Re: 30 vies à la SRC
Publié : jeu. janv. 06, 2011 10:04 am
Publié le 06 janvier 2011
30 vies, beaucoup mieux que Virginie
Hugo Dumas
La Presse
Fabienne Larouche avait raison. Sa nouvelle quotidienne 30 vies, qui décolle lundi à 19h sur les ondes de Radio-Canada, n'a rien à voir avec Virginie. Sur tous les aspects.
D'abord, visuellement, 30 vies ressemble à Prozac ou à Trauma avec ses tournages en cinéma. C'est moderne, dynamique et réaliste. Oubliez maintenant les caméras statiques de Virginie qui lui conférait un aspect suranné de téléroman des années 90. C'est terminé.
Au tout début du premier épisode de 30 vies, le personnage principal, soit la prof de français de cinquième secondaire Gabrielle Fortin (excellente Marina Orsini), marche même dans les rues enneigées du Centre-Sud de Montréal sous les flocons. Pour un téléroman, c'est extrêmement rare que les réalisateurs (François Bouvier, ici) sortent leur matériel dehors en plein hiver pour mettre en boîte une scène. Ça coûte beaucoup trop cher.
Voilà aussi où se démarque 30 vies: on quitte enfin les décors exigus qui étouffent et donnent au téléspectateur un sentiment de claustrophobie. Plusieurs portions de cette nouvelle «quotidienne lourde», dit Marina Orsini, ont d'ailleurs été filmées en location, c'est-à-dire dans un vrai resto ou dans un vrai appartement.
Et l'intrigue de 30 vies ne semble pas vouloir s'éparpiller dans toutes les directions comme dans Virginie. Cette fois-ci, Fabienne Larouche braque son faisceau sur la relation entre la prof Gabrielle et ses élèves. Fini les magouilles peu intéressantes à la direction de la commission scolaire ou au syndicat comme dans Virginie.
La première vie explorée dans les 30 vies de l'émission, c'est celle de Dominique Veilleux (Antoine Pilon), 17 ans, qui souffre de problèmes occasionnels de lecture. Est-il dyslexique? Non. Rapidement, on comprend que ça dérape dans sa famille. Son père (Paul Doucet) a épuisé tout son chômage et sa mère (Fanny Mallette) subit une pression énorme au boulot. Attendez de découvrir son horrible patron, un être méprisant, ignoble et violent campé par Richard Robitaille. Il donne des frissons de dégoût avec des répliques comme: «La distance entre un congédiement et une promotion, c'est entre six ou neuf pouces, tout dépendant du boss.»
Le ton de 30 vies est beaucoup plus dramatique que Virginie, où les personnages badinaient souvent. Et la classe (multiethnique) de Gabrielle Fortin comporte vraiment 30 pupitres et non deux ou trois visages de figurants comme dans Virginie.
Un peu à l'image de The Wire, Fabienne Larouche, qui produit également 30 vies, a planté son histoire dans une école défavorisée, toute en béton, en ville. Mais rassurez-vous, ce n'est ni Dangerous Minds avec Michelle Pfeiffer ni Precious, même si on sent très bien la dureté du milieu scolaire.
C'est grâce aux «enquêtes» de Gabrielle Fortin, entêtée, dévouée et rebelle, que les problèmes de ses ouailles se résolvent. Parfois, Gab en mène large. Du genre: elle espionne la mère de son élève Antoine, tard le soir, alors qu'elle-même a trois jeunes enfants à la maison. Intense. Si tous les enseignants prenaient autant leur travail à coeur, le Québec afficherait le plus bas taux de décrochage du monde.
Mais, bon. Marina Orsini possède le charisme et le talent pour aplanir le caractère parfois rugueux de sa Gabrielle Fortin, qui n'hésite pas à envoyer promener son entourage, lorsqu'elle est contrariée. À ses côtés, Jean-Nicolas Verreault incarne le mari parfait, propriétaire d'un bistro BCBG. Des trois enfants du couple, c'est la plus jeune, Louise (Charlotte Comeau), qui a volé la vedette au visionnement de presse d'hier.
Sylvie Moreau incarne la meilleure copine physiothérapeute de Gabrielle. Sinon, Gabrielle se confie régulièrement à son ami travailleur de rue Richard Sanscartier (Dan Bigras). Bémol ici: Dan Bigras qui se décarcasse pour sauver des jeunes de l'enfer de la drogue, il me semble que ça fait cliché, non?
Selon Fabienne Larouche, le budget de 30 vies ne devrait pas dépasser celui de (feu) Virginie. L'équipe tourne un épisode par jour, soit le même rythme que pour Virginie. «C'est du cinéma tous les jours», rappelle Fabienne Larouche. Et comme a insisté Marina Orsini hier, il faut que 30 vies conserve ses tournages extérieurs, qui lui donnent une énorme valeur ajoutée.
