Procès de Guy Turcotte

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Placeress
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Placeress »

lucide a écrit : [...]



Pour l'instant personne a temoigné qu'il était un mauvais medecin et il me semble que j'ai rien entendu dans ce sens.

Les meurtres semblent avoir été commis par quelqu'un qui gerait mal le rejet dans sa vie personnelle. Et si comme le souligne Placeress on parle de personne narcissique, cela devait faire de lui un excellent medecin .

:lol: :lol:
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Placeress
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Placeress »

clue a écrit : [...]


IDEM ici......et je lève mon chapeau à d'anciens collègues qui y sont toujours

Effectivement, chapeau à tous ces gens. :jap:
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Natric
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Natric »

Placeress a écrit : Bien, perso..... c'est sur que ce mec a pété un plomb solide.....

J'ai une énorme compassion pour la mère de Turcotte.... et pour toutes les victimes collatérales.

Mais ce qu'il y a dans ce texte...... c'est ce que de façon globale un parent fait pour ses enfants.... en contre parti.... malgré une séparation.... un parent ne tue pas son enfant.... surtout pas de façon aussi atroce.... j'avoue que mon coeur ne flanche pas de compassion pour lui.

Il y a eu quelques reportages de psychiatres depuis..... et ils parlent en générale de trouble narcissique.... pour péter un câble aussi intensément pour une séparation....

J'ai su qu' Isabelle Gaston a dit de lui qu'il était 'imbu de lui-même'...
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Anya
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

Procès
«Dis à ma femme que je l'aime» - L'accusé à l'ambulancier

Marc Pigeon
21/04/2011 05h12

SAINT-JÉRÔME - Peu après avoir tué ses enfants de façon horrible, Guy Turcotte aurait fait une déclaration plutôt surprenante à un ambulancier, dans sa chambre à coucher : «Dis à ma femme que je l'aime».

Et ce n'est pas tout : l'accusé a admis à un préposé aux bénéficiaires de l'Hôtel- Dieu de Saint-Jérôme être l'auteur des meurtres.

«J'ai tué mes enfants», a-t-il admis à l'hôpital.

Le technicien-ambulancier paramédical Bertrand Rochon était le cinquième témoin appelé, hier, au procès présidé par le juge Marc David, du cardiologue de 38 ans, accusé des meurtres au premier degré de ses enfants, Olivier et Anne-Sophie.

L'ambulancier qui compte 21 ans d'expérience a été appelé avec un collègue sur les lieux pour une menace de suicide. Sur place, un policier vient leur ouvrir la porte et ils montent immédiatement à l'étage. Chacun se dirige dans les chambres des enfants, où ils constatent vite qu'il n'y a plus rien à faire pour eux.

Assis au sol, à demi appuyé contre un mur, M. Turcotte garde les yeux fermés, mais répond aux questions.

«Il était dans un état verbal», a décrit M. Rochon.

«Je sais ce que j'ai fait»

Lorsqu'il prend sa tension artérielle et sa saturation, le patient lui indique qu'il connaît ça, puisqu'il est médecin. Questionné, il indique avoir pris des Tylenol. (Dans les faits, il appert qu'il avait ingurgité du lave-vitre.)
Il parlait d'une voix «pas forte et vigoureuse », mais «d'une voix qu'on entendait bien».

Spontanément, Turcotte dit : «Je sais ce que j'ai fait.»

Lorsqu'il lui demande son nom, Turcotte répond étrangement «Isabelle Bolduc », avec une date de naissance quatre ans plus tôt que la sienne.
Lors de son transport vers l'hôpital, Turcotte demeure les yeux fermés. Ses signes vitaux sont satisfaisants.

Puis, il fait deux déclarations spontanées : «Dis à ma femme que je l'aime».

«J'ai fait ça, ce matin»

Il donne ensuite une indication précisant le moment du drame : «J'ai fait ça, ce matin». Le témoin Rochon n'a pu indiquer au tribunal ce que le patient entendait par «ça».

Après avoir remis l'accusé aux mains du personnel infirmier, dans la salle de réanimation, les ambulanciers se retrouvent dans le garage.

