Procès de Guy Turcotte

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Fleur de Jasmin
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Fleur de Jasmin »

°zabel° a écrit : [...]


ça me refait penser que les enquêteurs avaient trouvé des documents sur le narcissisme dans sa malette... qui avait commencé le bal avec ça ? si en plus d'avoir été trompé (faut se demander aussi pourquoi hein ? le pauuuuvre Turcotte qui est une victime dans l'affaire comme on le sait...) son ex lui avait mis les yeux en face des trous... il avait vu son coach de vie aussi quelques jours avant, aurait-il risqué de lui donner ce genre de documentation ? non je pense plutôt que c'est IG... Il a frappé un gros mur de "honte" et il n'a pas été capable de se relever... quel orgueil quand même, c'est démesuré !
Tout à fait ;)
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La pudeur sied bien à tout le monde; mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre. (Montesquieu)
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MME C
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par MME C »

Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

(...)

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

(...)
Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.
C’est la vie.
Ce n’est rien.
Merci beaucoup Anya de nous avoir permis de lire ce texte de S. Laporte.

Ces phrases que j'ai extraites me donnent le frisson et sont d'une tristesse infinie, mais elles sont tellement justes... :(
Dernière modification par MME C le sam. juil. 09, 2011 6:21 pm, modifié 1 fois.
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bouquet
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par bouquet »

Nikki a écrit : Il se trouvera certainement une femme quelque part qui le reprendra et se fera faire un ou deux enfants...

Pauvre Guy... Il retrouvera la douceur de la vie familiale à ce moment là...




:gluk: :gluk:
quelque part ,une conne en rêve déjà...
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bouquet
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par bouquet »

Soleil47 a écrit : [...]



Rien ne nous prouve qu'ils n'ont pas eu de compassion envers la mère et qu'ils n'ont pas essayé de raisonner leur fils.

C'est tout de même ces mêmes parents qui ont assisté au procès, je ne croirai jamais qu'ils n'ont pas eu de compassion pour l'ex-épouse, cela ne se peut juste pas.

J'ai la nette impression que maintenant, on est en train de faire le procès des parents, quand c'est le procès de Guy Turcotte et non de ses parents.
:jap: :jap:

peut-être ont-ils agis d'une façon incompréhensible mais on ne connait pas toutes les circonstances, en plus du sentiment de culpabilité qui doit certainement les habiter...Ils doivent se demander ce qu,ils ont fait de pas correct, auraient-ils pu prévenir ce drame etc...me semble que ça doit être bien difficile à vivre
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bouquet
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par bouquet »

Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous.

Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes.

Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2 ... ECRAN1POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
je l'aime Stéphane Laporte,il est très humain en plus de poser les bonnes questions.

Merci anya :love:
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bouquet
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par bouquet »

mirabelle a écrit : [...]


exactement, et aussi du fait que le père de GT a raccroché au nez à IG quand elle lui a demandé
pourquoi il avait prélevé de l'argent dans le compte conjoint, disons que ça donne un indice
sur sa "compassion" à l'égard de IG.
peut-être qu'il n,avait pas de réponses...Je me doute que Guy Turcotte n,est pas devenu en tant qu,individu ce qu'il est ajd du jour au lendemain. Son côté manipulateur et narcissique devait exister depuis l'enfance et c'est une chose à laquelle il est très dur de faire face encore moins facile à régler. Je crois pour avoir vu de visu ce genre de personne (enlevons les meurtres), qu'il n'il y a pratiquement pas de solutions face à ce genre de personne. Maîtres de la manipulation et du chantage sous-jacent.
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lolilou
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par lolilou »

Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous.

Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes.

Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

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C'est tellement ça que je ressens. :(
Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles - Oscar Wilde
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Sarah-Jane
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Sarah-Jane »

Il se trouvera certainement une femme quelque part qui le reprendra et se fera faire un ou deux enfants...

Pauvre Guy... Il retrouvera la douceur de la vie familiale à ce moment là...
bouquet a écrit : [...]


quelque part ,une conne en rêve déjà...

Sur le coup ca m'a fait rire, :lol: mais c'est tellement vrais

Si il y de quoi, il a déjà commencé à recevoir des lettres.

