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LE DOMAINE BLEU • Procès de Guy Turcotte - Page 106
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Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 10:00 am
par Diplodocus
Fleur de Jasmin a écrit : [...]


Excuse-moi Beppo, mais quant à moi, GT peut bien porter le fardeau du monstre en lui tout seul. Personnellement, un monstre pareil, je n'ai pas ça en moi. :o
Je n'aime pas penser que chaque personne possède cela en lui.

Nous avons tous des prédispositions génétiques distinctes, ainsi qu'une éducation et un historique qui nous est propre. Alors, les combinaisons possibles sont infinies.

Je fais miennes les arguments de la défense qui dit qu'il est important de voir le passé de la personne pour tenter de comprendre ce qu'elle est dans le présent et ainsi comprendre les actes commis.

Dans le cas de GT, il y a eu un alignement malheureux d'évènements qui ont contribué à ces actes scabreux. Ce n'est pas le fruit du hasard. Tout ce qui est arrivé dans la vie de GT a contribué aux crimes qu'il a commis ce soir-là.

Sa basse estime de lui-même provient d'une part de sa génétique et également de son éducation.

La trahison qu'il a vécu aurait été difficile à vivre pour une majorité de personne mais, pour la plupart, il aurait été possible de passer à autre chose après quelques mois.

La nature de sa personnalité (son côté narcissique souvent révélé, son intelligence supérieure et sa basse estime de lui-même face aux autres) semblait faire en sorte que la gravité de la trahison était multipliée par 100.

Contre vents et marée, il avait obtenu une situation enviable (femme et enfants, notoriété, estime et richesse) et perdait tout. Ça lui semblait insupportable et il a démontré avoir de la difficulté à gérer la moindre émotion. Situation explosive!

Ce qui est arrivé lui est propre et je ne crois pas que la majorité des gens puisse se rendre aussi bas.

Je suis d'accord pour dire que nous avons peut-être tous des points faibles mais probablement pas assez accentués pour en arriver à une telle déchéance.

Les gens bien balancés émotivement (et ils ne sont pas légions à mon avis - les études parlent de 15-20 % de la population) ne commettraient jamais ce genre de chose...mais une minorité est à risque selon moi.

À ce niveau, GT était apparemment un enfant de 6 ans dans un corps d'adulte.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 11:03 am
par aliciaJoky
Fleur de Jasmin a écrit : Faut que je parle du bouchon. :gla: :lol:

Selon Me Poupart...Si le bouchon était d'un blanc virginal, c'est parce qu'il a bu du lave-vitre avant les meurtres. On ri pu, méchante belle preuve !
Est-ce possible qu'il ait ouvert le bidon, avant les meurtres et en avoir bu seulement, après les meurtres ?
L'immaculé bouchon et le verre, étaient dans la chambre. Le bidon taché de sang, était dans la salle de bain, près du lavabo, de la baignoire et de la toilette.
Combien en a t-il bu avant les meurtres ? Combien en a t-il bu après les meurtres ? Combien en a t-il versé dans la toilette, ou le bain, ou le lavabo ? Vraiment, méchante belle preuve que ce bouchon là !
:jap: :jap:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 11:04 am
par ZoeBelle
Placeress a écrit : [...]



Aucun des jurés et des juges ne se sont prononcé encore... les délibérations ne se sont pas faite.... et les juges n'ont pas encore donné de directives.
Merci de ta réponse Placeress.
Et je comprends ce que tu dis. Pourtant, dans le cas du procès Turcotte, c'est quand même bel et bien la défense qui a utilisé l'argument de "l'intoxication volontaire", avec le témoignage du toxicologue notamment. Par ailleurs, dans le procès de Larouche où les instructions ont été données aux jurés il me semble, le juge a bien dit que si les jurés considéraient que CL étaient intoxiqué au point de ne pouvoir formuler l'intention de..., ils devaient choisir un verdict d'homicide involontaire coupable.
C'est donc dire qu'il y a sans doute une interprétation quelque part dans le code criminel, en dehors de l'extrait que j'ai mis plus haut. Ou alors j'ai rien compris à ce que j'ai lu! Mais moi, je vois bien écrit noir sur blanc que l'intoxication volontaire ne fait pas tomber l'imputabilité:

