gazzoux1 a écrit : SAINT-JÉRÔME - Guy Turcotte était malade, confus et déprimé mais il aimait ses enfants et leur mort n’a pas été préméditée, a insisté son avocat, Me Pierre Poupart, au début de sa plaidoirie au procès du cardiologue de 39 ans, accusé du meurtre au premier degré de ses enfants Olivier, cinq ans, et Anne-Sophie, trois ans, le soir du 20 février 2009.
« Quand on tue ses enfants, est-on normal ? Guy Turcotte était malade. MA-LA-DE », a insisté son avocat. Depuis 10 ans, le cardiologue se disait « malheureux ».
En apprenant que sa conjointe Isabelle Gaston le trompait avec son ami Martin Huot, « Guy Turcotte avait l’impression qu’on lui ait arraché quelque chose de l’intérieur ».
L’accusé souffrait de dépression, soutient son avocat. «
C’est une maladie et elle doit être traitée comme telle, y compris dans le système de justice, a clamé Me Poupart. On s’en contrebalance que ce n’est pas une dépression majeure. Ce qui compte, c’est sa capacité d’agir comme une personne normale. »
La défense plaide également que l’accusé n’était pas dans un état « conscient » quand il a commis l’irréparable. L’avocat a rappelé que lorsque les policiers ont découvert Guy Turcotte caché sous un lit le lendemain du drame, ce dernier leur aurait dit : « Allez-vous en, laissez-moi tranquille. » « Il a dit ça à des policiers en uniforme. Était-il conscient ? », s’est interrogée la défense.
Guy Turcotte était malade, a insisté son avocat durant sa plaidoirie. Photo d'archives
Il ne fait aucun doute, pour Me Poupart, que Guy Turcotte était confus avec « une conscience altérée », causée par « l’événement traumatisant » qu’est le meurtre de ses deux enfants.
« Il est humain et élémentaire que comme société, nous avons fait le choix que personne avec des troubles mentaux ne soient responsable devant la loi », a-t-il expliqué.
Sa mère le sauve du suicide
Lors du procès, la Couronne a mentionné que l’accusé aurait monté un scénario de suicide. Selon le ministère public, Guy Turcotte savait qu’il ne mourrait pas en ingurgitant du lave-glace. « Je vous soumets que ça ne tient pas la route », a pour sa part affirmé la défense aux onze membres du jury.
Me Poupart soutient que son client doit son salut à sa mère. Le soir du 6 décembre 2009, Guy Turcotte l’avait appelée, lui répétant à plusieurs reprises qu’il l’aimait. Inquiétée par son comportement, elle s’est déplacée jusqu’à la maison familiale à Piedmont le lendemain matin. Sans cette intervention, l’accusé serait mort, croit l’avocat.
« Rien ne laissait présager ça »
Lorsque Guy Turcotte est parti de la maison familiale, après avoir appris que sa conjointe le trompait, il s’est mit à chercher une maison à proximité, « pour pouvoir faire le trajet en vélo ». « Est-ce que c’est l’attitude d’un gars qui prépare un meurtre ? », s’est questionné son avocat.
« Guy Turcotte tenait des propos contre Martin Huot, pas contre ses enfants, a insisté Me Poupart. Il s’est senti trahi. Sa colère était contre M. Huot, il faudra s’en rappeler. »
« Il a tué la chair de sa chair pour se venger de sa conjointe ? Ça ne marche pas, croit la défense. Ce gars-là aimait ses enfants. »
La plaidoirie de Me Poupart se poursuivra mardi, alors qu’il s’étendra sur les différents témoignages recueillis tout au long du procès. Viendra ensuite le tour de la Couronne avant que le juge Marc David ne donne ses directives au jury et de l’envoyer en délibération.
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