Système de santé au Québec

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Sun
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Re: Système de santé au Québec

Message par Sun »

Placeress a écrit : [...]



Selon moi on va toujours avoir un système de santé gratuit....... mais il y aura un parallèle privé et la santé sera à deux vitesses. Aussi, quelques spécialités n'auront pratiquement plus de système publique.... je pense entre autre à l'ophtalmologie..... à la dermatologie..... etc....

En moins qu'on mette en place des gouvernements plus progressistes, mais cela n'a pas l'air d'aller dans ce sens si la tendance ce maintient.....
Merci pour ta réponse :)

Et merci aux autres qui ont répondus :hello:
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Anya
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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Politique
Le Québec champion des économies en santé
Agence QMI
Sarah-Maude Lefebvre
Mise à jour 28/10/2010 15h41

Malgré les critiques qui lui sont régulièrement adressées, le système de santé québécois serait l’un des plus performants au pays en matière de contrôle des dépenses.

C’est également dans la Belle Province que l’on retrouve le plus grand nombre de médecins au Canada, dévoile une étude de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).

Selon le rapport «tendances des dépenses nationales de santé, 1975 à 2010», le Québec et la Colombie-Britannique sont les provinces qui dépenseront le moins en soins de santé par habitant en 2010, avec respectivement 3341 $ et 3544 $.

Les deux provinces sont ainsi à contre-courant du reste du pays puisque les dépenses totales de santé devraient atteindre 191,6 milliards $ au Canada cette année, soit une hausse estimée à 9,5 milliards $ (5,2 %) par rapport à 2009. Une fois les effets de l’inflation et de la croissance de la population pris en compte, le Canada se retrouve avec une augmentation de ses frais en santé estimée à 1,4 % en 2010, soit le taux de croissance annuel le plus faible en 13 ans.

Chef de file?

«Plusieurs facteurs expliquent pourquoi le Québec fait mieux que les autres provinces en matière de contrôle de ses dépenses. En autres, les salaires des employés du réseau de la santé sont traditionnellement moins élevés que dans le reste du pays», explique Jean-Marie Berthelot, vice-président des programmes à l’ICIS.

Néanmoins, le Québec réussirait à «mieux contrôler ses dépenses, tout en ayant le taux le plus élevé au pays d’infirmières et de médecins au pays», confirme M. Berthelot.

Par exemple, selon des chiffres de l’ICIS datant de 2008, on retrouverait dans la province 107 médecins spécialisés par tranche de 100 000 habitants, comparativement à 95 pour 100 000 dans le reste du Canada.

Aussi, le Québec comporte 12 médecins de famille de plus que la moyenne nationale par 100 000 habitants, pour un total de 113.

Ce rapport de l’ICIS a surpris plusieurs acteurs du milieu de la santé.

«Bravo, mais pourquoi a-t-on alors moins accès aux soins de santé que dans les autres provinces? Nous avons pourtant un plus grand nombre de médecins. C’est donc que ce n’est pas nécessairement le nombre qui est un obstacle, mais plutôt la bureaucratie entre le médecin et le patient», déclare Paul Brunet, du Conseil pour la protection des malades.

Quant à elle, la Fédération des omnipraticiens du Québec remet carrément en question les chiffres présentés par l’ICIS.

«On ne peut pas se fier uniquement sur des ratios pour évaluer l’effectif médical au Québec. Il y a plus de médecins au Québec, mais ils passent environ 43 % de leur temps dans les hôpitaux et 57 % dans leur clinique, c’est ce qui explique la pénurie. Si les activités des médecins étaient moins larges, la pénurie serait différente», nuance le président, le docteur Louis Godin.

Qui fait grimper la facture?

Fait intéressant, le vieillissement de la population n’aurait pratiquement pas d’impact sur la facture canadienne en santé.

La part des dépenses destinées aux personnes âgées n’aurait en effet pas changé de façon significative en 10 ans, puisqu’elle est passée de 43,6 % en 1998 à 43,8 % en 2008.

Ce sont plutôt les salaires des médecins qui font grimper les coûts.

«Pour la quatrième année consécutive, l’augmentation des dépenses consacrées aux médecins surpasse celle des dépenses consacrées aux hôpitaux et aux médicaments; elle devrait atteindre 6,9 % cette année», peut-on lire dans le communiqué de l’ICIS.

Par ailleurs, avec ses dépenses de 4 079 $ US par habitant, le Canada occuperait le cinquième rang des pays de l’OCDE en matière de dépenses de santé, bien derrière les États-Unis (7538 $ US), mais devant l’Allemagne (3737 $ US) et la France (3696 $ US).

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Re: Système de santé au Québec

Message par .anthurium. »

july1980 a écrit : J'ai une question sur le système de santé au Québec.

Est ce que vous croyez qu'on aura encore un système de santé gratuit dans 10 ans 20 ans ou 30ans?

Moi je commence a être inquiète, car je n'ai même pas 30 ans encore...

:hello:
Il n'est pas gratuit, il coûte même très très cher, cependant certains paient plus cher que d'autres.
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Re: Système de santé au Québec

Message par .anthurium. »

Nikki a écrit : Je sais que tout le monde le sait, mais le système de santé actuel est loin d'être gratuit. Il est financé à même nos impôts, et tout le monde paie pour ce système.

Selon moi, il est justement là le problème parce que plus ça va, moins il y a de payeurs et plus il y a besoin de services, soit par vieillissement de la population, mais aussi parce que la médecine fait d'énormes progrès et là où les gens mouraient avant, maintenant ils sont soignables et donc, ils utilisent plus le système de santé...

Je spécifie que je ne fais qu'énoncer un état de fait et je ne dis aucunement que ça ne devrait pas être. C'est merveilleux que la médecine réussisse à combattre les maladies qui avant, tuaient les gens.

Mais ce n'est pas gratuit ça, et je pense que c'est pour ça qu'on se retrouve à la croisée des chemins où il faudra tôt ou tard choisir ce qu'on veut, soit de payer une partie des frais que nous engendrons, soit de débourser plus sur nos impôts (ce qui me semble de plus en plus difficile vu notre taux de taxation), soit de choisir que des services seront désormais à la charge du patient, comme le dit Placeress (ophtalmo, dermato etc)...
Les choix seront très cruels mais je pense qu'il faudra en arriver là tôt ou tard...
:top:
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Beppo
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Re: Système de santé au Québec

Message par Beppo »

Santé

Record d'infirmières

Éric Yvan Lemay
Journal de Montréal
05/11/2010 04h51



Il n'y a jamais eu autant d'infirmières au Québec selon les plus récentes données de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.