(2) Pour l’application du présent article, une personne s’écarte de façon marquée de la norme de diligence raisonnable généralement acceptée dans la société canadienne et, de ce fait, est criminellement responsable si, alors qu’elle est dans un état d’intoxication volontaire qui la rend incapable de se maîtriser consciemment ou d’avoir conscience de sa conduite, elle porte atteinte ou menace de porter atteinte volontairement ou involontairement à l’intégrité physique d’autrui.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 4:25 pm
par Placeress
ZoeBelle a écrit : [...]


Merci de ta réponse Placeress.
Et je comprends ce que tu dis. Pourtant, dans le cas du procès Turcotte, c'est quand même bel et bien la défense qui a utilisé l'argument de "l'intoxication volontaire", avec le témoignage du toxicologue notamment. Par ailleurs, dans le procès de Larouche où les instructions ont été données aux jurés il me semble, le juge a bien dit que si les jurés considéraient que CL étaient intoxiqué au point de ne pouvoir formuler l'intention de..., ils devaient choisir un verdict d'homicide involontaire coupable.
C'est donc dire qu'il y a sans doute une interprétation quelque part dans le code criminel, en dehors de l'extrait que j'ai mis plus haut. Ou alors j'ai rien compris à ce que j'ai lu! Mais moi, je vois bien écrit noir sur blanc que l'intoxication volontaire ne fait pas tomber l'imputabilité:

(2) Pour l’application du présent article, une personne s’écarte de façon marquée de la norme de diligence raisonnable généralement acceptée dans la société canadienne et, de ce fait, est criminellement responsable si, alors qu’elle est dans un état d’intoxication volontaire qui la rend incapable de se maîtriser consciemment ou d’avoir conscience de sa conduite, elle porte atteinte ou menace de porter atteinte volontairement ou involontairement à l’intégrité physique d’autrui.

Je comprend ce que tu veux dire.... mais le juge dans le procès de CL a dit au jury que s'ils croyaient qu'il n'avait pas pu formuler d'intention, il devait être reconnu coupable d'homicide involontaire.... je ne crois pas que cela veut dire que le juge pense ça... mais bien plutôt que si c'est l'interprétation du jury, ils ne peuvent pas l'acquitter pour cela.... mais bien, le reconnaître coupable d'homicide involontaire...

Mais je comprend ce que tu veux dire et c'Est vrai que les articles que tu as mis sont peux ou pas explotés dans les deux dossiers... étrange...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 4:54 pm
par gazzoux1
message de zoebelle

Pour l’application du présent article, une personne s’écarte de façon marquée de la norme de diligence raisonnable généralement acceptée dans la société canadienne et, de ce fait, est criminellement responsable si, alors qu’elle est dans un état d’intoxication volontaire qui la rend incapable de se maîtriser consciemment ou d’avoir conscience de sa conduite, elle porte atteinte ou menace de porter atteinte volontairement ou involontairement à l’intégrité physique d’autrui.

C'est bien écrit '' criminellement responsable si elle est dans un état d'intoxication volontaire '' Turcotte était dans un état d'intoxication volontaire, faut pas chercher de midi à quatorze heure.......

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 5:26 pm
par ZoeBelle
C'est ce que je comprends aussi! et donc, je ne comprends pas pourquoi ça devient un argument pour Me Poupart... J'ai hâte d'entendre les directives au jury, ça m'éclairera sans doute.

Pour l'exemple de Larouche, ce que dit Placeress fait du sens. C'est pas ce que j'avais compris de l'extrait que j'avais lu, mais c'est une explication logique.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 7:52 pm
par Puce28
Beppo a écrit : [...]


