Tout lire >>Quand les Américains copient les Anglais... Et se plantent ! 1 / 18
Broadchurch
Broadchurch
En Grande-Bretagne : Un peu partout dans le monde, Broadchurch a fait son petit effet et, sans surprises, vu surgir des avatars plus ou moins bien réussis...
Aux Etats-Unis : Mais, la chaîne Fox a fait fort en recréant presqu'à l'exactitude le show d'origine, castant même David Tennant dans le rôle principal de Gracepoint. On ne sait toujours pas pourquoi le créateur de la série originale, Chris Chapnall, a accepté le "challenge". La série a d'ailleurs été annulée.
© ITV / FOX
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Recos de la Rédac
Depuis des décennies, les Américains s'acharnent à produire des remakes de séries britanniques. A l'exception de quelques belles réussites, ces tentatives se soldent souvent par de cuisants échecs. La preuve en images !
Ce n'est pas un secret : les Américains sont avides de remakes. Depuis des décennies, ils en produisent jusqu'à plus soif. Et s'il y a bien un pays qui les attire particulièrement lorsqu'ils cherchent des petites perles, c'est bel et bien la Grande-Bretagne. On ne compte plus le nombre de projets d'adaptations de séries britanniques lancés aux Etats-Unis, le phénomène se répétant tous les ans avec une constance parfois déconcertante. Pourquoi "déconcertante" ? Tout simplement parce que, dans la plupart des cas, ces projets se soldent par des échecs cuisants.
Pilotes avortés, déprogrammations, saisons réduites à peau de chagrin en cours de route, annulations au bout d'une saison... Ces adaptations finissent rarement par devenir des hits. Les raisons en sont multiples. Parfois, l'essence de la série originale - ce qui faisait justement son charme - a disparu. Parfois, le concept ou l'humour n'est pas adapté, ou mal, à la culture américaine. Fréquemment, les chaînes américaines ne laissent pas vraiment le temps à ces séries de s'installer ou ont mal anticipé sur la durée, cherchant à étirer des concepts sur 22 épisodes alors que les britanniques, qui n'ont pas les mêmes moyens de production ni les mêmes pools de scénaristes et qui ne sont pas soumis à la dictature des annonceurs, se contentent toujours de saisons courtes.
Plus de 40 ans de remakes
Loin d'être nouveau, ce phénomène dure même depuis 45 ans. Dans les années 70, les réussites de Sanford and Son (adaptée de la britannique Steptoe and Son), All in The Family (adaptée de Death Us Do Part) ou encore de Three's Company (adaptée de Man About the House) ont allumé la mèche et braqué les yeux des producteurs américains sur le petit écran britannique.
Mais, depuis ces adaptations à la mode seventies, la consommation télévisuelle à énormément changé tout comme les moyens d'information. Aujourd'hui, il y a toujours plus de chaînes, les shows traversent les océans, sont disponibles partout dans le monde très rapidement et les amateurs de séries savent que telle ou telle série en vaut la peine très en amont. En somme, les séries peuvent très vite émerger en dehors de leur pays. Alors pourquoi ne pas regarder l'original au lieu de faire un probable copié-coller sans charme et sans originalité ? Pourquoi persister à répliquer une oeuvre que certains Américains connaissent déjà et qui risque de subir les éternelles comparaisons avec son original ? Surtout quand la barrière de la langue n'est même pas un problème, Américains et Britanniques parlant l'anglais (oui, oui, il paraît).
Futures réussites ou futurs échecs ?
On voit d'ores et déjà à quel point les remakes prévus des excellentes Black Mirror, Utopia et Luther suscitent la controverse chez les Britanniques mais aussi chez leurs fans outre-atlantique, comme ce fut le cas au moment où la cultissime Le Prisonnier avait été remise au goût du jour.
Cette envie de capturer les concepts britanniques est parfois telle que certains se voient remaker plusieurs fois de suite. C'est le cas de L'hôtel en folie (quatre tentatives), mais aussi d'Absolutely Fabulous, dont les deux tentatives d'adaptation n'ont jamais abouties. Et aujourd'hui, le projet de remake de The It Crowd, déjà tenté en 2008, est de nouveau dans les tuyaux, au grand dam des fans de la série d'origine.
Des exceptions qui confirment la règle ?
Bien évidemment, les exceptions existent et certaines adaptations récentes ont réussi leur pari, avec un mélange de qualité et de bonnes opportunités. Ces séries ont eu le mérite d'exporter le concept d'origine en l'adaptant à la culture américaine et, dans le même mouvement, le public a adhéré. C'est le cas de The Office, House of Cards, Shameless, Queer As Folk ou encore, mais dans une moindre mesure, de Wilfred, Being Human, Getting On ou récemment Mistresses qui ont toutes connu plusieurs saisons.
En comparaison de ces rares succès, l'expérience est globalement peu concluante. C'est dommage de le constater au vu de certaines de ces adaptations qui, loin d'être mauvaises, ont simplement manqué de chance. Et c'est tout aussi triste d'apprendre que certains créateurs britanniques, invités à participer au remake américain de leur propre série, ont parfois été bloqués dans le processus artistique par des networks ou des producteurs. C'est d'ailleurs ce qui fait tout le sel d'Episodes, la comédie britannico-américaine dans laquelle deux scénaristes anglais sont invités à Hollywood pour adapter leur série à la sauce américaine. So long my friend...
Luther doit-il être adapté aux Etats-Unis ?
Luther Teaser