Unité permanente anticorruption (UPAC)

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Avatar de l’utilisateur
MaChouette
Modeste Jacasseur
Messages : 181
Inscription : lun. mars 30, 2009 6:20 pm

Message par MaChouette »

Si la tendance se maintient, ce soir la pétition qui demande d'instituer une enquête publique atteindra 32 000 signatures. En moins d'une semaine, c'est beaucoup. C'est LE sujet de la semaine, il a réussi à déclasser presque toutes les autres conversations à saveur politique. Perso, ce que j'entends partout c'est la colère et l'impuissance. (L'impuissance partout d'ailleurs, tant face au gouvernement du Québec que celui du Canada). La semie-probable-commission-d'enquête-arrangée-avec-le-gars-des-vues, personne n'y croit.

J'ai vraiment l'impression que, cette fois, Charest a poussé le bouchon un peu trop loin. Si le PLQ ne réagit pas, il pourrait bien se retrouver à l'agonie, comme le PLC avec les commandites.

Ce qui me fait le plus peur: que l'électorat s'en désintéresse au lieu de réagir.
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Louis Lacroix: Contrairement à ce que publie La Presse, Jean Charest affirme que son gouvernement n'a toujours pas pris de décision sur la tenue d'une enquête publique sur l'industrie de la construction.
Intervenants : Paul Houde
Durée : 5:41
Date : 06/10/2011
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=113397" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
MaChouette
Modeste Jacasseur
Messages : 181
Inscription : lun. mars 30, 2009 6:20 pm

Message par MaChouette »

En tout cas, on ne pourra pas l'accuser d'avoir des opinions changeantes... :lol3:
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Enquête publique: le gouvernement travaille à une solution de rechange
Publié le 07 octobre 2011 à 06h43

Image

Denis Lessard
La Presse

(Québec) Le gouvernement Charest voit des inconvénients à «une enquête publique telle quelle», a souligné hier le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil. Le gouvernement travaille à une autre proposition, il «cherche un chemin» qui assurerait l'information du public sans porter ombrage aux enquêtes policières et aux victimes.

Hier, au gouvernement, on marchait sur des oeufs après que La Presse eut rapporté que Québec allait lancer une enquête sur l'industrie de la construction, une opération étroitement balisée qui se déroulerait avant tout derrière des portes closes. L'annonce sera faite avant le congrès du PLQ, qui débute le 22 octobre. À Paris, le premier ministre Charest n'a pu nier ces informations et s'est contenté de dire que le gouvernement étudiait encore tous les scénarios.

«Le gouvernement va prendre le temps de mesurer chaque choix, mais le simple fait que, depuis les derniers jours, on ait une meilleure idée des conséquences qu'une enquête publique ou privée a sur des enquêtes policières, ça devrait nous aider à mieux comprendre le sens de chaque chose», a-t-il dit après s'être entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, au Quai D'Orsay. Selon M. Charest, «il y a des signaux encourageants sur la pédagogie faite au Québec sur la question des commissions d'enquête. On commence à mieux mesurer les choix qui se présentent à nous et les conséquences derrière ces choix». Québec n'a pas arrêté de décision, mais compte faire un geste. Le premier ministre promet de «prendre les mesures nécessaires pour arriver au bout de ce problème».

À l'Assemblée nationale, le péquiste de Verchères, Stéphane Bergeron, a relevé les hésitations de Québec depuis la publication du rapport de Jacques Duchesneau. «Depuis, le gouvernement gigote, se démène, s'agite pour tenter de trouver un artifice, une patente quelconque, pour donner l'impression qu'on répond aux attentes de la population.» Or, celle-ci repoussera carrément la commission proposée par Québec s'il se contente du huis clos. L'exercice devra être transparent, indépendant et toucher le financement des partis politiques. «Il n'y aura pas de demi-vérité comme il n'y aura pas de demi-enquête», a prévenu le leader parlementaire péquiste. Le choix du commissaire devrait être fait sur proposition du Vérificateur général, un fonctionnaire nommé par l'Assemblée nationale, «au-dessus de tout soupçon», a insisté M. Bédard.

«Connaître les stratagèmes»

Selon le ministre Dutil, la population veut que les criminels soient condamnés, et souhaite connaître les «stratagèmes» de la corruption. D'après le ministre, les péquistes «prétendent qu'une commission d'enquête publique ne nuira pas à d'éventuelles condamnations de ceux qui ont commis des crimes. Il peut y avoir des difficultés entre l'enquête publique et les enquêtes policières, et, par voie de conséquence, il y a un chemin à trouver», a soutenu M. Dutil. En point de presse, il a laissé tomber qu'il y a «des risques à faire une commission d'enquête telle qu'on la prévoit dans la loi actuellement. On essaie de trouver une solution qui ne permettrait pas aux gens qui ont commis des infractions de s'en tirer. Au niveau de la créativité, [on tente] de faire de nouvelles choses... la solution peut arriver rapidement ou prendre plus de temps».

En point de presse, M. Dutil a refusé de commenter l'absence de conclusion de la rencontre entre Jacques Duchesneau et son patron, le responsable de l'Unité permanente anticorruption, Robert Lafrenière. Les deux hommes se sont vus mardi, et M. Lafrenière a accepté que M. Duchesneau prenne deux semaines de vacances - jusqu'au 17 octobre - pour se rendre à l'étranger assister au mariage de son fils.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/do ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Construction: des élus à la merci de firmes d'ingénieurs
Publié le 09 octobre 2011 à 07h45

Image

Sylvain Desmeules, collaboration spéciale
Le Soleil

(La Malbaie) «Quand j'étais maire de Saint-Éloi au début des années 90, on regardait pour se faire un réseau d'égout, les ingénieurs sont arrivés et tout était beau... "Laissez-nous ça entre les mains, on va s'occuper de tout, on va aller à Québec vous chercher des subventions." C'était pratiquement un système clé en main. Ce n'est pas d'hier que c'est comme ça.»

