Publié : jeu. mars 28, 2013 6:02 pm
Tout à l'heure un tweet d'Ariane
Ariane Moffatt@MoffattAriane
L’amour propre au temps des réseaux sociaux @metromontreal #lavoixtva a lire pour TOUS les candidats !
Elle fait référence à cet article :
Par Judith LussierMétro
Si j’étais le genre de personne qui fait des mises en garde aux plus jeunes concernant leur gestion des réseaux sociaux, je recommanderais à Valérie Carpentier, de l’émission La Voix, de ne pas fonder toute son estime personnelle sur les commentaires qu’elle reçoit sur Twitter. OK, je suis un peu ce genre de personne.
Dimanche soir, la jeune Péradienne de 19 ans a offert une véritable interprétation des dieux de la chanson Video Games de Lana Del Rey. Quelques minutes plus tard, dans la portion de l’émission où tout le monde a la tête penchée sur sa tablette, on nous présentait une Valérie encore sous le choc de sa prestation, en train de recevoir un tsunami de rétroactions sur Twitter. «C’est incroyable, y a quelqu’un qui dit que ma performance l’a transporté!», confiait la jeune chanteuse.
Au risque de casser le fun de Valérie, j’appellerais à la relativisation. Un quidam qui te dit que ta prestation l’a transporté, c’est quand même pas Céline Dion qui te dit qu’elle se reconnaît en toi. Je ne dis pas ça pour faire ma rabat-joie, mais parce que, si Valérie-à-la-voix-d’or accorde autant d’importance à un compliment relativement banal, j’ose à peine imaginer l’effet qu’aura sur elle un commentaire dévastateur. Car c’est bien ce qui l’attend, tôt ou tard. On ne fait jamais l’unanimité.
Il est certes agréable de se laisser flatter l’ego sur les réseaux sociaux, mais il n’y a rien de plus dangereux que de mettre sa confiance en soi entre les mains de Twitter. Sinon, on s’expose à devenir comme Laurent Paquin : accorder trop d’importance au troll qui s’acharne sur nous, se sentir poche, consacrer un spectacle à ça.
Je pense qu’il est important de faire une mise au point sur le degré d’autorité qu’on devrait accorder aux réseaux sociaux en matière de valorisation, parce que depuis que j’ai adhéré à la page Facebook de VRAK.TV, j’ai pu constater (en plus de la popularité de Teen Wolf et du déclin des aptitudes en grammaire), que les jeunes ont trouvé de curieuses façons de se valoriser sur le web. Par exemple, en étant le premier à commenter un truc. Ils écrivent ça, carrément : «Premier à commenter!» Sans réaliser que cela n’est pas un commentaire, s’inscrivant, sans le savoir, dans une espèce de métalangage totalement fascinant. Ils se valorisent encore en publiant des pages «Like si toi aussi…» Par exemple : «Like si toi aussi tu capotes full sur Harry de One Direction.»
Un psychiatre français du nom de Xavier Pommereau faisait récemment remarquer au journal Le Monde que cette génération est devenue complètement accro aux Likes. «On va en permanence vérifier sur sa page, comme sur un miroir, que l’on existe. La qualité du reflet est fonction des pixels qui la composent : les Likes», disait-il.
Mais tôt ou tard, on se bute à la défaveur populaire. En attendant, écoute-moi pas, Valérie, et profite bien de cette vague d’amour.
Ariane Moffatt@MoffattAriane
L’amour propre au temps des réseaux sociaux @metromontreal #lavoixtva a lire pour TOUS les candidats !
Elle fait référence à cet article :
Par Judith LussierMétro
Si j’étais le genre de personne qui fait des mises en garde aux plus jeunes concernant leur gestion des réseaux sociaux, je recommanderais à Valérie Carpentier, de l’émission La Voix, de ne pas fonder toute son estime personnelle sur les commentaires qu’elle reçoit sur Twitter. OK, je suis un peu ce genre de personne.
Dimanche soir, la jeune Péradienne de 19 ans a offert une véritable interprétation des dieux de la chanson Video Games de Lana Del Rey. Quelques minutes plus tard, dans la portion de l’émission où tout le monde a la tête penchée sur sa tablette, on nous présentait une Valérie encore sous le choc de sa prestation, en train de recevoir un tsunami de rétroactions sur Twitter. «C’est incroyable, y a quelqu’un qui dit que ma performance l’a transporté!», confiait la jeune chanteuse.
Au risque de casser le fun de Valérie, j’appellerais à la relativisation. Un quidam qui te dit que ta prestation l’a transporté, c’est quand même pas Céline Dion qui te dit qu’elle se reconnaît en toi. Je ne dis pas ça pour faire ma rabat-joie, mais parce que, si Valérie-à-la-voix-d’or accorde autant d’importance à un compliment relativement banal, j’ose à peine imaginer l’effet qu’aura sur elle un commentaire dévastateur. Car c’est bien ce qui l’attend, tôt ou tard. On ne fait jamais l’unanimité.
Il est certes agréable de se laisser flatter l’ego sur les réseaux sociaux, mais il n’y a rien de plus dangereux que de mettre sa confiance en soi entre les mains de Twitter. Sinon, on s’expose à devenir comme Laurent Paquin : accorder trop d’importance au troll qui s’acharne sur nous, se sentir poche, consacrer un spectacle à ça.
Je pense qu’il est important de faire une mise au point sur le degré d’autorité qu’on devrait accorder aux réseaux sociaux en matière de valorisation, parce que depuis que j’ai adhéré à la page Facebook de VRAK.TV, j’ai pu constater (en plus de la popularité de Teen Wolf et du déclin des aptitudes en grammaire), que les jeunes ont trouvé de curieuses façons de se valoriser sur le web. Par exemple, en étant le premier à commenter un truc. Ils écrivent ça, carrément : «Premier à commenter!» Sans réaliser que cela n’est pas un commentaire, s’inscrivant, sans le savoir, dans une espèce de métalangage totalement fascinant. Ils se valorisent encore en publiant des pages «Like si toi aussi…» Par exemple : «Like si toi aussi tu capotes full sur Harry de One Direction.»
Un psychiatre français du nom de Xavier Pommereau faisait récemment remarquer au journal Le Monde que cette génération est devenue complètement accro aux Likes. «On va en permanence vérifier sur sa page, comme sur un miroir, que l’on existe. La qualité du reflet est fonction des pixels qui la composent : les Likes», disait-il.
Mais tôt ou tard, on se bute à la défaveur populaire. En attendant, écoute-moi pas, Valérie, et profite bien de cette vague d’amour.