Personnellement, j'écrirais le contraire. Il n'a jamais fait le choix de tuer ses enfants. Comment un « bon père » peut-il tout à coup devenir le « pire monstre » ? Personne dans son entourage n'aurait pu prédire une telle fin pour ses enfants. L'acte qu'il a posé lui a échappé complètement et j'irais même plus loin. Il n'a réalisé ce qu'il a fait qu'après coup. Quand Foglia écrit qu'en chacun de nous sommeille un « monstre », je suis porté à le crois. Cependant, je l'écrirais autrement. En chacun de nous sommeille une personne que nous ne connaissons pas, sommeille des réactions insoupçonnées qui peuvent nous porter à poser des gestes les plus nobles, les plus héroïques, les plus méritoires comme des gestes les plus atroces. J'oserais même cette comparaison que j'ai entendu plus d'une fois. Nous sommes tous porteurs du gène du cancer, semble-t-il. Pourquoi il se développe chez certains et pas chez d'autres ?

Il est coupable des gestes qu'il a posés mais ces gestes n'ont pas été prémédités ou voulus selon moi.
Bien que je respecte ton opinion et que je sois capable d'en saisir la nuance, je ne suis pas d'accord. Pour moi, non prémédité et non voulu pourrait s'apparenter par exemple à la tragédie de Chapais. L'homme assez éméché qui a allumé une branche de sapin pour rigoler près de l'entrée dans le club et qui a coincé par le fait même plusieurs centaines de personnes à l'intérieur. Il y a eu plein de morts. Ça pour moi ce n'était pas un choix sciemment prémédité et certainement pas voulu.

Pour Guy Turcotte, même si la veille, le matin du drame ou même une heure avant ce n'était pas dans ses plans de tuer ses deux enfants, il y a eu un point tournant et il a décidé de le faire. Pas à une mais à deux reprises en plus. Je juge que c'était voulu. Soudainement peut-être, mais voulu.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 8:25 pm
par Beppo
Malike a écrit : Un bon père c'est quoi? Si c'est ca un bon père je ne souhaite à aucun enfant d'en avoir un tel que lui. Il s'est occupé d'eux durant son union avec la mère, so what, il avait peut-être seulement le sens du devoir. Ce n'était certainement pas un père aimant, quand on aime on ne tue pas, même pas juste tuer dans son cas il les as massacrés. :grr: Dépecés. Qu'on ne vienne pas me parler de bon père après ca, tu ne peux pas aimer ton enfant et continuer à lui enfoncer un couteau dans le ventre alors qu'il te supplie d'arrêter. :no:
Quand j'utilise cette expression, je reprends les mots (il me semble avoir lu ça ici lors du témoignage de la mère des deux bambins) de son ex à l'égard de GT lorsqu'elle a témoigné. N'est-ce pas ce qu'elle a dit ? Si ma mémoire est fidèle, il faudrait demander à la dame ce qu'elle voulait signifier au juste.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 8:27 pm
par Beppo
Fleur de Jasmin a écrit : [...]


Excuse-moi Beppo, mais quant à moi, GT peut bien porter le fardeau du monstre en lui tout seul. Personnellement, un monstre pareil, je n'ai pas ça en moi. :o
J'aimerais posséder ta belle certitude mais malheureusement ou heureusement je ne l'ai pas. Je préfère me méfier de ce que je porte en moi et qui m'est encore inconnu.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 8:31 pm
par Beppo
Puce28 a écrit : [...]


Bien que je respecte ton opinion et que je sois capable d'en saisir la nuance, je ne suis pas d'accord. Pour moi, non prémédité et non voulu pourrait s'apparenter par exemple à la tragédie de Chapais. L'homme assez éméché qui a allumé une branche de sapin pour rigoler près de l'entrée dans le club et qui a coincé par le fait même plusieurs centaines de personnes à l'intérieur. Il y a eu plein de morts. Ça pour moi ce n'était pas un choix sciemment prémédité et certainement pas voulu.

Pour Guy Turcotte, même si la veille, le matin du drame ou même une heure avant ce n'était pas dans ses plans de tuer ses deux enfants, il y a eu un point tournant et il a décidé de le faire. Pas à une mais à deux reprises en plus. Je juge que c'était voulu. Soudainement peut-être, mais voulu.
Pour moi, ce point tournant, est la perte de contrôle de façon inconsidérée (il a « tilté »). Je vais risquer en écrivant que son inconscient a complètement pris le contrôle de son conscient.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 8:34 pm
par Diplodocus
Beppo a écrit : [...]


