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Publié : mar. juil. 18, 2006 6:54 am
par tipet
Strophe a écrit
C'est qu'ici ce n'est même pas une question d'opinion ! Il y a en masse d'études qui prouvent que l'homosexualité est innée. On ne le devient pas on l'est, point ! Un chercheur a même réussit à trouver une zone du cerveau qui est active chez les homosexuelles et pas chez les hétéros (une zone derrière l'oreille gauche je crois).
Aussi, pour avoir vu grandir mon cousin qui est homosexuel, à l'âge de 2ans, avant même qu'il soit conscient de la sexualité, de l'amour etc... nous savions tous qu'il était homosexuel. Son père a vraiment tout fait pour le changer et le faire revenir dans le droit chemin (qu'il disait )... sans succès.
Le film C.R.A.Z.Y est un bel exemple de ce que tu dis Strophe
J'aimerais bien savoir comment on fait pour "devenir" homosexuel/le
Publié : mar. juil. 18, 2006 9:07 am
par Débidé
Strophe a écrit
C'est qu'ici ce n'est même pas une question d'opinion ! Il y a en masse d'études qui prouvent que l'homosexualité est innée. On ne le devient pas on l'est, point ! Un chercheur a même réussit à trouver une zone du cerveau qui est active chez les homosexuelles et pas chez les hétéros (une zone derrière l'oreille gauche je crois).
Aussi, pour avoir vu grandir mon cousin qui est homosexuel, à l'âge de 2ans, avant même qu'il soit conscient de la sexualité, de l'amour etc... nous savions tous qu'il était homosexuel. Son père a vraiment tout fait pour le changer et le faire revenir dans le droit chemin (qu'il disait )... sans succès.
«le droit chemin»! Ok scusez c'est juste que je trouve ça vraiment absurde! Comme si y avait juste un bon chemin...
Publié : mar. juil. 18, 2006 9:11 am
par Strophe
Débidé a écrit
«le droit chemin»! Ok scusez c'est juste que je trouve ça vraiment absurde! Comme si y avait juste un bon chemin...
Je trouve ça totalement absurbe aussi... mais bon, y'a des gens qui n'acceptent pas la différence. Malheureusement !
Publié : mar. juil. 18, 2006 9:21 am
par Mysterylife
tipet a écrit
Le film C.R.A.Z.Y est un bel exemple de ce que tu dis Strophe
J'aimerais bien savoir comment on fait pour "devenir" homosexuel/le
Si je saurais, je te dirais Mais certain spécialiste disent que les femmes peuvent elles devenir lesbiennes car n'est pas à la recherche de la même chose que l'homme Je me vois vraiment pas avec une femme moi, même pas un baiser sur la bouche
Publié : mar. juil. 18, 2006 12:32 pm
par Escapade
Strophe a écrit
C'est qu'ici ce n'est même pas une question d'opinion ! Il y a en masse d'études qui prouvent que l'homosexualité est innée. On ne le devient pas on l'est, point ! Un chercheur a même réussit à trouver une zone du cerveau qui est active chez les homosexuelles et pas chez les hétéros (une zone derrière l'oreille gauche je crois).
Aussi, pour avoir vu grandir mon cousin qui est homosexuel, à l'âge de 2ans, avant même qu'il soit conscient de la sexualité, de l'amour etc... nous savions tous qu'il était homosexuel. Son père a vraiment tout fait pour le changer et le faire revenir dans le droit chemin (qu'il disait )... sans succès.
POur avoir vu une étude similaire, on a démontré effectivement qu'il y a une activité cérébrale spécifique à la sexualité d'un individu. Ça ne prouve pas que l'homosexualité soit nécessairement inné. L'est-elle ? L?est-elle entièrement ? Est-elle en partie inné, en partie acquise ? Je ne crois pas qu'on sait de façon précise. Mais les études prouvent hors de tout doute que l'homosexualité n'est pas un caprice et que la personne homosexuelle n'y peut rien, ça ne se contrôle par la volonté comme certains parents l'espéraient. Pas plus, par analogie, qu'une personne peut commander sa libido volontairement quand elle ne vient pas et que les circonstances s'y prèteraient si bien.
