Soeurs noyées à Kingston

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pucinette
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Message par pucinette »

kolem a écrit : J'aimerais bien voir comment on justifierait un meurtre non prémédité, compte tenu des recherches sur Internet concernant les plans d'eau de la région, la location de la petite voiture, les paroles du père à l'égard de ses filles...

Ils l'ont mentionné que c'était dans leur culture dire des choses qui dépassent leur pensée, du genre découper sa fille en morceau..Un peu de tolérance et de compréhension, je t'en prie :o :sarcastic:
Dernière modification par pucinette le ven. janv. 27, 2012 11:37 pm, modifié 1 fois.
C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
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Anya
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Message par Anya »

La soeur de Tooba Yahya se confie
Michèle Ouimet - La Presse
28 janvier 2012

Soraya et Tooba se ressemblent comme deux gouttes d'eau: même teint mat, mêmes cheveux noirs, même nez aquilin.

Jeunes, elles étaient inséparables. Tooba était la petite soeur de Soraya, sa préférée. Aujourd'hui, un océan les sépare. Soraya vit à Kaboul; Tooba, dans une prison à Kingston. Tooba et Soraya, chacune à un bout de la planète.

Soraya voulait parler à Tooba, entendre sa voix. J'ai appelé à la prison de Kingston. En quelques jours, la conversation outre-mer s'est organisée: jeudi 1er décembre, 5h30 du matin à Kaboul, 20h la veille à Kingston.

Le jour de l'appel, nous sommes arrivés à 5h chez Soraya après avoir traversé Kaboul. Soraya nous attendait, elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Elle était tendue, le visage crispé par l'attente. Elle tenait le téléphone à deux mains.

Allô, ma chère soeur Tooba, c'est Soraya!

Salut, ma soeur», a répondu Tooba.

Puis elles ont pleuré. Longtemps. Elles étaient incapables de parler.

Tooba a dit: «Je suis en prison depuis deux ans. On n'a pas beaucoup de temps, seulement 10 minutes. Tes enfants vont bien?»

Plus tard, Soraya lui a dit: «J'espère que tu vas t'en sortir.» Tooba lui a répondu: «Oui, ma soeur, il y a des problèmes. Perdre trois filles et avoir péché trois fois.»

La conversation a duré 8 minutes 47 secondes. Les deux soeurs ont pleuré la mort des filles de Tooba, leur désespoir, leurs retrouvailles crève-coeur et le silence qui les a séparées pendant 20 ans.

Lorsque Soraya a raccroché, elle a fixé le sol en poussant un long soupir, puis elle a dit: «C'est très difficile de parler à une soeur après 20 ans, surtout quand elle est en prison.»

Même si elle était bouleversée, Soraya nous a offert du thé. L'hospitalité afghane. Lorsque nous sommes partis, le soleil ne s'était pas encore levé. Pendant que l'auto filait dans les rues de Kaboul, la silhouette de Soraya disparaissait dans l'obscurité de la nuit.

***

Trois jours plus tôt, j'avais passé la journée avec Soraya et sa famille.

Dès que j'ai mis le pied dans sa maison, Soraya m'a demandé si j'avais des photos de Tooba. J'ai déballé l'ordinateur et les photos ont défilé: Tooba, menottes aux poignets, les traits crispés; son mari, Mohammad Shafia, le visage fermé, escorté par la police; leur fils aîné, Hamed, les yeux hagards, menotté lui aussi; les trois filles, quelques mois avant leur mort, habillées légèrement, maquillées lourdement.

Soraya n'a pas dit un mot. Elle a pleuré et essuyé ses larmes avec son voile pendant que ses filles et ses fils fixaient l'écran, anéantis. L'atmosphère était tendue.

Le mari de Soraya, Habibullah, est resté dans son coin. Il ne voulait pas voir les photos. Il n'a jamais aimé Mohammad Shafia. Il a même refusé d'aller à son mariage. Il adorait Tooba. «Shafia avait déjà une femme», a-t-il dit, la bouche marquée d'un pli amer.