Quand j'utilise cette expression, je reprends les mots (il me semble avoir lu ça ici lors du témoignage de la mère des deux bambins) de son ex à l'égard de GT lorsqu'elle a témoigné. N'est-ce pas ce qu'elle a dit ? Si ma mémoire est fidèle, il faudrait demander à la dame ce qu'elle voulait signifier au juste.
Lors de son témoignage, Isabelle Gaston répondait à une question sur GT et s'est retourné vers lui en pleurs en criant qu'elle ne pourrait jamais dire de lui que ce n'était pas un bon père.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 8:41 pm
par Diplodocus
Beppo a écrit : [...]


Pour moi, ce point tournant, est la perte de contrôle de façon inconsidérée (il a « tilté »). Je vais risquer en écrivant que son inconscient a complètement pris le contrôle de son conscient.
Réfléchissez bien à la nature graphique des gestes qui lui sont reprochés... Imaginez que vous décidez de le faire et que vous le faites. Dites-moi qu'un être humain peut faire cela consciemment sur ses propres enfants et deux fois plutôt qu'une...J'en reviens toujours à cela...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juin 23, 2011 11:12 pm
par clue
Rose-des-bois a écrit : Procès de Guy Turcotte
«Il était malade», insiste la défense

Éric Thibault
20/06/2011 14h30

Image

Me Pierre Poupart

© Archives / Agence QMI


SAINT-JÉRÔME - L'avocat de Guy Turcotte a martelé que seule la maladie mentale de son client a pu expliquer qu'il tue « les êtres qui comptaient le plus à ses yeux», lundi.
Me Pierre Poupart a entamé ses plaidoiries en tentant de convaincre le jury de retenir la thèse de la défense, «d'un élémentaire à faire hurler», selon lui.

« Quand on tue ses enfants, est-on normal? Par quelle aberration peut-on en venir à tuer la chair de sa chair? Pour se venger de son ex-conjointe? Ça dépasse l'entendement. Ce gars-là aimait ses enfants. J'aimerais que cette évidence ne vous quitte jamais dans vos réflexions », a insisté Me Poupart, le premier procureur à s'adresser aux 11 jurés dans la dernière ligne droite de ce procès amorcé le 18 avril, à Saint-Jérôme.

La défense soutient que le cardiologue de 39 ans, accusé des meurtres prémédités de son fils Olivier, 5 ans et de sa fille Anne-Sophie, 3 ans, ne peut être déclaré coupable puisqu'il n'était « pas responsable » de ses actes, le soir du 20 février 2009.

Turcotte souffrait d'un trouble d'adaptation avec anxiété et humeur dépressive, à la suite de sa rupture avec l'urgentologue Isabelle Gaston, mère des deux victimes. Il était sous le coup d'une « crise suicidaire aiguë » et s'était intoxiqué au méthanol (en buvant du lave-glace) quand il a poignardé les enfants à 46 reprises en tout.

«Lynchage public»

Me Poupart a mis le jury en garde contre « le règne terrifiant du lynchage public », en leur rappelant l'importance « capitale » de la présomption d'innocence dont jouit son client.

«C'est le seul rempart qui protège un accusé jusqu'à ce que l'État soit parvenu à établir sa culpabilité, hors de tout doute raisonnable. Et je vous demande d'accorder à Guy Turcotte la même rigueur, le même respect pour cette règle de droit que ce que vous souhaiteriez pour vous ou pour vos proches (en pareille situation)», a mentionné le vétéran plaideur.

Me Poupart a ajouté que les jurés auront besoin «de toute (leur) intelligence » pour en arriver au verdict «le plus parfait possible», en raison de la preuve d'une ampleur «énorme» qu'ils ont entendue en huit semaines de procès. «Il vous sera radicalement impossible de décider de cette affaire en quelques heures. Ce sont les crimes les plus graves prévus au Code criminel canadien. Ce n'est pas un vol à l'étalage.»

La plaidoirie de la défense se poursuivra mardi.