«On a pleuré. Longtemps, raconte M. Rochon. J'ai moi-même des enfants. On a le coeur à la même place que tout le monde. C'est très difficile à gérer. (...) On a pleuré ce qu'on avait à pleurer.»

Leur superviseur les a placés en arrêt de travail pour un mois.

Son fils : son meilleur ami

Préposé aux bénéficiaires, Stéphane Gagnon a raconté que le patient se cachait le visage avec une couverture, lors de son arrivée à l'hôpital. C'est peu après qu'on a découvert qu'il s'agissait d'un médecin de l'hôpital.

Il lui a admis avoir tué ses enfants vers 20 h la veille. Ce serait avant le coup de fil de sa mère, passé à 20h21. Il a indiqué avoir tué son garçon alors qu'il dormait sur son lit.

L'accusé a précisé qu'il aimait beaucoup son garçon, qu'il était son «meilleur ami.»

Le procès se poursuit aujourd'hui.

* Guy Turcotte célèbre aujourd'hui son 39e anniversaire de naissance.

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Anya
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

Publié le 21 avril 2011 à 11h41 | Mis à jour à 12h41
«Je suis un criminel, laissez-moi mourir», répétait Guy Turcotte
Christiane Desjardins
La Presse

Alors qu'il se trouvait à l'urgence de l'hôpital de Saint-Jérôme, le 21 février 2009, Guy Turcotte refusait tous les traitements, et ne voulait pas être transféré à Montréal, où on serait mieux équipé en dialyse pour lui sauver la vie. vie.

«J'ai tué mes enfants, je suis un criminel, laissez-moi mourir», répétait-il en pleurant.

C'est ce qui se dégage d'un témoignage émouvant que l'infirmière Chantal Duhamel a livré ce matin, au procès de Guy Turcotte. Assis dans le box, ce dernier pleurait abondamment pendant ce récit. Mme Duhamel se souvient aussi que Turcotte a dit qu'il avait tué ses enfants pour leur éviter de souffrir de la séparation.

Mme Duhamel était de garde en salle de réanimation, quand elle a été avisée à midi 05, le 21 février 2009, qu'un homme intoxiqué s'en venait en ambulance à l'hôpital. On lui a dit aussi qu'il avait tué ses enfants. L'homme est arrivé peu après. «On l'a installé en salle de réanimation. Je l'ai reconnu, c'était le Dr Turcotte. J'ai tiré les rideaux», a raconté Mme Duhamel. Elle dit s'être ensuite approchée du bras droit de M. Turcotte, pour lui donner des soins. Mais il refusait: «laissez-moi tranquille. J'ai le droit de refuser les soins. Je suis un criminel, je ne veux pas que vous vous occupiez de moi.»

Le patient se débattait, il a fallu le contentionner, a expliqué Mme Duhamel. Il refusait de dire ce qu'il avait pris. Il fallait faire les examens. On lui a fait un électrocardiogramme, il a demandé à voir les résultats. Ce n'est que vers 14 h15 qu'il a avoué avoir bu du lave-glace. «Il continuait de dire de le laisser mourir, a expliqué Mme Duhamel. Il m'a dit qu'il avait tué ses enfants pour les libérer de la séparation. Il a dit qu'il aimait Isabelle comme un fou, et qu'il lui avait tout donné.»

Quand il a été question de transférer M. Turcotte dans un hôpital à Montréal, il a dit qu'il ne voulait pas. À Saint-Jérôme, il avait plus de chances de mourir, puisqu'à Montréal, ils étaient mieux équipés en dualise.

«On lui a dit que vu qu'il travaillait avec nous, il fallait le transférer parce qu'on était en conflit d'intérêts.

Outre Mme Duhamel, il y avait le préposé aux bénéficiaires Stéphane Gagnon, de même que le Dr Marie-Pierre Chartrand et une policière, dans la salle de réanimation. Mme Duhamel a accompagné M. Turcotte dans l'ambulance, quand celui-ci a été transféré à l'hôpital Sacré-Coeur de Montréal, vers 19 heures, ce soir-là.