Soraya a essuyé ses yeux. Elle était sous le choc. Tooba, accusée de meurtre? Son frère, qui vit à Montréal, lui avait caché la vérité. Il lui avait dit que les trois filles de Tooba étaient mortes noyées, que c'était un accident. Jamais il n'a parlé de meurtre. Soraya n'a pas l'internet, et ses enfants ne savent pas comment utiliser un ordinateur. Les seuls échos du drame lui sont venus de son frère.

Soraya vit dans le nord de Kaboul, à Khair Khana, un quartier populaire. Un troupeau de moutons traversait la rue qui menait chez elle, et la pluie avait transformé en boue la terre de la route. Un soleil pâle perçait les nuages, l'air était froid et humide. Il ne fait pas chaud à Kaboul, en novembre.

La maison que loue Soraya est petite. Une porte en métal donne sur un garage mal éclairé. Des marches étroites grimpent à l'étage, où vit la famille. Soraya a neuf enfants, sept filles et deux garçons, âgés de 8 à 28 ans.

Soraya a parlé de sa complicité avec Tooba. «On a grandi ensemble. Je l'amenais à l'école, on couchait dans la même chambre. Elle était timide et réservée, elle n'avait pas de côté sombre, caché. Au contraire, elle était ouverte.»

Soraya avait 7 ans quand Tooba est née. Elles n'ont pas le même père.

La mère de Soraya était veuve depuis quatre ans lorsqu'elle a rencontré le père de Tooba. Il était pharmacien, veuf et avait 12 enfants. La mère de Soraya, aussi pharmacienne, était également veuve. Elle avait quatre enfants. Ils se sont mariés - un mariage de raison, a précisé Soraya. «Il avait besoin d'une femme et ma mère, d'un mari.»

Ils ont eu cinq autres enfants, dont Tooba, la petite dernière. Soraya l'a prise sous son aile.

Le père de Tooba était un homme très religieux qui ne badinait pas avec l'honneur.

C'était un homme bon, a dit Soraya. Il ne nous a jamais battus.»

Dans le salon, les enfants de Soraya écoutent l'histoire de cette tante que les plus jeunes n'ont pas connue et qui est enfermée dans une prison au Canada. La pièce est surchauffée. Le mari de Soraya nourrit le poêle à bois qui trône dans un coin du salon, près de la télévision, où s'agitent des acteurs trop maquillés dans un drame imaginaire.

Mais ici, dans cette pièce où s'entasse la famille de Soraya, le drame n'a rien d'imaginaire.

Sur le poêle, une bouilloire - l'eau pour le thé. Par terre, des tapis et des coussins. Aucun meuble. Une faible lumière éclaire la pièce à travers des fenêtres étroites.

Soraya et ses filles portent le voile. Pas la burqa. Jamais. «Sauf sous les talibans, a précisé Soraya. On n'avait pas le choix.»

Soraya n'a pas fui Kaboul. Elle est restée pendant que les seigneurs de guerre détruisaient la ville à coups de roquettes, au début des années 90. Elle a subi le régime taliban, les bombardements américains et la présence des forces étrangères. Elle a même été blessée par un éclat de roquette qui s'est fiché dans sa tête. Mais elle est restée envers et contre tout dans son pays malmené par la guerre, car son mari ne voulait pas partir. Elle n'a pas fui comme des millions d'Afghans ou comme ses frères et soeurs, qui sont dispersés aux quatre coins du monde: Russie, Suède, Canada.

***

Tooba avait 16 ans lorsqu'elle s'est mariée. C'est sa mère qui a choisi son mari, un homme très riche qui possédait un magasin de vêtements à Kaboul et une grande maison dans le quartier cossu de Wazir Akbar Khan. Il s'appelait Mohammad Shafia. Aujourd'hui, il est accusé d'avoir tué ses trois filles et sa première femme.