Le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis, en a long à dire lorsqu'on l'interroge sur les rapports entre les municipalités et les ingénieurs. «Ça a commencé lorsque le programme des infrastructures a été instauré il y a une vingtaine d'années et que le gouvernement a requis la participation d'ingénieurs pour poser le moindre bout d'asphalte, poursuit-il. À une autre occasion, pour faire accélérer le dossier, les ingénieurs étaient même prêts à faire intervenir un ex-ministre qui travaillait pour eux.»

Au cours de la dernière semaine, dans la foulée des déclarations de Jacques Duchesneau et de la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, Le Soleil a interpellé 40 préfets, maires et con­seillers de l'Est-du-Québec et de Charlevoix-Côte-Nord. Le coup de sonde a permis de voir que les firmes savent s'y prendre avec les municipalités en région et que les élus n'ont que bien peu de moyens pour démêler le bon grain de l'ivraie.

La plupart admettent être vulnérables sur les moyens «pas toujours catholiques» utilisés pour décrocher les contrats. ­Par-dessus le marché, ils passent maintenant pour des «bandits» aux yeux des citoyens. En revanche, certains élus, surtout des nouveaux de la cuvée de 2009, disent ne pas sentir cette pression «gênante».

Invitation à dîner

Gilles D'Amour, maire durant 16 ans et maintenant conseiller à Cacouna, en a vu plus que nous pouvons en rapporter. «J'ai vu des choses subventionnées au fédéral qui n'avaient ni queue ni tête et tu te dis : "Ça passe par où?" On te dit d'envoyer des factures à telles firmes de communications [...]. C'était assez évident que ce n'était pas le gouvernement [...] Tu signes un document de 35 000 $ de réclamations et tu reçois 30 000 $ et y'a un 5000 $ qui allait quelque part... J'ai encore tout ça dans le coffre-fort chez nous», relate M. D'Amour, qui n'a pas compté les invitations à dîner de firmes, avec «le vin sur la table», ni celles à le recevoir au Château Frontenac.

Une mairesse dénonce

La mairesse de Sainte-Anne-des-Monts, Micheline Pelletier, qui dénonce depuis des semaines ce qu'elle décrit comme le monopole de l'asphalte en Gaspésie, souligne par ailleurs que les municipalités doivent trop souvent se fier à une seule expertise provenant d'une firme d'ingénieurs et deviennent sujettes à recevoir de mauvais conseils.

«On avait reçu un devis d'ingénieur pour des travaux d'aqueduc dans la route 299. Mon directeur général, Martin Richard, qui a des compétences très générales et qui est capable de comprendre les appels d'offres et les cahiers de charges, a questionné les ingénieurs. Puis, finalement, ces travaux n'étaient pas nécessaires. Sainte-Anne-des-Monts a donc économisé un million $», raconte-t-elle.

Les élus vulnérables

À La Martre, en Haute-Gaspésie, le conseil mène un projet de 6 millions $ pour 250 habitants, travaux financés à plus de 90% par le gouvernement. C'est nettement le plus coûteux et important chantier de l'histoire de ce village. «Si on ne fait pas affaire avec BPR, Dessau ou Roche, on va aller où? Ce sont les seules firmes qui desservent les municipalités de l'Est. C'est une forme de monopole par défaut. C'est le prix à payer pour être éloignés», constate le conseiller Grégory Jean-Baptiste.

Mais le pire, c'est qu'il admet être impuissant sur le suivi. «Quand viendra le temps de faire faire les travaux, c'est encore la même firme d'ingénieurs qui supervisera les travaux parce que ça ne peut tout de même pas être la secrétaire municipale qui le fera! Elle n'a ni le temps ni les compétences pour vérifier les travaux. Que voulez-vous que je remette en question, comme élu? C'est un peu comme jouer à Price is Right [...] Pour La Martre, 6 millions $, ça me semble correct et ça semblait aussi l'être pour les ingénieurs du MAMROT [ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire] puisque l'ensemble du projet a été approuvé. Comme le gouvernement paie le plus gros de la facture, le MAMROT doit approuver les documents. Mais est-ce qu'on est en train de se faire passer une ­Cadillac à la place d'une Ford ­Escort? On ne le saura jamais», termine M. Jean-Baptiste.

Dénicher des «extras»

À Maria, le maire, Normand Audet, a remarqué quant à lui une tendance qui l'irrite au sein de certaines firmes de construction, depuis quelques années. «Elles engagent des ingénieurs experts dans la façon de dénicher des "extras", des détails de conception et de construction susceptibles d'engendrer des dépassements de coût», dénonce-t-il.

«Les firmes coupent les prix, mais elles ont une ressource interne qui scrute tous les aspects du chantier pour trouver des endroits où des dépassements seront négociés. Elles prennent avantage de la complexité des travaux», poursuit M. Audet.

«Il faut avoir une très grande confiance en notre firme de ­génie-conseil [qui négocie et assure le suivi de chantier avec l'entrepreneur en construction au nom de la municipalité]. Les possibilités d'arnaque sont immenses. Il faut que l'aspect "dépassement de coût" soit pas mal payant pour que les entrepreneurs embauchent un ingénieur juste pour ça», dit M. Audet.

Il assiste à toutes les réunions de chantier de sa ville et il dit en perdre des bouts parfois, malgré son habitude des aspects techniques. «Il règne un climat de cupidité ayant un effet d'entraînement sur presque tout le secteur de la construction», déplore-t-il.

«On a fait refaire l'aqueduc pour 700 000 $ pour environ sept à huit maisons, relate encore la mairesse de Sainte-Anne-des-Monts, Micheline Pelletier. Il y a eu des extras. Quelle preuve on a que ces extras sont justifiés? Combien cette situation a-t-elle pu générer de pauvreté dans notre communauté? Il suffit que quelqu'un vienne ici, qu'il soit gentil et on lui accorde un contrat!»

Gilles Gagné, Geneviève Gélinas, Johanne Fournier, Carl Thériault, Marc Larouche, Ian Bussières et Steeve Paradis ont collaboré à cette recherche.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/act ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Image
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Message par Placeress »

Y'é pas croyable avec son maudit plan nord dont personne n'en comprend la moitié...... j'pu capable de le voir vendre son truc aux quatre coins du monde en laissant la province qu'il "gouverne" dans l'incertitude.....
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Message par GI.Joe »

Placeress a écrit : Y'é pas croyable avec son maudit plan nord dont personne n'en comprend la moitié...... j'pu capable de le voir vendre son truc aux quatre coins du monde en laissant la province qu'il "gouverne" dans l'incertitude.....
:jap: C'est pas un plan nord qu'il nous faut, c'est un plan humain que tous comprennent. La formule "Développement durable", il y a peu de monde qui en comprennent le sens et dans ce foutu "Développement durable", l'économie est toujours en avant sur l'écologie et la société.