Pas plus qu'en observant le cerveau d'un bébé, on puisse le classer à la naissance dans un camps ou dans l'autre, comme des petits poussins. La sexualité est loin d'être simplement binaire, c'est pas mal plus complexe que ça et il y a beaucoup de facteurs à l'adolescence qui l'alimentent, le déterminent.
Je ne veux pas attaquer ni viser les parents de ton cousin, Strophe, je ne connais pas les circonstances. Mais je crois que le pire qui puisse arriver à un enfant de 2 ans, c'est de tomber sur un père homophobe, au jugement peu éclairé, qui est sûr de "savoir" et qui va le talonner durant toute son enfance pour le "former sexuellement" "comme du monde". Comme si à 2 ans, on pouvait le savoir !! Et même si cette "éducation" est faite avec toute la bonne volonté d'un père qui croit aimer (mais qui ne sait pas à l'Évidence comment), qui le fait pour le "bien" de l'enfant, on n'a pas besoin de philosopher si le comportement sexuel est inné ou pas, pour savoir que cet enfant aura une sexualité qui risque d'être fucké d'aplomb à l'adolescence. IL y a des parents qui capotent tellement avec ça. C'est déjà difficile de prévoir ce qu'un enfant deviendra d'un enfant à l'age adulte. Il y a tellement de fillettes "tomboy", qui passent leur jeunesse à jouer avec les tonkas de leur frère, à se battre tout le temps, à jouer à des sports de gars et qui font des mannequins très féminines et très hétéros. Comme des garçons qui préfèrent les poupées de leur soeur aux tonkas, qui n'aiment pas les sports de contact, qu'on trouve un brin effiminés, et qui pourtant deviennent des hétéros très machos.
L'intelligence d'un Einstein, le talent d'un Mario Lemieux ou d'un Zidane, talents durables qui se maintennent pendant plusieiurs années, étaient-ils innés ou acquis ? Ou est-ce un peu des deux ? Dans une savante proportion ? On n'en sait foutre rien. Autant en fait que pour la sexualité humaine. --Message edité par Escapade le 2006-07-18 18:33:14--
Publié : mar. juil. 18, 2006 1:27 pm
par Strophe
Escapade a écrit
POur avoir vu une étude similaire, on a démontré effectivement qu'il y a une activité cérébrale spécifique à la sexualité d'un individu. Ça ne prouve pas que l'homosexualité soit nécessairement inné. L'est-elle ? L?est-elle entièrement ? Est-elle en partie inné, en partie acquise ? Je ne crois pas qu'on sait de façon précise. Mais les études prouvent hors de tout doute que l'homosexualité n'est pas un caprice et que la personne homosexuelle n'y peut rien, ça ne se contrôle par la volonté comme certains parents l'espéraient. Pas plus, par analogie, qu'une personne peut commander sa libido volontairement quand elle ne vient pas et que les circonstances s'y prèteraient si bien.
Pas plus qu'en observant le cerveau d'un bébé, on puisse le classer à la naissance dans un camps ou dans l'autre, comme des petits poussins. La sexualité est loin d'être simplement binaire, c'est pas mal plus complexe que ça et il y a beaucoup de facteurs à l'adolescence qui l'alimentent, le déterminent.
Je ne veux pas attaquer ni viser les parents de ton cousin, Strophe, je ne connais pas les circonstances. Mais je crois que le pire qui puisse arriver à un enfant de 2 ans, c'est de tomber sur un père homophobe, au jugement peu éclairé, qui est sûr de "savoir" et qui va le talonner durant toute son enfance pour le "former sexuellement" "comme du monde". Comme si à 2 ans, on pouvait le savoir !! Et même si cette "éducation" est faite avec toute la bonne volonté d'un père qui croit aimer (mais qui ne sait pas à l'Évidence comment), qui le fait pour le "bien" de l'enfant, on n'a pas besoin de philosopher si le comportement sexuel est inné ou pas, pour savoir que cet enfant aura une sexualité qui risque d'être fucké d'aplomb à l'adolescence. IL y a des parents qui capotent tellement avec ça. C'est déjà difficile de prévoir ce qu'un enfant deviendra d'un enfant à l'age adulte. Il y a tellement de fillettes "tomboy", qui passent leur jeunesse à jouer avec les tonkas de leur frère, à se battre tout le temps, à jouer à des sports de gars et qui font des mannequins très féminines et très hétéros. Comme des garçons qui préfèrent les poupées de leur soeur aux tonkas, qui n'aiment pas les sports de contact, qu'on trouve un brin effiminés, et qui pourtant deviennent des hétéros très machos.