Au total, on compte 71 371 enregistrées au tableau de l'Ordre, 2600 de plus qu'il y a cinq ans. De ce nombre, un peu plus de 66 000 sont en emploi au Québec. «C'est une bonne nouvelle», estime la présidente de l'Ordre, Gyslaine Desrosiers. «Il y a plus de gens qui entrent dans la profession qu'il y en a qui sortent. Les infirmières ont des rôles nouveaux, ils relèvent de nouveaux défis.»

Malgré ce nombre élevé d'infirmières, il y a toujours une pénurie. «C'est vrai que c'est paradoxal », reconnaît la présidente. Plusieurs pointent du doigt la mauvaise organisation du travail qui fait en sorte que les ressources humaines ne sont pas exploitées au maximum.

Malgré tout, Gyslaine Desrosiers à ce que le nombre de nouvelles infirmières aille en augmentant dans les prochaines années à cause du nombre d'infirmières qui étudient présentement.

Explosion en banlieue de Montréal


Certaines régions vivent un véritable boom des infirmières. Ainsi, les régions autour de Montréal ont littéralement vu les effectifs infirmiers exploser.

Dans Lanaudière, le nombre d'infirmières est passé de 4118 à 4603 en cinq ans. C'est toutefois en Montérégie qu'on a vu la plus forte hausse en nombre absolue, le nombre d'infirmières passant de 12 887 à 13 441.

À Laval, on a aussi vu une hausse des infirmières. «Il y a un grand ratio d'infirmières qui travaillent à l'extérieur », constate toutefois Mathieu Vachon, responsable des communications au Centre de santé de Laval.

Le CSSS emploie à lui seul plus de 1500 infir mières. Malgré tout, de nombreux postes restent vacants faute de candidats.

Fin de l'exode ?

Le plus grand nombre d'infirmières est concentré à Montréal où on en retrouve 12 953 infirmiers et infirmières. La métropole a enregistré cette année sa première hausse depuis cinq ans. Les années précédentes, Montréal perdait des infirmières au profit des banlieues.

Si la courbe semble prendre la bonne direction, on remarque aussi que c'est à Montréal que l'on retrouve le plus d'infirmières de 55 ans et plus.

À l'autre bout du spectre, c'est la région de la Capitale-Nationale qui compte le plus de jeunes infirmières avec 20,1 % des effectifs qui ont 30 ans et moins. La région est suivie de Chaudière-Appalaches avec 19,6 % et l'Estrie avec 19 %.

Taux de rétention de 90 %

La profession semble d'ailleurs susciter un intérêt grandissant chez les jeunes malgré les conditions de travail difficiles. Ainsi, le taux de rétention après cinq ans est de 90 % alors qu'il n'est que de 85 % en Ontario et de 78 % chez les infirmières auxiliaires du Québec.

«On entendait des déclarations concernant les jeunes qui quittaient la profession en masse, mais on voit que ce n'est pas le cas», conclut la présidente satisfaite.

* Le congrès de l'Ordre des infirmières aura lieu les 8 et 9 novembre prochain au Palais des congrès.

Nombre d'infirmières au Québec

2005-2006: 68 754

2006-2007: 69 765

2007-2008: 70 181

2008-2009: 70 587

2009-2010: 71 371

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Au plaisir!


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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Publié le 08 novembre 2010 à 18h15 | Mis à jour à 19h00
Urgences: Yves Bolduc soutient que la situation s'améliore

La Presse Canadienne
Montréal

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, continue de soutenir que la situation s'améliore dans les urgences du Québec.

Des données obtenues par La Presse Canadienne indiquent pourtant que la situation de certains hôpitaux identifiés il y a deux ans par le ministre comme étant les plus problématiques s'est détériorée au chapitre du nombre de patients sur civière, de la durée de séjour dans le corridor et les séjours de plus de 48 heures sur civière.

Le ministre Bolduc a rétorqué lundi que les investissements en amont commencent à se faire sentir et que l'attente moyenne à l'urgence, qui augmentait d'une heure par année depuis plusieurs années, a diminué d'une demi-heure cette année, un progrès qu'il qualifie de «significatif». La moyenne québécoise d'attente à l'urgence demeure toutefois au-delà de 17 heures.

Le ministre était de passage à Montréal, lundi, pour procéder avec le premier ministre Jean Charest à l'inauguration officielle des travaux de construction du pavillon qui abritera la nouvelle salle d'urgence de l'Hôpital général juif.

M. Bolduc a fait valoir que plusieurs urgences du Québec présentent des temps d'attente de moins de 12 heures et il a ajouté que les problèmes étaient surtout concentrés dans les couronnes Nord et Sud de Montréal.

«La semaine dernière on a annoncé qu'on investirait de façon massive au niveau des plans d'effectifs dans les deux secteurs et c'est sûr que ça ne change pas en une semaine, a dit le ministre. Si vous regardez sur plusieurs mois, on a fait des choix importants qui présentement portent fruits.»

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Placeress
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Re: Système de santé au Québec

Message par Placeress »

Y'é tu pas rien qu'un peu dans sa bulle s'te ministre là... tabouinsseee.... :sarcastic:
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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Le blogue de Patrick Lagacé
Le Lundi 8 novembre 2010 | Mise en ligne à 11h26 |
Lettre à Yves Bolduc d’une maman-citoyenne tannée

Elle s’appelle Virginie Éthier, elle habite l’Outaouais et elle a écrit une lettre au ministre de la Santé pendant qu’elle attendait aux urgences, pour son fils malade. Le cri du coeur de cette maman, et citoyenne, m’est parvenu et m’a hanté tout le week-end. Il résume à merveille tout notre désarroi devant la décrépitude de tant de choses gérées par l’État. C’est long, mais c’est bon…


Bonjour monsieur le Ministre Yves Bolduc,

Mon nom est Virginie Ethier. Je suis une résidente de Gatineau. Je suis maintenant assise dans la salle d’attente du service d’urgence de l’Hôpital de Gatineau qui porte un acronyme de quatre lettres dont j’ai de la difficulté à me souvenir. Il est 1:15 A.M. Mon fils de trois ans souffre d’infection pulmonaire et j’attends que son nom retentisse au micro.

Dans cette salle pratiquement insalubre, j’étais assise à réfléchir, tout en mentionnant à mon fils aux cinq minutes d’être patient, quand j’ai pris la décision de vous écrire. J’aimerais donc d’abord vous partager la réflexion qui m’a entraîné dans cette salle d’urgence surpeuplée, vous décrire les lieux et vous entretenir des gens – que j’espère voir cette nuit.

