéraux du pouvoir en 2006 ?
Prenez un exemple (inspiré de faits réels) : un attaché de ministre qui bloque la diffusion de documents pourtant publics, qui change les dates sur des documents ou qui censure grossièrement un rapport. Cet employé politique (non pas fonctionnaire, nuance) n'aura pas à témoigner devant les parlementaires, comme cela est arrivé cette semaine.
À l'extrême, on pourrait se retrouver dans une situation à la «Valerie Plame» aux États-Unis, où un attaché politique révèle le nom d'un espion canadien ou toute autre information «sensible» à des fins de manoeuvre politique, sans avoir à rendre de comptes.
Mieux encore, cet attaché pourrait se trouver tout juste derrière son ministre dans la salle d'audience du comité en train de lui souffler des réponses toutes faites dans l'oreille !
Avec une telle politique, jamais les partis de l'opposition n'auraient pu interroger le personnel politique de Jean Chrétien (dont feu Jean Pelletier), de Paul Martin ou d'Alfonso Gagliano lors des audiences sur le scandale des commandites. Et ce sont les conservateurs qui accouchent aujourd'hui d'une telle politique !
Il arrive souvent, dans la gestion des affaires courantes d'un ministère, que le personnel politique prenne des décisions sans nécessairement informer leur patron à chacune des étapes d'un dossier. C'est même leur boulot : régler les dossiers sans submerger le ministre de détails inutiles. Parfois, moins le ministre en sait, mieux c'est pour lui.
En définitive, le ministre est toujours responsable des décisions de son cabinet, mais il n'a pas à tout savoir, à tout moment.
Il sera dorénavant impossible d'avoir la version des employés politiques, même si ceux-ci sont parfois plus puissants, mieux branchés et plus influents que leur ministre. Parlez-en à Dimitri Soudas, l'omnipotent directeur des communications de Stephen Harper, qui pèse plus lourd dans les décisions de ce gouvernement que tous les ministres juniors réunis (ce qui inclut tous les ministres du Québec, à l'exception de Lawrence Cannon).
À l'inverse, il arrive aussi qu'un employé politique soit forcé de faire quelque chose, parfois même contre sa conscience, question de sauver son job. Le même gouvernement qui a promis de nettoyer les moeurs à Ottawa et de favoriser la dénonciation par les fonctionnaires interdit maintenant à ceux qui dirigent les fonctionnaires de témoigner.
Tout ça parce que le personnel politique a peur d'être intimidé par les méchants députés de l'opposition, explique Dimitri Soudas le plus sérieusement du monde.
Peur d'être intimidé ? Voyons donc.
L'intimidation, elle vient plutôt, selon bien des fonctionnaires et du personnel politique, du bureau du premier ministre, qui a érigé en culte le contrôle maladif
de l'information.
Ce n'est plus qu'un manque de transparence, cela vire au mépris de loi d'accès à l'information.
Le personnel politique dans les cabinets de ministre a reçu ordre de ne relâcher aucune information sans avoir obtenu préalablement l'autorisation. Les demandes d'accès à l'information sont bloquées pendant des mois, au mépris flagrant de la loi.
Les fonctionnaires chargés d'appliquer la loi d'accès à l'information se plaignent en privé de blocage et d'obstruction systématique du Bureau du Conseil privé (BCP), le ministère du premier ministre.
Toute demande passe par les services juridiques, prolongeant indéfiniment, dans une stratégie délibérée, le relâchement d'information. Lorsque les mots Afghanistan, armée, avortement, commission des valeurs mobilières, ou autres sujets chauds apparaissent, c'est encore plus long, me dit-on.
«En 30 ans, je n'ai jamais vu ça», résume un fonctionnaire, avec un soupir d'exaspération en parlant du BCP.
Même les ministères se cognent le nez à la porte du Bureau du Conseil privé.
Des documents qui m'ont été refilés cette semaine démontrent clairement que le BCP est intervenu à répétion l'an dernier pour empêcher un ministère de relâcher à un demandeur des informations pourtant publiques.
Dans cette note interne, le ministère en question reprochait carrément au BCP de violer la loi d'accès à l'information.
«Il y a tellement d'obstacles, tellement de délais, d'obstruction, qu'il est rendu impossible de faire notre travail correctement pour répondre à la loi d'accès à l'information», résume un autre fonctionnaire.
On se croirait à Moscou dans les belles années du régime soviétique.
Faudra penser bientôt à changer Bureau du Conseil Privé pour Bureau du comité du politburo.
Vincent Marissal
La Presse
En vertu d'une nouvelle politique du gouvernement Harper, le personnel politique ne pourra plus témoigner devant les comités parlementaires, seuls les ministres le pourront.
Vu de loin, dans le brouhaha d'une fin de saison politique mouvementée, cela peut avoir l'air banal, mais il s'agit en fait d'une autre brique au mur patiemment construit par le gouvernement Harper entre le public et l'information.
Il ne faudrait pas croire que l'opposition à une telle politique relève de caprices de journalistes qui devront travailler encore plus fort pour déterrer les petits secrets du gouvernement fédéral. Ou d'une crise de nerfs des partis de l'opposition qui perdent le pouvoir de convoquer les chefs de cabinet, directeurs des communications et autres adjoints de ministres.
C'est beaucoup plus sérieux que cela. C'est de transparence qu'il est question ici. De transparence élémentaire, même. Vous vous souvenez, la transparence, la carte maîtresse de Stephen Harper pour chasser les libéraux du pouvoir en 2006 ?
Prenez un exemple (inspiré de faits réels) : un attaché de ministre qui bloque la diffusion de documents pourtant publics, qui change les dates sur des documents ou qui censure grossièrement un rapport. Cet employé politique (non pas fonctionnaire, nuance) n'aura pas à témoigner devant les parlementaires, comme cela est arrivé cette semaine.
À l'extrême, on pourrait se retrouver dans une situation à la «Valerie Plame» aux États-Unis, où un attaché politique révèle le nom d'un espion canadien ou toute autre information «sensible» à des fins de manoeuvre politique, sans avoir à rendre de comptes.
Mieux encore, cet attaché pourrait se trouver tout juste derrière son ministre dans la salle d'audience du comité en train de lui souffler des réponses toutes faites dans l'oreille !
Avec une telle politique, jamais les partis de l'opposition n'auraient pu interroger le personnel politique de Jean Chrétien (dont feu Jean Pelletier), de Paul Martin ou d'Alfonso Gagliano lors des audiences sur le scandale des commandites. Et ce sont les conservateurs qui accouchent aujourd'hui d'une telle politique !
Il arrive souvent, dans la gestion des affaires courantes d'un ministère, que le personnel politique prenne des décisions sans nécessairement informer leur patron à chacune des étapes d'un dossier. C'est même leur boulot : régler les dossiers sans submerger le ministre de détails inutiles. Parfois, moins le ministre en sait, mieux c'est pour lui.
En définitive, le ministre est toujours responsable des décisions de son cabinet, mais il n'a pas à tout savoir, à tout moment.
Il sera dorénavant impossible d'avoir la version des employés politiques, même si ceux-ci sont parfois plus puissants, mieux branchés et plus influents que leur ministre. Parlez-en à Dimitri Soudas, l'omnipotent directeur des communications de Stephen Harper, qui pèse plus lourd dans les décisions de ce gouvernement que tous les ministres juniors réunis (ce qui inclut tous les ministres du Québec, à l'exception de Lawrence Cannon).
À l'inverse, il arrive aussi qu'un employé politique soit forcé de faire quelque chose, parfois même contre sa conscience, question de sauver son job. Le même gouvernement qui a promis de nettoyer les moeurs à Ottawa et de favoriser la dénonciation par les fonctionnaires interdit maintenant à ceux qui dirigent les fonctionnaires de témoigner.