L'intelligence d'un Einstein, le talent d'un Mario Lemieux ou d'un Zidane, talents durables qui se maintennent pendant plusieiurs années, étaient-ils innés ou acquis ? Ou est-ce un peu des deux ? Dans une savante proportion ? On n'en sait foutre rien. Autant en fait que pour la sexualité humaine.
Non t'en fais, je ne suis nullement offusquée par tes propros sur les parents de mon cousin Je n'endosse absolument pas le comportement de mon oncle, tout comme la plupart des membres de ma famille d'ailleurs. Même mes grand-parents qui sont pourtant d'une autre génération avec des moeurs bien différents disaient de le laisser tranquille.
Heureusement, mon cousin a 24 ans aujourd'hui et il s'en sort très bien. Il a été en froid quelques années avec ses parents, mais aujourd'hui ils se parlent et se fréquentent.
Publié : mar. juil. 18, 2006 2:54 pm
par bobépine
Voici l'article dont parle Soleil47 dans son premier post
Le dernier tabou
Dernier rempart à franchir pour les homosexuels, le sport d'élite pourrait changer avec les Outgames. C'est le plus grand souhait de Mark TEWKSBURY, médaillé olympique et ardent défenseur des droits des gais et lesbiennes.
par Carole Beaulieu et Jean-Benoît Nadeau
publié dans L'actualité du 1er août 2006
Il est devenu un des dieux de l’Olympe en 1992, à Barcelone. Sa médaille d’or au 100 mètres dos à ces Jeux olympiques lui a valu de faire la couverture du prestigieux magazine Time. Aspiré dans un tourbillon médiatique, Mark Tewksbury passe l’année suivante à prononcer des conférences et à frayer avec le jet-set sportif. Le jeune nageur de Calgary se joint au Comité international olympique — dont il claquera la porte en 1998, en accusant ses membres de corruption systématique. Quelques mois plus tard, il fait la une des médias en révélant publiquement ce qu’on chuchotait depuis Barcelone: Mark Tewksbury est homosexuel.
En 2001, Montréal le recrute pour promouvoir — avec succès — la candidature de la ville aux 7es Jeux gais, en 2006. L’année suivante, il quitte Toronto, déménage à Montréal et se met au français — qu’il parle joliment aujourd’hui. En 2003, coup de théâtre: la Fédération des Jeux gais retire à Montréal la licence des jeux de 2006, qu’elle attribue à Chicago. Le comité organisateur et Mark Tewksbury répliquent en créant, à Montréal, une rencontre sportive concurrente, les Outgames mondiaux.
En attendant ce grand happening, où il participera entre autres au relais 4 x 100 mètres quatre nages en natation, Mark Tewksbury publie Inside Out (éd. Wiley). Il y raconte, parfois crûment, son combat d’adolescent contre son homosexualité, puis son acceptation progressive. L’actualité l’a rencontré à Montréal.
Pourquoi le monde a-t-il besoin de jeux gais?
— Notre but est d’ouvrir une brèche dans un des derniers bastions de l’homophobie: le monde du sport, professionnel ou amateur d’élite. Il n’y a pas, dans toute l’histoire, un seul joueur de hockey professionnel, même à la retraite, qui se soit déclaré ouvertement gai! Ça crée un drôle de climat pour quelqu’un qui aspire à devenir un hockeyeur de haut niveau et qui est homosexuel.