Vendredi, en fin de journée, mon conjoint et moi sommes allés chercher notre fils au CPE. Je ne vous mentionnerai pas ici les 22 mois d’attente pour avoir enfin notre place dans un CPE. L’appel de la direction du Centre est un souvenir presque pathétique tellement nous étions heureux. Bref, à notre arrivée au Centre vendredi, l’éducatrice nous mentionne que notre fils a toussé durant la journée. HORREUR! Nous nous regardons pétrifiés. Nous sommes vendredi soir. Notre fils qui est fragile sera certainement de plus en plus en difficulté respiratoire durant la fin de semaine. Qui pourra nous venir en aide? La discussion sur le labyrinthe des options commence et comme prévu, la toux augmente en volume et en fréquence.

Quelles sont alors nos options? Avons-nous un médecin de famille? Non. Bien sûr que non. Avons-nous accès à une clinique sans rendez-vous? Fort heureusement, comme nos enfants ont des maladies chroniques (n’est-ce pas là encore pathétique?), ils ont présentement accès à l’excellente clinique pédiatrique de l’Hôpital, tous les 4 mois et en cas d’urgence, la semaine sur appel. Quelles sont nos autres options? Je demande l’avis à notre très professionnel pharmacien (qui ne peut prodiguer des soins grâce au protectionnisme) qui me conseille de consulter en entendant la toux de notre fils. Consulter! Après une nuit difficile et beaucoup d’espoir que les symptômes diminueront, nous devons maintenant accepter l’inévitable, il nous faut consulter un médecin.

Nous alternons les options depuis la venue de nos deux enfants. Nous visitons l’urgence du Québec; quand nous y sommes depuis plus de 8 heures, nous traversons la rivière et nous rendons au CHEO en Ontario; nous allons dans une clinique privée quand nous nous souvenons trop bien de notre dernière expérience au public, etc. Ce soir, nous avons pris la chance de venir à l’Hôpital, car il est en difficulté respiratoire, peut-être serons-nous «chanceux» et qu’il aura rapidement un traitement.

Vous ai-je décrit les lieux? Je voudrais vous les décrire en tant qu’usager, car je doute que vous ne les voyiez de cette manière dans le cadre de vos responsabilités. La salle de tri est petite et de nombreuses affiches rappellent aux usagers d’être patients et respectueux avec le personnel. La salle d’attente est d’une saleté navrante. Le mobilier et les stores (restants) d’une autre époque sont occupés par des gens malades qui partagent le nombre d’heures qu’ils ont passé à attendre devant une distributrice de Coke brisée. On se croirait dans un film québécois des années 70 tellement les personnages et l’environnement sont déprimants.

Le temps passe. Chaque fois que mon fils tousse, aboie devrais-je écrire, des personnes agées me regardent avec compassion. Une autre maman arrive avec son jeune bébé à la salle de tri. On chuchote autour de moi qu’elle passera devant tout le monde, car elle a un bébé (mentionné avec dédain). Les gens autour de moi sont maintenant révoltés. Non seulement a-t-elle un bébé, mais un infirmier l’a reconnu et les a invités, elle et son bébé, à l’accompagner tout de suite dans une salle d’examen. Imaginez si elle avait été aussi célèbre que Claude Dubois, elle devrait maintenant aller à Tout le monde pour parler du système de santé à plusieurs vitesses du Québec et s’excuser d’avoir voulu le meilleur pour son enfant!

Nous avons finalement vu un médecin. Un temps record à vie! Trois heures trente! Mon fils n’était vraiment pas bien. Le médecin et le personnel infirmier ont été fort attentionnés. Professionnels. Efficaces. Dommage qu’ils soient si peu et opèrent dans un tel milieu de travail. Je ne vous ai pas décrit les salles d’examen qui mériteraient à elles seules un courriel.

Après chacune de nos incursions dans le système de santé, mon conjoint et moi continuons notre débat sur la pertinence de demeurer au Québec. Nous contribuons l’équivalent de votre salaire en impôts, auxquels il faut ajouter les taxes de toutes sortes. Nous défrayons également 1 500 dollars par année en moyenne en frais médicaux au privé au Québec et en Ontario (cliniques sans rendez-vous Appletree, RMI, clinique médicale privée Santinelle Santé, etc.). Ce soir, alors que je pense au système de santé; à l’école primaire de ma fille qui compte sur la vente de chocolats pour financer la culture; aux résultats des écoles secondaires privées de ma région d’adoption VS les écoles publiques; aux endettements liés aux infrastructures; aux commissions d’enquêtes en cours et à venir; à l’administration municipale de ma Ville; aux reportages récents sur les administrations municipales; etc. je me permets de considérer déménager mon futur contribuable qui dort maintenant à poings fermés dans mes bras, dans un autre portefeuille fiscal. Exode des cerveaux et des contribuables? Croyez-moi, ils serons plusieurs à en venir à une telle conclusion dans une salle d’attente d’urgence! Autre constat: de toutes les personnes avec qui j’ai étudié pendant plus de 25 ans et dans tout mon entourage professionnel, je ne connais aucune personne intéressée à la politique. Nous ne pouvons donc pas compter sur les gens pour s’impliquer pour changer les choses, ils préféreront partir plutôt que d’être associés à une vocation si peu respectée par plusieurs politiciens eux-mêmes, et donc peu reconnue par le grand public.

Je salue votre commis qui fera la lecture de mon courriel et l’ajoutera au courriel de cette dame qui est en attente d’un traitement pour son cancer, de cet homme qui attend lundi pour être transféré à l’Institut de cardiologie et qui espère ne pas mourir avant ou de ma mère qui souhaite que son médecin de famille ne prenne jamais sa retraite. A la lecture de nos courriels, votre commis doit être soulagé de ne pas porter le poids de votre imputabilité et de votre impuissance devant de tels défis.

Virginie Ethier

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Krysantheme
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Re: Système de santé au Québec

Message par Krysantheme »

Anya a écrit : Publié le 08 novembre 2010 à 18h15 | Mis à jour à 19h00
Urgences: Yves Bolduc soutient que la situation s'améliore

La Presse Canadienne
Montréal

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, continue de soutenir que la situation s'améliore dans les urgences du Québec.

Des données obtenues par La Presse Canadienne indiquent pourtant que la situation de certains hôpitaux identifiés il y a deux ans par le ministre comme étant les plus problématiques s'est détériorée au chapitre du nombre de patients sur civière, de la durée de séjour dans le corridor et les séjours de plus de 48 heures sur civière.

Le ministre Bolduc a rétorqué lundi que les investissements en amont commencent à se faire sentir et que l'attente moyenne à l'urgence, qui augmentait d'une heure par année depuis plusieurs années, a diminué d'une demi-heure cette année, un progrès qu'il qualifie de «significatif». La moyenne québécoise d'attente à l'urgence demeure toutefois au-delà de 17 heures.

Le ministre était de passage à Montréal, lundi, pour procéder avec le premier ministre Jean Charest à l'inauguration officielle des travaux de construction du pavillon qui abritera la nouvelle salle d'urgence de l'Hôpital général juif.

