Publié le 19 avril 2011 à 07h16 | Mis à jour à 07h16
Podz plonge dans la porno
Hugo Dumas
La Presse
Avant d'explorer le nouveau projet porno français de Podz intitulé Xanadu, réglons le cas urgent de la série policière 19-2, qu'il a réalisée avec brio pour Radio-Canada. Que se passe-t-il, pour l'amour du bon dieu, avec la suite du parcours tortueux de Nick Berrof et Ben Chartier?
«Moi, je suis prêt à la faire (la deuxième saison). Mais ça se passe au-dessus de ma tête. Ça n'a rien à voir avec les acteurs et les artisans. J'ai confiance que ça se règlera d'ici la fin mai. Car personne ne veut être le gars qui a tué 19-2», révèle Podz en entrevue.
Impossible de connaître la version des producteurs de 19-2 chez Films Zingaro, Luc Châtelain et Pierre Beaudry, qui ne répondent plus au téléphone. De son côté, Radio-Canada attend une proposition finale doublée au recrutement d'un troisième producteur d'expérience capable d'épauler MM. Châtelain et Beaudry dans l'aboutissement d'un projet aussi coûteux (plus de 8 millions). C'est ici que ça bloque. Il semble que l'ajout du troisième producteur cause bien des soucis et des remous. Bref, il y a encore de la chicane dans la cabane. Et le dossier n'avance pas.
Revenons maintenant à Xanadu, que les abonnés de Vidéotron peuvent visionner en primeur sur Illico en déboursant 4,99 $ par tranche de trois épisodes. Xanadu se décline en huit heures et la chaîne spécialisée Arte enclenche sa diffusion le samedi 30 avril en Europe. Avertissement: ce produit s'adresse aux 18 ans et plus.
Xanadu, c'est le nom d'une société prestigieuse de films XXX que dirige le «vieux» Alex Valadine. Pendant une trentaine d'années, Xanadu a été la référence en films «pour adultes» avec ses fresques à gros budget, ses costumes somptueux, ses tournages au manoir et tout et tout. La star de cet empire de velours? Nulle autre que la conjointe d'Alex Valadine, la mystérieuse Élise Jess.
Mais voilà, en 2011, les films de foufounes avec des histoires élaborées plantées dans des décors victoriens n'ont plus la cote. Les fans préfèrent le gonzo, les trucs plus «hard» et une réalisation crue, très réaliste, voire amateur. Le fondateur de Xanadu, le père Valadine, qui n'est plus dans le coup, refuse que son entreprise s'abaisse à ce niveau de vulgarité. Ses deux fils, qui bossent aussi pour Xanadu avec leur soeur de retour d'exil à Montréal, se battent pour que l'entreprise ne coule pas. Et la survie passe par le gonzo.
C'est un peu ça, Xanadu, une incursion dans la vidéo porno en passant par une famille dysfonctionnelle et carencée. En visionnant les deux premiers épisodes, tout de suite, la signature visuelle de Podz saute au visage: silences chargés, musique très présente et imaginaire des personnages transposé dans le réel.
Bien sûr, Xanadu, librement inspiré de l'histoire vraie de Marc Dorcel, renferme des scènes de sexe explicites. Dans le premier épisode, on voit notamment un des acteurs se masturber afin de conserver son érection pour sa partenaire. «Ça ne pourrait pas passer sur les ondes de Radio-Canada ou de TVA. Arte ne voulait pas que ça soit édulcoré. On ne pouvait pas faire une série sur le monde de la porno sans rien montrer», note Podz, Daniel Grou de son vrai nom. Comme son nom s'écrit Grou «pas de lx», à force de répéter Grou «pas de lx», Groulx «pas de lx», Daniel est devenu Podz au fil des années.
C'est en participant à l'événement Scénaristes en séries en France, à Aix-les-Bains, il y a quatre ans, qu'il a rencontré l'auteure de Xanadu, Séverine Bosschem. «Elle a vraiment trippé sur Minuit le soir», se souvient Podz.
Podz a tourné Xanadu à Strasbourg au printemps 2010, avec un peu moins de budget que 19-2. «Tout est plus compliqué en France, il y a beaucoup de discussions. Ils aiment ça discuter. Moi, je suis plus dans l'action. Ça reste tout de même assez pareil. Je n'ai pas eu l'impression qu'il fallait que je me prouve», indique le réalisateur.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS3" onclick="window.open(this.href);return false;