Tout ça parce que le personnel politique a peur d'être intimidé par les méchants députés de l'opposition, explique Dimitri Soudas le plus sérieusement du monde.
Peur d'être intimidé ? Voyons donc.
L'intimidation, elle vient plutôt, selon bien des fonctionnaires et du personnel politique, du bureau du premier ministre, qui a érigé en culte le contrôle maladif
de l'information.
Ce n'est plus qu'un manque de transparence, cela vire au mépris de loi d'accès à l'information.
Le personnel politique dans les cabinets de ministre a reçu ordre de ne relâcher aucune information sans avoir obtenu préalablement l'autorisation. Les demandes d'accès à l'information sont bloquées pendant des mois, au mépris flagrant de la loi.
Les fonctionnaires chargés d'appliquer la loi d'accès à l'information se plaignent en privé de blocage et d'obstruction systématique du Bureau du Conseil privé (BCP), le ministère du premier ministre.
Toute demande passe par les services juridiques, prolongeant indéfiniment, dans une stratégie délibérée, le relâchement d'information. Lorsque les mots Afghanistan, armée, avortement, commission des valeurs mobilières, ou autres sujets chauds apparaissent, c'est encore plus long, me dit-on.
«En 30 ans, je n'ai jamais vu ça», résume un fonctionnaire, avec un soupir d'exaspération en parlant du BCP.
Même les ministères se cognent le nez à la porte du Bureau du Conseil privé.
Des documents qui m'ont été refilés cette semaine démontrent clairement que le BCP est intervenu à répétion l'an dernier pour empêcher un ministère de relâcher à un demandeur des informations pourtant publiques.
Dans cette note interne, le ministère en question reprochait carrément au BCP de violer la loi d'accès à l'information.
«Il y a tellement d'obstacles, tellement de délais, d'obstruction, qu'il est rendu impossible de faire notre travail correctement pour répondre à la loi d'accès à l'information», résume un autre fonctionnaire.
On se croirait à Moscou dans les belles années du régime soviétique.
Faudra penser bientôt à changer Bureau du Conseil Privé pour Bureau du comité du politburo.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Maxime Bernier propose d'abolir l'impôt des entreprises
Le député conservateur poursuit sa campagne de séduction
Alec Castonguay 28 mai 2010 Canada
Le député conservateur Maxime Bernier poursuit sa campagne de séduction à travers le pays. Cette fois, il propose une idée fiscalement radicale: abolir l'impôt des entreprises. L'ancien ministre a tenu ce discours la semaine dernière à Winnipeg. Le texte est disponible en français sur son blogue.
D'entrée de jeu, le député de Beauce marque son terrain. «Un célèbre juriste américain, Oliver Wendell Holmes Jr., a écrit en 1927 que les impôts sont le prix que nous payons pour la civilisation. Quelle que soit la quantité de vérité contenue dans cette affirmation, nous sommes déjà bien loin de ça. Les impôts et taxes de nos jours sont le prix que nous payons pour avoir une grosse bureaucratie inefficace, qui cherche à intervenir dans tous les aspects de nos vies», a-t-il dit devant l'audience du Frontier Centre for Public Policy.
Maxime Bernier, qui s'impose de plus en plus dans le mouvement libertarien canadien, affirme que la politique du gouvernement Harper dont il est le plus fier est la baisse graduelle de l'impôt fédéral des entreprises, qui passera de 22 % (2007) à seulement 15 % (2012). Les partis d'opposition dénoncent ces baisses depuis des années. Le chef libéral, Michael Ignatieff, a récemment affirmé vouloir geler l'impôt des entreprises à son niveau actuel de 18 % afin d'utiliser les milliards pour des programmes sociaux. «Il est dommage que les partis d'opposition ne comprennent pas suffisamment la logique économique pour appuyer ces réductions d'impôt», affirme Maxime Bernier.
Bénéfique pour tous?
Selon lui, les sociétés refilent la facture de leur impôt aux consommateurs ou encore coupe dans le salaire de la main-d'oeuvre. Il serait donc bénéfique pour tous de leur laisser entièrement leurs profits, dit-il. «Dans le monde réel, les entreprises transfèrent le fardeau de l'impôt [...] à leurs travailleurs, leurs consommateurs et leurs investisseurs. Et puisque nous sommes tous, d'une façon ou d'une autre, des travailleurs, consommateurs et investisseurs, nous sommes ceux qui le paient.»
Maxime Bernier n'a pas rappelé Le Devoir hier pour expliquer, notamment, pourquoi les dirigeants et actionnaires n'en profiteraient tout simplement pas pour s'en mettre davantage dans les poches avec une abolition de l'impôt des sociétés, laissant ainsi le gouvernement et les employés sans véritable avantage.
Le député conclut son long exposé en disant que la mesure est politiquement difficile à mettre en place, mais que le temps pourrait changer les choses. «C'est peut-être irréaliste pour le moment, mais plus le grand public comprend bien ces principes économiques fondamentaux, plus il est possible d'imaginer qu'un jour, il deviendra politiquement acceptable d'adopter une telle mesure tout à fait cohérente», dit-il.
http://www.ledevoir.com/politique/canad ... ntreprises" onclick="window.open(this.href);return false;
Le député conservateur poursuit sa campagne de séduction
Alec Castonguay 28 mai 2010 Canada
Le député conservateur Maxime Bernier poursuit sa campagne de séduction à travers le pays. Cette fois, il propose une idée fiscalement radicale: abolir l'impôt des entreprises. L'ancien ministre a tenu ce discours la semaine dernière à Winnipeg. Le texte est disponible en français sur son blogue.
D'entrée de jeu, le député de Beauce marque son terrain. «Un célèbre juriste américain, Oliver Wendell Holmes Jr., a écrit en 1927 que les impôts sont le prix que nous payons pour la civilisation. Quelle que soit la quantité de vérité contenue dans cette affirmation, nous sommes déjà bien loin de ça. Les impôts et taxes de nos jours sont le prix que nous payons pour avoir une grosse bureaucratie inefficace, qui cherche à intervenir dans tous les aspects de nos vies», a-t-il dit devant l'audience du Frontier Centre for Public Policy.
Maxime Bernier, qui s'impose de plus en plus dans le mouvement libertarien canadien, affirme que la politique du gouvernement Harper dont il est le plus fier est la baisse graduelle de l'impôt fédéral des entreprises, qui passera de 22 % (2007) à seulement 15 % (2012). Les partis d'opposition dénoncent ces baisses depuis des années. Le chef libéral, Michael Ignatieff, a récemment affirmé vouloir geler l'impôt des entreprises à son niveau actuel de 18 % afin d'utiliser les milliards pour des programmes sociaux. «Il est dommage que les partis d'opposition ne comprennent pas suffisamment la logique économique pour appuyer ces réductions d'impôt», affirme Maxime Bernier.
Bénéfique pour tous?
Selon lui, les sociétés refilent la facture de leur impôt aux consommateurs ou encore coupe dans le salaire de la main-d'oeuvre. Il serait donc bénéfique pour tous de leur laisser entièrement leurs profits, dit-il. «Dans le monde réel, les entreprises transfèrent le fardeau de l'impôt [...] à leurs travailleurs, leurs consommateurs et leurs investisseurs. Et puisque nous sommes tous, d'une façon ou d'une autre, des travailleurs, consommateurs et investisseurs, nous sommes ceux qui le paient.»
Maxime Bernier n'a pas rappelé Le Devoir hier pour expliquer, notamment, pourquoi les dirigeants et actionnaires n'en profiteraient tout simplement pas pour s'en mettre davantage dans les poches avec une abolition de l'impôt des sociétés, laissant ainsi le gouvernement et les employés sans véritable avantage.