Il y a un malentendu à clarifier. Les Outgames ne pratiquent pas une sorte de ségrégation sportive. Ces jeux sont ouverts aux hétéros. Il n’y aura pas de police à l’entrée pour contrôler qui est homosexuel et qui ne l’est pas. Notre but est au contraire de permettre à tous de faire du sport ensemble. Nous travaillons avec les fédérations québécoises de chaque sport, qui nous aident avec leurs bénévoles, leurs arbitres. Cela ouvre de nouvelles possibilités.
Votre but est de faire tomber les barrières du ghetto?
— Le ghetto est utile parce qu’il permet à la communauté de se renforcer. Après quatre décennies de militantisme et de défense des droits, que reste-t-il à faire? Le Canada s’affirme dans la lutte contre la discrimination. On arrive à un stade où il faut effectivement sortir du ghetto, jeter un pont entre nous et les non-gais. Notre communauté entre dans une période charnière. On s’approche du but. Les Outgames visent à ouvrir le ghetto.
Pourquoi ces jeux se passent-ils ici, au Québec?
— Montréal est un endroit unique en son genre. Aucune ville américaine ne peut réaliser ce qu’elle est en voie d’accomplir. Nulle part ailleurs des jeux gais n’ont reçu le soutien des médias et de tous les niveaux de gouvernement. Montréal a une culture particulière de participation aux manifestations culturelles, aux festivals de rue. C’est inestimable, car nous voulons que les gens viennent à nos jeux. En tant qu’anglophone nouvellement installé au Québec, je constate qu’il y règne un esprit très différent de celui qu’on trouve ailleurs. Les individus doivent se tenir debout, face à eux-mêmes et, en tant que membres d’une société distincte, face à la majorité. Les Québécois sont plus tolérants que les autres Canadiens: ils vivent et laissent vivre. L’attitude générale est: «Qui sommes-nous pour imposer à d’autres la discrimination que nous avons subie?»
À quelles barrières les homosexuels se heurtent-ils dans le sport?
— Selon la mentalité du vestiaire, nous ne pouvons évoluer dans un monde viril, masculin, d’une façon qui laisse à penser que nous sommes proches de notre côté féminin. C’est considéré comme de la faiblesse, ça nous rend faciles à attaquer et vulnérables. Il est assez difficile de mettre des mots sur cette ambiance, cette mentalité de groupe. Moi-même, quand je faisais de la compétition de haut niveau, je traitais les autres de fag (pédé), de pussy (mauviette). Je n’ai pas encore vu quelqu’un dire: «Pourriez-vous m’arrêter ça? Je suis gai.»
Un autre mécanisme renforce cette homophobie rampante: la peur. Si je suis homosexuel, je peux tout perdre: mon travail, mes commanditaires et, surtout, ce que j’aime le plus, la possibilité de pratiquer mon sport! Il n’y a que deux options: on quitte le sport ou on cache l’homosexuel, parce qu’il n’a pas sa place. Dans les sports de contact, comme le hockey et le football, il y aussi le danger d’être attaqué physiquement, violemment, par un autre joueur.
C’est vrai pour toutes les disciplines, même le bobsleigh?
— Dans le sport, il n’est jamais bon de laisser voir sa vulnérabilité. Il faut montrer qu’on est le plus fort. Il y a la prouesse physique, mais aussi la prouesse mentale, la capacité de concentration. Heureusement, en 2006, l’homosexualité n’est plus stigmatisée, elle n’est plus attaquable — officiellement. Mais ça change plus lentement dans le sport que dans la vie. Qui veut être le premier joueur de football à tester la théorie?
Dans une entrevue à L’actualité (1er mars 1992), Pat Burns, alors entraîneur du Canadien, avait dit qu’il en référerait à ses patrons s’il apprenait qu’un de ses joueurs était homosexuel. Que lui répondriez-vous?
