Re: Le «bourreau de Beaumont» libéré sous peu
Publié : dim. juil. 31, 2011 10:08 am
Malgré un « risque inacceptable »
Le « Bourreau de Beaumont » bientôt libéré
Agence QMI
Jean-Luc Lavallée
30/07/2011 04h23
QUÉBEC | Bien qu'il présente toujours un «risque inacceptable» pour la société et qu'on lui ait refusé une semi-liberté au printemps, le «Bourreau de Beaumont» sera libéré d'office aux deux tiers de sa peine, le 24 septembre prochain, comme le prévoit la loi.
La Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) lui imposera toutefois de sévères conditions de surveillance. L'individu de 52 ans, dont l'identité n'a jamais été dévoilée afin de protéger les victimes, est incarcéré dans un pénitencier depuis 1997. Il avait écopé d'une peine d'emprisonnement de 22 ans pour avoir brutalisé et agressé les membres de sa famille à répétition, voire quotidiennement, pendant 14 ans.
«Au terme de son analyse, la Commission vous impose une condition d'assignation à résidence, car elle est convaincue qu'à défaut de cette condition, la commission d'une infraction visée à l'annexe I de la loi avant l'expiration légale de votre peine présentera un risque inacceptable pour la société», peut-on lire dans la décision de la CNLC, prononcée récemment.
En mars dernier, cette même Commission avait refusé de lui accorder une semi-liberté, jugeant que le risque de récidive était trop élevé. «Vous demeurez un individu froid, démontrant peu d'émotions. Lorsque vous parlez de la gravité des gestes posés, vous semblez incapable de démontrer une réelle empathie», relevait-on.
«De façon quotidienne, entre 1980 et 1994, vous avez notamment battu vos victimes en leur infligeant des lésions qui ont laissé des cicatrices, les avez incitées à des attouchements et actes sexuels, privées de nourriture, brûlées et humiliées», rappelle-t-on dans un document obtenu hier, illustrant la gravité des crimes commis à l'époque.
Interdit de contact
Il a été impossible de savoir où séjournera le «Bourreau de Beaumont» à sa sortie du pénitencier. Les Services correctionnels invoquent la Loi sur la protection des renseignements personnels. Chose certaine, il devra se soumettre à de sévères conditions, en prenant rigoureusement la médication prescrite et en suivant divers programmes en lien avec sa problématique de violence et/ou de délinquance sexuelle.
Il lui sera également interdit de communiquer avec ses victimes, soit ses enfants, ses deux ex-conjointes, les deux fils de l'une d'elles et une travailleuse sociale qui a reçu des menaces. Son agent de surveillance devra aussi être informé de « toute nouvelle relation affective, amicale, amoureuse et/ou sexuelle ».
Pas le choix
Bien qu’ils en aient le pouvoir, les services correctionnels n’ont pas recommandé à la Commission nationale des libérations conditionnelles de garder en détention le « Bourreau de Beaumont » au-delà des deux tiers de sa peine.
La CNLC, qui semble menottée, n’a pu faire autrement que d’autoriser sa libération dans les circonstances. « Ça leur appartient de nous demander le maintien en incarcération s’ils jugent que c’est nécessaire. Et c’est très rare que ça arrive. Sinon, la libération est obligatoire. Nous, le seul pouvoir qu’on a pour la libération d’office, c’est d’imposer des conditions spéciales au délinquant », a précisé le porte-parole de la CNLC, Louis-Philippe Moisan.
Pour exiger le maintien en incarcération d’un détenu, il faut, selon l’article 129 de la Loi sur le système correctionnel, avoir « des motifs raisonnables » de croire qu’il commettra une infraction causant la mort ou un dommage grave à une autre personne, avant l’expiration légale de sa peine. La commission invoque pourtant un « risque élevé de récidive violente ».
« Analyse du risque »
Service correctionnel Canada n’a pu préciser les raisons motivant sa gestion du dossier.