Le député conclut son long exposé en disant que la mesure est politiquement difficile à mettre en place, mais que le temps pourrait changer les choses. «C'est peut-être irréaliste pour le moment, mais plus le grand public comprend bien ces principes économiques fondamentaux, plus il est possible d'imaginer qu'un jour, il deviendra politiquement acceptable d'adopter une telle mesure tout à fait cohérente», dit-il.
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Plus morron que lui, tu meurs. Imagine que c'est au Québec que les entreprises sont le moins imposées (pour l'avoir déjà lu dans La Presse Affaires me semble) et il veut les exempter d'impôts sous prétexte que l'employeur va en donner plus à l'employé. Je rêves-tu moi là?
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Beppo a écrit : Plus morron que lui, tu meurs. Imagine que c'est au Québec que les entreprises sont le moins imposées (pour l'avoir déjà lu dans La Presse Affaires me semble) et il veut les exempter d'impôts sous prétexte que l'employeur va en donner plus à l'employé. Je rêves-tu moi là?
Tu dis.... vraiment... il est pas de la même trame que nous... comme on dit, il est né avec deux cuillères d'argent dans les mains celui-là.....
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Peut-être que quand tout le monde se lèvera demain, on va constater que ce n'était qu'un mauvais rêve, et que finalement, il n'aura pas vraiment dit une telle ânerieBeppo a écrit : Plus morron que lui, tu meurs. Imagine que c'est au Québec que les entreprises sont le moins imposées (pour l'avoir déjà lu dans La Presse Affaires me semble) et il veut les exempter d'impôts sous prétexte que l'employeur va en donner plus à l'employé. Je rêves-tu moi là?
Mais oh combien dangereuse dans l'optique de son parti...
Il s'écoute parler en maudit et malheureusement, d'autres pensent comme lui
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Mmm je sais pas la mais moi assied dans mon salon a voir la moitié de ma paye partir en impot je sais pas trop si ca me tente de voir l'impot des entreprises réduites a 12%, clair rien qu'a voir tout les scandales qui sortent ces temps ci que les haut dirigeants en profiterais pour en mettre plus dans leur poche et que ceux d'en dessous n'en verrait jamais la couleur....
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Cass! a écrit : Mmm je sais pas la mais moi assied dans mon salon a voir la moitié de ma paye partir en impot je sais pas trop si ca me tente de voir l'impot des entreprises réduites a 12%, clair rien qu'a voir tout les scandales qui sortent ces temps ci que les haut dirigeants en profiterais pour en mettre plus dans leur poche et que ceux d'en dessous n'en verrait jamais la couleur....
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Justice
Ottawa s’apprête à éliminer les pensions pour les détenus
Agence QMI
Kathleen Harris
30/05/2010 07h50
En mars, QMI révélait que Clifford Olson, sur cette photo d'archive, qui purge une peine d’emprisonnement à vie pour avoir tué 11 garçons et filles, touchait une pension de 1200 $ par mois.
OTTAWA - Le gouvernement conservateur de Stephen Harper passe aux actes en déposant un projet de loi destiné à empêcher des criminels odieux de toucher des prestations de vieillesse derrière les barreaux.
L’Agence QMI a appris que le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences lancera dès mardi un projet de loi en ce sens. Environ 350 détenus dans les prisons fédérales sont admissibles à une pension de vieillesse et pourraient donc être visés par les nouvelles mesures proposées, selon le Service correctionnel du Canada.
Selon une note de service dont QMI a obtenu copie, la ministre responsable des Ressources humaines, Diane Finley, a entrepris de faire des changements législatifs lorsque le Toronto Sun a dévoilé que Clifford Olson, le tristement célèbre meurtrier d’enfants, touchait une pension fédérale en prison.
Intitulé «La Loi supprimant le droit des prisonniers à certaines prestations», ce projet de loi interdirait aux prisonniers dans les pénitenciers fédéraux de toucher une pension de vieillesse et des fonds du Supplément de revenu garanti.
«Cette nouvelle loi mettra fin à l’admissibilité (à ces pensions) pour les prisonniers et permettra d’assurer que les Canadiens qui ont travaillé fort leur vie durant et qui ont suivi les règles aient droit aux bénéfices qu’ils méritent», lit-on dans cette note de service.
Cette nouvelle loi ne vise que les institutions carcérales fédérales. Ottawa souhaite toutefois que les provinces lui emboîtent le pas en décrétant des mesures semblables.
En mars, QMI révélait que Clifford Olson qui purge une peine d’emprisonnement à vie pour avoir tué 11 garçons et filles, touchait une pension de 1200 $ par mois. Ce reportage suscitait l’indignation des Canadiens, y compris celle du premier ministre Harper.
Cette note de service révèle également que Clifford Olson touchait des prestations gouvernementales «en dépit du fait qu’il a le sang de 11 enfants sur ses mains, qu’il a changé à tout jamais la vie des familles et qu’il a traumatisé les communautés où il a commis ces crimes odieux. C’est tout à fait offensif et scandaleux aux yeux du premier ministre, du gouvernement et des Canadiens à travers le pays. Qui plus est, c’est profondément insultant pour les victimes de ces crimes odieux et pour les familles».
Selon les données les plus récentes fournies par le Service correctionnel du Canada, il y a, à l’heure actuelle, 939 détenus qui relèvent du Service correctionnel âgés de 65 ans et plus (certains sont en liberté provisoire ou dans des centres de réadaptation.) De ce nombre, 351 sont emprisonnés et ont droit en principe à une pension de vieillesse fédérale.
Selon la Fédération canadienne des contribuables, la suppression de ces prestations de vieillesse devrait entraîner des économies de 7 millions $ aux contribuables.
La fédération qui a fait circuler une pétition pour faire éliminer ces prestations, a recueilli jusqu’ici 46 000 signatures.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 75043.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Ottawa s’apprête à éliminer les pensions pour les détenus
Agence QMI
Kathleen Harris
30/05/2010 07h50
En mars, QMI révélait que Clifford Olson, sur cette photo d'archive, qui purge une peine d’emprisonnement à vie pour avoir tué 11 garçons et filles, touchait une pension de 1200 $ par mois.
OTTAWA - Le gouvernement conservateur de Stephen Harper passe aux actes en déposant un projet de loi destiné à empêcher des criminels odieux de toucher des prestations de vieillesse derrière les barreaux.
L’Agence QMI a appris que le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences lancera dès mardi un projet de loi en ce sens. Environ 350 détenus dans les prisons fédérales sont admissibles à une pension de vieillesse et pourraient donc être visés par les nouvelles mesures proposées, selon le Service correctionnel du Canada.
Selon une note de service dont QMI a obtenu copie, la ministre responsable des Ressources humaines, Diane Finley, a entrepris de faire des changements législatifs lorsque le Toronto Sun a dévoilé que Clifford Olson, le tristement célèbre meurtrier d’enfants, touchait une pension fédérale en prison.
Intitulé «La Loi supprimant le droit des prisonniers à certaines prestations», ce projet de loi interdirait aux prisonniers dans les pénitenciers fédéraux de toucher une pension de vieillesse et des fonds du Supplément de revenu garanti.
«Cette nouvelle loi mettra fin à l’admissibilité (à ces pensions) pour les prisonniers et permettra d’assurer que les Canadiens qui ont travaillé fort leur vie durant et qui ont suivi les règles aient droit aux bénéfices qu’ils méritent», lit-on dans cette note de service.
Cette nouvelle loi ne vise que les institutions carcérales fédérales. Ottawa souhaite toutefois que les provinces lui emboîtent le pas en décrétant des mesures semblables.
En mars, QMI révélait que Clifford Olson qui purge une peine d’emprisonnement à vie pour avoir tué 11 garçons et filles, touchait une pension de 1200 $ par mois. Ce reportage suscitait l’indignation des Canadiens, y compris celle du premier ministre Harper.
