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LE DOMAINE BLEU • Procès de Guy Turcotte - Page 138
Page 138 sur 330

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 6:07 am
par Nikki
J'aimerais qu'on ne rapporte pas les propos de blogueurs et forumeurs de d'autres sites. Simplement, ces gens ne sont pas ici pour expliquer leur pensée et venir le cas échéant ''défendre'' leur point de vue.

De plus, il est reconnu que les sites de commentaires des sites comme Cyberpresse et RadioCanada sont peu modérés, et qu'il s'y passe des chicanes entre membres qui dérapent très souvent. Les commentaires chocs y sont particulièrement fréquents..

Merci de faire attention

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 8:08 am
par Anya
Publié le 06 juillet 2011 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
La logique d'un verdict
Yves Boisvert
La Presse

Ce verdict de «non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux» n'est pas facile à accepter. Ni facile à comprendre.

Mais il a été rendu par 11 personnes qui ne sont pas plus intéressées que vous et moi à absoudre des meurtriers. Il n'a rien d'absurde.

Pas facile à accepter, parce que deux enfants sont morts et qu'il n'y a pas de coupable, même partiel.

Le juge Marc David leur avait ouvert deux verdicts mitoyens pour tenir compte d'une conscience peut-être altérée: meurtre non prémédité et homicide involontaire. Ils ont opté pour la responsabilité zéro.

Ce qui a de quoi étonner, c'est qu'il s'agit d'un cas de troubles mentaux plutôt limite. Les affaires où cette défense est acceptée ne sont pas si nombreuses. D'abord parce que c'est à la défense qu'il revient de faire la preuve de cet état - il ne suffit pas de soulever un doute.

Ensuite parce qu'il est contre nature de blanchir quelqu'un à cause de ses problèmes mentaux. Il n'y a pas d'assassin heureux, au fond, et comme avait dit un psychiatre dans une affaire célèbre, «la dépression n'est pas un passeport pour le meurtre».

Ceux qui ont bénéficié de ce genre de verdict sont souvent aux prises avec des hallucinations ou psychotiques - bref, ils avaient perdu tout contact avec la réalité. Ça peut arriver à des gens au-dessus de tout soupçon qui ont une vie rangée. Mais c'est souvent le fait de personnes qui ont de lourds antécédents psychiatriques.

Guy Turcotte, lui, n'a pas connu ce fameux black-out total qu'invoquent certains accusés. Il se souvient de toute la séquence des événements. Il se voit en train de poignarder ses enfants. Il a relaté les faits à plusieurs témoins après coup.

***

Le jury a néanmoins conclu que, étant donné ses troubles, il était incapable de «juger de la nature et de la qualité de ses actes» ou de «savoir qu'ils étaient mauvais», comme dit le Code criminel.

Et pourtant, de son propre témoignage, il ressort qu'il a eu le flash, la conscience de ce qu'il faisait, quand il a entendu son fils lui dire d'arrêter.

Que s'est-il donc passé? Les jurés, ici, n'ont pas le droit de s'expliquer. On en est réduit à faire des hypothèses sur ce qu'ont pensé ces sept femmes et quatre hommes.

On a affaire à un jury très scrupuleux, qui a dénoncé un membre qui s'exprimait un peu trop ouvertement et catégoriquement sur l'accusé, un «maniaque», avait-il dit à ses collègues pendant les pauses, lors du témoignage de Turcotte. Il a été expulsé.

Le jury s'est aussi plaint au juge des mimiques des procureures de la poursuite et du fait qu'elles échangeaient des notes avec Isabelle Gaston. Ça n'annonçait pas un très bon courant entre l'accusation et le jury.

On peut se demander s'il était de bonne stratégie, pour la poursuite, de maintenir une accusation de meurtre prémédité. Bien sûr, un meurtre prémédité n'est pas nécessairement le fruit d'une longue planification. On peut le préméditer en quelques minutes. Mais le récit de cette soirée, son déroulement banal jusqu'au moment où Turcotte perd la tête en lisant les lettres d'amour de sa femme et de son amant, tout cela jette un sérieux doute sur la planification.