Mme Duhamel travaillait avec M. Turcotte depuis plusieurs années à l'époque. Invitée par la défense à décrire le genre de collègue qu'il était, elle a dit que c'était un médecin exemplaire, généreux, le médecin parfait pour une infirmière, et dévoué à ses patients. Elle se souvient l'avait vu à l'urgence de l'hôpital la veille, le vendredi. Il était égal à lui-même, gentil, poli, souriant, calme. Il y avait cependant un peu de tristesse dans ses yeux. «On l'avait remarqué, on était au courant de la séparation», a-t-elle précisé.

Le procès reprendra mardi.

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sawman
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par sawman »

Placeress a écrit : Quand viendra le procès de cette femme, faut pas s'inquiéter, on va être inondé ..... tant que les procès ne sont pas en cours.... généralement, après avoir conté l'histoire 3456 fois avec les mêmes détails, y'a une distance médiatique qui se crée, jusqu'au procès.
Elle a rendu l,âme ,des suites de ses blessures ,mercredi.
Dernière modification par sawman le jeu. avr. 21, 2011 12:56 pm, modifié 1 fois.
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Anya
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

sawman a écrit : [...]

Elle a rendu l,âme ,des suites de ses blessures ,mercredi.
La femme repêchée dans la rivière des Prairies est morte
Mise à jour le jeudi 21 avril 2011 à 5 h 40
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Placeress
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Placeress »

sawman a écrit : [...]

Elle a rendu l,âme ,des suites de ses blessures ,mercredi.

J'ai entendu ça... seul le bébé a survécu et il est de retour dans sa famille...
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Anya
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

Publié le 21 avril 2011 à 07h30 | Mis à jour à 07h30
Médée et Piedmont
Marie-Claude Lortie
La Presse

«Si lui est capable de tuer ses deux enfants, et de cette façon-là, alors je ne comprends plus rien.»

C'est un ancien collègue de Guy Turcotte qui m'a fait cette observation un jour, peu après la tragédie, en 2009. «C'était un gars tout à fait bien, très calme, toujours soigné...», m'avait-il dit. Un bel homme que bien des patientes devaient trouver tout à fait charmant. Rassurant comme le sont ces médecins qui maîtrisent un savoir complexe et crucial, salvateur. Un gars apprécié à l'hôpital. Un cardiologue accompli.

Que cette personne soit celle qui a mis sa main ensanglantée sur la poignée de porte d'une chambre d'enfant, selon la photo mise en preuve au procès hier, que ce même gars ait commis un tel geste, celui de tuer ses deux petits, de façon si violente, laisse totalement coi.

À moins qu'on brise le silence avec un sanglot ou une question qui ne mène nulle part...

Avoir tout peut ne rien donner.

Il me fait penser à Bertrand Cantat un peu, cet homme. Un peu seulement. Car la tragédie du chanteur de Noir Désir n'est quand même pas aussi sanglante que celle de Piedmont, bien que cela n'enlève absolument rien à l'horreur et à la perte. Ces deux histoires évoquent cette même idée qu'au coeur de gens plus que fonctionnels en société, ceux qui sont du bon côté de cette frontière invisible que tracent la chance et la réussite, se cachent des monstres. Des meurtriers qui apparaissent et disparaissent, au sein parfois d'une même personne, sans qu'on ne puisse suivre le fil de leurs gestes immondes.

Pas étonnant que quelqu'un, quelque part, ait inventé un jour l'idée du diable pour mettre un nom sur cet innommable cyclone où la raison et l'amour disparaissent ainsi ensemble.

* * *

«Toi, tu ferais quoi avec les photos?», m'a demandé quelqu'un dans la salle de rédaction, hier après-midi, après qu'elles eurent été rendues publiques.

- Tu le sais, ce que je ferais», ai-je répondu.

Pas compliqué: je dis à peu près toujours la même chose quand on me montre des photos horribles. Non. À moins que le photographe ait pris un cliché qui dépasse le sens premier de l'image. Mais des photos techniques de policiers? Pourquoi? Moi, je préfère les journaux qui se font discrets. Sur le site web, peut-être, bien cachées... Je ne veux pas que mes enfants les trouvent.

«Même la photo de la poignée?», m'a-t-on demandé.