C'est un fait, tous les prisonniers recoivent des lettres de femmes ( ou d'hommes c'est selon) qui désirent correspondre (dans un premier temps) et qui finnisent par s'engager plus sérieusement. C'est une constente ! Image
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par pucinette »

bouquet a écrit : [...]


quelque part ,une conne en rêve déjà...
:gla: :lol:
C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
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Anya
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

;) De rien MMe C , Bouquet et Mirabelle.
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Anya »

Le droit au silence
Être jugé par ses pairs
Le procès devant jury

samedi 9 juillet 2011

Image
Image tirée du film Douze hommes en colère

Le procès devant jury fait partie de la culture juridique dans la plupart des sociétés démocratiques. Historiquement, le fait d’être jugé par des pairs plutôt que par un seul individu membre d’une élite intellectuelle rassurait les justiciables sur la justesse de la décision à être rendue.

Il y a aujourd’hui un amoindrissement de cet écart des classes, mais le procès devant jury demeure pertinent, puisque comme on l’apprend en première année de droit criminel, douze têtes valent mieux qu’une.

Douze têtes, mais aussi douze individualités, douze schèmes de valeurs différents, douze porteurs de bagages différents, douze citoyens de milieux, de classes et de scolarités diverses.

Quand on a le sort d’un individu entre les mains, cette diversité assure, il me semble, une décision qui ne peut pas être subjective.

Le choix du type de procès

Au Canada, quiconque commet un acte criminel passible d’une peine d’emprisonnement de plus de 5 ans a droit à un procès devant jury. Il existe aussi des crimes pouvant être jugés devant jury malgré qu’ils soient passibles d’une peine de 2 ans à 5 ans. C’est le choix de l’accusé, c’est son droit.
Les procès pour meurtre sont jugés automatiquement devant juge et jury, à moins que l’accusé fasse la demande d’être jugé devant juge seul et que le ministère public y consente. C'est excessivement rare que cela se produise.
Je n’ai pas fait d’études statistiques, mais je dirais que les jurys acquittent moins qu’avant, d’où le moins grands nombres de procès devant jury ces dernières années. Je suis donc d'autant plus pantoise devant les réactions provoquées cette semaine: on parle d'abolition du procès devant jury alors que j'ai la nette impression que ces procès, règle générale, sont à la satisfaction de ceux-là même qui en réclament l'abolition.
En matière de trafic de stupéfiants, par exemple, les 10 dernières années semblent nous enseigner qu’il vaut peut-être mieux, pour l’accusé, d’être jugé par un juge unique. Ceci est une opinion bien personnelle cependant, et tout dépendra toujours du dossier.

La sélection du jury

C’est à partir de la liste électorale, au hasard à travers la liste, que les citoyens sont appelés à se présenter à la Cour pour participer à la sélection d’un jury.

Certaines personnes sont d’emblée inhabiles. Les ministres, les prêtres et les avocats sont de celles-là. Quand bien même elles le voudraient, elles ne pourraient pas faire partie d’un jury.

Les candidats jurés doivent, à tout le moins, faire preuve d’impartialité.

Tous les candidats jurés qui se présentent devant le tribunal lors de la sélection en manifestant des préjugés seront exclus. On parle alors de récusation pour cause, et le juge peut récuser pour cause autant de candidats jurés qu’il le souhaite. Il n’y a pas de limites.

Il existe aussi, en nombre limité, des récusations péremptoires. Chaque partie a donc droit de récuser, sans raison, douze candidats jurés. C’est une affaire de flaire.


««Anecdote : Alors que j’étais étudiante en droit, j’avais été appelée comme candidate jurée. Après discussion avec mes profs, il avait été convenu que l’expérience serait précieuse puisque je voulais faire du droit criminel et donc qu’on aménagerait ma session pour que je puisse y participer. Au juge Boilard j’ai répondu aux questions, entre autres celle de mon occupation : étudiante en dernière année de droit à l’UQAM. L’avocat de la Couronne, Normand Chénier, s’était dit satisfait de ma candidature, mais j’ai été récusée péremptoirement par l’avocat de la défense! (Salut, Me Boudreault! )»»


Le procès

Pendant un procès devant jury, le juge qui préside est maître du droit. Toutes les questions strictement juridiques sont débattues, et tranchées, devant le juge en l’absence du jury. Ceci vise évidemment à préserver son impartialité.