Ont-ils (elles) eu de la sympathie pour l'accusé? J'ai assisté à quatre jours de son témoignage. C'était un homme détruit, un mort vivant. Il se lamentait péniblement en racontant sa vie. Mais allez donc sympathiser... L'homme a poignardé ses enfants. Comment passer par-dessus ça?

Il y avait moyen de le faire, apparemment. Pierre et Guy Poupart se sont employés à démontrer à quel point cet acte était incompatible avec la personnalité de l'accusé.

Ce n'est «pas lui» qui a tué ses enfants, en somme, c'est sa dépression et ses troubles de la personnalité.

Il fallait insister sur le contraste entre le bon médecin, le père aimant... et l'homme désespéré qui tenait le poignard. Ces images inconciliables, juxtaposées, tendent à une seule conclusion logique, selon la défense: cet homme était fou quand il a fait «ça».

Le fait que l'accusé ait joui du prestige du cardiologue rendait le geste apparemment encore plus insensé.

Il restait à la défense à investir les 11 citoyens de la mission sacrée de rendre justice en dépit de ce que «les loups» hurleront. De s'élever au-dessus des clameurs de l'opinion publique. Pierre Poupart a réussi à leur donner... j'allais dire ce courage, disons cette indépendance d'esprit. Dans le contexte hyper émotif de cette affaire affreuse, c'était un défi colossal.

***

Est-ce que ce verdict «ouvre la porte» à d'autres? Pas du tout. Quand les faits sont incontestables, les accusés plaident parfois les troubles mentaux - généralement sans succès. Voir le policier Jocelyn Hotte, qui a tué sa femme. Voir Francis Proulx. Et combien d'autres.

C'est une affaire unique, qui s'est jugée sur une preuve très particulière et qui n'aura aucun effet d'entraînement. Pour la raison très simple que j'ai avancée au début: les jurés veulent comme tout le monde que les crimes soient punis.

Plein de gens, depuis hier, se déchaînent contre ce verdict.

Je pense au contraire qu'il montre une fois de plus que des citoyens ordinaires sont capables de juger une affaire selon la preuve qui leur est présentée, sans se soucier de l'opinion publique.

Et si ce verdict nous surprend, il trouve sa logique dans les témoignages de cette cause sans pareille et dans la façon dont ils ont été présentés.

Il est parfaitement défendable.

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 8:14 am
par Anya
Publié le 06 juillet 2011 à 06h53 | Mis à jour à 06h53
Le calme et la peur
Marie-Claude Lortie
La Presse

Vous être outrés, je vous comprends.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi un tel verdict? Je vous entends hurler la question.

Comme vous, je trouve difficile l'idée qu'un homme qui s'est lui-même avoué coupable d'avoir sauvagement assassiné ses enfants puisse être libéré des accusations de meurtre portées contre lui. Comme vous, j'ai été choquée d'apprendre que cette défense de «non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux» avait marché.

Comme vous, j'ai de la difficulté à croire que la folie ait si bon dos. Quel criminel n'est pas un peu fou quand il commet son geste? Pourquoi lui l'est-il au point de ne pas porter la responsabilité de l'acte?

Comme vous, j'avais, hier matin, le moral dans les talons.

En plus, cette semaine, on dirait que tous les petits jugements qu'on avait déjà émis en privé dans notre tête s'écroulent. De la cause contre DSK à celle de Casey Anthony, cette jeune mère floridienne qu'une bonne partie de l'Amérique croyait coupable du meurtre de sa fille Caylee, elle aussi acquittée. Plus rien ne tient?

Comme vous, j'ai envie de dire que le système de justice ne fonctionne pas comme il le devrait s'il n'est pas capable de trouver de vrais coupables pour de vrais crimes et de les mettre en prison.

Sauf que voilà.

Comme vous, je n'ai pas assisté au procès de Guy Turcotte du début à la fin. Je n'étais pas membre du jury. Je n'ai pas passé des jours et des jours depuis le mois d'avril à écouter témoins et experts donner leur avis. La nuance sur la folie était dans ces heures de témoignages que je n'ai pas entendus.