Qu'il "règle" la corruption avant de nous vendre autre chose !
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Message par Placeress »

GI.Joe a écrit : [...]


:jap: C'est pas un plan nord qu'il nous faut, c'est un plan humain que tous comprennent. La formule "Développement durable", il y a peu de monde qui en comprennent le sens et dans ce foutu "Développement durable", l'économie est toujours en avant sur l'écologie et la société.

Qu'il "règle" la corruption avant de nous vendre autre chose !

Et au peu que j'en comprend, si on décortique super-max-plan-nord, c'est loin de nous être bénéfique d'ici moins de 30 ans, en plus d'être le développement encore et toujours basé sous les mêmes non règles qui font en sorte que l'écologie écope au maximum. En plus qu'économiquement, c'est pas nous qui va en retirer grand chose... même chose que l'exploitation des mines.... c'est débile.
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Message par GI.Joe »

Placeress a écrit : [...]



Et au peu que j'en comprend, si on décortique super-max-plan-nord, c'est loin de nous être bénéfique d'ici moins de 30 ans, en plus d'être le développement encore et toujours basé sous les mêmes non règles qui font en sorte que l'écologie écope au maximum. En plus qu'économiquement, c'est pas nous qui va en retirer grand chose... même chose que l'exploitation des mines.... c'est débile.
Le plan nord n'est pas nécessairement complètement mauvais si il est bien baliser mais avant de s'embarquer dans cette voie, il faut régler la corruption et avoir des mécanismes de protection face aux abus.

Je suis (dans le sens suivre) ce qui se passe ailleurs et nous devons solidifier nos acquis avant de se lancer dans quoi que ce soit et même plus, évaluer comment la crise qui s'en vient (oui,oui, 2008 va être de la petite bière à comparer) s'inscrit dans un développement du plan nord. Ben beau se lancer dans des infrastructures, si l'économie mondiale plante, allons nous rester pogner à payer des infrastructures qui ne servent à rien, etc.
Avatar de l’utilisateur
tuberale
Intronisé au Panthéon
Messages : 49842
Inscription : sam. nov. 08, 2003 1:00 am

Message par tuberale »

GI.Joe a écrit : [...]


Le plan nord n'est pas nécessairement complètement mauvais si il est bien baliser mais avant de s'embarquer dans cette voie, il faut régler la corruption et avoir des mécanismes de protection face aux abus.

Je suis (dans le sens suivre) ce qui se passe ailleurs et nous devons solidifier nos acquis avant de se lancer dans quoi que ce soit et même plus, évaluer comment la crise qui s'en vient (oui,oui, 2008 va être de la petite bière à comparer) s'inscrit dans un développement du plan nord. Ben beau se lancer dans des infrastructures, si l'économie mondiale plante, allons nous rester pogner à payer des infrastructures qui ne servent à rien, etc.

Ce ne serait pas la première fois qu'un gouvernement construirait une route qui mène nulle part, quand c'est pas qu'elle mène directement dans un mur ( en pensant à l'autoroute Dufferin qui mène direct dans le roc de la falaise......lol )

Je suis d'accord aussi que le plan Nord a du bon, il y a juste que peu, sinon aucun gouvernement met ses culottes et exige des redevances convenables ainsi que les Cie demeurent redevables des dégâts qu'elles causent. Elles font leur argent, vident nos sous-sols et s,en vont et en plus il faut payer pour rétablir la pollution qu'ils ont causé.
Avatar de l’utilisateur
GI.Joe
Magicien des Mots
Messages : 4053
Inscription : sam. avr. 05, 2008 12:00 am

Message par GI.Joe »

tuberale a écrit : [...]



Ce ne serait pas la première fois qu'un gouvernement construirait une route qui mène nulle part, quand c'est pas qu'elle mène directement dans un mur ( en pensant à l'autoroute Dufferin qui mène direct dans le roc de la falaise ......lol )

Je suis d'accord aussi que le plan Nord a du bon, il y a juste que peu, sinon aucun gouvernement met ses culottes et exige des redevances convenables ainsi que les Cie demeurent redevables des dégâts qu'elles causent. Elles font leur argent, vident nos sous-sols et s,en vont et en plus il faut payer pour rétablir la pollution qu'ils ont causé.
On dit que la foi déplace des montagnes, prions en coeur pis si la montagne "bouge", l'autoroute pourra être achevée ! :gla: (PS: je ne connais pas cette autoroute :) )

Le plan Nord est opaque, autant opaque que le PLC. Pourquoi ce gouvernement qui patine si bien, qui arrive à fabriquer une pub à une belle tite musique de circonstance remplie d'espoir, produire des documents bien montés (c'est vrai, le néophyte que je suis trouve "bien" ces documents mais pour l'avoir vécu en informatique, est-ce solide ou du "hype" et des promesses de vendeur?), pourquoi ce gouvernement ne regagne-t-il pas la confiance de ses citoyens avant de nous engager dans ce projet ?

C'est un gros bateau le plan Nord, des investissements du gouvernement de 1,6 milliard pour les 5 prochaines années sur les infras. Mais là, notre cher PM, rit de nous, ignore ce que veulent une majorité de québécois, c'est à dire une commission d'enquête. Comment peut-on faire confiance à ce gars d'être transparent ?

http://www.plannord.gouv.qc.ca/index.asp" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Lettre de Chantal Rouleau à Jean Charest
Chantal Rouleau
Mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles
La Presse


Voici la lettre envoyée vendredi à Jean Charest par la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau.