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:gluk: :gluk: :gluk:

Sortez donc vos violons un coup parti Me Poupart :vomi3:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : dim. juin 26, 2011 8:47 am
par Anya
Procès Guy Turcotte
Bon gars malade ou tueur de sang-froid?

Éric Thibault
26/06/2011 05h42

Le sort de Guy Turcotte se retrouvera bientôt entre les mains des jurés, qui entreprendront leurs délibérations au cours de la prochaine semaine.

Les 40 jours du procès du cardiologue, inculpé des meurtres prémédités de son fils de 5 ans, Olivier et de sa fille de 3 ans, Anne-Sophie, le 20 février 2009 à Piedmont, ont amené la Couronne et la défense à soumettre une preuve volumineuse et des arguments diamétralement opposés au jury chargé de juger l’homme de 39 ans.

Certains des 39 témoins entendus, dont Guy Turcotte lui-même, ont également permis de brosser un portrait de l’accusé. Un homme qu’ils connaissaient bien. Ou qu’ils croyaient bien connaître.

UNE JEUNESSE DE «NERD»

L’enfance de Guy Turcotte n’a pour lui, de son propre aveu. Peu sûr de lui et obligé de porter de grosses lunettes pour corriger ses problèmes de vision, il était la cible de mauvaises blagues de ses camarades de classe sur son apparence physique de « p’tit nerd ».

« J’étais le p’tit gars à lunettes qui se faisait niaiser et écoeurer par tout le monde. (Au secondaire), j’ai réussi à me débarrasser de mes lunettes. Ça m’a fait du bien », a-t-il témoigné.

Troisième d’une famille de six enfants, il a expliqué que les convictions religieuses étaient très importantes dans sa famille. C’est ainsi qu’il a dit avoir appris des valeurs telles la non violence, la générosité, l’humilité, la paix et la bonté envers son prochain.

« On allait à la messe tous les dimanches. Nous étions des catholiques très pratiquants », a-t-il dit, se considérant maintenant comme athée.

«J’étais cardiologue». C’est ce que l’accusé a répondu au tribunal quand on l’a appelé à décliner son occupation.

Une profession qui le passionnait.

Féru de biologie, il a étudié en sciences de la santé au collège Édouard-Montpetit dans l’espoir d’être admis dans une faculté de médecine, mais il a été refusé à l’Université de Montréal et à celle de Sherbrooke parce que ses notes n’étaient pas assez fortes.

L'Université Laval, qui l’avait placé sur une liste d’attente, l’a appelé quand une place s’est libérée, à 24 heures d’avis, pour y entreprendre 11 années d’études en médecine, puis en cardiologie, sa spécialité. C’est là, à Québec, qu’il a rencontré la future urgentologue Isabelle Gaston, en 1999.

Cofondateur du département d’insuffisance cardiaque à l’Hôtel- Dieu de Saint-Jérôme en 2007, il avait une haute estime de ses capacités professionnelles.

« Il avait érigé un barrage défensif pour se protéger de ses émotions. Il avait une tendance à la fuite en avant », a ajouté le Dr Jacques Talbot, son psychiatre à l’Institut Pinel.

«UN ATTELAGE DE CHATS»

Turcotte avait une vie de couple « dysfonctionnelle » avec Isabelle Gaston, au point d’être comparée à « un attelage de chats » par le psychiatre expert de la défense Roch-Hugo Bouchard.

« On s’est toujours chicanés », a rappelé son ex-conjointe. En 2007, après avoir songé à se séparer, Turcotte lui était tombé dans les bras, en larmes, en la suppliant de ne pas le laisser parce qu’il « ne passerait pas au travers » sans elle.

L’accusé a eu le coup de foudre pour la mère de ses deux enfants dès leur première rencontre, dans un bar de la Grande-Allée. « Je suis tombé en amour cette journée-là. Une belle fille, souriante, intelligente, pleine d’énergie, de leadership et d’entregent. Et beaucoup de charme. Je la trouve vraiment ‘hot’! Je suis surpris qu’elle puisse être attirée par un gars comme moi. »

« Il ne se prend pas pour n’importe qui. C’était un excellent cardiologue. Il disait être capable de réciter de mémoire un livre de médecine au complet ! », a relaté le Dr Jacques Talbot, qui fut son psychiatre traitant à l’Institut Pinel dans les mois suivant la tragédie.