Et si j'ai de la difficulté à me rendre à la décision qui a été rendue, je n'ai pas de difficulté à m'incliner devant ceux qui nous exhortent à respecter le processus judiciaire. Nous avons le droit d'être déçus, mais remettre en question la validité d'un jugement aussi grave est un pas que je refuse de franchir. Peu importe à quel point cette décision choque, elle a été rendue par 11 jurés aussi justes que nous tous.

Quand la mère des victimes est plus rationnelle et posée que le public, il est temps de s'arrêter. Et de se taire. Ou du moins de prendre le temps de réfléchir à ce qui peut être dit, au-delà de la hargne et des mots violents, pour exprimer le désarroi.

Les réseaux sociaux sont des outils d'échange formidable, mais hier, dans la foulée du jugement, ils ont montré un visage disgracieux. Vous y étiez tellement nombreux à hurler votre colère qu'on aurait dit une milice prête à bondir, fourche à la main. Sauvage.

Être furieux, c'est une chose. L'exprimer sans balises, c'en est une autre. Sommes-nous des Wisigoths?

* * *

«C'est certain que je suis insatisfaite», a dit Isabelle Gaston, l'ex-femme de Guy Turcotte, cette mère orpheline dont on peut difficilement imaginer comment elle fait pour ne pas se noyer dans ses propres larmes, pour ne pas se perdre dans la noirceur des deux abîmes qui sont là, dans son âme, tous les matins...

«Mais peu importe, a-t-elle ajouté, même si ça avait été meurtres au premier degré, je n'aurais pas été satisfaite, car je ne retrouverai pas mes enfants.»

Cette sagesse forte mérite qu'on baisse la tête et qu'on se taise quand elle passe. «Aucune violence à l'égard de quiconque, même du père, peut-être maintenant de moi-même, ne saura réparer l'injustice.»

L'injustice du jugement? L'injustice aussi du sort absurde qu'ont subi ses deux enfants. Sans parler des vies brisées de ce grand périmètre familial qui entourait les deux petits.

Comme vous, je me demande ce qui va arriver maintenant, et j'aimerais mieux que les psychiatres gardent Guy Turcotte chez eux. Comme vous, j'ai de la difficulté à croire qu'on puisse vivre normalement en société après avoir commis un tel geste. Je préférerais - l'ai-je dit? - qu'il reste loin, le plus loin possible. Justice a été rendue, je l'entends. Il reste que, comme à vous, j'imagine, cet homme me fera toujours très peur.

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Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 8:20 am
par Anya
Entrevues: Me Mia Manocchio, avocate criminaliste et Dr Gilles Chamberland, psychiatre au Pavillon Albert Prévost de l'Hôpital Sacré Coeur: La suite pour Guy Turcotte
Durée : 13:37
Date : 06/07/2011
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=105656" onclick="window.open(this.href);return false;


Chronique de Claude Poirier 6h50: Robert Lahaye, avocat criminaliste en réaction au Verdict de Guy Turcotte. Deux questions: Est-ce que ce verdict pourrait faire jurisprudence et est-ce que la couronne portera le verdict en appel ?
Durée : 5:46
Date : 06/07/2011
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=105647" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:13 am
par MsPontchartrain
Chico_Fan a écrit : [...]


Son hypothèse est farfelue parce qu'elle n'est pas basée sur les faits... Il n'y a aucun fait qui suggère que Turcotte était en amour avec Martin (est-ce qu'on a retrouvé une lettre d'amour? est-ce que quelqu'un a témoigné dans ce sens?), donc comment peut-on présenter la "panique homosexuelle" comme une hypothèse probable?

