La tornade Marie-Mai (entrevue)
Julie Rhéaume, Showbizz.net
Forte de ses nombreux succès, Marie-Mai ne cesse de se démarquer dans l'univers du show-business québécois. Showbizz.net a rencontré la jeune femme pour parler de ses dernières réalisations et de son nouveau spectacle.
Lorsqu'on fait remarquer à Marie-Mai qu'elle a vécu une très belle période dans sa vie professionnelle, elle réplique: «Un gros sept ans»!
Révélée au public grâce à «Star Académie» en 2003, l'étoile de la jeune femme a continué de briller de plus belle. Contrairement à certains de ses anciens comparses depuis tombés dans l'oubli, la chanteuse vogue de succès en succès.
Suite à la sortie d'«Inoxydable», son premier album en 2004, elle avait reçu un premier disque d'or. À l'époque, il fallait vendre 50 000 albums pour recevoir cet honneur. Cet opus s'écoulera finalement à plus de 120 000 unités. Quelqu'un lui avait dit à l'époque qu'elle serait très chanceuse d'en vendre 20 000 copies en raison de son style particulier, raconte-t-elle. En travaillant fort et en croyant à ses rêves, on peut faire mentir ses détracteurs.
«Dangereuse attraction» (2007), sa deuxième galette, avait notamment reçu le prix de l'Album rock de l'année à l'ADISQ.
Rappelons que «Version 3.0», son plus récent opus, a vu le jour au début de l'automne dernier. Elle en a vendu plus de 55 000 exemplaires.
«Je suis contente car je sens que ça ne ralentit pas. Je sens qu'il y a toujours un engouement. Il y a des fans qui me suivent depuis le début. J'ai vu des jeunes filles de 12 ans devenir des jeunes femmes et entrer dans la vingtaine. Elles sont encore là pour moi. Elles me suivent», explique l'artiste en entrevue dans un resto du Vieux-Québec.
«C'est super valorisant, dit Marie-Mai au sujet de son succès. Je me donne corps et âme dans ce que je fais. Je fais de la musique car c'est ma passion. C'est ce que j'ai envie de faire. Ce qu'il y a dans mes tripes, il faut que ça sorte. Tout ce que je fais, je le fais pour mon public. Je le fais pour les gens qui m'aiment et me suivent. De voir que c'est réciproque, qu'ils sont là avec moi et, qu'en plus, de nouvelles personnes se joignent à eux, c'est le fun. C'est super»
Se réinventer
Marie-Mai réinvente souvent son look. Sa musique évolue également au fil des ans. Ces changements lui permettent-elle d'ajouter du piquant à sa relation avec ses fans et de garder leur intérêt?
«C'est drôle car je n'y pense pas tant que ça. Je ne suis pas une artiste qui a beaucoup de stratégie. Pour des gros shows comme le Centre Bell, c'est bien d'avoir une belle structure. Par contre, tout ce que je fais, dans ma carrière, je le fais instinctivement (…). Je me laisse aller à mes émotions, à ce que j'ai envie de dire et de faire», répond Marie-Mai.
Son évolution sur «Version 3.0» s'est faite de façon naturelle sans avoir l'idée d'aller chercher un public précis. Marie-Mai veut faire la musique qu'elle aurait envie d'écouter, dit-elle.
Les Olympiques
Marie-Mai s'est produite à Vancouver dans le cadre des derniers Jeux d'hiver. Comment a-t-elle vécu cette expérience?
«Ça s'est passé super bien! Je suis allée là-bas pour faire plusieurs shows. J'en ai fait un avec les Porn Flakes sur la scène de la Francophonie. J'ai fait un show avec Karkwa pour la remise des médailles, là où on a remis la médaille (au skieur) Alexandre Bilodeau... C'était vraiment ultra cool! Finalement, il y a eu la fermeture des Olympiques. C'était l'un des moments les plus forts que j'ai vécus de toute ma vie: me retrouver sur une scène, dans un stade avec 60 000 personnes, et savoir qu'il y avait des millions de personnes qui allaient m'écouter (à la télé).... On dirait que ça m'a fait oublier toutes mes années d'expérience. Je me suis sentie comme une petite fille qui monte sur une scène pour la première fois de sa vie et qui réalise son rêve de devenir chanteuse. Je me sentais tellement nerveuse et fébrile. J'étais tellement contente. C'était super beau», répond celle qui avait alors des papillons dans l'estomac.