M. Bolduc a fait valoir que plusieurs urgences du Québec présentent des temps d'attente de moins de 12 heures et il a ajouté que les problèmes étaient surtout concentrés dans les couronnes Nord et Sud de Montréal.

«La semaine dernière on a annoncé qu'on investirait de façon massive au niveau des plans d'effectifs dans les deux secteurs et c'est sûr que ça ne change pas en une semaine, a dit le ministre. Si vous regardez sur plusieurs mois, on a fait des choix importants qui présentement portent fruits.»

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Il vit ou lui ? A Iqaluit ????
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Anya
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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Publié le 07 novembre 2010 à 15h16 | Mis à jour le 07 novembre 2010 à 15h16

De mal en pis dans les urgences
Jocelyne Richer
La Presse Canadienne
Québec

Depuis l'élection du gouvernement libéral en 2003, la médecine de corridor n'a cessé de prendre de l'ampleur au Québec. Et la situation continue d'empirer dans les hôpitaux déjà reconnus pour afficher les pires performances du réseau, selon les données les plus récentes compilées par La Presse Canadienne.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a entrepris en février 2009, une tournée des 11 hôpitaux où les malades fracassaient des records de durée de séjour dans le corridor. Il voulait identifier les causes et implanter des solutions.

Pourtant, près de deux ans plus tard, en septembre 2010, on constate que, sauf exceptions, cela va plutôt de mal en pis, selon les chiffres obtenus du ministère de la Santé, en vertu de la Loi d'accès à l'information.

Trois indicateurs ont été retenus pour mesurer la progression survenue entre février 2009 et septembre 2010: le nombre de patients sur civière, la durée moyenne du séjour passé dans le corridor et le nombre total de séjours sur civière de plus de 48 heures.

Ainsi, malgré l'intervention du ministre Bolduc, on constate que les 11 hôpitaux visés dépassent encore, et de beaucoup, la moyenne nationale de 17,6 heures de séjour sur civière.

La moyenne des 11 se situe à 24,4 heures, et c'est l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, qui remporte la palme, alors que la durée moyenne de séjour sur une civière y dépasse de près du double (32,3 heures) la moyenne nationale.

Quant au nombre total de malades qui en sont réduits à se faire soigner dans un des corridors de ces établissements, il a lui aussi augmenté, passant de 13 531 à 13 893, en hausse de près de 3%.

Et ce séjour dans le corridor peut parfois être plus long que prévu. Celui de 2103 malades, qui ont cherché des soins dans le «club des 11» en septembre dernier, a duré plus de deux nuits.

En fait, du total des hôpitaux jugés problématiques en février 2009, cinq affichent près de deux ans plus tard un nombre accru de séjours de plus de 48 heures, quatre fonctionnent avec une durée moyenne de séjour encore plus longue qu'avant et sept comptent un plus grand nombre de patients sur civière dans le corridor.

Médecins préoccupés

La situation préoccupe au plus haut point les médecins qui composent avec cette réalité jour après jour. L'Association des médecins d'urgence juge l'état des lieux «déplorable».

«On est inquiet de la situation. On voit qu'il y a beaucoup d'efforts de faits, beaucoup de visites (du ministre). Il y a des problématiques très ponctuelles qui sont adressées, mais la problématique dans son ensemble n'est que peu adressée et c'est ce qui nous inquiète», a commenté en entrevue la présidente de l'association, le Dr Geneviève Bécotte, après avoir pris connaissance des données.

Et quand Québec intervient pour désamorcer une crise, «on ne touche que la pointe de l'iceberg», déplore le Dr Bécotte, qui dit n'observer aucune amélioration dans les salles d'urgence.

Pourtant, en 2005, le ministère de la Santé s'était engagé à éliminer les séjours de plus de 48 heures d'ici 2010. En 2003, les libéraux de Jean Charest s'étaient même engagés à éliminer toute forme d'attente en santé.

La semaine dernière, en Chambre, pressé de questions de l'opposition, le ministre de la Santé a tenté de minimiser le problème. «Quand un patient est à l'urgence, il demeure quand même dans un contexte sécuritaire, parce qu'il y a des spécialistes autour et il y a de l'urgence autour», a-t-il dit.

Du «club des 11», trois hôpitaux de la grande région de Montréal, déjà reconnus pour être les champions toutes catégories de la médecine de corridor, ont atteint de nouveaux sommets: l'Hôpital de Saint-Eustache, le Centre hospitalier régional de Lanaudière et l'Hôpital Pierre-Le-Gardeur, dans Lanaudière.

Par exemple, à l'Hôpital de Saint-Eustache, le nombre de séjours sur civière en salle d'urgence durant plus de 48 heures a presque triplé, passant de 89 à 257.

Toujours à Saint-Eustache, le nombre moyen d'heures passées sur une civière de l'urgence a fait un bond de plus de six heures, passant de 19 heures à 25,5 heures. Pendant ce temps, le nombre de patients sur civière est passé de 1272 à 1304.

Deux hôpitaux de Lanaudière (le Centre hospitalier régional et Pierre-Le-Gardeur) ont eux aussi, vu les choses se dégrader, quant au nombre de patients sur civière, à la durée moyenne de séjour et au nombre de séjours de plus de 48 heures.

Saint-François-D'Assise

Outre ceux déjà mentionnés, les autres hôpitaux étiquetés comme étant les moins performants sont, à Montréal, l'Hôpital Santa Cabrini et l'Hôpital Notre-Dame, l'Hôpital de Hull et l'Hôpital de Gatineau, en Outaouais, le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières, l'Hôpital Saint-François-D'Assise à Québec et le Centre hospitalier de Granby.

Ces deux derniers hôpitaux sont les seuls à présenter une meilleure performance qu'en 2009.

Mais encore là, la partie est encore loin d'être gagnée. À Saint-François-D'Assise, la durée moyenne du séjour sur civière est passée de 25 à 21 heures (soit trois heures de plus que la moyenne nationale), le nombre de séjours de plus de 48 heures a chuté de 186 à 111 et le nombre de patients sur civière de 1316 à 1253.

À Granby, le nombre de «plus de 48 heures» est passé de 199 à 59 et le nombre moyen d'heures de séjour de 29 à 20 heures.

À Trois-Rivières, le nombre de patients sur civière a augmenté (de 1780 à 1835), mais on note une légère amélioration quant à la moyenne d'heures (de 22,5 à 19,7) et au nombre de «plus de 48 heures» (de 225 à 132).

Dans l'Outaouais, la quantité de séjours de plus de deux nuits a fait un bond à la fois à l'Hôpital de Hull (de 77 à 129) et à celui de Gatineau (de 113 à 134).

À l'échelle du Québec, le nombre de malades obligés de passer plus de deux nuits sur une civière augmente d'année en année, passant de 41 601, en 2004, à plus de 50 000 en 2009.