Aussi il me semble qu'il se contredit, si ma mémoire ne me joue pas de tour... Dans l'autre entrevue, il penchait pour un meurtre au second degré et ne croyait pas en un trouble mental, même s'il avait vaguement mentionné la panique homosexuelle...
En effet, la discussion était axée sur le narcissisme et il me semble qu'il penchait en faveur d'un acte prémédité.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:19 am
par GI.Joe
Quand la mère des victimes est plus rationnelle et posée que le public, il est temps de s'arrêter. Et de se taire. Ou du moins de prendre le temps de réfléchir à ce qui peut être dit, au-delà de la hargne et des mots violents, pour exprimer le désarroi.

Les réseaux sociaux sont des outils d'échange formidable, mais hier, dans la foulée du jugement, ils ont montré un visage disgracieux. Vous y étiez tellement nombreux à hurler votre colère qu'on aurait dit une milice prête à bondir, fourche à la main. Sauvage.

Être furieux, c'est une chose. L'exprimer sans balises, c'en est une autre. Sommes-nous des Wisigoths?
Je reprends juste un petit bout du texte de madame Lortie, texte dont j'approuve à 100% le contenu. J'apprécie particulièrement le bout surligné qu'elle écrit concernant les réseaux sociaux. Les forums de La Presse et de Radio-Canada, ouf, la modération a laissé passer des commentaires au delà de toute compréhension et je ne suis pas allé (et y vais de moins en moins) sur Twitter car justement, il n'y a aucune modération.

Hier suite au verdict, on aurait cru assisté à la pleine Lune tellement il y a eu défoulement, tellement les gens n'ont pas eu de retenue, tellement il y a des choses extrêmes qui ont été écrites. Je comprends le choc et l'incompréhension d'un tel jugement et c'est bien de l'exprimer. Mais cette colère exprimée dans certains propos, les sophismes utilisés et le populisme, moi ça me fait peur !
Je ne veux pas juger, au contraire. J'ai par le passé, ici sur le DB et ailleurs, écrit des choses extrêmes qui aujourd'hui ne correspondent plus à ma pensée ou que je voudrais exprimer différemment. Probablement même que ça pourrait m'arriver encore à chaud, sauf que maintenant je crois que ça vaut la peine de tempérer notre colère.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:30 am
par x-superficial-x
Personnellement, je trouve que c'est le système de justice qui est mal fait. En ce qui concerne le verdict, je ne suis pas surprise. Mais c'est dommage qu'il s'en sorte aussi bien... même s'il était pas lui-même au moment des meurtres, il a quand même tué et ça mériterait une bonne sentence...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:32 am
par Thewinneris
Ils jouent au vierge offencé de voir la réaction des gens alors qu'on innocente un fou qui a pognardé ses enfants. C'est plutot ça qui devrait faire peur!

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:32 am
par MME C
Anya a écrit :
Publié le 06 juillet 2011 à 06h53 | Mis à jour à 06h53
Le calme et la peur
Marie-Claude Lortie
La Presse

(...)

Comme vous, je n'ai pas assisté au procès de Guy Turcotte du début à la fin. Je n'étais pas membre du jury. Je n'ai pas passé des jours et des jours depuis le mois d'avril à écouter témoins et experts donner leur avis. La nuance sur la folie était dans ces heures de témoignages que je n'ai pas entendus.

Et si j'ai de la difficulté à me rendre à la décision qui a été rendue, je n'ai pas de difficulté à m'incliner devant ceux qui nous exhortent à respecter le processus judiciaire. Nous avons le droit d'être déçus, mais remettre en question la validité d'un jugement aussi grave est un pas que je refuse de franchir. Peu importe à quel point cette décision choque, elle a été rendue par 11 jurés aussi justes que nous tous.

(...)
Je préférerais - l'ai-je dit? - qu'il reste loin, le plus loin possible. Justice a été rendue, je l'entends. Il reste que, comme à vous, j'imagine, cet homme me fera toujours très peur.
Ce matin, et pas pour remettre en question la décision du jury, je me suis demandée si le verdict aurait été différent avec d'autres jurés. Aurions-nous tous raisonné de cette façon? À voir les commentaires partout, c'est très discutable.