Cette note de service révèle également que Clifford Olson touchait des prestations gouvernementales «en dépit du fait qu’il a le sang de 11 enfants sur ses mains, qu’il a changé à tout jamais la vie des familles et qu’il a traumatisé les communautés où il a commis ces crimes odieux. C’est tout à fait offensif et scandaleux aux yeux du premier ministre, du gouvernement et des Canadiens à travers le pays. Qui plus est, c’est profondément insultant pour les victimes de ces crimes odieux et pour les familles».
Selon les données les plus récentes fournies par le Service correctionnel du Canada, il y a, à l’heure actuelle, 939 détenus qui relèvent du Service correctionnel âgés de 65 ans et plus (certains sont en liberté provisoire ou dans des centres de réadaptation.) De ce nombre, 351 sont emprisonnés et ont droit en principe à une pension de vieillesse fédérale.
Selon la Fédération canadienne des contribuables, la suppression de ces prestations de vieillesse devrait entraîner des économies de 7 millions $ aux contribuables.
La fédération qui a fait circuler une pétition pour faire éliminer ces prestations, a recueilli jusqu’ici 46 000 signatures.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 75043.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Ben voyons donc ca fait pas de sens, vivement que ce projet de loi soit accepter, un prisonnier ne devrait avoir le droit de ne toucher AUCUNE compensation que ce soit, t'avais rien qu'a réfléchir pour pas te retrouver la surtout un criminel batard!
Eye ma grand mere en chsld il prennent sa pension pour payer ses soins, les prisonniers eux sont loger nourris et garde leur pension de vieillesse entier??? Elle est ou la logique????
Eye ma grand mere en chsld il prennent sa pension pour payer ses soins, les prisonniers eux sont loger nourris et garde leur pension de vieillesse entier??? Elle est ou la logique????
-
- Seigneur de la Causerie
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
Anya a écrit : Justice
Ottawa s’apprête à éliminer les pensions pour les détenus
Agence QMI
Kathleen Harris
30/05/2010 07h50
En mars, QMI révélait que Clifford Olson, sur cette photo d'archive, qui purge une peine d’emprisonnement à vie pour avoir tué 11 garçons et filles, touchait une pension de 1200 $ par mois.
OTTAWA - Le gouvernement conservateur de Stephen Harper passe aux actes en déposant un projet de loi destiné à empêcher des criminels odieux de toucher des prestations de vieillesse derrière les barreaux.
L’Agence QMI a appris que le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences lancera dès mardi un projet de loi en ce sens. Environ 350 détenus dans les prisons fédérales sont admissibles à une pension de vieillesse et pourraient donc être visés par les nouvelles mesures proposées, selon le Service correctionnel du Canada.
Selon une note de service dont QMI a obtenu copie, la ministre responsable des Ressources humaines, Diane Finley, a entrepris de faire des changements législatifs lorsque le Toronto Sun a dévoilé que Clifford Olson, le tristement célèbre meurtrier d’enfants, touchait une pension fédérale en prison.
Intitulé «La Loi supprimant le droit des prisonniers à certaines prestations», ce projet de loi interdirait aux prisonniers dans les pénitenciers fédéraux de toucher une pension de vieillesse et des fonds du Supplément de revenu garanti.
«Cette nouvelle loi mettra fin à l’admissibilité (à ces pensions) pour les prisonniers et permettra d’assurer que les Canadiens qui ont travaillé fort leur vie durant et qui ont suivi les règles aient droit aux bénéfices qu’ils méritent», lit-on dans cette note de service.
Cette nouvelle loi ne vise que les institutions carcérales fédérales. Ottawa souhaite toutefois que les provinces lui emboîtent le pas en décrétant des mesures semblables.
En mars, QMI révélait que Clifford Olson qui purge une peine d’emprisonnement à vie pour avoir tué 11 garçons et filles, touchait une pension de 1200 $ par mois. Ce reportage suscitait l’indignation des Canadiens, y compris celle du premier ministre Harper.
Cette note de service révèle également que Clifford Olson touchait des prestations gouvernementales «en dépit du fait qu’il a le sang de 11 enfants sur ses mains, qu’il a changé à tout jamais la vie des familles et qu’il a traumatisé les communautés où il a commis ces crimes odieux. C’est tout à fait offensif et scandaleux aux yeux du premier ministre, du gouvernement et des Canadiens à travers le pays. Qui plus est, c’est profondément insultant pour les victimes de ces crimes odieux et pour les familles».
Selon les données les plus récentes fournies par le Service correctionnel du Canada, il y a, à l’heure actuelle, 939 détenus qui relèvent du Service correctionnel âgés de 65 ans et plus (certains sont en liberté provisoire ou dans des centres de réadaptation.) De ce nombre, 351 sont emprisonnés et ont droit en principe à une pension de vieillesse fédérale.
Selon la Fédération canadienne des contribuables, la suppression de ces prestations de vieillesse devrait entraîner des économies de 7 millions $ aux contribuables.
La fédération qui a fait circuler une pétition pour faire éliminer ces prestations, a recueilli jusqu’ici 46 000 signatures.
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Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
hmm il va y avoir de l'émeute dans les prisons
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Pis je souhaite qui se fasse aroser a coup de boyau de pompier, de poivre de cayenne pis une couple de coup de baton tant qu'a y etre parce que faire du mal, se retrouver en prison pis apres venir chialer que la société leur donne pas leur ca mérite rien que ca.
Allez en prison c'est pas payé sa dette a la société? Me semble que ca fait pas de sens d'empiler l'argent de la société quand de l'autre main tu y a volé pfff.
Allez en prison c'est pas payé sa dette a la société? Me semble que ca fait pas de sens d'empiler l'argent de la société quand de l'autre main tu y a volé pfff.
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Publié le 02 juin 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Vers une majorité conservatrice au Sénat
(Ottawa) Le premier ministre Stephen Harper entend combler le plus rapidement possible le poste laissé vacant par la démission non attendue du sénateur indépendant Michael Pittfield, annoncée hier pour des raisons de maladie. Un pas de plus vers la majorité des conservateurs au Sénat, cette démission a aussi pour effet de soulager... Jean Lapointe.
Le départ de M. Pittfield donne en quelque sorte l'égalité des voix aux sénateurs conservateurs par rapport au reste des membres de la Chambre haute, libéraux ou indépendants. En effet, une fois un remplaçant nommé pour le parlementaire de l'Ontario et originaire de Montréal, il y aura 52 sénateurs conservateurs, 48 libéraux et 4 indépendants - aucun n'ayant été nommé par Stephen Harper.
À moins d'une autre surprise, les conservateurs auront la majorité des sièges au Sénat le 29 novembre prochain, lors du départ obligatoire à la retraite du libéral Peter Stollery, un autre sénateur de l'Ontario. Il aura alors 75 ans.
Mais majorité ou non, le directeur des communications de Stephen Harper, Dimitri Soudas, a indiqué que son patron ne perdrait pas de temps pour nommer un nouveau sénateur. «J'assume que ce sera fait dans les plus brefs délais, mais ce n'est pas demain (aujourd'hui) ou après-demain (demain), à ce que je sache», a-t-il dit.
«Nous sommes minoritaires au Sénat et depuis que le Parlement est revenu, il n'y a pas un seul projet de loi, incluant le budget, qui a été adopté pour devenir loi par le Sénat», a-t-il dénoncé.
Lapointe soulagé
Concrètement, la démission d'hier est venue devancer d'environ une semaine la date à laquelle les troupes de Stephen Harper accéderont à cette majorité. Leur objectif devait initialement être atteint le 6 décembre, lors du départ à la retraite obligatoire d'un autre sénateur, le Québécois Jean Lapointe, qui aura alors 75 ans.