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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Publié le 08 novembre 2010 à 18h15 | Mis à jour à 21h50
Attente croissante aux urgences: Charest défend son réseau

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Ariane Lacoursière
La Presse

Même si le temps d'attente a augmenté dans 5 des 11 salles des urgences de la grande région de Montréal qui sont sous la surveillance étroite du ministre de la Santé, le gouvernement assure que le réseau de la santé se porte très bien.

«Nous avons un des meilleurs systèmes de santé au monde. On a réinvesti massivement ces dernières années. Les délais d'attente en chirurgie ont diminué. Environ 99% des patients en radio-oncologie se font traiter dans un délai de quatre semaines. La situation dans les urgences s'est aussi améliorée dans les derniers mois», a déclaré le premier ministre Jean Charest, lundi, en marge du lancement de la construction du nouveau pavillon de soins critiques de l'Hôpital général juif.

Bonne performance

M. Charest a affirmé que la fréquentation des urgences au Québec a augmenté de 135% depuis 2003 et que, dans ces conditions, la performance du réseau est bonne.

Yves Bolduc, ministre de la Santé, a reconnu que 5 des 11 salles des urgences qu'il a prises en charge depuis 2009 parce que l'attente y était trop longue n'ont pas vu leur situation s'améliorer. Des données compilées par La Presse Canadienne révèlent en effet que la durée moyenne de séjour sur civière dans ces 11 établissements est de 24,4 heures, soit bien plus que la moyenne nationale de 17,6 heures. C'est à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont que l'attente est la plus longue (32,3 heures), selon les premières données de 2010. À l'hôpital de Saint-Eustache, le nombre de séjours de plus de 48 heures sur civière est passé de 89 à 257 depuis 2009.

Grand défi

Mais le ministre Bolduc se réjouit plutôt du fait que la situation s'est améliorée dans les six autres salles des urgences sous sa supervision.

«Et, pour les sept premières périodes de cette année, le temps d'attente a diminué de 0,5% dans l'ensemble des hôpitaux du Québec», note M. Bolduc.

Il estime que le vieillissement de la population est le plus grand défi du réseau de la santé: «On va présenter une stratégie pour ça dès 2011. C'est notre priorité. On veut augmenter le nombre de gériatres et le personnel infirmier dans les soins de longue durée», a annoncé M. Bolduc.

Ces ajouts de personnel aux soins pour personnes âgées seront les bienvenus si l'on se fie à des données qui seront présentées aujourd'hui au congrès de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).

Depuis 2000, les services de gériatrie ont perdu 600 infirmières. Et, parmi les infirmières restantes, la moitié ont plus de 50 ans. Or, dans 20 ans, plus de 2 millions de Québécois auront plus de 65 ans.

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dolphinartca
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Re: Système de santé au Québec

Message par dolphinartca »

Au Québec, les patients qui se présentent aux urgences passent en moyenne plus de 17 heures sur une civière dans le couloir. À Montréal, les statistiques révèlent des problèmes encore plus criants. L'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, dans l'est de la métropole, connaît la pire situation de toute la province : le temps d'attente moyen y est de 32 heures.

Ces chiffres proviennent du ministère de la Santé du Québec. Ils ont été obtenus par les médias par l'entremise de la Loi d'accès à l'information.

« Il est inacceptable de passer plus de 48 heures dans un corridor où les lumières ne sont jamais éteintes et où les patients n'ont aucune intimité », déplore le Dr Bernard Mathieu, médecin d'urgence à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont et vice-président de l'Association des médecins d'urgence du Québec.

Or, il y a deux ans, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, avait effectué une tournée des hôpitaux, tournée durant laquelle il avait promis de remédier à cette crise.

La semaine dernière, le ministre Bolduc a répondu à l'opposition, qui le pressait de questions à ce sujet. Pour le ministre de la Santé, les patients forcés de rester dans le couloir sont « quand même dans un contexte sécuritaire ».

La situation est jugée déplorable et préoccupante par les médecins d'urgence

Le Dr Mathieu affirme que les ressources ne sont pas investies « à la bonne place dans le réseau de la santé et que des solutions sont appliquées « à la miette ». De surcroît, ce spécialiste des urgences affirme que le personnel des hôpitaux doit composer avec les plans « des fois un peu loufoques » que leur imposent les autorités de la province.

Bernard Mathieu cite en exemple la fermeture soudaine de 60 lits de soins de longue durée à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, des lits qui devaient être dévolus aux patients qui arrivent aux urgences. Or, déplore le Dr Mathieu, les soixante patients privés de lit n'ont pu être replacés, ce qui n'a fait qu'accroître le problème d'engorgement.

Ma mère qui a 84 ans a attendu 13 heures à l'urgence et a finalement quitté sans avoir réussi à passé...elle était rendu au boutte cr....pis après ils vont dire que ca s'améliore, qu'ils aillent...gang d'incompétent...Je sais pas si leurs mères de 84 ans auraient attendu aussi longtemps à eux, ces chers politiciens menteurs!!!

Meilleur système de santé...MON OEIL!
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Anya
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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Publié le 09 novembre 2010 à 05h00 | Mis à jour à 06h48

Médecins au bord du gouffre
Sara Champagne
La Presse

C'était un véritable rayon de soleil. Une jeune femme brillante, sportive, musicienne. Après plusieurs années d'études, elle a enfin décroché son diplôme de médecine. Elle a décidé de parfaire sa formation aux urgences d'un hôpital de l'Ouest canadien, question de voir du pays.

Un soir, l'an dernier, un homme est arrivé en état de choc anaphylactique. Il s'était fait piquer par une abeille. La jeune omnipraticienne l'a soigné. Il a survécu. Mais le chef des urgences a passé un commentaire sur la qualité de l'intervention du médecin. C'est la goutte qui a fait déborder le vase.

La jeune femme s'est retirée à l'écart avec le dossier de son patient. D'un grand trait, elle y a inscrit qu'elle venait de commettre une erreur. Qu'elle ne pouvait pas vivre avec cela. Elle a pris un bistouri et s'est ouvert les veines dans le bois derrière l'hôpital. Elle est morte.

Dans le réseau de la santé, on ne parle pas de ce suicide. Ni des autres, d'ailleurs. C'est la culture médicale qui est en cause. «Nous sommes très réticents à aller chercher de l'aide. Et la qualité de l'acte médical finit toujours par en souffrir», explique le Dr William J. Barakett, président et cofondateur du Programme d'aide aux médecins du Québec (PAMQ), le seul à avoir accepté de relater le suicide de la jeune femme, pourtant bien connu dans le milieu.