Montréal, le 7 octobre 2011

Objet: Collusion et corruption dans l'industrie de la construction

Monsieur le premier ministre,

Le jeudi 29 septembre dernier, un journaliste de Radio-Canada m'interpellait au sujet de l'octroi d'un contrat de 670 000 $ à une compagnie dont l'un des principaux actionnaires serait lié au crime organisé. J'ai alors exprimé sans détour mon désarroi devant cette situation.

Je me suis lancée en politique pour implanter des initiatives de développement durable et pour améliorer nos services publics. Je désirais également assainir les pratiques ayant cours sur le territoire de notre arrondissement, alors que plusieurs allégations circulaient à cet effet.

Quinze mois plus tard, j'en suis venue à faire un triste constat. La collusion et le crime organisé dans l'industrie de la construction y sont si solidement implantés que la volonté et la détermination des élus municipaux ne suffisent pas. Tant à Montréal que dans l'ensemble du Québec, les élus du milieu municipal ont besoin que vous assumiez vos responsabilités et que vous agissiez fermement pour rétablir la situation.

Dans un premier temps, je considère, à l'instar du maire de Montréal, M. Gérald Tremblay, qu'il est nécessaire de revoir le cadre législatif dans lequel les villes octroient les contrats à la suite d'appels d'offres publics. D'une part, une municipalité doit être en mesure de négocier à la baisse le montant offert par le plus bas soumissionnaire si celui-ci est plus élevé que les estimations préliminaires. D'autre part, le passé des individus actionnaires doit être considéré et doit pouvoir être utilisé pour écarter des entreprises. Actuellement, il est beaucoup trop simple pour une entreprise fautive de redéployer ses activités sous une nouvelle personne morale et de soumissionner sans contrainte.

Par ailleurs, bien que cette révision législative soit nécessaire et urgente, s'y limiter ne ferait que remettre le problème à plus tard. La collusion est érigée en système à Montréal. En mars dernier, mon parti, Vision Montréal, remettait un rapport au Bureau de la concurrence dans lequel plus de 300 contrats montréalais d'infrastructures (rues, trottoirs, eau) accordés entre 2006 et 2010 étaient analysés. Le résultat était troublant: il existe une division territoriale entre les entreprises qui atteignent des taux de succès de 100 % dans certains arrondissements, alors qu'ils échouent systématiquement ailleurs. Cette réalité est peut-être loin de votre quotidien, mais c'est la mienne et celle de plusieurs maires.

Une commission d'enquête publique permettrait d'aller au fond des choses, de saisir toutes les ramifications de la collusion, mais surtout, de s'attaquer au système et non seulement aux individus. Je souhaite moi aussi que «les bandits aillent en prison», mais qu'aurons-nous gagné collectivement s'ils sont aussitôt remplacés par d'autres?

J'arrête ici mon énumération des raisons qui militent en faveur d'une commission d'enquête publique. Vous et votre équipe les connaissez. Toutefois, les risques politiques qui pourraient être associés à la tenue d'une telle commission n'ont aucune commune mesure avec ceux qui planent actuellement sur la société québécoise.

Vous remerciant de votre attention, je vous prie d'agréer, monsieur le premier ministre, l'expression de mes sentiments respectueux.

Chantal Rouleau
Mairesse
Arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles

http://www.cyberpresse.ca/actualites/20 ... ticle_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

La guérilla du comptoir à saucisses
Publié le 11 octobre 2011 à 05h00
Patrick Lagacé
La Presse

Si le premier ministre Jean Charest cessait de protéger son Parti libéral, et qu'il mettait les intérêts de l'État avant tout, le cri du coeur de la mairesse Chantal Rouleau pourrait avoir une suite.

Si le PM n'avait pas si peur de voir de bons libéraux se faire passer aux rayons X d'une commission d'enquête publique, les faits allégués par la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles seraient l'objet d'un examen minutieux.

Mais ça n'arrivera pas.

Jean Charest a décidé que son parti, le Parti libéral du Québec, était plus important que l'État.

Dans la lettre au PM signée par Mme Rouleau, lettre obtenue par Daphné Cameron, de La Presse, la mairesse fait allusion au PLQ avant tout: «J'arrête ici mon énumération, écrit-elle, des raisons qui militent en faveur d'une commission d'enquête publique. Vous et votre équipe les connaissez. Toutefois, les risques politiques qui pourraient être associés à la tenue d'une telle commission n'ont aucune mesure avec ceux qui planent actuellement sur la société québécoise.»

***

Il faut saluer les maires qui se rebiffent, qui parlent, qui rouspètent.

Je pense au maire de Saint-Prime, Bernard Généreux, également président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui a récemment interpellé Jean Charest, en personne, en plein congrès de la FQM.

Dans notre société du consensus mou, société qui a si peur de la chicane, apostropher ainsi le PM était un geste qui nécessitait des cojones en béton armé.

Car c'est très québécois, n'est-ce pas, que de chialer dans l'intimité de son salon ou de son compte Twitter, sans jamais passer à l'action. Je pense à

M. Yvon Marcoux, député libéral de Vaudreuil, qui se vantait récemment, dans la foulée des révélations du rapport Duchesneau, de ne jamais se faire achaler, dans sa circonscription, par des citoyens réclamant cette foutue enquête publique...

Le pire?

Le pire, c'est que c'est probablement vrai!

Le Québécois moyen est tellement contre la chicane qu'il ne lui viendra jamais l'idée d'enguirlander son député libéral, en le croisant au IGA, devant le comptoir des saucisses.

Je ne parle pas de discuter avec l'honorable député (e): je parle de l'envoyer au diable, très fort. Je parle de faire une scène en public. Je parle de faire honte à ces moutons de députés qui nous prennent pour des idiots, en tentant de nous endormir avec la comptine des enquêtes policières...

***

Ce serait formidable si le citoyen, à titre individuel, décidait de cesser de signer des pétitions virtuelles et de cliquer sur «J'aime» dans Facebook. Ce serait formidable s'il optait pour la guérilla du comptoir à saucisses: apostropher publiquement son député libéral, où que celui-ci se trouve, qu'importe le moment.

Pas de menaces. Pas de coups. Pas de violence. Juste parler fort...