Même la poignée. Et surtout les flaques de sang à côté du lit à barreaux.

Il y a des horreurs qui n'ont pas besoin d'être montrées. Les décrire suffit et marque parfois encore bien plus. Ma collègue Christiane Desjardins, qui assiste au procès et nous raconte tout ce qui s'y passe, fait de l'excellent travail. Le vomi sur le chandail du médecin, quand on l'a trouvé. Le verre de lave-glace. Tout y est.

Mais surtout, derrière le sang, l'accablement et le choc pour les policiers et les ambulanciers. Et le désespoir de la grand-maman des petites victimes, la mère du meurtrier, qui appelle le 911 parce qu'elle craint que son fils ne se soit suicidé...

Lisez ses textes et vous n'en demanderez pas plus.

Quand le pire est trop grand, il finit par occuper tant d'espace qu'on n'a plus la place pour réfléchir. Les photos envahissent cette petite élasticité du coeur qu'il faut pour absorber le choc.

S'il faut revoir une photo, que ce soit celle de ces deux petits encore bien vivants et souriants, collés l'un sur l'autre, parue après le crime. Plus mignons que ça, tu ne devrais jamais mourir.

Comme nous l'a rappelé récemment le dramaturge Wajdi Mouawad, les Grecs de l'Antiquité écrivaient des tragédies pour tenter d'organiser leurs pensées face à la souffrance. Ils ont aussi construit toute une mythologie d'une complexité pratiquement aussi riche que la nature humaine. Et ces mythes comptaient parmi leurs héros le personnage de Médée, une mère qui tue ses enfants pour attaquer en fait leur père, Jason, l'homme de sa vie, qui l'a répudiée pour une autre.

Suis-je la seule à trouver que Médée était un peu là, sous la neige, par ce jour affreux de février?

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Pantera72
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Pantera72 »

Que je suis d'accord avec ce texte...
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Anya
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

Le blogue de Yves Boisvert
Le Jeudi 21 avril 2011 | Mise en ligne à 22h57
Turcotte: pourquoi un procès?

La question se pose, évidemment, puisque les faits sont aussi horribles qu’incontestables.

Pourquoi, si Guy Turcotte se reconnaît l’auteur du meurtre de ses enfants, doit-on lui faire un procès?

Pourquoi, demande un lecteur, cet “étalage” pénible de faits à peu près insupportables?

Les mêmes questions se posaient dans le procès de Francis Proulx, meurtrier de Nancy Michaud. J’en ai parlé à l’époque.

Ce n’est évidemment pas par complaisance, par goût du morbide.

C’est parce qu’un crime a deux composantes.

Une matérielle: l’acte illégal.

Une morale: l’intention coupable.

Depuis des siècles déjà, on reconnaît qu’une personne qui n’a pas conscience de ses actes ne peut pas être déclarée coupable d’un crime.

On appelait ça autrefois la défense de folie. Aujourd’hui, on appelle cela la non-responsabilité pour cause de troubles mentaux.

Toute la question ici est de savoir si Guy Turcotte, au moment de tuer ses enfants, avait toute sa tête –je dis ça en termes non juridiques.

Pouvait-il différencier le bien du mal, selon la formule consacrée.

Un jury de gens ordinaires en décidera.

Il y aura donc débats entre experts psychiatres, c’est à prévoir.

Et ce n’est pas pour rien que la poursuite comme la défense portent la plus grande attention au comportement de l’accusé dans les heures qui ont suivi l’événement: qu’a-t-il dit lors de son arrestation, à l’hôpital, etc.?

On veut tenter d’établir son état d’esprit au moment de l’acte.

Il ne s’agit pas d’un “étalage”, et le but n’est pas de satisfaire la curiosité médiatique.

Il s’agit, très douloureusement sans doute, d’examiner les faits, et de tenter de déterminer si Guy Turcotte est “coupable” au sens de la loi.

C’est un exercice qui dans certains cas est particulièrement difficile, et ce n’est pas pour rien que le juge Marc David a averti les candidats jurés avant la sélection du jury: cette cause n’est pas pour tout le monde.

Il arrive que rendre la justice exige plus que d’ordinaire.