Et je me suis demandée aussi comment - même avec l'opinion d'experts et les faits rapportés par le coupable - on peut en arriver à décider que celui-ci a eu un moment de folie passagère puisque personne n'était sur les lieux ce soir-là et personne ne lui a parlé ce soir-là. Lui seul connait la vraie réponse. Je suis mal à l'aise avec ce fait de devoir juger un crime aussi grave sur des bases aussi subjectives et aussi abstraites et présumées.


Mais moi aussi cet homme me fera toujours peur parce qu'il est peut-être représentatif d'une génération qui a bien du mal à faire face à l'échec.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:36 am
par MME C
Merci à ceux et celles qui ont répondu à ma question concernant le 4e verdict.

J'ai aussi entendu hier soir que ce serait le juge qui aurait amené ce choix de verdicts, avant que les procureurs ne commencent à plaider. Probablement à la lumière de tout ce qu'il a entendu durant le procès.

Donc, les procureurs ont été informés des 4 possibilités de verdicts avant de commencer à plaider et ont alors choisi celui qu'ils présenteraient au jury dans leurs représentations.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:36 am
par bouquet
GI.Joe a écrit : [...]


:hello:

Une chose que je me doute est qu'il y a des jurés qui ont du mal dormir cette nuit.
pas juste les jurés, moi aussi...mon sommeil a été peuplé de rêves plus ou moins en rapport avec ce procès...Je ne sais plus trop quoi penser

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:38 am
par MME C
J'aurais bien aimé, qu'au cours du procès et de son témoignage, Turcotte demande pardon pour ce qu'il a fait. De ce qu'on a rapporté, il ne se serait jamais excusé pour le geste terrible qu'il a posé. À moins qu'on ne l'ait pas dit.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:41 am
par bouquet
MME C a écrit : [...]


Ce matin, et pas pour remettre en question la décision du jury, je me suis demandée si le verdict aurait été différent avec d'autres jurés. Aurions-nous tous raisonné de cette façon? À voir les commentaires partout, c'est très discutable.

Et je me suis demandée aussi comment - même avec l'opinion d'experts et les faits rapportés par le coupable - on peut en arriver à décider que celui-ci a eu un moment de folie passagère puisque personne n'était sur les lieux ce soir-là et personne ne lui a parlé ce soir-là. Lui seul connait la vraie réponse. Je suis mal à l'aise avec ce fait de devoir juger un crime aussi grave sur des bases aussi subjectives et aussi abstraites et présumées.


Mais moi aussi cet homme me fera toujours peur parce qu'il est peut-être représentatif d'une génération qui a bien du mal à faire face à l'échec.
je me permets respectueusement de ne pas être d'accord

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:43 am
par MsPontchartrain
C'est toujours le juge qui donne le choix de verdicts et il donne ses instructions en ce sens.

Ce que dit le doc Mailloux fait sens. Il y avait deux choix de verdict en fait : 1 il avait toute sa tête (avec 3 degrés de sentence là-dedans) ou 2 il ne l'avait pas.

Malgré toute la justice qu'on souhaite je me dis quand même, si les jurés ont vraiment fait leur job, ils ont été impartiaux, alors que nous, visiblement, ne le sommes pas. Ce n'est pas un reproche, car j'en fais partie également.

Je ne serai jamais en paix avec ce jugement, mais je ne peux faire autrement que d'admirer ces jurés pour la difficile décision qu'ils ont eu à rendre et qui n'a pas été toujours unanime.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:51 am
par Anya
Un avocat se prononce sur l'affaire Guy Turcotte
Me Sébastien Caron donne son point de vue sur l'affaire Guy Turcotte
Émission du 6 juillet 2011
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Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:54 am
par Skeletan
Madeen a écrit : [...]


Juste les médecins. C'est des gens respectables mêmes s'ils tuent. Elle est là, la différence. Si t'as une belle grande profession et de l'influence, tu peux t'en sauver. C'est le message que je reçois aujourd'hui.
C'est ce que je retiens aussi. Belle image qu'on envoie. :sarcastic:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 9:58 am
par MME C
bouquet a écrit : [...]
je me permets respectueusement de ne pas être d'accord
Je comprends que ce puisse être le cas et je respecte aussi les désaccords.