— L’homophobie est institutionnalisée dans le sport professionnel. J’en ai discuté avec un ancien entraîneur de la LNH. Je lui ai demandé pourquoi c’est si difficile d’avoir des gais dans son équipe. Il m’a répondu que les gars doivent prendre leur douche, partager leur chambre d’hôtel avec d’autres... J’ai dit: «S’il y a quatre homosexuels dans l’équipe, mettez-les ensemble!» Réponse: «Les femmes des joueurs sont contre.» Ont-elles raison de se méfier de leur mari? [Rire] Sérieusement, vous ne me ferez pas croire qu’en 2006 une seule femme de joueur ne connaît pas personnellement des homosexuels et qu’elle n’acceptera pas l’idée que son mari partage sa chambre avec l’un d’eux! Elle sait que ça n’a rien à voir!
Comment croyez-vous que les choses changeront?
— Je doute que cela commence par un vieux joueur de hockey sortant du placard. Mais j’ai bon espoir de voir monter un jeune de 17 ans qui «en sera». J’ai débuté dans le sport en 1976 et j’ai moi-même assimilé des conceptions homophobes difficiles à changer. Mais un jeune qui aura commencé sa carrière sportive en 1992 ou en 2000 dans un endroit comme le Québec aura une perception de lui-même et du monde différente de celle que j’avais alors. Bref, le changement va venir de la base, d’un joueur et de ses coéquipiers qui diront: «Il n’y a pas de problème.» Mais peut-être aussi qu’un grand joueur de hockey professionnel lira mon livre et se dira: «Pourquoi est-ce que j’endure ça? Je n’en peux plus.» Tout ce qu’il nous faut, c’est un joueur de hockey, deux joueurs de football qui affichent leur orientation sexuelle, et les choses vont changer. Au cinquième cas du genre, on n’y pensera même plus.
Nous avons eu beaucoup de mal à dénicher une athlète lesbienne canadienne prête à parler comme vous le faites. Le monde du sport est-il plus dur encore pour les lesbiennes?
— Les sportifs gais cachent leur orientation de peur de passer pour efféminés. Chez les athlètes lesbiennes, ce qui joue, c’est plutôt la crainte de perpétuer le mythe que toutes les sportives sont des lesbiennes. Ça ne devrait être une surprise pour personne qu’il y ait, par exemple, des hockeyeuses lesbiennes. On sait que certaines le sont, mais aucune n’a affirmé publiquement qu’elle l’était. Il y a eu Nancy Drolet, médaillée d’argent aux Jeux de Nagano, en 1998, mais elle n’était plus membre de l’équipe canadienne de hockey.
Avez-vous une vie en dehors des Outgames et de la «cause»?
— Des gens m’écrivent que je les ennuie avec mes histoires de gais. Vous ne pouvez pas vous imaginer combien ça m’ennuie aussi de toujours répéter la même chose! Mais voyez-vous, je voudrais bien pouvoir présenter mon compagnon et être certain que les gens ne tomberont pas à la renverse en constatant que c’est un homme! Ça arrive encore.
Je voudrais écrire une pièce de théâtre, que j’intitulerais Almost There (presque rendus). Cela porterait sur le pont qui reste à jeter entre les gais et le sport, les gais et le reste de la société, et entre gais, aussi — car l’affaire du retrait des Jeux gais, en 2003, m’a montré qu’il y avait beaucoup de fermeture parmi nous. Nous y sommes presque, mais pas tout à fait.
Je suis peut-être naïf, mais je crois que des changements s’en viennent. Regardez le Comité olympique canadien et les fédérations sportives. En janvier dernier, les hautes sphères du sport amateur au Canada se sont réunies pour considérer la question de l’homophobie, pour entendre des témoignages, réfléchir sur ce que ça implique. Et c’est le PDG du Comité olympique canadien qui m’a remis le Prix d’excellence du Festival de la fierté, à Toronto. Cela aurait été impensable il y a cinq ans.
Il y a deux ans, au cours d’une entrevue télé, le chroniqueur Daniel Pinard a dit que s’il existait une pilule contre l’homosexualité, il la prendrait. Malgré son succès, on voit sa douleur. Si cette pilule existait, la prendriez-vous?