C’est un de ces cas, et personne, j’en suis convaincu, ayant suivi cette cause, n’en sortira tout à fait indemne.

Le public, par ailleurs, n’est pas obligé de lire ou d’écouter les compte-rendus de cette tragique affaire.

Mais pour rendre un jugement, on ne peut pas faire l’économie des faits les plus insupportables.

Alors n’allons pas trop vite.

La justice ici a besoin d’exposer tous les faits. C’est son travail. Elle n’a pas à être plaisante, pas plus qu’elle ne cherche à être spectaculaire.

Patience, écoute…

Et pour ceux qui trouvent la chose insupportable, ce qui serait une chose parfaitement normale, il n’y a qu’à regarder ailleurs pendant que ce travail ce fait.

(Je ne prendrai aucun commentaire sur la cause, le procès étant devant jury)

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Strophe
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Strophe »

Procès: le Dr Turcotte était lucide à son arrivée à l'hôpital
Nouvelles générales - Justice
Écrit par David Santerre
Mardi, 26 avril 2011 14:25
Mise à jour le Mercredi, 27 avril 2011 08:54

SAINT-JÉRÔME – Non seulement l’urgentologue qui a traité Guy Turcotte à l’hôpital pense que son collègue semblait parfaitement lucide quelques heures après avoir poignardé ses enfants, mais elle a affirmé qu’il a même tenté de « négocier » ses aveux quant à la substance avec laquelle il avait essayé de s’enlever la vie en échange des résultats de ses examens sanguins.

C’est ce qu’a affirmé ce lundi matin la Dre Marie-Pier Chartrand, la jeune urgentologue en fonction le 21 février 2009 à l’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme, quand y a été amené le cardiologue Guy Turcotte accusé d'avoir poignardé à plusieurs reprises ses enfants, Olivier, cinq ans, et Anne-Sophie, trois ans, au cours des heures précédentes dans la résidence qu’il louait à Piedmont.

Selon ce qui ressort de la preuve entendue par le jury de sept femmes et cinq hommes depuis une semaine, Guy Turcotte n’aurait pas digéré sa récente rupture d’avec la mère de ses enfants, Isabelle Gaston, elle aussi médecin au même hôpital.

En défense, il tentera de faire la démonstration qu’au moment du meurtre, il était dans un état d’esprit si trouble qu’il ne pouvait réaliser ce qu’il faisait. Car d’emblée, par la voix de ses avocats, Mes Guy et Pierre Poupart, Turcotte a admis avoir bel et bien causé la mort de ses enfants.

Parfaitement lucide

Mais la Dre Chartrand estime qu’au moment où il a été amené à l’urgence parce qu’il était intoxiqué à la suite d’une tentative de suicide, il avait tous ses esprits.

« Son discours était très cohérent, il n’était pas délirant, il n’hallucinait pas. Sa seule contradiction a été de dire que son fils Olivier avait 10 ans », a raconté la jeune urgentologue lors du contre-interrogatoire de Me Pierre Poupart.

Elle a précisé, lors de l’interrogatoire principal mené par la procureure de la Couronne, Me Claudia Carbonneau, que sur l’échelle de Glasgow, qui mesure l’état de conscience selon divers indicateurs sur une échelle variant de trois à 15, elle lui avait donné une note de 15, la meilleure.

Comme l’ont fait avant elle d’autres membres du personnel de l’urgence de l’Hôtel-Dieu, elle a décrit la scène irréelle de l’arrivée du Dr Turcotte cet avant-midi-là. Tous savaient qu’un homme qui avait tué ses enfants et qui était intoxiqué était en route vers l’hôpital en ambulance, mais personne ne savait encore de qui il s’agissait.

« On a tous eu quelques secondes de déni. Voyons, ça ne pouvait pas être lui ! » s’est-elle remémoré. « Dites-moi qu’il a un frère jumeau et que c’est lui », s’est-elle-même dit dans sa tête.

Mais tous ont dû se rendre à l’évidence qu’il s’agissait bien de leur confrère de travail.

« On s’est alors dit qu’on allait en faire abstraction, qu’on allait oublier qui il était, quelle était sa situation et qu’on allait le soigner, c’est tout », affirme le médecin.

Mensonge, manipulation, négociation

Au départ, Marcotte lui a affirmé qu’il avait avalé une quantité indéterminée de Tylenol, ce qui était faux comme allaient le révéler les examens sanguins. Ceux-ci ont plutôt démontré un pH et un taux de bicarbonate sanguins compatibles avec une intoxication au méthanol.

Quand la Dre Chartrand est retournée voir le cardiologue, elle s’est faite plus incisive et lui a demandé ce qu’il avait vraiment pris.

« Il m’a dit qu’il allait me le dire seulement si je lui donnais les résultats de son pH et de ses bic (bicarbonates). Je les lui ai dits et il s’est mis à pleurer. Puis il m’a avoué avoir pris deux litres de lave glace.»

Il a aussi insisté à plusieurs reprises pour qu’elle ne le soigne pas et le laisse mourir, lui indiquant qu’il avait droit à un refus de traitement. Puis il l’a flattée sur ses qualités professionnelles.

« Il a négocié ses résultats de labo contre ses aveux sur la substance consommée. Il faisait de la manipulation quand il parlait de mes qualités en cherchant ensuite à obtenir que je ne le traite pas. Il était lucide, il jouait avec mes émotions », a résumé Marie-Pier Chartrand, qui a expliqué pourquoi elle l’a malgré tout traité, son état étant tout de même sérieux et pouvant même se conclure sinon par la mort, du moins par la cécité.

« J’ai jugé que son jugement n’était pas celui qu’il aurait eu en situation normale et que son refus de traitement n’était pas valide. Il avait tué ses enfants, et il était en détresse psychologique et en situation de crise à cause de ça », a-t-elle conclu.

Traitement objectif

C’est d’ailleurs en partie à cause de cette tentative de « manipulation » qu’elle a ordonné son transfert plus tard à l’Hôpital du Sacré-Cœur à Montréal.

« Sa situation, au point de vue médical, pouvait être gérée chez nous. Ce qu’on ne pouvait gérer, c’était de s’occuper d’un confrère respecté en pareille situation. Son arrivée a bouleversé l’hôpital au complet. On voulait qu’il soit traité par des gens plus objectifs », a-t-elle encore expliqué.

Comme tous les autres employés de l’urgence, elle a affirmé avoir reçu des aveux de Guy Turcotte en présence de la policière Caroline Thibault, chargée de le surveiller, qui prenait des notes mais qui ne disait mot.

« Il a dit que c’était effrayant, ce qu’il avait fait ; qu’il aimait ses enfants, qu’il était un bon papa et qu’il s’excusait auprès du personnel de lui faire vivre ça. Il a aussi dit qu’il ne voulait pas voir Isabelle, qu’elle était trop méchante, que c’était une bitch », a rapporté la jeune urgentologue.

« Après la Dre Chartrand, la policière de la Sûreté du Québec à laquelle a été intégrée la Régie de police de la Rivière-du-Nord à l'époque du crime, Caroline Thibeault, s'est présentée à la barre des témoins.

Son récit marqué par des trous de mémoire confirme qu'elle était présente lorsque le Dr Turcotte faisait de nombreux aveux aux ambulanciers, préposés aux bénéficiaires, médecin et infirmières.

Elle a affirmé toutefois avoir rappelé à l'homme qu'il était en état d'arrestation, avait le droit de garder le silence et de consulter un avocat.

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Strophe
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Strophe »

Procès de Guy Turcotte: le petit Olivier affichait 27 plaies

Christiane Desjardins
La Presse

Le petit Olivier avait 27 plaies au corps causées par un objet piquant, vraisemblablement un couteau. La majorité de ces plaies se trouvaient à l'abdomen, ainsi qu'au dos, mais il en avait aussi aux mains, signe qu'il a essayé de se défendre.