Une amie me faisait remarquer que la question se pose: qu'est-ce qui se passe? On voit de plus en plus de jeunes pères qui réagissent violemment à la séparation, qui utilisent des moyens parfois cruels pour venger leur douleur. Je n'invente rien, les journaux en parlent régulièrement. C'est malheureusement un mal grandissant. Suicides, filicides, homicides, voies de fait, menaces, harcèlement. On ne peut pas nier que ça existe. Le cas de Turcotte est particulier parce qu'il s'agissait d'un homme dont la profession demandait un excellent jugement. Et ce cas fut très médiatisé. Mais il y a d'autres cas d'hommes ordinaires, dans la trentaine aussi, qui tuent leurs enfants et se suicident. Qui n'acceptent pas la rupture. Pourquoi cette difficulté énorme à faire face à l'échec?

Je ne veux pas généraliser. C'est simplement une réflexion face à ce qui est arrivé avec Turcotte et qui m'amène à me poser la question parce que je trouve épeurant de voir que ça arrive de plus en plus souvent. Épeurant pour les enfants et pour les mamans.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 10:09 am
par Anya
Publié le 06 juillet 2011 à 06h00 | Mis à jour à 06h00
Le verdict
Ariane Krol
La Presse

Ceux qui s'offusquent du verdict rendu hier contre Guy Turcotte devraient plutôt s'attarder au message de la mère des victimes, Isabelle Gaston, à l'issue du procès.

«Non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.» Le verdict a été accueilli en silence au tribunal, mais à l'extérieur du palais de justice de Saint-Jérôme, la réaction ne s'est pas fait attendre. Beaucoup de Québécois sont furieux que l'ex-cardiologue s'en tire sans peine de prison, avec une chance d'être libéré sous peu. Et de dénoncer la justice, coupable, selon eux, de cette décision inacceptable. Un instant.

De quel droit peut-on affirmer que les 11 jurés, qui ont dû réécouter des témoignages et délibérer durant plus de cinq jours pour en arriver à une décision unanime, ont rendu le mauvais verdict? Doit-on conclure qu'ils n'ont pas compris la gravité des actes? Allons donc. Ces sept femmes et quatre hommes sont des citoyens comme nous. Peut-être plus courageux que certains d'entre nous, qui aurions tout fait pour se faire excuser de ce jury. Mais certainement pas plus insensibles.

Avant d'insinuer qu'ils ont pris la mauvaise décision, il faut se poser la question. Qu'aurait-on fait dans les mêmes conditions? Lié par la consigne habituelle au jury (décider sur la preuve présentée au procès et non sur ses émotions personnelles), aurait-on vu les choses autrement? Aurait-on pu convaincre 10 autres jurés persuadés, de toute aussi bonne foi, du contraire?

Et avant de prétendre qu'il s'agit d'un mauvais verdict, plusieurs éléments sont à considérer.

D'abord, la justice due aux victimes. Insulte-t-on la mémoire d'Olivier et d'Anne-Sophie en concluant que leur père n'était pas lui-même lorsqu'il les poignardait à mort? Minimise-t-on le tort qui leur a été fait? Non.

Ensuite, l'exemple. Crée-t-on un précédent dangereux? Il est clair que ce verdict ne constitue en rien une licence pour tuer ou violenter ses enfants. L'hypothèse d'un parent préméditant l'assassinat brutal de ses enfants avec le dessein de plaider la folie passagère est tout aussi délirante. À supposer qu'un tel monstre existe, il aurait fort à faire pour convaincre les experts.

Finalement, la punition. C'est sans contredit la conséquence la plus frustrante de ce verdict. Jugé criminellement non responsable au moment des faits, le coupable pourrait bientôt être trouvé assez inoffensif pour recevoir son congé des psychiatres. Ce qui ne l'innocente pas, ni ne le blanchit aux yeux de la société. Dans le regard des autres, Turcotte sera toujours un monstre sans grandes circonstances atténuantes.