Je parle d'interpeller les Yvon Marcoux de ce monde devant le comptoir à saucisses, suffisamment fort pour que le député visé change de rayon la queue entre les jambes. Je parle de huer votre députée libérale, au prochain souper de la chambre de commerce, à la prochaine ouverture de centre communautaire. Il n'y a rien d'illégal là-dedans.

Surtout, surtout, n'engagez pas la conversation. Le temps des palabres est terminé. Et puis, ce sont de beaux parleurs. Ils vont vous endormir...

On en est là. La discussion polie n'a rien donné. Les sorties d'éditorialistes, d'associations, de flics, d'officiels comme Jacques Duchesneau, de maires comme M. Généreux et Mme Rouleau; les pétitions et les manifestations n'ont rien donné. Le PLQ garde les deux mains sur le volant du déni. Reste la guérilla du comptoir à saucisses.

Bref, à GO, on apostrophe un député libéral.

Chiche?

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Le désarroi d'une mairesse
11 octobre 2011 à 05h00

Image

Daphné Cameron
La Presse

Après sa sortie sur son impuissance à empêcher l'attribution de contrats à des entreprises proches du crime organisé, la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, se tourne vers le premier ministre du Québec. Dans une lettre envoyée vendredi à Jean Charest, la mairesse demande au gouvernement de resserrer le cadre législatif de l'attribution de contrats municipaux et insiste sur l'urgence de déclencher une commission d'enquête publique sur le milieu de la construction.

«La collusion et le crime organisé dans l'industrie de la construction y sont si solidement implantés que la volonté et la détermination des élus municipaux ne suffisent pas.»

Chantal Rouleau est mairesse de l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles depuis 15 mois. Elle a été élue sous la bannière de Vision Montréal, parti de Louise Harel. Elle dit être entrée en politique pour améliorer les services publics et assainir les pratiques de l'arrondissement au moment où «plusieurs allégations» de mauvaises pratiques circulaient. Aujourd'hui, elle affirme devoir faire un «triste constat». Impuissante, elle a décidé de s'adresser formellement au premier ministre Charest.

«Tant à Montréal que dans l'ensemble du Québec, les élus du milieu municipal ont besoin que vous assumiez vos responsabilités et que vous agissiez fermement pour rétablir la situation», demande-t-elle à M. Charest dans une lettre que La Presse a obtenue.

Dans sa missive, Mme Rouleau affirme que «la collusion est érigée en système à Montréal».

Elle cite, à titre d'exemple, un rapport que son parti a remis au Bureau de la concurrence, en mars dernier, dans lequel plus de 300 contrats montréalais d'infrastructures accordés entre 2006 et 2010 étaient analysés.

«Le résultat était troublant: il existe une division territoriale entre les entreprises qui atteignent des taux de succès de 100% dans certains arrondissements, alors qu'ils échouent systématiquement ailleurs. Cette réalité est peut-être loin de votre quotidien, mais c'est la mienne et celle de plusieurs maires», dénonce-t-elle.

Appuis

Il y a environ 10 jours, Mme Rouleau a publiquement dénoncé le fait que le conseil municipal avait accordé des dizaines de millions de contrats à des entreprises et à des entrepreneurs «soupçonnés». «Où est l'enquête Marteau? Qu'ils viennent! Qu'ils viennent!», a-t-elle martelé sur les ondes de Radio-Canada.

Mme Rouleau fait le point sur cet événement dans sa lettre. «En septembre, un journaliste de Radio-Canada m'interpellait au sujet de l'octroi d'un contrat de 670 000$ à une compagnie dont l'un des principaux actionnaires serait lié au crime organisé. J'ai alors exprimé sans détour mon désarroi devant cette situation, écrit-elle. Le passé des individus actionnaires doit être considéré et doit pouvoir être utilisé pour écarter des entreprises. Actuellement, il est beaucoup trop simple pour une entreprise fautive de redéployer ses activités sous une nouvelle personne morale et de soumissionner sans contrainte.»

Depuis sa sortie publique, Mme Rouleau affirme que des centaines de citoyens lui ont fait part de leur appui par courriel. Lors d'une entrevue à La Presse, hier, Mme Rouleau a affirmé qu'un grand nombre d'élus et de fonctionnaires avaient également pris contact avec elle pour lui confier qu'ils étaient victimes du même problème. «Il y en a d'autres qui vont parler», assure-t-elle.

Enquête publique

Seule une commission d'enquête publique sur la construction peut faire la lumière sur les rouages de la corruption et de la collusion, croit Mme Rouleau. Contrairement à Jacques Duchesneau, patron de l'Unité anticollusion, elle n'est pas en faveur d'un exercice à huis clos.

«Les risques politiques qui pourraient être associés à la tenue d'une telle commission n'ont aucune commune mesure avec ceux qui planent actuellement sur la société québécoise, écrit Mme Rouleau dans sa lettre. Je souhaite moi aussi que "les bandits aillent en prison", mais qu'aurons-nous gagné collectivement s'ils sont aussitôt remplacés par d'autres?»

http://www.cyberpresse.ca/actualites/do ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Voyage en Europe:Jean Charest revient sans avoir signé un seul contrat pour son Plan Nord
Interview de Benoît Dutrizac :Antoine Robitaille, journaliste au Devoir
Durée : 7:35
Date : 11/10/2011
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=113682" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
tuberale
Intronisé au Panthéon
Messages : 49842
Inscription : sam. nov. 08, 2003 1:00 am

Message par tuberale »

Accusations criminelles contre Tony Tomassi

Le député indépendant Tony Tomassi devra faire face à trois accusations criminelles le 14 novembre, au palais de justice de Québec, pour avoir utilisé une carte de crédit fournie par la compagnie de sécurité BCIA et son propriétaire, Luigi Coretti, afin de payer des factures d'essence.

Tony Tomassi a reçu une sommation à comparaître au cours de la journée de mardi, selon la dénonciation qui était disponible au greffe du palais de justice de Québec.

Le ministère public reproche à M. Tomassi d'avoir obtenu, alors qu'il était député pour le Parti libéral, un avantage, une récompense ou un bénéfice de quelque nature de la part de Luigi Coretti et de l'entreprise BCIA, alors que ceux-ci avaient un lien d'affaires avec le gouvernement du Québec. Les députés ne peuvent pas avoir recours à de tels avantages, surtout que le gouvernement leur verse des allocations pour l'utilisation d'une automobile.