«Ça me soulage. Je n'aimais pas cela, donner la majorité aux conservateurs», a confié le chanteur et comédien à La Presse, hier.
M. Lapointe tirera sa révérence après une dizaine d'années passées au Sénat où il aura tenté, jusqu'ici en vain, de faire adopter un projet de loi sur les loteries vidéo, son principal cheval de bataille depuis sa nomination par Jean Chrétien en 2001.
Le sénateur libéral a introduit à plusieurs reprises ce projet qui vise à limiter les lieux où ces appareils peuvent être installés. Ses deux dernières tentatives ont été mises en échec par le déclenchement des dernières élections fédérales, en septembre 2008, et par la dernière prorogation du Parlement par Stephen Harper, en décembre 2009.
Depuis la reprise des travaux parlementaires, en mars dernier, Jean Lapointe n'a pas réintroduit sa proposition d'amendement du Code criminel. «C'était inutile, a-t-il expliqué. Les conservateurs sont tous contre et je n'avais aucune chance que ça passe.»
Il a préféré attendre que de possibles élections soient déclenchées avant son départ, et que les libéraux l'emportent. Mais encore là, le temps et les sondages n'ont rien pour lui donner espoir. «Parce que je m'en vais, je ne pourrai plus apporter aucun projet, a-t-il lancé. Je me sens inutile et je me sens impuissant.»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... ECRAN1POS5" onclick="window.open(this.href);return false;
C'est loin d'être rassurant.........
Vers une majorité conservatrice au Sénat
(Ottawa) Le premier ministre Stephen Harper entend combler le plus rapidement possible le poste laissé vacant par la démission non attendue du sénateur indépendant Michael Pittfield, annoncée hier pour des raisons de maladie. Un pas de plus vers la majorité des conservateurs au Sénat, cette démission a aussi pour effet de soulager... Jean Lapointe.
Le départ de M. Pittfield donne en quelque sorte l'égalité des voix aux sénateurs conservateurs par rapport au reste des membres de la Chambre haute, libéraux ou indépendants. En effet, une fois un remplaçant nommé pour le parlementaire de l'Ontario et originaire de Montréal, il y aura 52 sénateurs conservateurs, 48 libéraux et 4 indépendants - aucun n'ayant été nommé par Stephen Harper.
À moins d'une autre surprise, les conservateurs auront la majorité des sièges au Sénat le 29 novembre prochain, lors du départ obligatoire à la retraite du libéral Peter Stollery, un autre sénateur de l'Ontario. Il aura alors 75 ans.
Mais majorité ou non, le directeur des communications de Stephen Harper, Dimitri Soudas, a indiqué que son patron ne perdrait pas de temps pour nommer un nouveau sénateur. «J'assume que ce sera fait dans les plus brefs délais, mais ce n'est pas demain (aujourd'hui) ou après-demain (demain), à ce que je sache», a-t-il dit.
«Nous sommes minoritaires au Sénat et depuis que le Parlement est revenu, il n'y a pas un seul projet de loi, incluant le budget, qui a été adopté pour devenir loi par le Sénat», a-t-il dénoncé.
Lapointe soulagé
Concrètement, la démission d'hier est venue devancer d'environ une semaine la date à laquelle les troupes de Stephen Harper accéderont à cette majorité. Leur objectif devait initialement être atteint le 6 décembre, lors du départ à la retraite obligatoire d'un autre sénateur, le Québécois Jean Lapointe, qui aura alors 75 ans.
«Ça me soulage. Je n'aimais pas cela, donner la majorité aux conservateurs», a confié le chanteur et comédien à La Presse, hier.
M. Lapointe tirera sa révérence après une dizaine d'années passées au Sénat où il aura tenté, jusqu'ici en vain, de faire adopter un projet de loi sur les loteries vidéo, son principal cheval de bataille depuis sa nomination par Jean Chrétien en 2001.
Le sénateur libéral a introduit à plusieurs reprises ce projet qui vise à limiter les lieux où ces appareils peuvent être installés. Ses deux dernières tentatives ont été mises en échec par le déclenchement des dernières élections fédérales, en septembre 2008, et par la dernière prorogation du Parlement par Stephen Harper, en décembre 2009.
Depuis la reprise des travaux parlementaires, en mars dernier, Jean Lapointe n'a pas réintroduit sa proposition d'amendement du Code criminel. «C'était inutile, a-t-il expliqué. Les conservateurs sont tous contre et je n'avais aucune chance que ça passe.»
Il a préféré attendre que de possibles élections soient déclenchées avant son départ, et que les libéraux l'emportent. Mais encore là, le temps et les sondages n'ont rien pour lui donner espoir. «Parce que je m'en vais, je ne pourrai plus apporter aucun projet, a-t-il lancé. Je me sens inutile et je me sens impuissant.»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... ECRAN1POS5" onclick="window.open(this.href);return false;
C'est loin d'être rassurant.........
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Le blogue de Jean-François Lisée
Juin 2010
Le CanaDa Vinci Code
Le 24 mai 2006, à 7 heures 28 a.m., l’horloge de la Tour du Parlement à Ottawa s’est miraculeusement arrêtée.
Aux informations, on a annoncé qu’il faudrait 72 heures pour compléter la réparation. 7 – 2 – 8. Vous me suivez ? Non ?
On lit pourtant à Psaulmes, 72:8 :
Il dominera d’une mer à l’autre, Et du fleuve aux extrémités de la terre.
C’est l’origine de la devise du Canada, et une des pièces du puzzle de l’extraordinaire montée de la droite religieuse canadienne. J’y reviens. Mais laissez moi continuer mon histoire canado-sainte:
Réunis à Londres dans les étapes finales de la rédaction de l’acte de fondation — le British North America Act — les pères de la confédération ne savaient pas, en décembre 1866, comment appeler le nouveau pays. John A Macdonald voulait l’appeler un «Royaume», car le chef d’État serait le souverain britannique. Mais les britanniques n’étaient pas chauds à partager le vocable.
C’est le très dévot premier ministre du Nouveau-Brunswick, Samuel Leonard Tilley, qui a nommé le Canada. Enfin, pas lui, mais Dieu, à travers lui. Car ayant laissé tomber sa Bible, le livre Saint s’est ouvert sur la page du Psaulme 72:8. En anglais: «He shall have Dominion also from sea to sea from the River to the ends of the Earth».
Le Canada devint un Dominion, sa devise D’un océan à l’autre. La rivière est bien sûr le Saint-Laurent et les extrémités de la terre, le grand nord canadien. Dieu avait tout prévu.
Pourquoi Dieu a arrêté l’horloge
L’inscription fut ciselée dans la pierre de la tour du Parlement, aussi appelée Tour de la Paix, au dessus d’une des fenêtres (en anglais, cependant). Et le 24 mai 2006, le jour de la fête de Victoria, Dieu nous envoya un signal.
Il n’était pas de bonne humeur. De toute évidence, en ayant décrit et nommé le pays, Dieu a pour le Canada un dessein spécifique, notamment dans les événements qui doivent conduire le monde à la fin des temps, l’Armageddon ou l’Apocalypse, qui est plus proche que vous ne le pensez.
Or, l’année précédente, le Canada avait tourné le dos à Dieu en légalisant le mariage gai. Un événement fondateur pour ce que décrit la journaliste Marci Macdonald dans son fascinant ouvrage (dont je puise toute la science de ce billet) The Armaggeddon Factor – The Rise of Christian Nationalism in Canada.
Marci et moi étions correspondants à Washington en 1985, au moment où la droite religieuse américaine commençait son ascension dans les rangs du Parti Républicain. Alors, sous Ronald Reagan, cette droite représentait une force réelle, mais non dominante. Il a fallu attendre 15 ans, et l’élection de George W Bush, lui même born-again, pour qu’elle soit une force déterminante au sein du parti et de l’administration.