Malgré la nervosité, elle qualifie cette aventure de «beau trip». Elle était bien contente d'être de l'événement!
«Il y avait eu tellement de controverse face à la langue française qui était mal représentée. Je me suis dit "c'est mon trois minutes et demi... Il faut que je donne tout ce que j'ai à donner!" J'étais d'autant plus contente parce que c'était l'une de mes compositions et non une reprise... C'était l'une des miennes... Donc je suis très fière», ajoute-t-elle.
Un réalisateur à l'honneur
Lors du prochain gala des prix Juno, le 18 avril, à St-Jean (Terre-Neuve), Fred St-Gelais, le complice de Marie-Mai dans sa vie professionnelle et personnelle, sera éligible à remporter un trophée dans la catégorie «Meilleure réalisation» suite à son travail avec la chanteuse.
Il aura notamment comme rivaux les réputés Bob Rock et David Foster qui ont tous deux bossé pour Michael Bublé.
«Je suis tellement fière de lui! Il est réalisateur et n'a jamais voulu être à l'avant-plan. Il ne voudrait pas être à ma place. Souvent, les réalisateurs passent souvent incognito. Ce ne sont pas des personnes que tout le monde connaît. D'avoir cette reconnaissance du milieu artistique, c'est vraiment une belle tape dans le dos!»
«(Rock et Foster) sont ses idoles. C'est un rêve de jeunesse pour lui. Il est vraiment content. Étrangement, il n'a jamais été nommé à l'ADISQ comme Réalisateur de l'année. Sa première nomination, c'est aux Junos! On est fier», ajoute-t-elle.
La langue de Shakespeare
En mars, Marie-Mai a lancé un premier extrait en anglais: une chanson intitulée «Do You». Ce morceau se retrouve sur «Version 3.0».
«C'est une première. J'avais envie de la sortir. Le timing était bon. J'avais le goût d'avoir une chanson légère, une chanson qui donne le sourire et le goût de baisser la fenêtre (de la voiture). Tu mets ça fort! Ça fait road-trip entre filles! Je trouvais que ça inaugurait bien le printemps», explique-t-elle.
Pourrait-on éventuellement avoir droit à un album anglophone de Marie-Mai? «Peut-être... En ce moment, il faut par contre être réaliste. Je suis en tournée. J'ai des shows à toutes les semaines. Je me concentre là-dessus. Je suis en spectacle tout le printemps. J'ai aussi quelques shows cet été mais pas trop car je retourne en salles à l'automne. Je fais encore une fois le tour du Québec. Je vais faire les festivals l'autre été d'après (en 2011). On verra en temps et lieu mais je vais être un peu trop occupée pour penser à un album en anglais», réplique-t-elle.
Son agenda de tournée est rempli jusqu'à la fin de l'année prochaine!
Sur scène
Marie-Mai se produira notamment au Théâtre Capitole de Québec les 22 et 23 avril. On la verra également au Centre Bell le 11 juin.
La chanteuse commence à être une habituée de l'amphithéâtre montréalais, lui lance-t-on à la blague! «On ne s'habitue pas, répond-elle. C'est un bel honneur. C'est une salle incroyable. C'est mythique. Tous mes artistes préférés sont passés par là. Y avoir mon spectacle pour la troisième fois, c'est un bel accomplissement. Je suis fière», dit-elle.
Sur scène, Marie-Mai offrira un pot-pourri de succès d'artistes tels qu'AC/DC, Guns N' Roses, Metallica et Lady Gaga! «Pour moi, lorsqu'on est sur scène, c'est le moment de prendre des risques», précise celle qui aime sortir de sa «zone de confort» et surprendre le public. Elle adore le faire voyager dans son univers.
Elle devrait évidemment nous livrer des pièces de «Version 3.0» et ses succès.
En concert, Marie-Mai souhaite mettre toute la gomme. Elle qualifie son décor «d'écoeurant» et ses éclairages «d'hallucinants». Ses musiciens prendront également une bonne place sur les planches.
Fred St-Gelais, qui accompagne sa belle en concert, sera des spectacles de Québec et Montréal. Il ne pourra toutefois être de toute la tournée de Marie-Mai en raison de ses autres engagements professionnels.
Consultez le site Internet de l'artiste pour consulter toutes ses dates de spectacles.
La chanteuse nous promet également «des surprises» pour l'été... Celles-ci devraient bientôt être annoncées.