Fêtards expulsés de la plage d’Oka
« Ce n’est qu’un début »
Coralie Laplante - La Presse
La consommation d’alcool devrait être interdite sur le site de la plage d’Oka. C’est ce qu’a évoqué le maire de la municipalité, Pascal Quevillon, à la suite d’un rassemblement de 1500 personnes mercredi après-midi, où la distanciation sociale n’était pas respectée.
On n’entendait que le bruit des goélands sur la plage d’Oka jeudi matin. Toutefois, une odeur d’alcool flottait dans l’air pendant qu’un groupe d’employés s’affairaient à nettoyer les lieux, qui étaient toujours imprégnés des évènements de la veille. De multiples cannettes jonchaient le sol, des vêtements étaient éparpillés sur des tables de pique-nique et un préservatif gisait même par terre.
« D’habitude, je faisais ça tout seul et à 8 h, c’était fini. On en a pour la journée », a déclaré un employé qui ne voulait pas être nommé par crainte de représailles. « On ne connaît pas ça en mai. D’habitude, on voit ça en juillet », a renchéri un autre, en disant que le nombre d’effectifs est réduit à cette période de l’année.
« Les belles journées ne font que commencer, ce n’est qu’un début », a déclaré M. Quevillon. Il appelle le gouvernement à mettre des mesures en place afin d’assurer le respect des règles sanitaires sur les plages, alors que les journées aux allures estivales se succèdent.
Lendemain de veille à la plage d’Oka
« Ce n’est pas le genre de clientèle que nous sommes habitués de voir au parc national d’Oka, c’est une destination familiale. On s’est retrouvé avec une clientèle d’un endroit qui est présentement fermé, que je ne nommerai pas », a renchéri le maire, alors que plusieurs jeunes adultes faisaient la fête sur la plage mercredi.
« On dirait que c’était le Beach Club », a affirmé une jeune fille, Léticia Dockstader, qui est venue profiter de la tranquillité de la plage avec deux amies jeudi matin.
Pour le maire d’Oka, « l’idéal serait d’interdire la consommation d’alcool » sur le site de la plage. Toutefois, il considère que ce serait une mesure difficile à appliquer, alors que toutes les glacières et les sacs des usagers devraient être fouillés.
Un rassemblement du genre a eu lieu la fin de semaine dernière. La SEPAQ, qui est gestionnaire du site, a donc pris la décision de réduire le nombre de personnes admises sur la plage, passant de 2500 personnes, soit 50 % de la capacité d’accueil habituelle de la plage, à 1500 personnes. Dès jeudi, la SEPAQ vise à ce que moins de 1000 personnes soient admises pour profiter du plan d’eau.
« Il y avait de l’impolitesse et de la violence verbale de certains visiteurs », a expliqué le porte-parole de la SEPAQ, Simon Boivin. Ce comportement qui s’est ajouté au non-respect de la distanciation sociale sur le site a amené la SEPAQ à enclencher le protocole de fermeture de la plage.
Des employés ont ratissé la plage, des véhicules avec des mégaphones ont demandé aux personnes de quitter les lieux et la Sûreté du Québec (SQ) est intervenue pour assurer l’évacuation des lieux, comme le veut le protocole.
« On ne peut pas fermer les yeux sur une situation qui met en danger la sécurité des visiteurs, mais aussi de nos employés. On ne veut pas être le théâtre d’une éclosion », a affirmé M. Boivin.
Une situation « mal gérée », selon une citoyenne
« C’était la conversation à savoir qui était le moins saoul pour conduire », a affirmé une citoyenne qui profitait de la plage avec ses parents mercredi, Dre Nicole Seben.
« Oui, il y avait beaucoup de monde, il n’y avait pas de distanciation sociale, mais c’était irresponsable par la SEPAQ d’expulser les gens en état d’ébriété dans les autos », a ajouté Mme Seben.
Elle considère que des avertissements auraient dû être émis avant de faire évacuer la plage. « La première fois que nous avons vu un agent, c’était pour nous avertir que la plage fermait », a-t-elle déploré.
La SEPAQ assure toutefois que des employés circulent sur la plage afin de demander aux personnes de respecter la distanciation sociale et les consignes.
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