« Je ne peux pas vous parler du cas en particulier, mais [...] si la commission a pris la décision de sortir monsieur en libération d’office, c’est qu’il y a une analyse du risque qui a été faite et que monsieur va avoir certaines conditions à respecter lors de sa libération », a répondu la porte-parole de SCC, Cynthia Racicot.
« On évalue le risque au quotidien et on s’assure que la réinsertion se passe bien. Il y aura toujours la possibilité, si ça ne va pas bien, de suspendre un délinquant et de le retourner au pénitencier, qu’il ait commis des délits ou bien avant qu’il en ait commis. »
Droit du délinquant
Sous réserve des autres dispositions de la présente loi, l’individu condamné ou transféré au pénitencier a le droit d’être mis en liberté à la date fixée conformément au présent article et de le demeurer jusqu’à l’expiration légale de sa peine.
Date de libération d’office
(3) La date de libération d’office d’un individu condamné à une peine d’emprisonnement (...) est, sous réserve des autres dispositions du présent article, celle où il a purgé les deux tiers de sa peine.
Source : Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition
Extraits du rapport de la CNLC
« Au terme de son analyse, la commission vous impose une condition d’assignation à résidence, car elle est convaincue qu’à défaut de cette condition, la commission d’une infraction visée à l’annexe I de la loi avant l’expiration légale de votre peine présentera un risque inacceptable pour la société. »
« La Commission note que votre cas pourra faire l’objet d’une couverture médiatique. Cette couverture pourrait augmenter votre niveau de stress, qui peut augmenter le risque que vous présentez. »
« Le professionnel [qui vous a évalué en février 2011] estime que la possibilité de sadomasochisme sexuel devrait être explorée. Tout comme l’évaluation de 2009, un trouble de personnalité borderline et un trouble de personnalité non spécifié, soit sadique, est relevé. »
« Vous aurez encore besoin d’un temps de transition et d’un encadrement serré. Vous avez le soutien de quelques ressources positives et la possibilité d’un emploi. »
« Les informations statistiques dans votre cas indiquent que quatre détenus sur cinq présentant des caractéristiques comparables ne récidiveront pas après leur libération. »
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archiv ... 42353.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Le « Bourreau de Beaumont » bientôt libéré
Agence QMI
Jean-Luc Lavallée
30/07/2011 04h23
QUÉBEC | Bien qu'il présente toujours un «risque inacceptable» pour la société et qu'on lui ait refusé une semi-liberté au printemps, le «Bourreau de Beaumont» sera libéré d'office aux deux tiers de sa peine, le 24 septembre prochain, comme le prévoit la loi.
La Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) lui imposera toutefois de sévères conditions de surveillance. L'individu de 52 ans, dont l'identité n'a jamais été dévoilée afin de protéger les victimes, est incarcéré dans un pénitencier depuis 1997. Il avait écopé d'une peine d'emprisonnement de 22 ans pour avoir brutalisé et agressé les membres de sa famille à répétition, voire quotidiennement, pendant 14 ans.
«Au terme de son analyse, la Commission vous impose une condition d'assignation à résidence, car elle est convaincue qu'à défaut de cette condition, la commission d'une infraction visée à l'annexe I de la loi avant l'expiration légale de votre peine présentera un risque inacceptable pour la société», peut-on lire dans la décision de la CNLC, prononcée récemment.
En mars dernier, cette même Commission avait refusé de lui accorder une semi-liberté, jugeant que le risque de récidive était trop élevé. «Vous demeurez un individu froid, démontrant peu d'émotions. Lorsque vous parlez de la gravité des gestes posés, vous semblez incapable de démontrer une réelle empathie», relevait-on.
«De façon quotidienne, entre 1980 et 1994, vous avez notamment battu vos victimes en leur infligeant des lésions qui ont laissé des cicatrices, les avez incitées à des attouchements et actes sexuels, privées de nourriture, brûlées et humiliées», rappelle-t-on dans un document obtenu hier, illustrant la gravité des crimes commis à l'époque.