30 vies, beaucoup mieux que Virginie
Hugo Dumas
La Presse
Fabienne Larouche avait raison. Sa nouvelle quotidienne 30 vies, qui décolle lundi à 19h sur les ondes de Radio-Canada, n'a rien à voir avec Virginie. Sur tous les aspects.
D'abord, visuellement, 30 vies ressemble à Prozac ou à Trauma avec ses tournages en cinéma. C'est moderne, dynamique et réaliste. Oubliez maintenant les caméras statiques de Virginie qui lui conférait un aspect suranné de téléroman des années 90. C'est terminé.
Au tout début du premier épisode de 30 vies, le personnage principal, soit la prof de français de cinquième secondaire Gabrielle Fortin (excellente Marina Orsini), marche même dans les rues enneigées du Centre-Sud de Montréal sous les flocons. Pour un téléroman, c'est extrêmement rare que les réalisateurs (François Bouvier, ici) sortent leur matériel dehors en plein hiver pour mettre en boîte une scène. Ça coûte beaucoup trop cher.
Voilà aussi où se démarque 30 vies: on quitte enfin les décors exigus qui étouffent et donnent au téléspectateur un sentiment de claustrophobie. Plusieurs portions de cette nouvelle «quotidienne lourde», dit Marina Orsini, ont d'ailleurs été filmées en location, c'est-à-dire dans un vrai resto ou dans un vrai appartement.
Et l'intrigue de 30 vies ne semble pas vouloir s'éparpiller dans toutes les directions comme dans Virginie. Cette fois-ci, Fabienne Larouche braque son faisceau sur la relation entre la prof Gabrielle et ses élèves. Fini les magouilles peu intéressantes à la direction de la commission scolaire ou au syndicat comme dans Virginie.
La première vie explorée dans les 30 vies de l'émission, c'est celle de Dominique Veilleux (Antoine Pilon), 17 ans, qui souffre de problèmes occasionnels de lecture. Est-il dyslexique? Non. Rapidement, on comprend que ça dérape dans sa famille. Son père (Paul Doucet) a épuisé tout son chômage et sa mère (Fanny Mallette) subit une pression énorme au boulot. Attendez de découvrir son horrible patron, un être méprisant, ignoble et violent campé par Richard Robitaille. Il donne des frissons de dégoût avec des répliques comme: «La distance entre un congédiement et une promotion, c'est entre six ou neuf pouces, tout dépendant du boss.»
Le ton de 30 vies est beaucoup plus dramatique que Virginie, où les personnages badinaient souvent. Et la classe (multiethnique) de Gabrielle Fortin comporte vraiment 30 pupitres et non deux ou trois visages de figurants comme dans Virginie.
Un peu à l'image de The Wire, Fabienne Larouche, qui produit également 30 vies, a planté son histoire dans une école défavorisée, toute en béton, en ville. Mais rassurez-vous, ce n'est ni Dangerous Minds avec Michelle Pfeiffer ni Precious, même si on sent très bien la dureté du milieu scolaire.
C'est grâce aux «enquêtes» de Gabrielle Fortin, entêtée, dévouée et rebelle, que les problèmes de ses ouailles se résolvent. Parfois, Gab en mène large. Du genre: elle espionne la mère de son élève Antoine, tard le soir, alors qu'elle-même a trois jeunes enfants à la maison. Intense. Si tous les enseignants prenaient autant leur travail à coeur, le Québec afficherait le plus bas taux de décrochage du monde.
Mais, bon. Marina Orsini possède le charisme et le talent pour aplanir le caractère parfois rugueux de sa Gabrielle Fortin, qui n'hésite pas à envoyer promener son entourage, lorsqu'elle est contrariée. À ses côtés, Jean-Nicolas Verreault incarne le mari parfait, propriétaire d'un bistro BCBG. Des trois enfants du couple, c'est la plus jeune, Louise (Charlotte Comeau), qui a volé la vedette au visionnement de presse d'hier.
Sylvie Moreau incarne la meilleure copine physiothérapeute de Gabrielle. Sinon, Gabrielle se confie régulièrement à son ami travailleur de rue Richard Sanscartier (Dan Bigras). Bémol ici: Dan Bigras qui se décarcasse pour sauver des jeunes de l'enfer de la drogue, il me semble que ça fait cliché, non?
Selon Fabienne Larouche, le budget de 30 vies ne devrait pas dépasser celui de (feu) Virginie. L'équipe tourne un épisode par jour, soit le même rythme que pour Virginie. «C'est du cinéma tous les jours», rappelle Fabienne Larouche. Et comme a insisté Marina Orsini hier, il faut que 30 vies conserve ses tournages extérieurs, qui lui donnent une énorme valeur ajoutée.