UN «ÉMOTIF DÉFENSIF»

« J’ai de la difficulté à identifier mes problèmes et à trouver les solutions », a admis Guy Turcotte au sujet de sa personnalité d’« insécure ». Il préférait « bouder » dans son coin après une dispute conjugale, plutôt que de faire face à l’adversité. Sa difficulté à gérer ses émotions constituait « son point faible », d’après le Dr Sylvain Faucher, le psychiatre expert de la Couronne.

Il lui avait fait « la grande demande » au sommet du mont Washington, en pleine tempête de neige. « C’est là que je lui demande si elle veut se fiancer. J’avais apporté une petite bouteille de champagne. C’était super-romantique. »

Au lendemain du drame, à l’hôpital de Saint-Jérôme, Turcotte tenait des propos contradictoires qui illustraient la dualité de leur relation conjugale.

« Je l’aime, Isabelle. Je l’aime comme un fou ! », disait-il à l’infirmière Chantal Duhamel.

Avant d’ajouter : « Si tu savais ce qu’elle m’a fait endurer. Elle avait tout ce qu’elle voulait, elle faisait tout ce qu’elle voulait. Elle est trop méchante ».

UN «PÈRE AIMANT»

« Quand je suis avec mes enfants, je suis bien. C’est ma consolation. C’est là que je trouve du réconfort. L’amour inconditionnel, tu peux pas connaître ça avant d’avoir des enfants. Mes enfants, je les aime », a témoigné Guy Turcotte.

« Ses enfants, c’était sa vie, son refuge », a fait valoir la Dre Dominique Bourget, psychiatre experte en défense.

La mère de l’accusé, Marguerite Fournier l’a qualifié de « père présent, père aimant », en mentionnant que son fils évitait l’heure de pointe lorsqu’il conduisait ses enfants et qu’il ne buvait jamais plus qu’un verre de vin les soirs de soupers en famille afin de « rester disponible » pour eux en cas de besoin.

« Il aimait jouer avec les enfants. Il n’y avait pas de limite à son imagination. Il avait une patience qui me dépassait à certains moments. »

Patricia Giroux, l’ex-conjointe du nouvel amoureux d’Isabelle Gaston, a ajouté : « Je trouvais que c’était un modèle de père, à mes yeux. »

La mère des victimes ne l’a pas contredite. « Je ne lui aurais jamais laissé les enfants si je n’avais pas pensé qu’il était un bon papa. »

LA «CERISE SUR LE SUNDAE»

Isabelle Gaston dit avoir « baissé les bras » au sujet de sa vie de couple avec l’accusé lorsqu’elle a découvert, en 2008, qu’il regardait du matériel pornographique homosexuel sur Internet. Elle venait d’ouvrir l’ordinateur pour montrer des photos des enfants à une voisine quand elle est tombée sur les sites pornos gais visités par son conjoint.

« C’était aussi arrivé en 2001. Ç’a été la cerise sur le sundae », a-t-elle laissé tomber. Turcotte « est devenu fâché » lorsqu’elle l’a confronté. « Il disait : ‘Arrête avec ça ! Je suis pas gai !’ »

L’avocat de l’accusé, Me Pierre Poupart, a mentionné que « très honnêtement », il ne voyait « pas l’utilité » de ce détail dans le procès.

LA «DÉGRINGOLADE»

La séparation du couple, environ un mois avant le drame, a eu l’effet d’une « fracture », une « dégringolade » qui le menaçait de « tout perdre », selon la défense.

Incrédule devant les courriels passionnés que s’échangeaient à son insu sa conjointe et son nouvel amant, « il avait l’air démoli », a dit Patricia Giroux, l’ex-conjointe de Martin Huot, qui lui a fait découvrir le pot aux roses.

« Tu m’as volé ma femme, tu m’as volé mes enfants. T’es un ‘criss’ d’hypocrite. Tu disais que t’étais mon ami ! », a lancé Turcotte à Huot en voyant ce dernier dans « sa » maison, avant de lui asséner un coup de poing au visage, le 10 février 2009.