C'est ce qui ressort du témoignage extrêmement troublant que le pathologiste André Bourgault a commencé à livrer au jury chargé de juger Guy Turcotte, juste avant la pause du midi. Le Dr Bourgault a fait les autopsies des bambins, Olivier 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans, tués par leur père, le 20 ou 21 février 2009, dans sa maison de Piedmont. La description et les données mathématiques des plaies infligées au petit Olivier, incluant la longueur de la coupure à la surface de la peau, est très pénible à entendre. Des membres de familles ont du mal à retenir leurs larmes, tandis que l'accusé, Guy Turcotte, est littéralement effondré dans le box. Il est même resté assis, quand le jury a quitté pour aller dîner.

Il s'agit d'une journée particulièrement difficile. Ce matin, l'enquêteur de la Sûreté du Québec Sylvain Harvey, affecté aux crimes majeurs, a expliqué en détail la scène de crime aux jurés, à l'aide de photos et de pièces à conviction. Parmi ces pièces, il a exhibé deux longs couteaux. L'un, retrouvé sur le lit du petit Olivier, est toujours maculé de sang. L'autre a été retrouvé sur le bord du bain. M. Harvey a expliqué qu'il était arrivé sur la scène extérieure du crime à 18h20, le 21 février 2009. Il n'y avait rien de particulier à l'extérieur. Il est entré à l'intérieur à 19h36 et a fait de l'observation pendant près de deux heures. «Après, on s'est retiré pour décider quoi saisir, quoi photographier...», a-t-il expliqué.

M. Harvey a vite réalisé que le drame s'était passé principalement à l'étage des chambres. Il a trouvé quelques indices au rez-de-chaussée, comme l'étui vide d'un couteau Wiltshire, un portable ouvert, et la mallette de Guy Turcotte, mais c'est en haut qu'il a trouvé l'essentiel des pièces à conviction. Les corps des enfants étaient toujours là, ils avaient des blessures à l'abdomen. On a aussi appris que Guy Turcotte avait loué des films d'enfants et effectué un achat au Vidéotron de Prévost à 16h39 le 20 février 2009, peu de temps avant de tuer ses enfants.

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Gaffe
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Gaffe »

:ouin: C'est tellement bouleversant ce drame... Quel enfer pour les proches qui sont présents à ce procès... Pauvres petites victimes. :ouin:
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**Miranda
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par **Miranda »

Je ne suis pas ni psychiatre ni médecin, mais s'il était lucide, qu'il négociait et manipulait même le personnel de l'hôpital quelques heures après avoir tué ses enfants, disons que l'hypothèse qu'il soit narcissique tient la route. Et il dit que sa femme était une bitch... Ça sonne vengeance pas mal et non pas une "bulle" psychotique.

C'est complètement fou cette histoire. Ça me trouble, j'aimerais pouvoir rester loin de ce procès mais je n'y arrive pas, j'essaie de comprendre l'incompréhensible. :/
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lorraine48
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par lorraine48 »

il a avoué , pourquoi un procès, on le condamne sans possibilité de remise de peine ni de retour en arrière, 25 ans par meurtre , ila avoué il me semble que c est facile tu le condamnes sans procès, ou c est trop simpliste ou je ne comprends rien
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titine
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par titine »

lorraine48 a écrit : il a avoué , pourquoi un procès, on le condamne sans possibilité de remise de peine ni de retour en arrière, 25 ans par meurtre , ila avoué il me semble que c est facile tu le condamnes sans procès, ou c est trop simpliste ou je ne comprends rien



Je ne sais pas pourquoi on s'entête de faire un procès.

Il était la et savait se qu,il faisait ,il a avoué et était cohérent.

Prison mon bonhomme et bonne chance en prison :gla:
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Nikki
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Nikki »

Parce que si tu fais pas de procès, dans 3 ans, il va pouvoir revenir et dire qu'il a avoué par la force et qu'il y a eu vice de procédures...

Aussi bien de faire ça dans les règles, comme ça, il pourra faire son 5 ans de prison.. :gla:

Ceci étant dit, c'est insoutenable ce récit... :cry:
Capuchino
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Capuchino »

Je trouve que la Dre Chartrand a agi avec beaucoup de professionnalisme dans les circonstances, car ça ne devait vraiment pas être facile.
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Kitsy
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Kitsy »

Pour quelqu'un comme moi qui a un petit bonhomme pas très vieux qui viens de se séparer ce genre d'histoire fais peur et est a glaçé le sang :(
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