Une force émergente et organisée, au Canada
Dans son ouvrage, Marci démontre avec efficacité comment la droite religieuse canadienne en est, aujourd’hui, à l’étape où elle était aux États-Unis il y a en 1985. Comment elle a ses entrées au Parti conservateur, son champion avec Stockwell Day, l’oreille de Stephen Harper.
La théorie du Canada comme pays prédestiné à jouer un rôle pour préparer le retour du Christ sur terre peut sembler loufoque — et au moins divertissante. Mais il n’y a rien de loufoque dans l’effort patient, organisé, intense d’un mouvement qui forme une nouvelle génération d’activistes, de juristes, de politologues et d’assistants législatifs dévoués à la cause et qui les place rapidement, grâce au bras bienveillant du gouvernement Harper, dans des postes de responsabilité.
marci Le CanaDa Vinci CodeLa cause, quelle cause ? Celle d’un pays chrétien, où l’éducation et les services sociaux reviendraient sous la coupe d’une église radicalisée à la sauce évangélique américaine, où les homosexuels retrouveraient le placard et les laïcs (et les chrétiens de gauche) ne seraient plus aux commandes.
Une convergence de tous les religieux conservateurs
Les juifs et les autres non chrétiens ? Les premiers sont des alliés essentiels, car Israël doit jouer un rôle central pour la conflagration qui précédera le retour du Christ. Les Sikhs, Indous et autres ont en commun avec la droite chrétienne des vues conservatrices sur un grand nombre de sujets, et les Conservateurs ont systématiquement courtisé tous les religieux conservateurs, pour retirer leurs voix aux Libéraux… avec un énorme succès. (Les musulmans sont à la fois courtisés et stigmatisés dans la vision apocalyptique actuelle.)
De 2004 à 2008, les Libéraux fédéraux ont perdu 19% du vote ethnique au profit des Conservateurs, un énorme changement. De plus, pour la première fois, l’essentiel du vote catholique a voté conservateur. Et on voit avec quelle ardeur ils courtisent le vote juif.
The Armageddon Factor n’affirme pas que Stephen Harper est une marionnette de la droite religieuse. L’ouvrage explique comment Harper, au départ rétif, est graduellement devenu conscient de l’importance des «théo-cons» (les thé0-conservateurs) dans sa base et dans sa stratégie électorale.
En lisant l’ouvrage, on comprend mieux les tensions et les centres de gravité qui modulent les politiques du gouvernement canadien actuel. Et on assiste à l’établissement d’une infrastructure théo-conservatrice qui vise à consolider, pérenniser, puis étendre cette influence sur la nation canadienne.
A lire, absolument.
Ici, une entrevue, en anglais, avec Marci Macdonald. Allez surtout à 3:25 pour une présentation des principaux acteurs dans la droite religieuse au pays.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=p8rN33Rp ... r_embedded#![/youtube]
http://www2.lactualite.com/jean-francoi ... code/3811/" onclick="window.open(this.href);return false;
Juin 2010
Le CanaDa Vinci Code
Le 24 mai 2006, à 7 heures 28 a.m., l’horloge de la Tour du Parlement à Ottawa s’est miraculeusement arrêtée.
Aux informations, on a annoncé qu’il faudrait 72 heures pour compléter la réparation. 7 – 2 – 8. Vous me suivez ? Non ?
On lit pourtant à Psaulmes, 72:8 :
Il dominera d’une mer à l’autre, Et du fleuve aux extrémités de la terre.
C’est l’origine de la devise du Canada, et une des pièces du puzzle de l’extraordinaire montée de la droite religieuse canadienne. J’y reviens. Mais laissez moi continuer mon histoire canado-sainte:
Réunis à Londres dans les étapes finales de la rédaction de l’acte de fondation — le British North America Act — les pères de la confédération ne savaient pas, en décembre 1866, comment appeler le nouveau pays. John A Macdonald voulait l’appeler un «Royaume», car le chef d’État serait le souverain britannique. Mais les britanniques n’étaient pas chauds à partager le vocable.
C’est le très dévot premier ministre du Nouveau-Brunswick, Samuel Leonard Tilley, qui a nommé le Canada. Enfin, pas lui, mais Dieu, à travers lui. Car ayant laissé tomber sa Bible, le livre Saint s’est ouvert sur la page du Psaulme 72:8. En anglais: «He shall have Dominion also from sea to sea from the River to the ends of the Earth».
Le Canada devint un Dominion, sa devise D’un océan à l’autre. La rivière est bien sûr le Saint-Laurent et les extrémités de la terre, le grand nord canadien. Dieu avait tout prévu.
Pourquoi Dieu a arrêté l’horloge
L’inscription fut ciselée dans la pierre de la tour du Parlement, aussi appelée Tour de la Paix, au dessus d’une des fenêtres (en anglais, cependant). Et le 24 mai 2006, le jour de la fête de Victoria, Dieu nous envoya un signal.
Il n’était pas de bonne humeur. De toute évidence, en ayant décrit et nommé le pays, Dieu a pour le Canada un dessein spécifique, notamment dans les événements qui doivent conduire le monde à la fin des temps, l’Armageddon ou l’Apocalypse, qui est plus proche que vous ne le pensez.
Or, l’année précédente, le Canada avait tourné le dos à Dieu en légalisant le mariage gai. Un événement fondateur pour ce que décrit la journaliste Marci Macdonald dans son fascinant ouvrage (dont je puise toute la science de ce billet) The Armaggeddon Factor – The Rise of Christian Nationalism in Canada.
Marci et moi étions correspondants à Washington en 1985, au moment où la droite religieuse américaine commençait son ascension dans les rangs du Parti Républicain. Alors, sous Ronald Reagan, cette droite représentait une force réelle, mais non dominante. Il a fallu attendre 15 ans, et l’élection de George W Bush, lui même born-again, pour qu’elle soit une force déterminante au sein du parti et de l’administration.
Une force émergente et organisée, au Canada
Dans son ouvrage, Marci démontre avec efficacité comment la droite religieuse canadienne en est, aujourd’hui, à l’étape où elle était aux États-Unis il y a en 1985. Comment elle a ses entrées au Parti conservateur, son champion avec Stockwell Day, l’oreille de Stephen Harper.
La théorie du Canada comme pays prédestiné à jouer un rôle pour préparer le retour du Christ sur terre peut sembler loufoque — et au moins divertissante. Mais il n’y a rien de loufoque dans l’effort patient, organisé, intense d’un mouvement qui forme une nouvelle génération d’activistes, de juristes, de politologues et d’assistants législatifs dévoués à la cause et qui les place rapidement, grâce au bras bienveillant du gouvernement Harper, dans des postes de responsabilité.
marci Le CanaDa Vinci CodeLa cause, quelle cause ? Celle d’un pays chrétien, où l’éducation et les services sociaux reviendraient sous la coupe d’une église radicalisée à la sauce évangélique américaine, où les homosexuels retrouveraient le placard et les laïcs (et les chrétiens de gauche) ne seraient plus aux commandes.
Une convergence de tous les religieux conservateurs
Les juifs et les autres non chrétiens ? Les premiers sont des alliés essentiels, car Israël doit jouer un rôle central pour la conflagration qui précédera le retour du Christ. Les Sikhs, Indous et autres ont en commun avec la droite chrétienne des vues conservatrices sur un grand nombre de sujets, et les Conservateurs ont systématiquement courtisé tous les religieux conservateurs, pour retirer leurs voix aux Libéraux… avec un énorme succès. (Les musulmans sont à la fois courtisés et stigmatisés dans la vision apocalyptique actuelle.)
De 2004 à 2008, les Libéraux fédéraux ont perdu 19% du vote ethnique au profit des Conservateurs, un énorme changement. De plus, pour la première fois, l’essentiel du vote catholique a voté conservateur. Et on voit avec quelle ardeur ils courtisent le vote juif.
The Armageddon Factor n’affirme pas que Stephen Harper est une marionnette de la droite religieuse. L’ouvrage explique comment Harper, au départ rétif, est graduellement devenu conscient de l’importance des «théo-cons» (les thé0-conservateurs) dans sa base et dans sa stratégie électorale.
En lisant l’ouvrage, on comprend mieux les tensions et les centres de gravité qui modulent les politiques du gouvernement canadien actuel. Et on assiste à l’établissement d’une infrastructure théo-conservatrice qui vise à consolider, pérenniser, puis étendre cette influence sur la nation canadienne.
A lire, absolument.
Ici, une entrevue, en anglais, avec Marci Macdonald. Allez surtout à 3:25 pour une présentation des principaux acteurs dans la droite religieuse au pays.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=p8rN33Rp ... r_embedded#![/youtube]
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
C'est écoeurant. Ils bafouent la démocratie, ne respectent pas du tout les règles du parlement. Et ils pourraient être majoritaires? Si c'est le cas, ce sera toute une période de noirceur pour le Canada. Ils sont bien pires que les libéraux du temps du scandale des commandites! Rien à voir avec les conservateurs de Mulroney non plus (malgré les récentes nouvelles le concernant).Publié le 02 juin 2010
Trois ministres devant un comité au lieu de leurs employés
Stéphanie Marin
La Presse Canadienne
Ottawa
Bafouant les règles des comités parlementaires, trois ministres conservateurs se sont présentés mercredi en lieu et place de leurs employés qui avaient été dûment convoqués comme témoins.
Dans un chaos et un désordre que la présidente du comité a comparé à une «cour d'école de 5e année», le ministre des Transports John Baird, le ministre des Ressources naturelles Christian Paradis et le ministre d'État de l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario, Gary Goodyear, se sont présentés comme témoins au comité permanent des opérations gouvernementales.
Les ministres Paradis et Goodyear avaient pourtant déjà refusé de comparaître devant ce même comité, qui tente de faire la lumière sur les activités de lobbying de l'ex-député conservateur Rahim Jaffer - également mari de l'ancienne ministre Helena Guergis - pour déterminer s'il a eu un accès privilégié aux oreilles du gouvernement.
Premier à s'insurger contre leur présence, le bloquiste Michel Guimond a rappelé que les comités sont maîtres de leur procédure et peuvent choisir leurs témoins comme ils l'entendent, qualifiant d'arrogante et de méprisante la présence des ministres conservateurs. Et qu'il n'était pas question qu'ils témoignent.
Ce que John Baird a aggressivement tenté de faire. Dans une scène chaotique, le ministre Baird a réclamé le droit de parler en proférant «point de procédure» à plus de 30 reprises, continuant même lorsque son micro fut éteint, martelant alors sur son bureau, ne s'arrêtant que lorsque les caméras de télévision sont entrées en trombe dans la salle.
Au moment le plus tonitruant, alors que députés conservateurs et ceux de l'opposition s'échangeaient de cinglants commentaires, la présidente libérale du comité, Yasmin Ratansi, a rappelé qu'elle pouvait demander aux gardiens de sécurité d'expulser certains membres.
Mais la présence de ces substituts était prévue. Le leader du gouvernement aux Communes avait déjà annoncé en Chambre que les ministres, en vertu du principe de responsabilité ministérielle, devaient répondre des actes de leurs employés et donc allaient dorénavant témoigner en comité à leur place.
Une façon de réécrire les règles du parlement de façon unilatérale, a dénoncé Michel Guimond, qui s'est lancé dans des discussions bouillantes avec les conservateurs.
La présidente a finalement décidé que les membres du comité pouvaient interroger les ministres s'ils le souhaitaient.
Leur temps devenu fort limité par tous ces débats, ils n'ont pas pu apporter de grandes clarifications.
Tout au plus, ils ont déclaré que tous les Canadiens ont le même accès au gouvernement que M. Rahim Jaffer. Point d'entrée privilégiée, ont répété les trois ministres, soulignant que M. Jaffer n'a obtenu aucun fonds gouvernemental après ses démarches.
Christian Paradis a d'ailleurs témoigné qu'il est heureux d'écouter n'importe quel citoyen lui présenter des projets et des innovations, un sujet qui lui tient à coeur.
Mais à l'extérieur du comité, le ministre Paradis a néanmoins révélé que lorsque M. Jaffer l'a personnellement contacté, il a composé le numéro de son téléphone cellulaire.
(Et malgré tout ça, le débat sur la souveraineté serait dépassé? Voyons donc!)
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Mmmm qu'est ce qu'ils ne voulaient que leurs employés puisse dire, c'est la question hen ......
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Tout à fait d'accord. Je suis tellement, tellement en colère.Boule à mites a écrit : C'est écoeurant. Ils bafouent la démocratie, ne respectent pas du tout les règles du parlement. Et ils pourraient être majoritaires? Si c'est le cas, ce sera toute une période de noirceur pour le Canada. Ils sont bien pires que les libéraux du temps du scandale des commandites! Rien à voir avec les conservateurs de Mulroney non plus (malgré les récentes nouvelles le concernant).
(Et malgré tout ça, le débat sur la souveraineté serait dépassé? Voyons donc!)
[i]A thing of beauty is a joy for ever / Its loveliness increases; it will never / Pass into nothingness [b](John Keats)[/b][/i]
Re: Le vrai visage des conservateurs.
Stephen Harper et la droite religieuse
Publié dans | Chroniques
Pendant que le Québec débat de laïcité, la religion serait en voie de s’installer à demeure dans l’espace politique fédéral. C’est en tout cas la thèse que défend avec acharnement la journaliste Marci McDonald dans un livre qui est rapidement devenu l’ouvrage politique canadien-anglais à lire ce printemps.
Intitulé The Armageddon Factor, ce livre attaque de front l’idée que la droite religieuse est un phénomène marginal au Canada. Selon l’auteure, cette conception ne tient plus la route, surtout depuis que Stephen Harper s’est installé au pouvoir.
Pour étayer sa thèse, Marci McDonald — ancienne chef de bureau de Maclean’s à Paris et à Washington — dépeint méthodiquement un gouvernement conservateur fédéral en symbiose avec certains des éléments les plus militants de la droite religieuse canadienne et américaine.
Elle souligne combien ces éléments sont omniprésents au sein du gouvernement Harper, y compris dans les rangs de la garde rapprochée du premier ministre. Elle raconte comment, depuis l’arri vée au pouvoir des conservateurs, les lobbyistes de la droite religieuse ont leurs entrées dans les coulisses du pouvoir fédéral.
Au fil des 399 pages, elle place sous la loupe (parfois déformante) de l’idéologie religieuse les virages qu’on a fait prendre à la politique fédérale depuis quatre ans. Cela inclut le virage résolument pro-Israël de la politique étrangère canadienne, qu’elle relie au crédo, répandu au sein de la droite religieuse nord-américaine, selon lequel le rétablissement des frontières bibliques d’Israël serait une condition préalable à la résurrection éternelle.
Sur un plan plus terre à terre, elle démontre comment le désengagement fédéral du front des centres de la petite enfance au profit d’allocations directes aux parents peut constituer un début de réponse à la méfiance des lobbys ultrareligieux à l’égard de l’éducation publique et des valeurs qu’elle transmet. Le reste est à l’avenant.
Bon nombre des éléments que retient Marci McDonald pour étayer sa thèse sont des faits. Certains d’entre eux, par contre, sont matière à interprétation, à commencer par l’idée que la tournure actuelle des événements constitue une démonstration de la force du premier ministre actuel plutôt qu’un aveu de sa faiblesse.