— Il y a 25 ans, j’aurais dit oui. Plus maintenant. J’aime qui je suis. Il est faux de prétendre que c’est un «style de vie». Je ne l’ai pas choisi. L’argument voulant qu’on «choisisse»d’être gai, je ne suis plus capable de l’entendre. Je choisis de manger de la salade, de faire de l’exercice. Ça, c’est un style de vie. Mais que j’aime un homme et qu’on fasse l’amour ensemble est une disposition génétique. J’ai grandi dans l’endroit le plus conservateur du Canada, la banlieue de Calgary. Rien de plus blanc, de plus straight. Pourquoi est-ce que j’aurais «choisi»le mode de vie le plus difficile, celui qui me garantirait les pires discriminations? Ça n’a pas de sens. On ne choisit pas. J’aimerais changer l’environnement dans lequel les jeunes grandissent pour qu’ils ne vivent plus ce que j’ai vécu. --Message edité par bobépine le 2006-07-18 20:54:42--
Publié : mar. juil. 18, 2006 8:45 pm
par Débidé
Merci beaucoup Bobépine pour l'article!
Publié : lun. juil. 24, 2006 11:49 am
par Beppo
Le lundi 24 juillet 2006
1ERS OUTGAMES
Homophobe, le sport?
Silvia Galipeau
La Presse
Plus que quelques jours avant le lancement des 1ers Outgames mondiaux, événement sportif et culturel rassemblant 12 000 athlètes gais et hétéros. D'ici là, du 26 au 29 juillet, se déroule à Montréal une conférence internationale sur les droits des gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres. Histoire de marquer le coup, Actuel vous propose une série de reportages sur la question. Aujourd'hui: l'homophobie dans le sport.
Oublions un instant les Outgames. À quand un joueur de hockey homosexuel et fier de l'être? Où sont-ils, les joueurs de baseball, football ou basket ouvertement gais? Bref, pourquoi diable y a-t-il si peu de sportifs, amateurs ou professionnels, fiers de leur homosexualité?
Quelques femmes se sont affirmées. Mais les gars? Bien sûr, il y a eu le nageur Mark Tewksbury, rare sportif à avoir fait un coming out officiel (en conférence de presse!), il y a de cela huit ans.
Les autres courageux se comptent sur les doigts de la main. Tous ont préféré attendre que leur carrière sportive soit bouclée pour le faire.
Se pourrait-il qu'il y ait quelque chose de profondément homophobe dans le sport? Simon L. Lajeunesse croit que oui. La question l'obsède d'ailleurs depuis cinq ans, puisqu'il en a fait le sujet de sa thèse de doctorat en service social à l'Université Laval. Il doit donner une conférence sur la question jeudi, et prévoit aussi écrire un livre d'ici l'an prochain.
Aujourd'hui, "le sport est un grand rituel constructeur de l'identité masculine", avance-t-il. Qu'est-ce qui faisait jadis d'un homme un homme? "Le guerrier conquérant viril et poilu", répond le chercheur. De nos jours, le sport a remplacé la guerre, ajoute-t-il, mais le modèle est demeuré le même. Bref: c'est le grand, fort, et viril jeune homme.
Alors que l'idéal sportif grec était homosexuel - "il n'y avait rien de plus viril qu'un homme qui n'avait jamais connu de femme" - l'idéal contemporain a remplacé la notion de l'amour homosexuel par une "fratrie supérieure à toutes".
Paradoxalement, tout ce qui ne correspond pas à l'idéal sportif hétéro (l'homosexuel, entre autres) est désormais rejeté.
Se pisser dessus pour la chance
Les rituels initiatiques de l'équipe de football de McGill ont fait couler beaucoup d'encre l'an dernier. On se souvient qu'une recrue s'était plainte d'avoir été sodomisée avec un manche à balai.
D'après le chercheur, ce genre de rituel ne serait en rien exceptionnel. Il servirait au contraire à créer des liens d'appartenance.
Dans le cas d'initiations, la soumission des recrues à l'autorité du groupe permettrait de leur transmettre une nouvelle virilité: celle du groupe.