L'an dernier, 978 médecins ont fait appel au PAMQ. Des praticiens au bord du gouffre qui ont tout tenté pour s'en sortir eux-mêmes avant d'avoir recours au service, qui garantit pourtant la confidentialité totale.

La Dre Suzanne Thibault*, omnipraticienne d'expérience, est parvenue à s'en sortir sans le programme, grâce à l'aide d'un confrère psychiatre. «Mais je me suis poussée jusqu'à la dernière extrémité», résume-t-elle. Dans un café anonyme de la grande région métropolitaine, la quadragénaire a accepté de partager avec La Presse sa douloureuse expérience. Entre deux bouchées d'un repas pris au beau milieu de l'après-midi à cause de l'état de santé d'un patient, elle a raconté comment était sa vie «avant».

«La veille, ça allait super bien, j'avais ma vie bien en main. Deux enfants, un chien, une belle maison, le gym trois fois par semaine, le chant, le piano... Mes journées étaient remplies de 6h30 le matin jusqu'à 22?h. Ma vie était équilibrée, réglée au quart de tour, jusqu'à ce qu'un tsunami me passe dessus. J'ai frappé le mur à 150 km à l'heure.»

Elle ne veut pas entrer dans les détails de l'événement déclencheur, mais il s'agit d'un bouleversement familial soudain, comme il en arrive tant. Tout a chaviré du jour au lendemain. «Dans le fond, ç'aurait pu être un accident de voiture ou une menace de poursuite par un patient», dit-elle.

Pendant huit jours, elle n'a pas dormi. Elle a perdu du poids de façon fulgurante et s'est mise à faire de l'anxiété. Elle s'est prescrit à elle-même des médicaments pour dormir, pour se calmer. Mais rien n'y faisait. «Je savais très bien ce que j'avais. Un trouble d'adaptation comme il m'est souvent arrivé d'en soigner au cours de mes 24 années de pratique. Je me disais que je savais quoi faire.»

C'est finalement une vieille dame, une patiente qu'elle suivait depuis des années pour une dépression, qui lui a ouvert les yeux à la fin de son examen. «Elle a posé sa main sur la mienne et elle m'a demandé: "Mais qu'est-ce qui ne va pas, docteure?" J'ai éclaté en sanglots. J'ai pleuré, pleuré et pleuré.»

À reculons, elle a consulté un psychiatre à qui elle avait l'habitude d'envoyer des patients. Il a usé de tous les arguments pour parvenir à la convaincre de prendre un congé de trois mois. Elle était certaine qu'elle n'aurait besoin que de deux semaines pour se remettre sur pied. Elle s'est finalement arrêtée durant quatre mois. Un seul de ses confrères est au courant du motif de son absence. Les autres «s'en doutent», dit-elle.

«Nous sommes tous des bibittes très performantes, des battants. Nous sommes prisonniers de notre perfectionnisme. Le joug du je ne suis pas bonne est très fort. Nous savons que nous ne sommes pas irremplaçables, mais nous nous sentons responsables de nos patients. Je connais certains de mes patients depuis 17 ans.»

Depuis le printemps dernier, La Dre Thibault a repris la médecine familiale, dont une grande part touche la pédiatrie et la psychiatrie. Les premières semaines de son retour progressif ont été difficiles: fatigue, maux de tête... Elle affirme qu'elle ne fera plus jamais autant d'heures de consultation qu'auparavant et tente d'apprendre à dire non.

«J'ai réalisé que je marchais constamment au bord du précipice sans m'en rendre compte. Il faut marcher à un pied du précipice si on veut avoir une marge de manoeuvre quand ça va mal.»

Quand on lui demande ce qui cloche à ce point dans la profession médicale, elle répond spontanément que le «milieu est vicieux».

«Ça commence dès les premières heures à la faculté de médecine. Nous sommes tous des premiers de classe et, soudain, nous ne le sommes plus, à travers un groupe entièrement constitué de premiers de classe. Je me souviens qu'on disait à nos superviseurs que les tours de garde de 24 heures n'avaient pas d'allure, mais ils répondaient qu'eux aussi étaient passés par là. Alors la compétition est forte, même entre résidents, pour décrocher le meilleur stage, avoir les meilleurs dossiers.»

***

La Dre Thibault a terminé son assiette. Elle téléphone à son fils de 10 ans pour s'assurer qu'il a décroché de l'ordinateur et commencé ses devoirs. La femme énergique au regard plein de compassion précise qu'elle n'a pas honte de son «burnout médical».

«Je ne suis pas plus faible ou moins forte pour ça, dit-elle. Il faut de l'indulgence. Un médecin ne peut pas se permettre de n'être là qu'à 100%, il se doit d'être là à 120%. Nous sommes toujours au front, dans un stress constant. Sauf que nous ne sommes pas que des médecins ou des encyclopédies médicales. Nous sommes aussi des personnes à part entière, avec une vie affective, et notre plus grande force peut devenir notre plus grande faiblesse.»

L'entretien avec le médecin prend fin dans un stationnement. La maman s'apprête à commencer son «quart de soir», à la maison. Perfectionniste en tout, elle prend bien soin de s'assurer que la journaliste ne se perdra pas en lui indiquant la bretelle à prendre.

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Anya
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Re: Système de santé au Québec

Message par Anya »

Publié le 09 novembre 2010 à 08h41

Neuf ministres plus tard...
André Pratte
La Presse

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a fait l'an dernier une tournée des 11 centres hospitaliers où l'encombrement et l'attente aux urgences étaient les plus problématiques. À chaque endroit, le Dr Bolduc a proposé des solutions. Depuis, le ministre scrute quotidiennement les statistiques sur les urgences et fait pression, personnellement, sur les hôpitaux à problèmes. Or, malgré ces soins intensifs, la situation s'est détériorée dans plusieurs des hôpitaux du «club des 11». C'est ce que révélait hier la journaliste Jocelyne Richer, de La Presse Canadienne, sur la base des plus récentes statistiques gouvernementales.

Yves Bolduc pourra se consoler en songeant au fait qu'il est le neuvième ministre de la Santé du Québec à se casser les dents sur ce dossier, depuis Mme Thérèse Lavoie-Roux. En novembre 1986, il y a donc 24 ans, quelques mois après que la ministre eut mis en place une série de mesures devant désengorger les urgences, La Presse titrait: «Le drame des urgences continue»...

Tout ce qui marche mal dans le système de santé - première ligne déficiente, attentes interminables en chirurgie, soins inadéquats pour les personnes âgées - se répercute sur les urgences. Si, malgré les plans d'action lancés par les Marc-Yvan Côté, Jean Rochon, Pauline Marois, Philippe Couillard et autres, les choses ne se sont pas améliorées, ce n'est pas faute d'argent. Depuis 2000, les dépenses du gouvernement du Québec dans le système de santé ont augmenté de plus de 7 milliards. Il faudra bien finir par se rendre à l'évidence: il ne sert à rien, comme l'écrivait hier Joseph Facal dans le Journal de Montréal, de «faire encore plus de ce qui ne marche pas».

Le journaliste André Picard, qui couvre la santé depuis plusieurs années pour le Globe and Mail, soulignait hier combien les intervenants du système de santé sont allergiques à toute réforme d'envergure. Pourtant, écrit M. Picard, «les pays européens ont fait ce qu'Ottawa et les provinces savent qu'ils devraient faire: adopter un mélange pragmatique d'éléments publics et privés autant dans le financement que dans la livraison de services, tout en restant fidèle à nos valeurs.»

Les gouvernements provinciaux se préparent à une partie de bras de fer avec le fédéral à l'occasion du renouvellement de l'accord sur le financement de la santé. Ils voudraient qu'Ottawa s'engage à accroître de 6% par année ses transferts pour la santé, comme il le fait depuis près de 10 ans. Ottawa devrait refuser d'être aussi généreux et, du même souffle, accepter de modifier la Loi canadienne sur la santé afin de donner aux provinces plus de marge de manoeuvre pour transformer le financement et la gestion du système.

C'est la chose à faire... mais le gouvernement fédéral ne bougera pas. Pourquoi? L'analyse d'André Picard est juste: «Le caractère sacré du système public de santé et la rhétorique de ceux que le statu quo avantage ont provoqué une aversion politique à toute réforme.»

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Placeress
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Re: Système de santé au Québec

Message par Placeress »

J'avoue qu'il y a un p'tit bout dans tout ce système médiatique face au système de santé du Québec qui me tape un peu....

Oui, il y a de l'amélioration à avoir, oui, il y a des abérrances, des erreurs, bref... oui... on doit revoir et retaper ce système qui actuellement nous échappe tranquillement pas vite.. ou plus vite qu'on ne le pense, c'est selon....

Mais là, un moment donné... on a un système extrêmement performant, accessible comme jamais... "gratuit" (oui, oui, payé par les impôts, mais gratuit à la carte)..... on a des experts qui font état de leur rechercher au niveau international...

Que ce passe-t-il de si grave.... ?.... On attend... c'est long... à l'urgence, pour des chirurgies électives, pour voir un médecin de famille... bref, il y a des ratés oui... mais caline... on a un système quand même...

Nos voisins du sud doivent avoir des assurances béton simplement pour accoucher.. on repassera pour la greffe cardiaque quand tu n'as pas d'argent.... plusieurs pays dans le monde n'ont même pas accès aux soins de base... etc.. etc... etc....

Bref... c'est vrai qu'il faut faire quelques pas supplémentaire... mais parfois, on pleure de faim la bouche pleine de bouffe.....
Dernière modification par Placeress le jeu. nov. 11, 2010 10:24 pm, modifié 1 fois.
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Annouk
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Re: Système de santé au Québec

Message par Annouk »

Placeress a écrit : J'avoue qu'il y a un p'tit bout dans tout ce système médiatique face au système de santé du Québec qui me tape un peu....

Oui, il y a de l'amélioration à avoir, oui, il y a des abérrances, des erreurs, bref... oui... on doit revoir et retaper ce système qui actuellement nous échappe tranquillement pas vite.. ou plus vite qu'on ne le pense, c'est selon....

Mais là, un moment donné... on a un système extrêmement performant, accessible comme jamais... "gratuit" (oui, oui, payé par les impôts, mais gratuit à la carte)..... on a des experts qui font état de leur rechercher au niveau international...

Que ce passe-t-il de si grave.... ?.... On attend... c'est long... à l'urgence, pour des chirurgies électives, pour voir un médecin de famille... bref, il y a des ratés oui... mais caline... on a un système quand même...

Nos voisins du sud doivent avoir des assurances béton simplement pour accoucher.. on repassera pour la greffe cardiaque quand tu n'as pas d'argent.... plusieurs pays dans le monde n'ont même pas accès aux soins de base... etc.. etc... etc....

Bref... c'est vrai qu'il faut faire quelques pas supplémentaire... mais parfois, on pleure de faim la bouche pleine de bouffe.....
:jap:

Sans entrer dans les détails, j'ai eu à me présenter aux urgences une bonne vingtaine de fois au cours des 2 ou 3 dernières années...Je n'ai jamais attendu une seule minute sauf une fois ou il y avait quelqu'un en arrêt cardio-respiratoire et tout le personnel étaient à le réanimer et encore, on m'a fait coucher dans une salle d'examen.

Quand il s'agit d'une urgence, d'une vraie urgence, je demeure convaincue que les médecins, infirmiers et infirmières ne laissent pas mourir les gens et ne les laissent pas souffrir des douleurs insupportables pour rien.

Si vous avez une jambe cassée, c'est dommage, ça peut faire mal mais votre vie n'est pas en danger, enfin, pas au même titre que quelqu'un qui est en choc anaphylactique ou en difficulté respiratoire. Attendre 20 hres ne vous mettra pas plus en danger non plus...C'est sur que c'est long, c'est platte attendre aux urgences mais quand j'attend avec un de mes enfants, je me dis que si ils me font attendre, c'est parce que sa vie n'est pas en danger...

Le problème le plus criant à mon avis, ce n'est pas le temps d'attente aux urgences mais bel et bien l'accessibilité à un médecin de famille ou une clinique sans rendez-vous...L'otite, l'amydalyte, la sinusite n'encombreraient alors pas les urgences et cela diminuerait ainsi le temps d'attente.
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Placeress
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Re: Système de santé au Québec

Message par Placeress »

Annouk a écrit : [...]

:jap:

Sans entrer dans les détails, j'ai eu à me présenter aux urgences une bonne vingtaine de fois au cours des 2 ou 3 dernières années...Je n'ai jamais attendu une seule minute sauf une fois ou il y avait quelqu'un en arrêt cardio-respiratoire et tout le personnel étaient à le réanimer et encore, on m'a fait coucher dans une salle d'examen.

Quand il s'agit d'une urgence, d'une vraie urgence, je demeure convaincue que les médecins, infirmiers et infirmières ne laissent pas mourir les gens et ne les laissent pas souffrir des douleurs insupportables pour rien.

Si vous avez une jambe cassée, c'est dommage, ça peut faire mal mais votre vie n'est pas en danger, enfin, pas au même titre que quelqu'un qui est en choc anaphylactique ou en difficulté respiratoire. Attendre 20 hres ne vous mettra pas plus en danger non plus...C'est sur que c'est long, c'est platte attendre aux urgences mais quand j'attend avec un de mes enfants, je me dis que si ils me font attendre, c'est parce que sa vie n'est pas en danger...