Justement parce qu’il n’a pas de formation juridique, il pourrait être difficile pour le juré d'enfouir dans un casier de son cerveau une preuve illégale dont il a pris connaissance. Car c'est ainsi que les choses se déroulent lors d'un procès devant juge seul: celui-ci peut décider de l’illégalité d’une preuve, et l’exclure, pour ensuite rendre un verdict en sachant que cette preuve sans la considérer.

Le cas le plus patant, sans doute, celui d’un aveu. Si la police obtient d’un accusé l’aveu de sa culpabilité par des moyens illégaux, ou abusifs, le juge pourra exclure cet aveu. Et si l’ensemble de la preuve ne vaut rien sans cet aveu, il devra acquitter l’accusé, qui pourtant s’était mis à table
Difficile à accepter peut-être, mais c’est là une question de justice. Oui, de justice. Nous ne voulons pas vivre dans une société où des aveux sont illégalement obtenus. Le risque que ces aveux ne constituent pas la vérité devrait suffir à expliquer le fondement de la règle.

Il en va du droit et de la justice, ce ne sont pas là des technicalités.

Le jury, pour sa part, est maître des faits. Être maître des faits implique être maître de la preuve, ce qui comprend la preuve d’expert comme la preuve testimoniale. C’est au jury que revient la tâche d’évaluer le poids d’une preuve par rapport au poids d’une autre; c’est au jury que revient la tâche d’évaluer la crédibilité et la sincérité d’un témoin.


Les directives du juge au jury

Lorsque la preuve est close, les parties plaident.

À la fin des plaidoiries, le juge donne des directives au jury, c’est-à-dire qu’il leur résume la théorie de la Couronne et celle de la défense, il rappelle l’ensemble de la preuve, il explique les éléments constitutifs de l’infraction en cause, il explique ce qu’est le doute raisonnable, il explique quelle est la défense de l’accusé, s’il y a lieu. (Tous les accusés de présentent pas de défense puisque c'est la poursuite qui doit faire la preuve hors de tout doute raisonnable de la culpabilité). Enfin, le juge soumet au jury les verdicts possible. Par exemple, pour revenir sur ce sujet difficile, dans le cas du procès de Guy Turcotte, le juge David a probablement expliqué au jury qu’un verdict d’acquittement était impossible, l’accusé ayant reconnu les faits.

Le verdict

Les jurés se retirent, délibèrent, et décident. Ils doivent être unanimes. Lorsqu’ils n’arrivent pas à s’entendre, les jurés reviennent devant le tribunal qui habituellement les exhorte d'y parvenir.

Malgré cette exhortation, il arrive parfois que ce soit l’impasse : aucun verdict n’est possible et le procès est avorté. Je pense, ces dernières années, au procès Norbourg et au procès de Gregory Wooley. Dans une telle situation, le procès va le plus souvent recommencer. Gregory Wooley, représenté par Mes Cristina Nedelcu et Annie-Sophie Bédard, a été acquitté lors de son second procès.

On peut se dire déçu, triste et fâché par le verdict d’un jury, mais on peut difficilement prétendre, à moins d’avoir été présent au procès tous les jours, que c’est un verdict sans fondement rationnel et encore moins qu’il est injuste.

J’ai aussi envie de rappeler qu’en général, quand un jury condamne, la population applaudit; quand le jury acquitte, ou excuse, la population gronde. Même phénomène, d’ailleurs, quand il s’agit de la décision d’un juge unique. Deux poids, deux mesures. As usual, en matière de justice pénale. Les jurés sont compétents lorsqu'il s'agit de condamner, mais il deviennent inaptes lorsqu'il s'agit d'acquitter. Les juges ont pris la bonne décision de condamner, mais sont dans l'erreur quand ils acquittent ou arrêtent les procédures. C’est un peu lassant à la fin.

J’aurais envie que soit instauré un cours de droit obligatoire au niveau secondaire, puis un autre au niveau collégial, et que ce cours traite surtout des droits fondamentaux et de justice pénale…

Je vous invite à lire ce texte de Guillaume Bourgault-Côté , journaliste au Devoir et ancien juré :
http://www.ledevoir.com/societe/justice ... democratie" onclick="window.open(this.href);return false;

http://droitcriminel.blogspot.com/2011/ ... pairs.html" onclick="window.open(this.href);return false;
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Beppo »

Marie-Lise a écrit : [...]


Ils auraient pu prendre la défense de leur fils tout en faisant preuve de jugement et d'un tantinet de compassion envers la mère de leurs propres petits-enfants qui venaient d'être lâchement assassinés par celui-ci.

Tes petits-enfants viennent à peine d'être enterrés et tu acquiesces à la demande de ton fils d'aller récupérer un forfait au spa qu'il avait donné comme cadeau à Isabelle parce qu'elle ne le mérite pas? Tu ne te poses pas de questions et tu vas chercher de l'argent dans un compte de banque conjoint? Tu obéis à sa demande d'aller au Club Price pour se faire rembourser des chaudrons qu'il avait achetés récemment parce qu'il est obsédé par l'idée de manquer d'argent et qu'il a besoin de tous ses sous pour payer son armée d'avocats...??

Tu n'essaies pas de lui faire entendre un peu raison et de lui faire comprendre que ce n'est peut-être pas exactement le bon moment de faire des demandes aussi inouïes...?? :gluk:
Je suis désolé mais pour moi, dans ces moments de très grandes difficultés, je ne crois pas que les parents sont prêts à faire face à la requête de façon adéquate et en dehors du drame qu'ils vivent. Bien beau l'exemplarité mais à un moment donné tu perds aussi le fil devant l'ampleur de la situation. L'obsession de l'argent par Turcotte a été expliquée, avec ses autres demandes, par le psy Talbot. Faudrait que je retrouve l'endroit où j'ai lu ça dans un article cité ici dans les pages précédentes. Les parents vivent aussi un drame épouvantable là-dedans. Séparation de leur fils, assassinat de leurs petits-enfants, emprisonnement du fils, etc... N'en jetez plus la cour est pleine, mettons. J'imagine bien que face à toute l'ampleur de la situation tes repères sont assez flous merci. Ce ne sont quand même pas des êtres surhumains non plus...



Au plaisir!


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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Soleil47 »

Beppo a écrit : [...]


Je suis désolé mais pour moi, dans ces moments de très grandes difficultés, je ne crois pas que les parents sont prêts à faire face à la requête de façon adéquate et en dehors du drame qu'ils vivent. Bien beau l'exemplarité mais à un moment donné tu perds aussi le fil devant l'ampleur de la situation. L'obsession de l'argent par Turcotte a été expliquée, avec ses autres demandes, par le psy Talbot. Faudrait que je retrouve l'endroit où j'ai lu ça dans un article cité ici dans les pages précédentes. Les parents vivent aussi un drame épouvantable là-dedans. Séparation de leur fils, assassinat de leurs petits-enfants, emprisonnement du fils, etc... N'en jetez plus la cour est pleine, mettons. J'imagine bien que face à toute l'ampleur de la situation tes repères sont assez flous merci. Ce ne sont quand même pas des êtres surhumains non plus...
Et sans compter la honte, les regrets, à chaque seconde de leur vie restante, ils vivront avec, en tant que parents, tu ne peux pas faire une croix là-dessus, encore moins oublier tout cela. c'est LEUR fils qui a commis ces crimes!!! Comment tu peux t'en remettre de tout cela???

Ils sont tout autant dépassés par les évènements que nous tous.

La question que je me pose: comment j'aurais réagi en tant que parents de vivre tout ce drame???

J'ai très mal pour Isabelle, j'ai mal pour les grands parents, autant du côté d'Isabelle que du côté de GT, cela ne devrait jamais arriver un drame semblable, JAMAIS!

Juste à penser que ces enfants là ont été tués à coups de couteaux, je m'imagine toute la souffrance qu'ils ont vécu, et je pourrai jamais comprendre le pourquoi il n'a pas employé un autre moyen s'il voulait absolument les tuer, me semble qu'il existe bien d'autres moyens de le faire, ces enfants là, ils n'ont pas demandé à venir au monde, pourquoi les faire souffrir autant???? Pas un enfant sur la terre ne mérite qu'on mette fin à leurs jours de cette manière!!!
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Fleur de Jasmin
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Fleur de Jasmin »

J'aurais pu écrire cet article, tellement je pense la même chose. :)

http://www.cyberpresse.ca/opinions/2011 ... ut-tue.php
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par mllecoconut »

Fleur de Jasmin a écrit : J'aurais pu écrire cet article, tellement je pense la même chose. :)

http://www.cyberpresse.ca/opinions/2011 ... ut-tue.php
Elle exprime ma pensée aussi.

J'aurais ajouté qu'il a une personnalité narcissique. Juste à voir comment il ne pense qu'à son sort, sa peine, son argent et semble si peu préoccupé par le sort et la peine qu'il a fait subir aux autres.
Turcotte nous a tous boulversé par son geste, mais le verdict nous assomme encore plus. Je pense que notre société aura besoin d'une thérapie collective .... ou d'une réforme en profondeur.
Toute cette histoire nous ébranle dans l'âme. C'est pas trop rassurant de penser que des actes de boucherie semblables restent impunis.
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Omi
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Omi »

Un autre article débile:

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
André Pratte
La Presse


Lorsque le verdict du jury est tombé mardi, la population a été scandalisée. L'auteur d'un horrible infanticide serait bientôt libéré bien que dans l'esprit de presque tout le monde, il s'agit d'un monstre. La mollesse du système judiciaire était une nouvelle fois exposée.


Non, ce n'est pas de l'affaire Turcotte qu'il s'agit. Le jour même où 11 jurés déclaraient l'ex-médecin de Saint-Jérôme «non criminellement responsable» de la mort de ses deux enfants, un autre jury, celui-là dans un tribunal de la Floride, concluait qu'une mère célibataire de 25 ans, Casey Anthony, n'était pas coupable du meurtre de sa fille de deux ans. L'affaire Anthony a été aussi médiatisée aux États-Unis que l'affaire Turcotte chez nous. Les Américains se sont pris d'affection pour la petite Caylee tandis qu'ils ont vite détesté sa mère, une menteuse chronique qui a été vue s'amusant dans une discothèque alors que son enfant était portée disparue.

Devant l'explosion de colère provoquée par le verdict, des juristes américains, tout comme l'ont fait ici leurs homologues québécois, ont cherché à calmer la population en rappelant les fondements du droit criminel. Un professeur de droit de Harvard, Alan M. Dershowitz, a souligné que ce n'est pas le crime ou la victime qui est au coeur d'un procès criminel, mais l'accusé: «L'État, avec toute sa puissance, accuse un individu d'avoir commis un crime. La preuve présentée par l'État doit démontrer la culpabilité de cette personne hors de tout doute raisonnable.»

Le procès ne vise donc pas à résoudre un crime ou à venger la victime, mais à statuer sur le sort de l'accusé?: le punir s'il est bel et bien coupable de ce qu'on lui reproche, le libérer si, malgré les prétentions des autorités, il existe un doute raisonnable sur sa culpabilité. Les règles du droit criminel visent à éviter que l'accusé soit victime de l'arbitraire et des préjugés de la population et du pouvoir. Les jurés dans l'affaire Anthony l'avaient parfaitement compris. L'un d'eux a raconté aux médias qu'elle et ses collègues auraient bien voulu déclarer la jeune mère coupable: «Nous avions mal au coeur au moment de rendre le verdict. Mais dans notre pays, il faut prouver que l'accusé a commis le crime. On ne peut pas seulement y aller selon nos impressions.»

On peut supposer que les membres du jury au procès de Guy Turcotte ont vécu un dilemme tout aussi déchirant. Dans les deux procès, il aurait été plus facile pour les jurés de se laisser porter par leurs émotions. Le fait qu'ils aient résisté à cette tentation et choisi plutôt de suivre les règles du droit témoigne de leur intégrité et de leur courage. Dans les deux affaires, le système de justice a parfaitement fonctionné
Un est vraiment dans un monde de fous quand c'est rendu que des gens applaudissent la quasi libération de tueurs d'enfants.

C'est cependant à l'image de tout ce qui ne fonctionne pas dans notre société; Personne n'est responsable de rien et on se fout des résultats en autant que les procédures soient respectées.
Dernière modification par Omi le dim. juil. 10, 2011 8:36 am, modifié 1 fois.




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Muska
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Muska »

Fleur de Jasmin a écrit : J'aurais pu écrire cet article, tellement je pense la même chose. :)

http://www.cyberpresse.ca/opinions/2011 ... ut-tue.php
c'est vraiment un très bon texte! Qui adhère aussi à ma pensée sur lui.
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Placeress
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Placeress »

Fleur de Jasmin a écrit : J'aurais pu écrire cet article, tellement je pense la même chose. :)

http://www.cyberpresse.ca/opinions/2011 ... ut-tue.php
Ça rejoint pas mal aussi ce que je pense de lui et aussi, un très beau texte de Stéphane Laporte....
Dernière modification par Placeress le dim. juil. 10, 2011 9:03 am, modifié 1 fois.
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Soleil47
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Soleil47 »

Omi a écrit : Un autre article débile:

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
André Pratte
La Presse


Lorsque le verdict du jury est tombé mardi, la population a été scandalisée. L'auteur d'un horrible infanticide serait bientôt libéré bien que dans l'esprit de presque tout le monde, il s'agit d'un monstre. La mollesse du système judiciaire était une nouvelle fois exposée.


Non, ce n'est pas de l'affaire Turcotte qu'il s'agit. Le jour même où 11 jurés déclaraient l'ex-médecin de Saint-Jérôme «non criminellement responsable» de la mort de ses deux enfants, un autre jury, celui-là dans un tribunal de la Floride, concluait qu'une mère célibataire de 25 ans, Casey Anthony, n'était pas coupable du meurtre de sa fille de deux ans. L'affaire Anthony a été aussi médiatisée aux États-Unis que l'affaire Turcotte chez nous. Les Américains se sont pris d'affection pour la petite Caylee tandis qu'ils ont vite détesté sa mère, une menteuse chronique qui a été vue s'amusant dans une discothèque alors que son enfant était portée disparue.

Devant l'explosion de colère provoquée par le verdict, des juristes américains, tout comme l'ont fait ici leurs homologues québécois, ont cherché à calmer la population en rappelant les fondements du droit criminel. Un professeur de droit de Harvard, Alan M. Dershowitz, a souligné que ce n'est pas le crime ou la victime qui est au coeur d'un procès criminel, mais l'accusé: «L'État, avec toute sa puissance, accuse un individu d'avoir commis un crime. La preuve présentée par l'État doit démontrer la culpabilité de cette personne hors de tout doute raisonnable.»

Le procès ne vise donc pas à résoudre un crime ou à venger la victime, mais à statuer sur le sort de l'accusé?: le punir s'il est bel et bien coupable de ce qu'on lui reproche, le libérer si, malgré les prétentions des autorités, il existe un doute raisonnable sur sa culpabilité. Les règles du droit criminel visent à éviter que l'accusé soit victime de l'arbitraire et des préjugés de la population et du pouvoir. Les jurés dans l'affaire Anthony l'avaient parfaitement compris. L'un d'eux a raconté aux médias qu'elle et ses collègues auraient bien voulu déclarer la jeune mère coupable: «Nous avions mal au coeur au moment de rendre le verdict. Mais dans notre pays, il faut prouver que l'accusé a commis le crime. On ne peut pas seulement y aller selon nos impressions.»

On peut supposer que les membres du jury au procès de Guy Turcotte ont vécu un dilemme tout aussi déchirant. Dans les deux procès, il aurait été plus facile pour les jurés de se laisser porter par leurs émotions. Le fait qu'ils aient résisté à cette tentation et choisi plutôt de suivre les règles du droit témoigne de leur intégrité et de leur courage. Dans les deux affaires, le système de justice a parfaitement fonctionné
Un est vraiment dans un monde de fous quand c'est rendu que des gens applaudissent la quasi libération de tueurs d'enfants.

C'est cependant à l'image de tout ce qui ne fonctionne pas dans notre société; Personne n'est responsable de rien et on se fout des résultats en autant que les procédures soient respectées.
Je me demande bien qui applaudit la quasi libération de tueurs d'enfants.

Ce qui est à blâmer, c'est le système de justice.