Interdit de contact
Il a été impossible de savoir où séjournera le «Bourreau de Beaumont» à sa sortie du pénitencier. Les Services correctionnels invoquent la Loi sur la protection des renseignements personnels. Chose certaine, il devra se soumettre à de sévères conditions, en prenant rigoureusement la médication prescrite et en suivant divers programmes en lien avec sa problématique de violence et/ou de délinquance sexuelle.
Il lui sera également interdit de communiquer avec ses victimes, soit ses enfants, ses deux ex-conjointes, les deux fils de l'une d'elles et une travailleuse sociale qui a reçu des menaces. Son agent de surveillance devra aussi être informé de « toute nouvelle relation affective, amicale, amoureuse et/ou sexuelle ».
Pas le choix
Bien qu’ils en aient le pouvoir, les services correctionnels n’ont pas recommandé à la Commission nationale des libérations conditionnelles de garder en détention le « Bourreau de Beaumont » au-delà des deux tiers de sa peine.
La CNLC, qui semble menottée, n’a pu faire autrement que d’autoriser sa libération dans les circonstances. « Ça leur appartient de nous demander le maintien en incarcération s’ils jugent que c’est nécessaire. Et c’est très rare que ça arrive. Sinon, la libération est obligatoire. Nous, le seul pouvoir qu’on a pour la libération d’office, c’est d’imposer des conditions spéciales au délinquant », a précisé le porte-parole de la CNLC, Louis-Philippe Moisan.
Pour exiger le maintien en incarcération d’un détenu, il faut, selon l’article 129 de la Loi sur le système correctionnel, avoir « des motifs raisonnables » de croire qu’il commettra une infraction causant la mort ou un dommage grave à une autre personne, avant l’expiration légale de sa peine. La commission invoque pourtant un « risque élevé de récidive violente ».
« Analyse du risque »
Service correctionnel Canada n’a pu préciser les raisons motivant sa gestion du dossier.
« Je ne peux pas vous parler du cas en particulier, mais [...] si la commission a pris la décision de sortir monsieur en libération d’office, c’est qu’il y a une analyse du risque qui a été faite et que monsieur va avoir certaines conditions à respecter lors de sa libération », a répondu la porte-parole de SCC, Cynthia Racicot.
« On évalue le risque au quotidien et on s’assure que la réinsertion se passe bien. Il y aura toujours la possibilité, si ça ne va pas bien, de suspendre un délinquant et de le retourner au pénitencier, qu’il ait commis des délits ou bien avant qu’il en ait commis. »
Droit du délinquant
Sous réserve des autres dispositions de la présente loi, l’individu condamné ou transféré au pénitencier a le droit d’être mis en liberté à la date fixée conformément au présent article et de le demeurer jusqu’à l’expiration légale de sa peine.
Date de libération d’office
(3) La date de libération d’office d’un individu condamné à une peine d’emprisonnement (...) est, sous réserve des autres dispositions du présent article, celle où il a purgé les deux tiers de sa peine.
Source : Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition
Extraits du rapport de la CNLC
« Au terme de son analyse, la commission vous impose une condition d’assignation à résidence, car elle est convaincue qu’à défaut de cette condition, la commission d’une infraction visée à l’annexe I de la loi avant l’expiration légale de votre peine présentera un risque inacceptable pour la société. »
« La Commission note que votre cas pourra faire l’objet d’une couverture médiatique. Cette couverture pourrait augmenter votre niveau de stress, qui peut augmenter le risque que vous présentez. »
« Le professionnel [qui vous a évalué en février 2011] estime que la possibilité de sadomasochisme sexuel devrait être explorée. Tout comme l’évaluation de 2009, un trouble de personnalité borderline et un trouble de personnalité non spécifié, soit sadique, est relevé. »
« Vous aurez encore besoin d’un temps de transition et d’un encadrement serré. Vous avez le soutien de quelques ressources positives et la possibilité d’un emploi. »
« Les informations statistiques dans votre cas indiquent que quatre détenus sur cinq présentant des caractéristiques comparables ne récidiveront pas après leur libération. »
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