On accuse aussi l'ex-ministre d'avoir tenté d'exercer de l'influence auprès du gouvernement, après avoir reçu ce bénéfice de BCIA. Le député est également inculpé d'abus de confiance. Les faits reprochés se seraient déroulés entre le 1er juillet 2006 et mai 2010.

Au cours des dernières années, BCIA avait obtenu plusieurs contrats auprès de l'État, dont un de 1,6 million $ pour des services de sécurité et de gardiennage de personnes incarcérées dans les prisons de Montréal. La même agence avait pu profiter d'un financement de 4 millions $ du Fonds d'intervention économique régional (FIER), qui est administré par Investissement Québec. Cette société d'État avait aussi offert une garantie de prêt de 1,4 million $ à BCIA, garantie de prêt qui aurait été obtenue à l'aide d'états financiers falsifiés. BCIA a depuis déclaré faillite.

En mai 2010, le premier ministre Jean Charest avait congédié Tony Tomassi de son poste de ministre de la Famille et l'avait exclu du caucus libéral, après que ses liens étroits avec BCIA eurent été rendus publics. Celui-ci avait alors admis au premier ministre avoir utilisé une carte de crédit de BCIA pour payer des factures d'essence. M. Tomassi occupe depuis un poste de député indépendant à l'Assemblée nationale. Il représente la circonscription de LaFontaine.

En mai 2010, M. Charest avait alors affirmé que toute cette histoire de carte de crédit fournie par BCIA était des faits «troublants et inacceptables». Ces informations avaient alors été transmises à la Sûreté du Québec.

C'est une enquête menée par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) qui a permis le dépôt des accusations contre Tony Tomassi mardi. C'est un procureur de la Couronne du district de Québec, Me Steve Magnan, qui est chargé du dossier. L'accusé devra aller faire prendre ses empreintes digitales le 2 novembre, au poste de la Sûreté du Québec (SQ) de Montréal. Le 14 novembre, M. Tomassi ne sera pas tenu d'être présent au palais de justice de Québec et pourra être représenté par son avocat.

Rebondissements

L'hiver et le printemps 2010 ont été fertiles en rebondissements pour l'ex-ministre Tomassi. L'opposition à l'Assemblée nationale lui avait notamment reproché d'avoir favorisé des gens qui avaient financé le Parti libéral, afin de leur permettre d'ouvrir des centres de la petite enfance financés par le gouvernement.

Le 6 mai 2010, La Presse révélait les liens étroits entre Tony Tomassi et l'agence de sécurité BCIA. Des cadres avaient alors confié à La Presse avoir été utilisés par le propriétaire de l'agence, Luigi Coretti, pour faire des dons au Parti libéral. Au Québec, les entreprises ne peuvent pas financer les partis politiques et ne peuvent pas passer par des prête-noms pour le faire. En juin dernier, le Directeur général des élections avait indiqué que son enquête avait déterminé que Luigi Coretti n'avait pas contribué illégalement à la caisse du Parti libéral.

C'est le jour même des révélations faites par La Presse que Tony Tomassi avait avoué au premier ministre avoir utilisé une carte de crédit de l'agence BCIA. À la même époque, des allégations avaient aussi surgi dans le monde politique selon lesquelles le bureau de l'ex-ministre de la Sécurité publique Jacques Dupuis serait intervenu auprès de la SQ, afin que Luigi Coretti puisse obtenir une autorisation de port d'arme temporaire.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/act ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;



Amir Khadir pourrait demander la destitution de Tony Tomassi

Si Tony Tomassi ne démissionne pas rapidement de son poste de député, Amir Khadir enclenchera des démarches pouvant conduire à sa destitution. «Il pourra compter sur nous», a déclaré au Soleil, mardi soir, l'élu de Québec solidaire.

M. Khadir affirme que le député de LaFontaine aurait dû quitter son poste dès qu'il a été expulsé du caucus libéral, en mai 2010. Il note qu'il n'a jamais nié avoir utilisé une carte de crédit payée par la firme de sécurité BCIA et son propriétaire, Luigi Coretti.

Il soutient que Tony Tomassi n'a plus le choix de démissionner, maintenant que des accusations criminelles ont été déposées contre lui.

La «dignité» exige qu'il abandonne son siège de député, clame le solidaire.

Si Tony Tomassi refuse de bouger, M. Khadir présentera une requête de destitution à l'Assemblée nationale, une procédure jamais utilisée jusqu'ici.

L'article 82 de la Loi sur l'Assemblée nationale stipule qu'un «député peut porter devant l'Assemblée une plainte reprochant à un autre député d'occuper ou d'avoir occupé des fonctions incompatibles ou d'être ou d'avoir été dans une situation de conflit d'intérêts».

L'article 61 stipule en outre qu'un «député doit éviter de se placer dans une situation où son intérêt personnel peut influer sur l'exercice de ses fonctions».

Si Amir Khadir devait aller de l'avant, il appartiendrait ensuite à une commission de l'Assemblée nationale d'examiner la plainte et de faire rapport.

Son siège de député deviendrait vacant dès lors que la commission constaterait une «incompatibilité de fonctions».

Amir Khadir estime que les accusations portées contre M. Tomassi éclaboussent tout le Parti libéral du Québec. Elles le placent au «banc des accusés», dit-il.

Il martèle que l'ancien ministre de la Famille aurait favorisé l'octroi de permis de garderie à des contributeurs de la caisse électorale libérale.

Il n'était qu'un «bon soldat», accuse le cochef de Québec solidaire. Jean Charest l'a protégé jusqu'à la dernière minute, ajoute-t-il.

Quelle légitimité?

Au Parti québécois, Stéphane Bergeron trouve étonnant qu'il ait fallu près de 18 mois d'enquête pour en arriver au dépôt d'accusations. «Ça me semble long», confie l'élu de Verchères.

Lui aussi remet en question la «légitimité» de Tony Tomassi. Il estime qu'il a désormais une «décision à prendre» et qu'il doit songer à ses électeurs.