« Je vois ça comme si je me fais catapulter, expulser (hors) de ma famille. J’ai pas juste l’impression que ma femme me trompait, mais mon très bon ami aussi », a fait valoir Turcotte au sujet de l’incident, en ajoutant que « moi et Isabelle, on s’est jamais aimés de même ».

Lors d’une conversation téléphonique avec Isabelle Gaston, l’après-midi de la tragédie, il l’aurait mise en garde en ces termes :

«Tu veux la guerre ? Tu vas l’avoir ! »

Le soir même, Turcotte appelait sa mère et lui disait : « Isabelle a un chum, ça fait des semaines que ça dure. Ça se passait dans ma maison, dans mon lit. Te rends-tu compte, maman ? », a témoigné Marguerite Fournier, inquiète des propos de son fils ce soir-là, sans savoir qu’elle ne reverrait plus jamais ses petits-enfants vivants.

APRÈS LE DRAME

Le comportement de l’accusé après qu’il ait poignardé ses enfants constitue un aspect clé de la thèse de la Couronne, soit la préméditation des crimes reprochés. Il illustre aussi une facette déconcertante de la personnalité de Guy Turcotte, à la lumière des témoignages rendus par les gens de son entourage. À moins que ce ne soit le résultat du cocktail formé par sa maladie mentale, sa crise suicidaire et son intoxication au lave-glace.

« Occupez-vous pas de moi. Je veux mourir. J’ai tué mes enfants ! Je suis un criminel ! », hurlait Turcotte à l’hôpital, le 21 février 2009. « Ça s’peut pas. Dites-moi qu’il a un frère jumeau », s’est dit la Dre Marie-Pier Chartrand, au sujet de son ex-collègue de travail.

Dans les jours suivants, alors qu’il était détenu, Turcotte a mandaté ses parents pour récupérer un cadeau de Noël offert à Isabelle Gaston (des soins dans un spa) et a fait enlever celle-ci comme bénéficiaire de son assurance- vie.

À son ex-beau-frère Patrick Gaston qui lui suggérait de « tout donner » à la mère des victimes après ce qu’il avait fait, Turcotte a répondu : « Non, j’ai besoin de mon argent. J’ai 4 avocats qui travaillent pour moi. Même avec 50 % (du patrimoine familial), elle va être dans la rue ».

Puis, trois mois après son arrestation, Turcotte aurait dit ceci à son ex-conjointe, au téléphone : « Si je ne suis pas mort, c’est parce que je ne voulais pas te laisser l’argent de l’assurance (vie) et du testament. C’est parce que j’en avais pas le courage ».

Guy Turcotte plaide sa non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. À Carole Lachance, qui a longtemps gardé les deux victimes et qu’il a appelée pour s’excuser, il a dit qu’à l’Institut psychiatrique Pinel, il était « le moins fou des fous ».

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Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : lun. juin 27, 2011 9:29 pm
par Stara
Ça ne finit plus ce procès là! C'est tellement long que c'est facile d'en oublier des bouts !

Mon verdict : Coupable de meurtre au 1re degré.

Son geste était de la vengance pure et nette. Il avait tellement mal et il était tellement frustré de perdre sa femme que ça ne lui dérangeait pas de tuer ses propres enfants de ses propres mains. La douleur de la perte de ses 2 enfants était moindre que de celle de voir sa femme avec son meilleur ami...Et il voulait qu'elle souffre autant et même plus que lui. La seule façon d'y arriver ; lui enlever ses 2 enfants.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : lun. juin 27, 2011 9:35 pm
par Placeress
Je ne sais pas pourquoi mais perso, je ne crois pas qu'il sera reconnu coupable au 1 ier degré.

Si on compare ces meurtres à celui de Larouche... ce n'est pas pareil.... pas qu'il y a un pire et moins pire... mais ça n'engendre pas le même état à mon avis.

Donc, je ne crois pas que Turcotte sera tenu non responsable... mais peut-être meurtre au 2 ieme ou involontaire...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : lun. juin 27, 2011 9:49 pm
par Jadomo
Stara a écrit : Ça ne finit plus ce procès là! C'est tellement long que c'est facile d'en oublier des bouts !

Mon verdict : Coupable de meurtre au 1re degré.

Son geste était de la vengance pure et nette. Il avait tellement mal et il était tellement frustré de perdre sa femme que ça ne lui dérangeait pas de tuer ses propres enfants de ses propres mains. La douleur de la perte de ses 2 enfants était moindre que de celle de voir sa femme avec son meilleur ami ...Et il voulait qu'elle souffre autant et même plus que lui. La seule façon d'y arriver ; lui enlever ses 2 enfants.

C'est ce que je pense aussi. Je pense que la haine qu'il vouait à son ex était plus grande que l'amour qu'il portait à ses enfants.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : lun. juin 27, 2011 10:21 pm
par gazzoux1
Stara a écrit : Ça ne finit plus ce procès là! C'est tellement long que c'est facile d'en oublier des bouts !

Mon verdict : Coupable de meurtre au 1re degré.

Son geste était de la vengance pure et nette. Il avait tellement mal et il était tellement frustré de perdre sa femme que ça ne lui dérangeait pas de tuer ses propres enfants de ses propres mains. La douleur de la perte de ses 2 enfants était moindre que de celle de voir sa femme avec son meilleur ami...Et il voulait qu'elle souffre autant et même plus que lui. La seule façon d'y arriver ; lui enlever ses 2 enfants.
Je pense ça moi aussi :jap:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : lun. juin 27, 2011 10:21 pm
par Diplodocus
Placeress a écrit : Je ne sais pas pourquoi mais perso, je ne crois pas qu'il sera reconnu coupable au 1 ier degré. Si on compare ces meurtres à celui de Larouche... ce n'est pas pareil.... pas qu'il y a un pire et moins pire... mais ça n'engendre pas le même état à mon avis.

Donc, je ne crois pas que Turcotte sera tenu non responsable... mais peut-être meurtre au 2 ieme ou involontaire...
C'est effectivement une possibilité.

Comme j'ai déjà écrit récemment sur ce forum, les cas Larouche et Meunier ne sont pas dans le même registre que celui de Turcotte.

Dans le cas de ce dernier, il y a un certain doute concernant les intentions précédant les gestes et ca peut faire pencher la balance.

Mais je comprends que la vindicte populaire opte pour l'emprisonnement à vie et meurtre au premier degré.

En passant, savez-vous si le temps de détention déjà fait compte pour le double dans ce genre de cas? Si oui, il vient déjà de faire 5 ans...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : lun. juin 27, 2011 11:24 pm
par Stara
Placeress a écrit : Je ne sais pas pourquoi mais perso, je ne crois pas qu'il sera reconnu coupable au 1 ier degré.

Si on compare ces meurtres à celui de Larouche... ce n'est pas pareil.... pas qu'il y a un pire et moins pire... mais ça n'engendre pas le même état à mon avis.

Donc, je ne crois pas que Turcotte sera tenu non responsable... mais peut-être meurtre au 2 ieme ou involontaire...
C'est une possibilité qu'il ne soit pas coupable au 1re degré. Mais oui, ses meutres peuvent être comparé à celui de Larouche et Meunier. J'ai moins suivi l'histoire de Meunier, et je ne sais pas si elle avait des antécédents. Larouche, lui, était un gars de la pire espèce, un salaud, beaucoup d'antécédents. Il a fait du mal dans sa vie, et à plusieurs personnes. C'est sur qu'on ne peut pas comparer son parcours de vie à celui de Turcotte. Turcotte était vu (et il l'était, avant de commettre ses meutres) comme un bon gars, un bon père de famille et un bon médecin. Il avait tout pour réussir et pour mener une belle vie. Cependant, à l'heure où j'écris ces lignes, Turcotte est un meurtrier, tout autant que Larouche, même si ces 2 hommes n'ont pas connu le même processus pour en arriver là.

Je ne crois donc pas que ce soit une raison pour que la sentence de Turcotte soit moindre. On doit juger un accusé pour les actes commis, les fais révélés. Et non pas sur la personne qu'il est, ce qu'il a fait de sa vie.