"Les sportifs acquièrent la virilité par contagion, dit-il. Dans ce contexte, c'est très mal vu d'être homosexuel, car cela risque de transformer toute l'équipe en gang de tapettes. J'ai rencontré des joueurs homosexuels qui m'ont fait jurer de garder le silence, ils se sont inventé des femmes ou des blondes parce qu'ils savent que le jour où leur identité sera connue, ce sera fini. Le sport est toute leur vie."
Pour en arriver à cette conclusion, Simon L. Lajeunesse a interrogé 25 sportifs universitaires au Québec. Tous sous le couvert de l'anonymat.
Il a côtoyé neuf d'entre eux, joueurs de football, pendant trois mois. Afin de gagner leur confiance, il a assisté à chaque entraînement. Ce qu'on lui a confié? Certaines équipes font des concours de celui qui pisse le plus loin, s'urinent dessus dans les douches, se mettent en rond avant un match et urinent en coeur, raconte-t-il.
"Dans beaucoup d'équipes, il y a des séances de masturbation collective après la pratique. Dans une équipe de hockey, un joueur embrasse le pénis de tous les autres après chaque entraînement." Bien sûr, "ça n'est pas tous les joueurs, pas toutes les équipes". Mais les joueurs évoluant d'une équipe à l'autre au fil des ans, "ils ont tous vécu ça à un moment ou à un autre, dans une équipe ou une autre."
Testostérone
Toutes les personnes interrogées par La Presse se sont dites choquées, mais pas nécessairement surprises, par les constats du chercheur.
"On ne sais pas tout, commente Patricia Demers, directrice des programmes universitaires à la Fédération québécoise du sport étudiant. Mais est-ce que je sais que 50 gars dans une pièce peuvent faire des conneries? Il y a un phénomène de groupe."
"J'en ai entendu parler, mais cela faisait partie du folklore et des rumeurs, je n'ai jamais vécu ça comme joueur", ajoute Glen Constantin, entraîneur de l'équipe de football de l'Université Laval, qui a tout de même déjà vu des joueurs participer à une course à obstacles avec une olive dans le postérieur.
À Trois-Rivières comme à McGill, les entraîneurs interrogés ont tous condamné ce genre de rituels, affirmant aussi nier leur existence.
De leur côté, les joueurs interrogés ont livré toutes sortes d'autres exemples de rituels: une équipe de hockey qui se rase les parties génitales, une équipe de football qui simule la sodomie à l'aide d'un ballon gonflable (et ce jusqu'à l'explosion dudit ballon), du tabasco injecté dans l'anus, etc. "C'est la culture, c'est la testostérone", commente Richard Dufour, ex-joueur de football de l'équipe de l'Université d'Ottawa.
"On était jeunes, on était en gang et on pensait que ça marchait comme ça. Est-ce que c'est condamnable? Dans le contexte, où nous étions des gars de football, un sport de tough, nous voulions nous prouver, dit-il. Hors contexte, c'est fou. Mais dedans, c'est drôle."
Est-ce qu'un joueur ouvertement homosexuel aurait sa place? "Non. Ce serait bien trop pour ce gars-là, tranche le jeune homme. Il faudrait qu'il soit très fort mentalement."
© 2006 La Presse. Tous droits réservés.
Publié : lun. juil. 24, 2006 12:59 pm
par tipet
Il y a juste moi qui a pensé à Intégrale en lisant une partie de ce texte?
Publié : lun. juil. 24, 2006 1:01 pm
par bobépine
tipet a écritIl y a juste moi qui a pensé à Intégrale en lisant une partie de ce texte?
Se pisser dessus
Publié : lun. juil. 24, 2006 1:43 pm
par Beppo
bobépine a écrit
Se pisser dessus
Pour marquer son territoire, voyons!
mdr
Publié : mer. juil. 26, 2006 5:47 am
par nick11f
Outgames
Il va y avoir du sport!
Monelle Saindon
Le Journal de Montréal
26/07/2006 08h51 - Mise à jour 26/07/2006 09h42
Pas moins de 12 000 athlètes lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (LGBT) provenant d'une centaine de pays, des épreuves sportives aussi innovatrices que la nage synchronisée pour hommes, 45 000 spectateurs et la grande Martina Navratilova pour partir le party samedi soir au Stade olympique ! Les premiers Outgames s'apprêtent à ébranler le monde du sport, en fin de semaine à Montréal.