Si quelqu'un aurait pu dénoncer ce verdict, c'est bien la mère des enfants. C'est un choc qui ne facilitera pas sa route, a-t-elle admis. Ce qui ne l'a pas empêché de livrer un message éblouissant de dignité. «Je m'étais dit que je ne baserais pas mon bonheur sur l'issue du procès», a expliqué Isabelle Gaston. Si cette femme trouve la force de rejeter les idées de vengeance et de passer à autre chose, comment pourrions-nous ne pas en faire autant?

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;

:jap: Bien d'accord avec cet article.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 10:14 am
par bouquet
MME C a écrit : [...]


Je comprends que ce puisse être le cas et je respecte aussi les désaccords.

Une amie me faisait remarquer que la question se pose: qu'est-ce qui se passe? On voit de plus en plus de jeunes pères qui réagissent violemment à la séparation, qui utilisent des moyens parfois cruels pour venger leur douleur. Je n'invente rien, les journaux en parlent régulièrement. C'est malheureusement un mal grandissant. Suicides, filicides, homicides, voies de fait, menaces, harcèlement. On ne peut pas nier que ça existe. Le cas de Turcotte est particulier parce qu'il s'agissait d'un homme dont la profession demandait un excellent jugement. Et ce cas fut très médiatisé. Mais il y a d'autres cas d'hommes ordinaires, dans la trentaine aussi, qui tuent leurs enfants et se suicident. Qui n'acceptent pas la rupture. Pourquoi cette difficulté énorme à faire face à l'échec?

Je ne veux pas généraliser. C'est simplement une réflexion face à ce qui est arrivé avec Turcotte et qui m'amène à me poser la question parce que je trouve épeurant de voir que ça arrive de plus en plus souvent. Épeurant pour les enfants et pour les mamans.
je ne connais malheureusement pas les statistiques à ce niveau, ce que je sais, c'est qu'il est plus probable que des choses du genre arrivent à cet age, quand les gens ont de jeunes enfants et ou la pression dans la vie est la plus forte. C'est vrai que les plus jeunes générations ont parfois été plus couvées par les parents et qu'ils ont parfois de la difficulté à surmonter certains échecs..mais la réaction face à ces échecs n'est heureusement pas aussi extrême que dans le présent cas..C'est sur que le niveau de violence général a monté dans la société.
Le pourquoi de ces agissements a rapport à plusieurs causes, et non juste à l'âge selon moi.
Pour avoir lu tes interventions précédentes, je sais que tu ne voulais pas généraliser

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : mer. juil. 06, 2011 10:19 am
par MME C
bouquet a écrit : [...]
je ne connais malheureusement pas les statistiques à ce niveau, ce que je sais, c'est qu'il est plus probable que des choses du genre arrivent à cet age, quand les gens ont de jeunes enfants et ou la pression dans la vie est la plus forte. C'est vrai que les plus jeunes générations ont parfois été plus couvées par les parents et qu'ils ont parfois de la difficulté à surmonter certains échecs..mais la réaction face à ces échecs n'est heureusement pas aussi extrême que dans le présent cas..C'est sur que le niveau de violence général a monté dans la société.
Le pourquoi de ces agissements a rapport à plusieurs causes, et non juste à l'âge selon moi.
Pour avoir lu tes interventions précédentes, je sais que tu ne voulais pas généraliser
Je ne connais pas non plus les statistiques, mais il me semble constater qu'effectivement, les responsables de filicides, d'homicides envers la mère, etc., soient plutôt dans la trentaine. Tu as sans doute raison de dire que la cause n'est pas uniquement attribuable à l'âge, mais je suis portée à penser que ça en fait partie. Je m'interroge beaucoup sur les générations à venir, sur l'effet qu'aura cette façon qu'on a de les préserver de l'échec à plusieurs niveaux. Mais bon, ce n'est pas le sujet pour ça ici, c'était juste une réflexion comme ça.

Merci de ta franchise et de ta façon respectueuse de m'exprimer ton avis même si j'étais hors sujet... :)