Le verdict est rendu, les jurés en ont décidé ainsi, nous sommes plus que 75% (peut-être plus)de la population à être surpris de ce verdict, alors, je pense pas que l'on peut dire que l'on s'en fout, si c'était le cas, il n'y aurait pas autant de discussions sur le cas un peu partout sur internet, dans les médias, etc...
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Diplodocus
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Re: Procès de Guy Turcotte

Message par Diplodocus »

Omi a écrit : Un autre article débile :

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
André Pratte
La Presse


Lorsque le verdict du jury est tombé mardi, la population a été scandalisée. L'auteur d'un horrible infanticide serait bientôt libéré bien que dans l'esprit de presque tout le monde, il s'agit d'un monstre. La mollesse du système judiciaire était une nouvelle fois exposée.


Non, ce n'est pas de l'affaire Turcotte qu'il s'agit. Le jour même où 11 jurés déclaraient l'ex-médecin de Saint-Jérôme «non criminellement responsable» de la mort de ses deux enfants, un autre jury, celui-là dans un tribunal de la Floride, concluait qu'une mère célibataire de 25 ans, Casey Anthony, n'était pas coupable du meurtre de sa fille de deux ans. L'affaire Anthony a été aussi médiatisée aux États-Unis que l'affaire Turcotte chez nous. Les Américains se sont pris d'affection pour la petite Caylee tandis qu'ils ont vite détesté sa mère, une menteuse chronique qui a été vue s'amusant dans une discothèque alors que son enfant était portée disparue.

Devant l'explosion de colère provoquée par le verdict, des juristes américains, tout comme l'ont fait ici leurs homologues québécois, ont cherché à calmer la population en rappelant les fondements du droit criminel. Un professeur de droit de Harvard, Alan M. Dershowitz, a souligné que ce n'est pas le crime ou la victime qui est au coeur d'un procès criminel, mais l'accusé: «L'État, avec toute sa puissance, accuse un individu d'avoir commis un crime. La preuve présentée par l'État doit démontrer la culpabilité de cette personne hors de tout doute raisonnable.»

Le procès ne vise donc pas à résoudre un crime ou à venger la victime, mais à statuer sur le sort de l'accusé?: le punir s'il est bel et bien coupable de ce qu'on lui reproche, le libérer si, malgré les prétentions des autorités, il existe un doute raisonnable sur sa culpabilité. Les règles du droit criminel visent à éviter que l'accusé soit victime de l'arbitraire et des préjugés de la population et du pouvoir. Les jurés dans l'affaire Anthony l'avaient parfaitement compris. L'un d'eux a raconté aux médias qu'elle et ses collègues auraient bien voulu déclarer la jeune mère coupable: «Nous avions mal au coeur au moment de rendre le verdict. Mais dans notre pays, il faut prouver que l'accusé a commis le crime. On ne peut pas seulement y aller selon nos impressions.»

On peut supposer que les membres du jury au procès de Guy Turcotte ont vécu un dilemme tout aussi déchirant. Dans les deux procès, il aurait été plus facile pour les jurés de se laisser porter par leurs émotions. Le fait qu'ils aient résisté à cette tentation et choisi plutôt de suivre les règles du droit témoigne de leur intégrité et de leur courage. Dans les deux affaires, le système de justice a parfaitement fonctionné
Un est vraiment dans un monde de fous quand c'est rendu que des gens applaudissent la quasi libération de tueurs d'enfants.

C'est cependant à l'image de tout ce qui ne fonctionne pas dans notre société; Personne n'est responsable de rien et on se fout des résultats en autant que les procédures soient respectées.
J'espère que vous ne considérez pas cet article "débile" parce qu'il ne correspond pas votre opinion sur ce sujet; il m'apparait bien écrit et pose un diagnostic simplement rationnel sur le système de justice que nous avons. Il ne dit pas que c'était une bonne chose que Guy Turcotte tue ses enfants et soit non coupable de meurtre prémédité. Il y explique simplement que le système a fonctionné comme il se devait, compte tenu des éléments au dossier.

Cela ne signifie pas non plus que GT ne savait pas ce qu'il faisait au moment des crimes. Le jury a unanimement décidé que c'était probable qu'il ne réalisait pas ce qu'il faisait.S'il était conscient de ses actes, GT devrait être en tôle pour les 25 prochaines années. Ce n'est pas la conclusion du jury.
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