Beppo a écrit :OAS a écrit : [...]
À mon avis, si le verdict est centré sur les faits, comme il se doit, il risque certainement d'arriver la même chose que dans les cas Meunier et Turcotte.
Dans le cas Meunier, le jury n'a pas été trompé par la fiction voulant faire porter la responsabilité au père de l'enfant.
Dans le cas Larouche, le jury n'a pas été trompé par le scénario fictif d'intoxication avancé par l'expert Louis Léonard.
Pour ce qui est de ne pas croire qu'il ferait d'autres victimes, je trouve que ce n'est pas un risque que la société doit prendre.
Personne ne croyait qu'il ferait 2 victimes. Il les a tué comme un animal. Et plus de 2 ans plus tard, il persiste à jeter sa responsabilité ailleurs.
Pourquoi tenir un procès alors ? N'a-t-il pas avoué au départ avoir tué ses deux enfants ? Si tel est le cas, la mascarade a assez duré et l'argent des contribuables dépensés sans vergogne, non ?
Je ne connais pas le droit, je m'en excuse, mais j'ai toujours pensé qu'en « tentant » d'expliquer les motivations, les pulsions, les méandres inconnus de l'humain, on en arrivait non pas à excuser mais à cerner, toucher parfois la désespérance qui anime l'humain. Je n'ai jamais prétendu et je ne prétends pas que la sentence doit être amoindrie. Ce n'est pas moi qui le veut ainsi mais le droit.
Dans le cas qui nous concerne, je ne crois pas que cet homme ait prémédité ou télégraphié un geste de cette ampleur. Personne n'aurait pu prévenir un tel drame. Pas son ex, sa famille immédiate, ses amis, ses compagnons de travail, ni lui... Il est aussi pertinent de penser qu'il ait pu agir par vengeance comme il l'est de penser qu'il ait agi sous le coup de la colère « noire ». Dans les deux cas, ça n'excuse pas le geste mais semble-t-il que la peine pourrait ne pas être la même si le verdict est rendu dans un sens comme dans l'autre.
Non seulement cette pensée est très noble, mais elle devrait bel et bien faire partie de nos préoccupations en tant que société. Cependant, je ne crois pas que ça soit le rôle du droit ou de la justice. En ces domaines, comme l'a dit notre ami, ce sont les faits qui comptent.
Cela dit, dans cet ordre d'idée, en ce qui concerne Turcotte, j'ai en effet "pitié" de sa "désespérance" pour reprendre ses mots et ceux que tu as utilisés. J'ai pas pitié parce qu'il "avait du chagrin", j'ai pitié au sens où je le trouve pitoyable. On ne peut pas juger de la peine ou des sentiments des gens semble-t-il. Eh bien moi, qu'un type qui a traversé ce que lui a traversé (ce que j'en sais à partir de ce qui a été rapporté dans les médias) se dise "dans une grande désolation", alors là, svp! Un peu de respect! Un peu de respect pour les gens qui ont traversé 100X pire avec pas le 10e de ses moyens intellectuels, sociaux, professionnels et financiers. De la colère, de la tristesse, du désaroi, soit. Mais ya rien dans ces "épreuves" qui soit proportionnel à ce qu'il ressentait. Il a reçu la même claque sur la gueule en réalisant qu'il était cocu qu'Isabelle avait reçue en découvrant qu'il fréquentait des sites gais. Pas plus, pas moins. Pourquoi une claque sur la gueule lui fait plus mal à lui qu'à elle?
Et je pose la question sincèrement! Pas pour faire du rentre-dedans! POURQUOI? Car manifestement, ça lui a fait très mal, ou alors, il ne tolère vraiment pas bien la douleur... POURQUOI?
La "désespérance qui anime l'humain", moi aussi, ça m'intéresse au plus haut point. J'aimerais bien une étude comparée sur le sujet dans diverses sociétés, diverses cultures, diverses classes sociales... Qu'est-ce qui suscite la "désespérance" chez l'humain? Qu'est-ce qui suscite la "désespérance" ici au Québec? Est-ce que l'éducation y joue un rôle? L'histoire? Les antécédants des individus?
En tout cas, pour ma part, qu'on soit prêt, socialement, à affirmer que la fin d'une relation conjugale est une raison suffisante pour susciter la "désespérance" chez la plupart des individus sains d'esprit (c'est ce qu'on me dit quand on écrit que personne n'est à l'abri de commettre de tels actes), je trouve ça vraiment pas rassurant. Pas plus rassurant que si on me disait que tous les individus qui souffrent de "trouble d'adaption avec humeur anxieuse et dépressive" ou de dépression ne sont pas criminellement responsable.
Quoi qu'il en soit, c'est une question extrêmement intéressante en effet. Et ça fait partie d'ailleurs des raisons pour lesquelles je m'intéresse tant à ce procès.
Merci de nous amener vers ces réflexsions également!