Peut-être pas sur le plan des performances sportives - il n'y a aucune condition d'admissibilité aux compétitions - mais certainement en ce qui concerne la visibilité de la communauté homosexuelle.
Les Outgames occuperont une quarantaine de sites à Montréal (stades, parcs, gymnases, théâtres) pendant sept jours avec la présentation de compétitions dans 35 disciplines.
Aux épreuves sportives classiques (athlétisme, natation, cyclisme, etc.), les organisateurs des Outgames ont ajouté d'autres compétitions inhabituelles comme des tournois de bridge et de quilles, un concours d'aérobie, une course de relais en patins à roulettes et la nage synchronisée pour hommes.
Ces compétitions reflètent les intérêts différents de la communauté homosexuelle dans le monde de l'affrontement compétitif.
Navratilova et Tewksbury ouvriront le bal
La cérémonie d'ouverture des Outgames aura lieu samedi soir en grande pompe au Stade olympique, sous la présidence d'honneur de la célèbre championne de tennis Martina Navratilova et du médaillé olympique canadien Mark Tewksbury.
La gagnante de 18 tournois du grand chelem de tennis en simple et le nageur médaillé d'or à Barcelone en 1992 liront la Déclaration de Montréal, le legs de la Conférence internationale sur les droits humains des LGBT, qui précède les Outgames cette semaine.
«Je suis très fière de prendre part à ce chapitre important de l'histoire de la communauté internationale des LGBT», déclarait Navratilova, alors qu'elle confirmait, en février dernier, son entrée dans le Cercle des champions des Outgames, le groupe des supporteurs célèbres de ces jeux.
Navratilova prendra aussi la parole à un déjeuner-causerie, samedi, dans le cadre de la Conférence internationale sur les droits humains des LGBT. Tewksbury, lui, prononcera une allocution demain.
La Conférence internationale débute aujourd'hui au Palais des congrès de Montréal avec un banquet présidé par Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies. L'événement se poursuit jusqu'à samedi avec 200 ateliers et 40 conférences de sommités dans le domaine des droits des LGBT.
Cette réunion a pour but de faire le point sur les droits des LGBT dans le monde en général et dans le monde du sport en particulier.
L'organisation des Outgames a dû prendre des précautions spéciales en n'identifiant pas son courrier destiné à des athlètes domiciliés dans des pays où l'homosexualité est encore illégale. Par ailleurs, si le Canada fait figure de leader en matière de respect des droits des LGBT - il y aura plusieurs mariages gais à l'occasion des 1ers Outgames de Montréal - il reste encore très discret, comme le reste de la planète, dans le monde du sport.
Mark Tewksbury et Nancy Drolet (médaillée d'argent de l'équipe canadienne de hockey féminin aux Jeux olympiques de Nagano en 1998) sont deux des rares olympiens canadiens à avoir révélé leur orientation homosexuelle.
Le Cirque du Soleil, Diane Dufresne et Liza Minelli
Si les organisateurs des Outgames espèrent que l'événement soit l'occasion de quelques coming out, on ne se fait pas trop d'illusions.
«Les athlètes qui se préparent actuellement pour les Jeux olympiques ne feront certainement pas un coming out à ce moment-ci de leur vie, alors qu'ils sont dans le feu de l'action», a souligné Louise Roy, la directrice générale des Outgames de Montréal, en conférence de presse.
Plusieurs célébrités de la scène artistique - connues pour leur appui à la cause des LGBT - seront cependant du grand rendez-vous sportif.
Diane Dufresne sera de retour au Stade olympique à l'occasion de la cérémonie d'ouverture, samedi soir, et Liza Minelli apportera sa touche aux festivités de clôture, qui auront aussi lieu au Stade, le 5 août.
Le Cirque du Soleil, Marjo et Marie-Chantal Toupin seront également des festivités des Outgames.