Soraya ne l'a vu que deux fois. «C'était un homme très rigide», a-t-elle dit.

Le mariage a été célébré au chic hôtel Intercontinental qui surplombe la ville, dans une grande salle qui croule sous les dorures, les tapis et les lustres. Soraya n'a oublié aucun détail. C'est elle qui tenait le bras de Tooba pendant la marche nuptiale.

Elle a sorti ses photos et les a passées en revue à la recherche d'un souvenir de Tooba en mariée, mais elle n'a trouvé que deux clichés jaunis et écornés qui la montrait, elle, Soraya, jeune, les cheveux frisés, les yeux maquillés, les lèvres surchargées de rouge. Dans ses bras, ses deux premiers enfants. C'est tout ce qu'il lui restait des noces de Tooba.

Après le mariage, tout a changé. «Tooba n'avait plus le droit de nous parler. Elle était tout le temps chez son mari. J'étais fâchée et ma mère était très inquiète.»

Un an après son mariage, Tooba a quitté l'Afghanistan au bras de son mari. C'était il y a 20 ans. Soraya ne l'a jamais revue.

***

Le soir, Soraya est revenue sur la mort des filles de Tooba, qu'elle n'a jamais connues. Elle les a pleurées. «C'était tellement dur. Pendant un mois, je ne savais plus qui j'étais.»

Soraya a été scandalisée lorsque je lui ai montré les photos des filles, avec leurs décolletés plongeants et leurs jupes trop courtes. Elle ne comprend pas leur rejet des coutumes afghanes ni leur volonté de fréquenter des garçons. Elles ont bafoué l'honneur de la famille.

Si on respecte l'honneur, il ne peut pas y avoir de problème», a affirmé Soraya.

La fille aînée de Soraya, Farishta, a pincé les lèvres. Elle aussi désapprouve les filles de Tooba. «Elles n'ont pas respecté notre culture, nos traditions et notre religion.»

Farishta, elle, respecte les traditions. Elle s'est mariée à 15 ans. Ses parents ont choisi son mari, un cousin éloigné qui avait 19 ans de plus qu'elle. Aujourd'hui, elle a 28 ans et quatre enfants.

Soraya non plus n'a pas connu son mari avant de l'épouser. C'était un militaire qui vivait à Kandahar. Sa tante lui avait dit que c'était un homme bien. Il avait 27 ans et elle, 16.

L'honneur, l'honneur à tout prix. «C'est très important, a dit Soraya. Si quelqu'un ne respecte pas l'honneur, il n'est rien.

Peut-on tuer au nom de l'honneur? ai-je demandé.

Oui, a répondu Soraya. Si quelqu'un commet un acte odieux, il mérite d'être éliminé.

Les Afghans ont raison de tuer au nom de l'honneur, a ajouté le fils de Soraya, Hamed. Il faut à tout prix respecter l'honneur.»

Hamed a 26 ans. Il vient de se marier. Sa jeune femme, discrète, n'a pas dit un mot.

Le mari de Soraya, Habibullah, a été encore plus tranchant. C'est un homme de peu de mots, mais quand il s'agit de l'honneur, il parle. Si ses filles osaient bafouer son honneur, il n'hésiterait pas. «Je les mettrais dans un sac et je les éliminerais pour qu'on ne trouve plus jamais leurs traces en Afghanistan.»

L'aînée, Farishta, l'a approuvé. Les autres filles ont regardé leur père en silence.

La traduction des propos tenus en dari a été réalisée par un interprète, sur place, à Kaboul.


Nous l'avons aussi fait vérifier par Versacom, une firme de traduction recommandée par l'Ordre des traducteurs du Québec, terminologues et interprètes agréés du Québec. De rares mots étaient difficilement audibles. Mais selon Versacom, la traduction de notre interprète, présent à l'entrevue, «devrait être considérée exacte».