Il est indéniable que le gou ver nement Harper est le moins laïque de l’histoire moderne du Canada. Mais si son jupon religieux dépasse de plus en plus, c’est notamment faute de matériel de rechange. Par exemple, Stock well Day et Jason Kenney, qui sont identifiés dans le livre comme les chefs de file de l’aile religieuse du gouvernement conservateur, sont également deux des ministres les plus performants de Stephen Harper.
Leur influence, toujours grandissante, tient notamment au fait que ceux qui auraient pu leur faire contrepoids brillent par leur absence. Des pratiquants de la politique laïque, comme Michael Fortier et David Emerson, qui avaient été recrutés personnellement par Stephen Harper à son arrivée au pouvoir, sont rentrés dans leurs terres. Le Québec — traditionnellement très réfractaire au cocktail politico-religieux — manque de plus en plus à l’appel du Parti conservateur.
Il y a quelques semaines, Stephen Harper a tenté, en vain, de rallier ses députés à une motion libérale qui stipulait que l’initiative canadienne pour promouvoir la santé maternelle dans les pays en développement devait inclure la contraception et l’avortement. Il a fini par se résoudre à se laisser porter par le courant dominant de son caucus.
Après quatre ans de succès très mitigé sur le front de l’élargissement de la base d’appui conservatrice, le premier ministre est-il vraiment encore un pasteur tenant ses ouailles bien en main, ou plutôt — et de plus en plus — un otage des militants religieux qui ont porté sa formation à bout de bras, pendant plus de 20 ans, dans bien des régions du Canada ?
Dans un cas comme dans l’autre, le fait est que la droite religieuse canadienne n’a jamais été aussi bien placée pour influencer la vie politique fédérale. Et ce n’est peut-être qu’un début.
Dans l’état actuel de l’opinion publique, la mobilisation tous azimuts de la droite religieuse pourrait être une condition essentielle d’une victoire électorale majoritaire des conservateurs. Et si le parti échoue au prochain scrutin, cette mouvance aura une grande influence sur le choix du successeur de Stephen Harper.
Joe Clark, Brian Mulroney, Kim Campbell et Jean Charest ne se reconnaîtraient pas dans le parti qui émerge des cendres de celui qu’ils ont dirigé, et la base militante actuelle de la formation de Stephen Harper ne les voudrait pas comme chefs.
Lien: http://www2.lactualite.com/chantal-hebe ... eligieuse/" onclick="window.open(this.href);return false;
Publié dans | Chroniques
Pendant que le Québec débat de laïcité, la religion serait en voie de s’installer à demeure dans l’espace politique fédéral. C’est en tout cas la thèse que défend avec acharnement la journaliste Marci McDonald dans un livre qui est rapidement devenu l’ouvrage politique canadien-anglais à lire ce printemps.
Intitulé The Armageddon Factor, ce livre attaque de front l’idée que la droite religieuse est un phénomène marginal au Canada. Selon l’auteure, cette conception ne tient plus la route, surtout depuis que Stephen Harper s’est installé au pouvoir.
Pour étayer sa thèse, Marci McDonald — ancienne chef de bureau de Maclean’s à Paris et à Washington — dépeint méthodiquement un gouvernement conservateur fédéral en symbiose avec certains des éléments les plus militants de la droite religieuse canadienne et américaine.
Elle souligne combien ces éléments sont omniprésents au sein du gouvernement Harper, y compris dans les rangs de la garde rapprochée du premier ministre. Elle raconte comment, depuis l’arri vée au pouvoir des conservateurs, les lobbyistes de la droite religieuse ont leurs entrées dans les coulisses du pouvoir fédéral.
Au fil des 399 pages, elle place sous la loupe (parfois déformante) de l’idéologie religieuse les virages qu’on a fait prendre à la politique fédérale depuis quatre ans. Cela inclut le virage résolument pro-Israël de la politique étrangère canadienne, qu’elle relie au crédo, répandu au sein de la droite religieuse nord-américaine, selon lequel le rétablissement des frontières bibliques d’Israël serait une condition préalable à la résurrection éternelle.
Sur un plan plus terre à terre, elle démontre comment le désengagement fédéral du front des centres de la petite enfance au profit d’allocations directes aux parents peut constituer un début de réponse à la méfiance des lobbys ultrareligieux à l’égard de l’éducation publique et des valeurs qu’elle transmet. Le reste est à l’avenant.
Bon nombre des éléments que retient Marci McDonald pour étayer sa thèse sont des faits. Certains d’entre eux, par contre, sont matière à interprétation, à commencer par l’idée que la tournure actuelle des événements constitue une démonstration de la force du premier ministre actuel plutôt qu’un aveu de sa faiblesse.
Il est indéniable que le gou ver nement Harper est le moins laïque de l’histoire moderne du Canada. Mais si son jupon religieux dépasse de plus en plus, c’est notamment faute de matériel de rechange. Par exemple, Stock well Day et Jason Kenney, qui sont identifiés dans le livre comme les chefs de file de l’aile religieuse du gouvernement conservateur, sont également deux des ministres les plus performants de Stephen Harper.
Leur influence, toujours grandissante, tient notamment au fait que ceux qui auraient pu leur faire contrepoids brillent par leur absence. Des pratiquants de la politique laïque, comme Michael Fortier et David Emerson, qui avaient été recrutés personnellement par Stephen Harper à son arrivée au pouvoir, sont rentrés dans leurs terres. Le Québec — traditionnellement très réfractaire au cocktail politico-religieux — manque de plus en plus à l’appel du Parti conservateur.
Il y a quelques semaines, Stephen Harper a tenté, en vain, de rallier ses députés à une motion libérale qui stipulait que l’initiative canadienne pour promouvoir la santé maternelle dans les pays en développement devait inclure la contraception et l’avortement. Il a fini par se résoudre à se laisser porter par le courant dominant de son caucus.
Après quatre ans de succès très mitigé sur le front de l’élargissement de la base d’appui conservatrice, le premier ministre est-il vraiment encore un pasteur tenant ses ouailles bien en main, ou plutôt — et de plus en plus — un otage des militants religieux qui ont porté sa formation à bout de bras, pendant plus de 20 ans, dans bien des régions du Canada ?
Dans un cas comme dans l’autre, le fait est que la droite religieuse canadienne n’a jamais été aussi bien placée pour influencer la vie politique fédérale. Et ce n’est peut-être qu’un début.
Dans l’état actuel de l’opinion publique, la mobilisation tous azimuts de la droite religieuse pourrait être une condition essentielle d’une victoire électorale majoritaire des conservateurs. Et si le parti échoue au prochain scrutin, cette mouvance aura une grande influence sur le choix du successeur de Stephen Harper.
Joe Clark, Brian Mulroney, Kim Campbell et Jean Charest ne se reconnaîtraient pas dans le parti qui émerge des cendres de celui qu’ils ont dirigé, et la base militante actuelle de la formation de Stephen Harper ne les voudrait pas comme chefs.
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Re: Le vrai visage des conservateurs.
J'ai en horreur ce qu'est devenu ce pays au plan politique... Je veux l'Europe, baon.
(Oui, je suis consciente que ce n'est pas parfait ailleurs, mais bon... Je préfèrerais quand même Merkel, Sarkozy ou David Cameron à ce Harper et à son parti moyenâgeux [ mes excuses au Moyen Âge ] ).
(Oui, je suis consciente que ce n'est pas parfait ailleurs, mais bon... Je préfèrerais quand même Merkel, Sarkozy ou David Cameron à ce Harper et à son parti moyenâgeux [ mes excuses au Moyen Âge ] ).
Dernière modification par Nephtys le dim. juin 06, 2010 10:16 pm, modifié 3 fois.
[i]A thing of beauty is a joy for ever / Its loveliness increases; it will never / Pass into nothingness [b](John Keats)[/b][/i]