Le péquiste Bergeron s'attend à ce que le gouvernement de Jean Charest soutienne que ces accusations fournissent la preuve que les enquêtes policières produisent des résultats tangibles.

Il insiste : ni lui ni son parti ne sont opposés aux enquêtes policières. Ils pensent cependant qu'elles sont insuffisantes pour démonter un système.

Voilà pourquoi, enchaîne-t-il, une commission d'enquête publique demeurera nécessaire en dépit des arrestations à venir et des accusations qui pourraient éventuellement être portées contre d'autres personnes.

Au passage, M. Bergeron se demande ce que valent réellement les «enquêtes de sécurité» menées avant qu'un élu n'accède à un poste ministériel. Dans le cas de M. Tomassi, «cette enquête s'est avérée pour le moins déficiente».

L'Action démocratique du Québec réagira mercredi aux accusations déposées contre Tony Tomassi.

Au ministère de la Sécurité publique, on indique que l'Unité permanente anticorruption possède toute la marge de manoeuvre requise pour enquêter sur qui elle veut.
Partager

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/act ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

L'origine d'un crime
12 octobre 2011 à 00h00
Yves Boisvert
La Presse

À première vue, ces accusations contre Tony Tomassi n'ont rien à voir. Rien à voir avec ce dont on parle depuis trois ans: collusion, obtention de gros contrats dans la construction, etc.

Mais en fait, c'est en plus petit exactement ce qu'on reproche au gouvernement de Jean Charest: l'influence de l'argent.

Si son père, Donato Tomassi, n'avait pas été un organisateur et financier local important, est-ce que Tony Tomassi serait même devenu député?

L'homme de 40 ans a commencé deux fois un bac en sciences politiques, à l'Université de Montréal puis à l'UQAM, sans obtenir de diplôme. (René Lévesque non plus n'a pas obtenu son bac, remarquez bien, mais c'était René Lévesque). Il a travaillé dans des cabinets politiques quelques années. Il a été candidat poteau pour les conservateurs à 22 ans dans Saint-Léonard. Il a travaillé pour l'entreprise de construction de la famille quelques années, jusqu'à ce qu'il se fasse élire dans une circonscription sûre pour les libéraux, en 2003.

Et en 2008, le voici ministre de la Famille. Une tâche pour laquelle il n'avait ni la préparation ni la moralité, comme la suite des événements l'a démontré.

C'est tout de même une blague que d'avoir invité Tony Tomassi au Conseil des ministres.

Ce que nous dit la Sûreté du Québec aujourd'hui, c'est que cet homme a abusé de ses fonctions. On ne connaît pas tous les détails encore, mais on sait qu'il utilisait une carte de crédit de station-service appartenant à une entreprise de sécurité - le Bureau canadien d'investigation et d'ajustements (BCIA).

Que fait un député avec une carte de crédit d'entreprise quand ses dépenses de transport sont payées par l'Assemblée nationale?

Étrange.

Plus étrange encore quand on sait que cette entreprise, BCIA, était présidée par Luigi Coretti, individu ayant fait deux fois faillite avant la débâcle de BCIA en 2010.

En principe, c'est comme député que Tony Tomassi a profité de cette carte.

Mais une accusation déposée hier lui reproche des actes d'abus de confiance qui s'étalent de 2006 à 2010. Cela couvre donc la période où le député de LaFontaine était ministre. Une période où on lui a reproché d'utiliser son influence pour obtenir des permis de garderie et des places à divers contacts.

***

On n'est pas ici devant une affaire criminelle de grande envergure. Cela, si c'est prouvé, ressemble à la dizaine d'affaires minables qui ont envoyé des députés conservateurs du Québec (et un ministre, acquitté) du temps de Brian Mulroney devant les tribunaux pour fraude, entre 1984 et 1993.

C'est-à-dire quelqu'un qui tente de profiter de sa position au gouvernement pour obtenir de l'argent. En promettant d'intervenir pour obtenir une subvention, par exemple, moyennant contrepartie.

À moins que ce ne soit le contraire: un homme politique suffisamment insignifiant qu'on «place là» pour obtenir des choses. Ça ne serait pas la première fois qu'on voit ça.

C'est donc à la fois une affaire relativement petite, par les sommes en jeu et les décisions prises.

Et en même temps une affaire très sérieuse, parce qu'elle montre l'influence de l'organisation et des collecteurs d'argent non seulement dans le choix des candidats, mais jusque dans le choix des ministres. Jean Charest n'avait pas d'affaire à nommer Tony Tomassi au Cabinet. Il n'avait tout simplement pas ce qu'il faut.

***

Le procès, s'il y en a un, ne nous apprendra rien sur un des sujets de l'heure - l'octroi de contrats au ministère des Transports, par exemple.

Mais ces accusations appellent d'autres questions. Tomassi a-t-il vraiment «vendu» son influence? S'est-il vanté d'en avoir, mais sans obtenir de résultats (ce fut le cas du sénateur conservateur Michel Cogger, condamné même si ses démarches n'avaient pas réussi)? Que lui demandait-on? En échange de quoi? Celui qui achète de l'influence est aussi coupable. On ne peut pas en vendre dans l'air, de l'influence...

Des questions qui visent plusieurs personnes qui ne sont pas encore accusées, donc.

Mais des questions qui tournent autour de l'origine de ce crime, au fond: l'argent pour financer le Parti libéral.

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Des élus parlent enfin
Publié le 13 octobre 2011 à 00h00

Image

Pierre-André Normandin et Karim Benessaieh
La Presse

Des entreprises ont tenté de financer des campagnes électorales dans trois municipalités de la grande région de Montréal en 2005 et 2009, révèle une enquête de La Presse. Les maires de Brossard et de Mont-Saint-Hilaire ainsi qu'un ex-élu de Sainte-Marthe-sur-le-Lac affirment s'être fait offrir des élections clés en main et se disent convaincus qu'ils sont loin d'être les seuls.

La Presse a pris contact avec la moitié des 82 maires de la région métropolitaine pour les questionner sur leur perception de la collusion et de la corruption dans le milieu de la construction. Une vingtaine ont accepté de témoigner, assurant dans la quasi-totalité des cas n'avoir jamais été pressentis par des entreprises. Plusieurs ont affirmé que leur municipalité était trop petite pour attirer l'attention des grandes firmes.