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Anya
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Message par Anya »

Un accident déraisonnable
Yves Boisvert - La Presse
28 janvier 2012

On suit cette petite route de province qui serpente capricieusement au bord de la rivière Cataraqui, entre les blocs de granit. On arrive aux écluses de Kingston, qui ouvrent le canal Rideau.

Voilà un endroit bien ridicule pour commettre un quadruple meurtre, a dit l'avocat de Mohammad Shafia.

Sans doute. Mais quand on y pense, il n'y a pas vraiment de manière facile de noyer quatre êtres humains en santé.

Pourquoi, si c'est un crime d'honneur, ne sont-ils pas allés les tuer en Afghanistan? a-t-il demandé aux jurés. Comme si la chose la plus facile du monde était de débarquer de l'avion à Kaboul pour aller y assassiner la moitié de sa famille! Pardon, monsieur le douanier, pour les crimes d'honneur, quelle adresse?

Quand on les décortique à rebours, les crimes apparaissent souvent invraisemblables et mal préparés. Et l'ouvrage de la défense est de le montrer. Mais cela fait parfois marcher les faits sur la tête.

Car enfin, la question qui se pose logiquement ici est plutôt celle-ci: comment voulez-vous avoir un accident à cet endroit?

J'ai arpenté ces lieux l'automne dernier. Quinze minutes de marche suffisent pour mesurer l'improbabilité d'y avoir un accident.

Même complètement ivre, même les yeux fermés, même à reculons, personne ne peut mener «par accident» une voiture dans ce petit rectangle d'eau où l'on a trouvé quatre femmes mortes.

Il faut quitter la route, rouler en diagonale sur le gazon, contourner des rochers en zigzagant et passer dans un étroit couloir naturel pour aboutir là où les quatre victimes ont été retrouvées.

Ce serait un accident bien extravagant. Dans «doute raisonnable», il y a «raisonnable».

Tout est là. Dans la raisonnabilité de l'accident. Si vous croyez que c'est un accident, mesdames et messieurs du jury, acquittez immédiatement les trois accusés, a dit le juge Robert Maranger hier.

À part la topographie compliquée des écluses, je vous rappelle le scénario de la défense: après des heures de route en revenant de Niagara, trois filles Shafia et leur belle-mère quittent le motel pour aller en balade à 2h du matin. Et ce, dans une voiture conduite par Zainab Shafia, 19 ans, qui n'avait que son permis temporaire et n'avait jusque-là jamais conduit hors d'un parking de centre commercial.

Toujours est-il que si le jury croit les versions des deux parents, qui ont témoigné peur leur défense, c'est évidemment l'acquittement.

S'ils ne les croient pas, ce serait donc un meurtre. Mais encore faut-il qu'ils soient convaincus hors de tout doute raisonnable de la culpabilité de chacun.

Autrement dit, on peut ne pas croire les accusés mais avoir un doute sur leur culpabilité individuelle. Qui a fait quoi?

Et puis: si c'est un meurtre, s'agit-il d'une opération planifiée, préméditée (premier degré), ou d'un acte impulsif (second degré)?

Le juge Maranger a ouvert cette possibilité d'un verdict de culpablité moindre pour les trois accusés. On peut imaginer, par exemple, que le père et le fils ait planifié le meurtre, mais que la mère n'ait été impliquée qu'à la dernière minute. Ce serait étonnant, mais la preuve donne une petite ouverture à des verdicts différents.

Le hic pour le père et le fils, c'est qu'on a trouvé la trace des recherches internet du fils sur la manière de tuer des gens par noyade; des proches ont dit que le père s'était ouvert de son intention meurtrière; le téléphone du fils s'est rendu à Kingston deux jours avant les meurtres; bref, les preuves de préméditation abondent pour Mohammad et Hamed.

Pour la mère, elles sont moins nombreuses. Mais il suffit de faire partie d'un complot pour meurtre pour être complice et «aussi» coupable que les deux autres.

Ce genre de crime peut difficilement avoir été décidé à l'instant même, mais enfin, le juge a ouvert la possibilité d'un meurtre non prémédité.

Ce que ça change? Pour un premier degré comme pour un second, la peine est automatique: l'emprisonnement à vie. Sans libération conditionnelle avant 25 ans pour le premier degré, et entre 10 et 25 ans pour le second.

Quand on ajoute à tout ça la colère, ou plutôt la rage du père, qui les maudissait encore après leur mort, on voit mal comment ce jury pourrait douter du fait que c'était un meurtre.

Mais ces douze-là sont maintenant enfermés, à l'abri du bruit médiatique, pour examiner tout ça.

Un jury tout blanc, en apparence très représentatif de cette ville universitaire et militaire, tranquille, historique et sans histoires, sauf une nuit toute noire du 30 juin 2009.

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Solange
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Solange »

En tout cas, j'ai bon espoir qu'ils seront reconnus coupables, à différents degrés pour chacun, peut-être. Est-ce que vous croyez qu'ils auront le culot d'aller en 'appel'?
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Soleil47
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Message par Soleil47 »

Des éléments de preuve cachés aux jurés du procès Shafia
Mise à jour le samedi 28 janvier 2012 à 9 h 14 HNE

Au moment où le jury entame sa première journée de délibérations dans le procès Shafia, des éléments de preuve, cachés aux cinq hommes et sept femmes, sont dévoilés.

Parmi les preuves qui n'ont pas été présentées durant les quatre mois de procès, il y a notamment le témoignage d'un garçon de 8 ans, qui réside dans une maison en face de l'écluse où les quatre victimes ont été retrouvées.

Lors de l'enquête préliminaire, le jeune garçon a raconté s'être levé pour aller boire un verre d'eau dans la nuit du drame, soit le 30 juin 2009. C'est à ce moment-là qu'il a aperçu la forme de deux voitures près de l'écluse. Selon lui, il y avait un petit véhicule avec les phares éteints et un autre avec les lumières allumées. Il a indiqué avoir entendu un bruit d'éclaboussure, suivi d'un bref coup de klaxon.

Il a affirmé être sorti à l'extérieur de sa résidence pour voir plus clairement ce qui se passait à 200 mètres de chez lui. Il a toutefois précisé ne pas avoir vu ni entendu personne sur les lieux.

L'avocat spécialisé en droit criminel, Conrad Lord, avance quelques thèses quant à la non-divulgation de cette preuve. Il est d'avis que pour éviter des risques de contradictions et pour ne pas contaminer la preuve, la Couronne a peut-être préféré ne pas faire témoigner le garçon. L'avocat estime aussi que le long délai entre l'enquête préliminaire et le début du procès, en plus du jeune âge du garçon, pourraient justifier le geste de la Couronne.

Retour sur les faits
Mohammad Shafia, sa seconde épouse Tooba Yahya et leur fils Hamed Mohammad Shafia sont accusés des meurtres prémédités de trois des filles du couple : Zainab, Sahar et Geeti (âgées de 19, 17 et 13 ans) et de la première épouse de M. Shafia, Rona Amir Mohammad, âgée de 52 ans.

Les quatre femmes ont été retrouvées mortes noyées dans les eaux du canal Rideau, aux écluses de Kingston, dans une Nissan Sentra que la famille avait achetée quelques jours avant le drame, survenu dans la nuit du 29 au 30 juin 2009.

Les trois accusés ont plaidé non coupables aux accusations portées contre eux.
Mohammad Shafia aurait aussi menacé avec un couteau sa deuxième femme lors d'un rassemblement familial dans la maison des Shafia pour les funérailles, quelques jours après le drame, a rapporté la Gazette.

C'est le frère de Tooba Yahya, Fazil Javad, qui aurait révélé cet incident lors de l'enquête préliminaire. Même si M. Javad a été appelé à témoigner au procès en novembre dernier, il n'a jamais été interrogé sur cet événement précis.

Lors du procès, il avait notamment relaté une conversation compromettante au cours de laquelle Mohammad Shafia aurait manifesté le désir de tuer sa fille aînée, Zainab. Le frère de Tooba Yahya avait aussi abordé la question des tensions familiales qui existaient au sein de la famille Shafia.

Il avait décrit le mari de Tooba Yahya comme un homme extrêmement contrôlant, qui détestait sa fille aînée, Zainab, en raison de son goût trop prononcé pour une liberté qu'il refusait de lui accorder.

Par ailleurs, une avocate de Montréal a affirmé que Mohammad Shafia lui aurait offert 10 000 $ pour faire arrêter le processus d'obtention des papiers d'immigration pour sa première femme, Rona. M. Shafia lui aurait dit que cette dernière causait des problèmes et qu'il souhaitait la voir repartir pour l'Afghanistan.

Deux thèses s'affrontent dans ce procès. Les avocats de la défense ont plaidé en faveur d'un simple accident dû à l'inexpérience de la conductrice. La Couronne a plutôt argué qu'il s'agissait d'un meurtre prémédité commis pour laver l'honneur de la famille, et mis en scène pour ressembler à un accident.

Les directives du juge Robert Maranger

Les jurés sont séquestrés jusqu'à l'obtention d'un verdict. Vendredi, le juge Robert Maranger a donné ses directives aux 12 jurés, contenues sur quelque 200 pages. Il leur a présenté les trois verdicts qu'ils pourraient rendre à l'endroit des trois accusés : coupables de meurtres prémédités, coupables de meurtres non prémédités ou non coupables.

Dans les instructions qu'il a données, le juge Maranger a précisé qu'il n'était pas nécessaire de rendre un verdict identique pour tous les accusés, même s'ils font face aux mêmes accusations et qu'ils sont jugés ensemble.

Soulignant l'importance de leurs responsabilités, le juge Maranger a demandé aux jurés de bien étudier la preuve présentée.Au cours de ce procès hautement médiatisé, qui a jusqu'à présent duré quatre mois, 160 éléments de preuve, dont des centaines de photographies ainsi que des dizaines d'heures d'écoute électronique et d'interrogatoires, ont été présentés aux jurés. Cinquante-huit témoins, dont des enseignants, des adolescentes, des travailleurs sociaux, des policiers, des spécialistes des technologies, des professionnels médicaux, des membres de la famille Shafia ainsi que deux des accusés, ont aussi comparu.

Source: http://www.radio-canada.ca/regions/Onta ... hees.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;
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Solange
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Message par Solange »

En lisant un article sur un tout autre sujet... je me suis posée la question suivante: est-ce qu'un comité (autre que la DPJ qui n'en est pas un, je pense) soutient les enfants survivants de ce drame?
J'espère que les intervenants de la DPJ s'en occupent bien sinon. :/
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Skarhet
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Skarhet »

Les enfants survivants sont entre les mains de la DPJ depuis l'arrestation de leurs parents.
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Message par Solange »

Skarhet a écrit : Les enfants survivants sont entre les mains de la DPJ depuis l'arrestation de leurs parents.
Quel départ dans la vie ça! :/
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Message par Solange »

15 heures de délibérations auront suffit : http://www.cyberpresse.ca/actualites/do ... minent.php" onclick="window.open(this.href);return false;
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Anya
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Message par Anya »

Procès Shafia
Coupables!

Hugo Bourgoin
29 janvier 2012

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Coupable. C'est le verdict qu'a rendu le jury, aujourd'hui, dans le cadre du procès Shafia qui se déroulait depuis trois mois au palais de justice de Kingston, en Ontario.

Mohammad Shafia, sa femme Tooba Mohammad Yahya et leur fils Hamed ont tous trois été trouvés coupable des meurtres prémédités de quatre femmes de leur famille. Ils sont donc automatiquement condamnés à la réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Le verdict est tombé lors de la deuxième journée de délibérations des jurés.


Le 30 juin 2009, Zainab (19 ans), Sahar (17 ans) et Geeti Shafia (13 ans), ainsi que la première femme de Mohammad Shafia, Rona Amir Mohammad (50 ans) ont été retrouvées sans vie à l'intérieur d'une Nissan Sentra au fond de l'écluse de Kingston Mills.

Éléments accablants

Le jury de sept femmes et cinq hommes a donc cru la Couronne qui, dès les premiers jours du procès, a étalé une preuve qui semblait accablante contre les accusés.

La poursuite disposait entre autres d'une preuve d'écoute électronique dans laquelle on entendait le père dire, au sujet des victimes: «Que le diable défèque sur leurs tombes!».

L'analyse de l'ordinateur de la famille avait aussi permis de conclure que certaines recherches comme «où commettre un meurtre» et «documentation sur noyade» avaient été faites sur l'outil Google.

Pour étayer leur preuve, les procureurs de la Couronne, Me Laurie Lacelle et Me Gerard Laarhuis, ont avancé que les femmes avaient été tuées pour laver l'honneur de la famille. Selon leur thèse, Mohammad Shafia aurait décidé d'éliminer ses filles notamment parce qu'elles s'habillaient de façon séduisante et qu'elles fréquentaient des garçons.

La famille Shafia a toujours prétendu que c'est un bête accident qui avait coûté la vie aux victimes, mais les autorités n'ont jamais adhéré à cette hypothèse puisque la voiture devait emprunter un chemin bien précis, comportant plusieurs obstacles, pour atteindre le canal Rideau.

La voiture du père sur place

La poursuite a aussi réussi à prouver que la voiture de Mohammad Shafia, une Lexus, s'est rendue au bord du canal puisque des débris de cette dernière ont été retrouvés sur place.

La Couronne avançait donc que c'est la Lexus qui avait poussé la Nissan Sentra, spécialement achetée pour le voyage de la famille à Niagara Falls, dans l'eau.

Crime d'honneur

Il s'agit d'une première condamnation pour une histoire de cette ampleur, au Canada. Le crime d'honneur ne fait pas partie du Code criminel en tant que tel (ce qui explique que les accusés faisaient face à des accusations de meurtres), mais une condamnation pour un mobile de la sorte et avec autant de victimes n'avait jamais été vue au pays.

Fait important, la Couronne ne disposait que d'une preuve circonstancielle, ce qui veut dire qu'elle n'était pas en mesure de prouver que les accusés avaient commis le crime, mais qu'elle établissait un lien clair entre les meurtres et les trois membres de la famille.

Rien pour aider la cause des accusés, la poursuite a confronté Tooba Mohammad Yahya à de nombreuses contradictions dans les versions que cette dernière a livrées aux policiers. La femme a d'ailleurs reconnu devant le tribunal avoir menti aux enquêteurs, mais prétendait l'avoir fait de peur que son fils, Hamed, ne soit torturé.

Tout au long du procès, les Shafia ont affirmé ne jamais avoir entendu parler de crime d'honneur et la défense a tenté de dépeindre le père comme étant un homme libéral et permissif. Visiblement, les jurés n'en ont rien cru.

Mystère éternel

Malgré la condamnation des accusés, la mort des quatre victimes restera un mystère puisque l'enquête n'aura pas permis de savoir où, précisément, les victimes ont été tuées avant de finir au fond du canal Rideau.

Le pathologiste a confirmé que les femmes étaient mortes noyées, mais l'enquête a démontré qu'elles n'avaient pas tenté de sortir de la voiture submergée, malgré le fait qu'elle se trouvait dans à peine deux mètres d'eau et que la fenêtre du côté conducteur était ouverte. Aucune trace d'un quelconque sédatif n'a été détectée.

C'est la jeune Geeti, 13 ans, qui flottait au-dessus du siège du conducteur alors que ce dernier était dans une position qui aurait empêché la conduite, même pour un adulte.

Le verdict de culpabilité vient donc conclure cette saga judiciaire qui aura captivé le Québec comme le Canada anglais au cours des derniers mois.

http://tvanouvelles.ca/lcn/judiciaire/a ... 40231.html" onclick="window.open(this.href);return false;
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Marisopa
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:clap: :clap: :clap:
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Pantera72
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Pantera72 »

YES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S'cusez-moi mais ça, je suis vraiment contente. La preuve était accablante, la défense pitoyable. C'était clairement des crimes d'honneur et enfin, un message clair que si tu viens au Canada, TON code d'honneur rétrograde vaut de la merde!

Merci les jurés!
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boubillie
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Message par boubillie »

Bien contente, pour ces trois personnes qui n'ont ce qu'elles méritent. Également, j'espère que tout ceci aidera à faire comprendre que de tels gestes ne sont pas acceptés ici.
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Marisopa
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Message par Marisopa »

Pantera72 a écrit : YES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S'cusez-moi mais ça, je suis vraiment contente. La preuve était accablante, la défense pitoyable. C'était clairement des crimes d'honneur et enfin, un message clair que si tu viens au Canada, TON code d'honneur rétrograde vaut de la merde!

Merci les jurés!
:jap:

Voilà! Tellement bien dit!
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liz
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Message par liz »

Pantera72 a écrit : YES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S'cusez-moi mais ça, je suis vraiment contente. La preuve était accablante, la défense pitoyable. C'était clairement des crimes d'honneur et enfin, un message clair que si tu viens au Canada, TON code d'honneur rétrograde vaut de la merde!

Merci les jurés!

Amen ! :jap:

Redouter l'ironie, c'est craindre la raison - Sacha Guitry
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sleepy-girl
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Message par sleepy-girl »

Je sors de mon mutisme..j,aime mieux vous lire :) je sors pour étaler ma haute satisfaction face au verdict...oui!Les jurés n'ont po été dupes.C.était le Bon message à envoyer à ces intégristes..je ne m,en réjouie que+++ :clap:
Les filles vous obtenez justice :jap:
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jaskab
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Message par jaskab »

Pantera72 a écrit : YES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S'cusez-moi mais ça, je suis vraiment contente. La preuve était accablante, la défense pitoyable. C'était clairement des crimes d'honneur et enfin, un message clair que si tu viens au Canada, TON code d'honneur rétrograde vaut de la merde!

Merci les jurés!
J'ai eu la même réaction que toi. J'étais vraiment contente! :)
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Chattou
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Message par Chattou »

Pantera72 a écrit : YES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S'cusez-moi mais ça, je suis vraiment contente. La preuve était accablante, la défense pitoyable. C'était clairement des crimes d'honneur et enfin, un message clair que si tu viens au Canada, TON code d'honneur rétrograde vaut de la merde!

Merci les jurés!
:jap:
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Cé moua
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Message par Cé moua »

Pantera72 a écrit : YES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

S'cusez-moi mais ça, je suis vraiment contente. La preuve était accablante, la défense pitoyable. C'était clairement des crimes d'honneur et enfin, un message clair que si tu viens au Canada, TON code d'honneur rétrograde vaut de la merde!

Merci les jurés!
:jap: :jap: :jap:
Si ca peut passer un message aux taurieux de radicaux maintenant.
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pucinette
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Message par pucinette »

YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS

:clap:

Merci aux jurés qui me redonnent un peu confiance en la justice. Après l'affaire Turcotte, je pense que la majorité est échaudée!
Dernière modification par pucinette le dim. janv. 29, 2012 4:23 pm, modifié 1 fois.
C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
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