La mort de Fredy Villanueva sera commémorée
Écrit par RueFrontenac.com
Jeudi, 05 août 2010 20:06
Mise à jour le Jeudi, 05 août 2010 21:03
La mort de Fredy Villanueva sera commémorée pour une deuxième année consécutive avec l’événement Hoodstock et une marche organisée par la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) le dimanche 8 août prochain au parc Henri-Bourassa, aussi appelé parc Fredy Villanueva.
«Le but du forum social Hoodstock est de commémorer la mort de Fredy Villanueva, même si cela fait deux ans, puisqu’un sentiment d’injustice persiste dans le quartier de Montréal-Nord», affirme Stéphanie Germain, porte-parole d’Hoodstock, lors du point de presse de la CRAP.
De 11 h à 16 h dimanche prochain, les gens pourront entendre lors de ce rassemblement des témoignages de victimes qui ont subi de la répression policière et du profilage racial. La réappropriation des espaces publics sera aussi un thème abordé. «Nous sommes un groupe de citoyens qui se rassemble et qui réfléchit à comment on pourrait se sortir de la merde», dit Stéphanie Germain.
Le groupe compte aussi s’élever contre des règlements municipaux qu’il trouve absurdes et qui briment la population de Montréal-Nord. «Les jeunes sont constamment harcelés, le flânage est constamment invoqué, se plaint la porte-parole d’Hoodstock. Mais les parcs sont justement faits pour s’amuser, jouer et flâner ! Ce n’est pas normal de se faire suivre par des policiers dans son propre quartier, de se sentir intrus chez soi.»
Une marche organisée par la CRAP
À 16 h 30 commencera la marche à la mémoire de Fredy Villanueva, organisée par la CRAP. «Nous appuyons la famille Villanueva et nous voulons soutenir leur combat, explique le porte-parole de la CRAP, Alexandre Popovic. Ce n’est pas juste pour obtenir la vérité et la justice, c’est pour éviter que d’autres familles vivent une telle tragédie.»
Les organisateurs de la marche ne comptent pas divulguer le trajet aux forces policières ni à quiconque. Le porte-parole de la CRAP justifie cette décision par le fait que ce n’est pas dans les habitudes de la Coalition d’agir de la sorte, et qui plus est, elle ne fait pas confiance aux autorités policières. «La police n’est pas un modèle de transparence pour quoi que ce soit», pense Alexandre Popovic. Il affirme que l’an passé, la police aurait infiltré le groupe de marcheurs et aurait mandaté un policier pour qu’il «mette de l’huile sur le feu» en provoquant ses pairs.
La CRAP appuie évidemment la famille Villanueva dans son combat contre le policier Jean-Loup Lapointe, celui qui a tiré le coup de feu causant la mort du jeune Fredy Villanueva. «Il est clair, hors de tout doute, que les coups de feu du policier Jean-Loup Lapointe étaient injustifiés, indéfendables et illégitimes», soutient Alexandre Popovic.
La Coalition contre la répression et les abus policiers compte aussi agir dans le dossier du renvoi du frère de Fredy, Dany Villanueva, dans son pays d’origine, le Honduras. «Il est suspect que le dossier de l’immigration de Dany Villanueva ait été ouvert seulement quelques semaines avant le début du témoignage de celui-ci», prétend le porte-parole de la CRAP.
Un parc qui rappelle Fredy
Lors de la journée de commémoration, les organisateurs en profiteront aussi pour rebaptiser le parc Henri-Bourassa, lieu de la mort du Nord-Montréalais, «parc Fredy-Villanueva».
Selon Stéphanie Germain, «la mort de Fredy Villanueva est un événement historique non seulement pour Montréal-Nord, mais aussi pour le Québec». Ils veulent donc nommer le parc ainsi afin que plus jamais un jeune ne meure de cette façon.
La mère de Fredy, Lilian Maribel Madrid Antunes, qui participait aussi au point de presse, a soutenu cette initiative. «Mon fils a laissé sa vie dans ce parc, ce nom me permettrait de me rappeler mon fils pour toujours.»
La famille Villanueva se défend
La mère de Fredy Villanueva était présente pour clarifier une situation qu’elle vit depuis la semaine dernière. Mercredi dernier, elle affirme être allée voir les commerçants pour leur demander de placarder des affiches annonçant la marche commémorative, sans plus. Puis, elle s’est fait accuser d’harceler la population de Montréal-Nord et de l’intimider. Elle se défend donc d’avoir voulu harceler les commerçants, disant qu’elle voulait simplement l’appui des gens.
Elle pense au contraire que c’est la police qui en a contre sa famille et qui fait exprès d’enlever les affiches. «Ce sont les policiers qui nous provoquent en enlevant les affiches, plusieurs personnes les ont vus !»
La seule chose qu’elle demande, c’est de laisser les photos de son fils. «La police me fait mal même si je ne fais rien ! s’est écriée Lilian en sanglotant. La police me prend mon fils !»
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