Le problème le plus criant à mon avis, ce n'est pas le temps d'attente aux urgences mais bel et bien l'accessibilité à un médecin de famille ou une clinique sans rendez-vous...L'otite, l'amydalyte, la sinusite n'encombreraient alors pas les urgences et cela diminuerait ainsi le temps d'attente.

Exactement..... tu exprimes ce que je veux dire aussi..... si je regarde en ophatlmo, il y a beaucoup d'attente.... car il y a une surcharge.... les patients passent généralement 2 à 3 heures après l'heure de leur rendez-vous..... c'est plate, c'est moche... mais il reste qu'ils ont accès aux soins qui dans d'autres pays ne sont pas accessibles gratuitement..... et, c'est généralement des soins très chers....

Exemple, les patients qui souffres d'une dégénérescence au niveau de la rétine, il ont accès à une injection qui est environ 900 $ la fois... et ils ont cela aux 3 mois.... je ne sais pas ailleurs dans d'autres hôpitaux, mais je sais que les ophtalmologistes de Notre-Dame se sont battus pour que cela soit gratuit pour les patients à Notre-Dame.

Bref, tout ça pour dire qu'ils attendent avant de l'avoir parfois 3 à 4 heures après l'heure de leur RV... ... mais ils y ont accès le même jour.....
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Annouk
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Re: Système de santé au Québec

Message par Annouk »

Placeress a écrit : [...]



Exactement..... tu exprimes ce que je veux dire aussi..... si je regarde en ophatlmo, il y a beaucoup d'attente.... car il y a une surcharge.... les patients passent généralement 2 à 3 heures après l'heure de leur rendez-vous..... c'est plate, c'est moche... mais il reste qu'ils ont accès aux soins qui dans d'autres pays ne sont pas accessibles gratuitement..... et, c'est généralement des soins très chers....

Exemple, les patients qui souffres d'une dégénérescence au niveau de la rétine, il ont accès à une injection qui est environ 900 $ la fois... et ils ont cela aux 3 mois.... je ne sais pas ailleurs dans d'autres hôpitaux, mais je sais que les ophtalmologistes de Notre-Dame se sont battus pour que cela soit gratuit pour les patients à Notre-Dame.

Bref, tout ça pour dire qu'ils attendent avant de l'avoir parfois 3 à 4 heures après l'heure de leur RV... ... mais ils y ont accès le même jour.....
Mon beau-père souffre de dégénérescence maculaire mais comme il n'a pas la forme humide, il ne peut pas recevoir les injections qui, semble t-il, sont quasi miraculeuse :( En plus, il n'a qu'un seul oeil, il en a perdu un à cause d'un mélanome. Il est à la limite pour conserver son permis de conduire et il prend cela très durement :(
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Placeress
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Re: Système de santé au Québec

Message par Placeress »

Annouk a écrit : [...]


Mon beau-père souffre de dégénérescence maculaire mais comme il n'a pas la forme humide, il ne peut pas recevoir les injections qui, semble t-il, sont quasi miraculeuse :( En plus, il n'a qu'un seul oeil, il en a perdu un à cause d'un mélanome. Il est à la limite pour conserver son permis de conduire et il prend cela très durement :(

Ouffff...... je comprend.... :(

Une dégénérescence maculaire seche peut parfois devenir humide, et c'est là qu'on peu donner les injection d'Avastin ou de Leucentis.

C'est vraiment triste quand une personne à en plus eu un autre problème à un autre oeil. Il n'est pas chanceux.... :(
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Pantera72
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Re: Système de santé au Québec

Message par Pantera72 »

Annouk a écrit : [...]

:jap:

Sans entrer dans les détails, j'ai eu à me présenter aux urgences une bonne vingtaine de fois au cours des 2 ou 3 dernières années...Je n'ai jamais attendu une seule minute sauf une fois ou il y avait quelqu'un en arrêt cardio-respiratoire et tout le personnel étaient à le réanimer et encore, on m'a fait coucher dans une salle d'examen.

Quand il s'agit d'une urgence, d'une vraie urgence, je demeure convaincue que les médecins, infirmiers et infirmières ne laissent pas mourir les gens et ne les laissent pas souffrir des douleurs insupportables pour rien.

Si vous avez une jambe cassée, c'est dommage, ça peut faire mal mais votre vie n'est pas en danger, enfin, pas au même titre que quelqu'un qui est en choc anaphylactique ou en difficulté respiratoire. Attendre 20 hres ne vous mettra pas plus en danger non plus...C'est sur que c'est long, c'est platte attendre aux urgences mais quand j'attend avec un de mes enfants, je me dis que si ils me font attendre, c'est parce que sa vie n'est pas en danger...

Le problème le plus criant à mon avis, ce n'est pas le temps d'attente aux urgences mais bel et bien l'accessibilité à un médecin de famille ou une clinique sans rendez-vous...L'otite, l'amydalyte, la sinusite n'encombreraient alors pas les urgences et cela diminuerait ainsi le temps d'attente.
C'est mon expérience aussi. C'est sûr qu'il y a des erreurs et des histoires d'horreur mais ils demeurent en minorité en comparaison du nombre de cas bien traités, bien diagnostiqués, et bien triés (puisqu'on parle beaucoup de "triage" aux urgences) . Il y a aussi que parfois on attend à l'urgence, on frustre parce qu'on croit que notre cas est urgent mais on se sait pas ce qui se passe à l'arrière-scène. Les cas plus urgents (c'est à dire que leur vie en plus en danger) ne sont pas toujours aussi évidents qu'une ambulance qui arrive avec des accidentés de la route. Je prends en exemple quand j'étais en chimio, j'ai dû aller à l'urgence car je faisais de la fièvre. Je ne savais pas pourquoi j'étais fièvreuse mais la fièvre en chimio, ce n'est jamais bon. Ton système immunitaire est complètement détruit et toute infection, même la plus bénigne peut être mortelle. Quand je suis arrivée à l'urgence, j'avais l'air "correcte" aux yeux des autres patients en attente mais l'infirmière m'a mise en isolation immédiatement. Rester dans la salle d'attente à l'urgence dans mon contexte était extrêmement dangereux. Mais bon personne d'autre que l'infirmière et moi ne le savions et je suis certaine que les gens dans la salle d'attente ont bitché sur le fait que je passais plus vite ...

Tout ça pour dire que le triage est généralement bien fait, mais que les professionnels de la santé sont aussi des humains. Ils font du mieux qu'ils peuvent avec les informations et les ressources qu'ils ont. On est, en tout et pour tout, gâtés au Québec. Il y a toujours place à amélioration, bien sûr. Et le principal problème selon moi est le nombre de ressources non-urgentes: médecins de famille, cliniques accessibles facilement et sans devoir prendre des rendez-vous 6 mois à l'avance, etc.
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