Pourtant, le maire Michel Gilbert, de Mont-Saint-Hilaire, qui compte 17 500 habitants, affirme avoir été joint à deux occasions par des firmes de génie-conseil, qu'il a préféré ne pas nommer.

Le premier incident remonte aux élections municipales de 2005 lorsqu'une conseillère municipale d'une municipalité voisine l'a invité à rencontrer les responsables d'une entreprise.

Durant la rencontre qui a duré une heure, dans les bureaux de la firme de génie-conseil à Montréal, on lui a offert de couvrir certaines dépenses de sa campagne. On lui a notamment proposé de réaliser un sondage pour mesurer ses appuis dans la population. Quand il a demandé comment le tout serait financé, la réponse a été simple: «On m'a dit: "On peut s'occuper de votre campagne électorale. Ne vous préoccupez de rien." Ça ne sentait pas bon», a confié Michel Gilbert. Au terme de la rencontre, l'homme dit avoir refusé l'offre et ne plus jamais avoir entendu parler de cette firme.

«Je ne connaissais pas le concept d'élection clés en main, mais c'en était une. C'était une campagne dirigée et financée par une firme d'ingénieurs», assure aujourd'hui le maire de Mont-Saint-Hilaire. Michel Gilbert indique que la firme ne lui a pas ouvertement demandé de contrat en échange de son aide, mais il convient qu'il leur aurait été redevable. «Ils viennent vous chanter la pomme, mais ne vous connaissant pas, ne connaissant pas votre sens de la moralité, ils ne sont pas assez stupides pour vous dire qu'ils font ça pour avoir des contrats», explique-t-il.

Ce n'est pas la seule fois que Michel Gilbert dit avoir été pressenti par une firme de génie-conseil. En pleine campagne en 2009, une autre entreprise avec laquelle sa municipalité faisait - et fait toujours - affaire aurait tenté de financer sa caisse électorale.

«Un jour, j'ai reçu un appel et on m'a dit: "Il faudrait prendre un petit-déjeuner." Comme on était en campagne électorale, je lui ai demandé si c'était pour une contribution. Il m'a répondu: "Oui, c'est pour la campagne." Je le connaissais et je lui ai expliqué que seuls les résidants de Saint-Hilaire pouvaient contribuer et qu'il fallait s'adresser au responsable de la campagne. Finalement, je ne suis jamais allé déjeuner», relate le maire.

Malgré ces incidents, Michel Gilbert dit ne pas avoir senti le besoin de s'adresser aux policiers. «Ces moments, ça se passe entre sa conscience et soi.» S'il accepte de parler aujourd'hui, c'est pour éviter que des «novices» en politique tombent dans le piège.

Petite ville, grand potentiel

Conseiller municipal de Sainte-Marthe-sur-le-Lac de 2005 à 2009, Sylvain Goudreault dit lui aussi avoir été joint par des entreprises qui souhaitaient l'aider à accéder à la mairie de la petite municipalité de 14 500 habitants, au nord de Montréal. «C'est des gens qui n'aimaient pas la mairesse», résume-t-il.

Six mois avant les élections, il a été invité à dîner avec un haut dirigeant d'un cabinet d'avocats qui obtient fréquemment des contrats auprès des villes. C'est lors de cette rencontre que Sylvain Goudreault dit avoir compris d'où provenait son financement et décidé de faire le ménage dans son parti. «Quand j'ai dit que je ne voulais pas avoir à faire avec ça, deux [candidats] m'ont lâché», relate Sylvain Goudreault, qui a fini par saborder son parti.

L'un des démissionnaires, Claude Amann, a lui-même fondé une autre formation aux élections de 2009 pour tenter de déloger la mairesse, Sonia Paulus, sans succès. L'homme nie catégoriquement avoir bénéficié du soutien d'entreprises. «C'était une petite campagne de village. Il n'y a rien là. Je ne pense pas que des entreprises aient souhaité mettre la main là-dessus pour des "peanuts". On parle de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, pas de Montréal.»

La petite municipalité a pourtant tout pour intéresser les entreprises, estime Sylvain Goudreault. «C'est une ville en pleine expansion. Il y a juste le tiers de développé. [Les entreprises] savent très bien que si elles mettent le nez ici, elles vont faire la "piastre".» La taille de Sainte-Marthe-sur-le-Lac a pratiquement doublé en 10 ans, le nombre de maisons passant de 3130 en 2001 à 6016 en 2011.

Après les élections, le renvoi d'ascenseur

Vieux routier de la politique municipale, le maire Paul Leduc, élu sans interruption à la tête de Brossard de 1990 à 2001, a eu droit à une toute nouvelle expérience lors de son retour en 2009. «Avant des élections, une firme m'offre de me financer au complet mon élection. J'ai dit non, never.»

L'entreprise, dont le maire refuse de dévoiler le nom ou même le domaine d'activité, a fait une deuxième tentative. «Après ça, elles ont été trois qui se sont mises ensemble pour me l'offrir. J'ai dit non. Il faut faire ça. Sans ça, je ne pourrais pas dormir s'il fallait que je rende des comptes à quelqu'un, s'il fallait que je trafique des contrats. Je suis un banquier; la rigueur, j'ai appris ça jeune.»

L'offre était peu détaillée, dit le maire, et c'était la première fois qu'on la lui faisait. «C'est: "Tiens, O.K., on s'occupe de ça." Mais c'était bien clair, absolument [qu'on voulait l'acheter].» Il connaissait indirectement le phénomène des élections clés en main, de sorte qu'il a compris ce qu'on attendait de lui. «Je connais une ville où après l'élection - c'était avant 2001 -, il y a quelqu'un qui était dans le bureau du maire et c'est lui qui "callait les shots", en bon français. Je sais aussi que ça se passe dans certaines municipalités, parce qu'on m'en a déjà parlé. On m'a déjà dit: "Écoute, après les élections, il y a des redevances..."»

http://www.cyberpresse.ca/actualites/do ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39512
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

Image
Serge Chapleau, La Presse
13 octobre 2011
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »