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Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:11 am
par Jadomo
OAS a écrit : [...]


Si ça se trouve, ces lettres écrites de sa main ont une valeur probante beuacoup plus grande, pour renseigner le jury sur la personnalité et le mode de pensée du gars, que des expertises rendues 1 an, 2 ans plus tard, par des psychiatres choisis et payés pour venir dire ce que le client demande.
J'imagine que ces preuves ont été exclues parce que les réponses d'Isabelle étaient trop préjudiciables au tueur.

:jap:

Ils n'avaient pas besoin de montrer les réponses d'Isabelle... juste lire 2 ou 3 bouts de ses lettres à lui est suffisant pour me dresser un portrait du gars et de ses émotions face à la séparation.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:13 am
par clobri
Face à la séparation et aussi le manque d'émotions venant d'un gars qui a massacré ses 2 enfants, il veut ses harry potters :gla:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:15 am
par liz
OAS a écrit : [...]


Si ça se trouve, ces lettres écrites de sa main ont une valeur probante beuacoup plus grande, pour renseigner le jury sur la personnalité et le mode de pensée du gars, que des expertises rendues 1 an, 2 ans plus tard, par des psychiatres choisis et payés pour venir dire ce que le client demande.
J'imagine que ces preuves ont été exclues parce que les réponses d'Isabelle étaient trop préjudiciables au tueur.

Question que jme pose depuis hier ...

Puisque justement que plusieurs faits ont été cachés au jury, tout a fait volontairement par le juge, est ce que ca peut donner matiere a en appeler du verdict ?

Se pourrait il que le juge se soit dit qu'en acceptant de pas divulguer ces événements, il laissait une porte ouverte pour que la couronne aille en appel ?

Tsé un peu comme s'il avait voulu stopper toute éventualité de recours par la défense dans le futur ...

Ché pas mais jtrouve ca tellement gros les cachotteries aux jurés que jme dis juste que ca se peut pas !


Edit : grosse erreur :gla:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:24 am
par jupiter-1
Jadomo a écrit : AFFAIRE TURCOTTE

Correspondance ratée
AGENCE QMI
07/07/2011 04h00


Guy Turcotte a été jugé sans que le jury puisse lire deux lettres qu’il a adressées à son ex-conjointe après le drame, où le père démoli, malade et suicidaire fait place à un homme froid et calculateur.

Ces lettres manuscrites rédigées par l’ex-cardiologue à l’attention d’Isabelle Gaston, l’été suivant le drame de Piedmont, avaient été récupérées par les enquêteurs de la Sûreté du Québec et déposées par la Couronne, à l’enquête préliminaire de l’accusé, le 26 février 2010.

Les écrits de Turcotte, de même que la réponse de son ex-conjointe, étaient frappés d’une ordonnance de non-publication, tant qu’un verdict ne serait pas rendu. Leur contenu peut maintenant être rendu public.

Effet préjudiciable

La poursuite entendait les utiliser pour étayer sa thèse voulant que Turcotte ait tué ses deux enfants pour se venger de leur mère, après la séparation. Il n’a toutefois pas été question de ces documents au procès, puisque le juge Marc David a décidé qu’ils ne pourraient être admis en preuve.

Le magistrat a estimé que ces lettres, rédigées plus de cinq mois après la tragédie, n’étaient pas assez contemporaines du moment fatidique où Turcotte plaidait avoir perdu la raison pour expliquer ses gestes du 20 février 2009.
L’effet préjudiciable aux yeux du jury aurait été disproportionné, selon le juge. La Couronne n’a donc pu questionner Turcotte sur le fait qu’il n’a pas contribué à financer les obsèques de ses enfants.

À la « cenne » près Guy Turcotte a écrit à Isabelle Gaston le 12 juillet 2009, alors qu’il était détenu à l’Institut Pinel où il recevait des soins psychiatriques. Puis, trois semaines plus tard, de sa cellule à la prison de Rivière-des-Prairies. Quatre pages dans lesquelles le médecin démissionnaire décline avec une précision comptable la somme de ses avoirs et la valeur des biens du couple brisé, en marge du partage de leur patrimoine familial.

Les « choses » des enfants

Il ne la ménage pas de demandes, renseignements ou suggestions. Du prix visé pour la vente de la maison qu’ils habitaient jusqu’aux livres de Harry Potter qu’il veut récupérer.

Contrairement à la mère des victimes dans sa réponse du 24 juillet, l’ex-cardiologue ne fait à peu près pas allusion à Olivier et Anne-Sophie dans ses deux lettres. Sinon que pour évoquer les « choses » qu’ils avaient achetées aux enfants et qu’il n’a « évidemment pas inclus » dans ses calculs.

Extraits de sa lettre de trois paragraphes à Isabelle Gaston, le 12 juillet 2009

« On m’a fait le message que tu as essayé de me parler par téléphone hier soir à deux reprises. Dans ma situation actuelle, je ne peux pas te parler. C’est pour cette raison que je t’écris. (…) Je profite de l’occasion pour te demander quelque chose. J’ai pensé que ce n’était pas nécessaire de passer par les avocats (et de les payer) pour ça. J’ai besoin des relevés du compte VISA Desjardins (…). »

« Si tu pouvais me les poster s’il vous plaît. Tu peux utiliser l’adresse de mes parents (…) ou bien l’adresse ici à (l’Institut) Pinel. Je devrais être encore ici pour quelques semaines avant d’être transféré en prison en attendant mon procès (…). Je suis disposé à discuter par écrit de la séparation. D’ailleurs, je pense que la maison pourrait être vendue à plus de 320-325 milles et pas seulement 310 000 $. »

Extraits de la réponse d’une page d’Isabelle Gaston, le 24 juillet 2009

« Avant de répondre aux demandes de ta lettre, j’aimerais te donner quelques conseils. Tout d’abord, lorsque tu entreprends une action, une parole… réfléchis! Fréquemment, lorsqu’on commet un geste méchant ou mal intentionné, ça finit tôt ou tard par se retourner contre nous. »

« Le 20 février, ton but était de me blesser, alors BRAVO, c’est très réussi. Toutefois, tu n’as pas considéré que je suis une fille forte et de principes. Je vais surmonter cette épreuve en mettant en pratique ce que j’aurais voulu qu’on dise à Olivier et Anne-Sophie, si tu avais opté de me tuer MOI au lieu d’EUX. J’aurais aimé qu’ils VIVENT à 110% leur vie, qu’ils évitent de se replier sur eux-mêmes et qu’ils profitent à fond de tout ce que la vie a de beau à offrir. »

«Ta haine a surpassé ton amour pour tes enfants. Tu as fait un CHOIX… assume-le. Pour moi, en tuant nos enfants (…), tu es mort avec eux. »

« Mes enfants ont souffert (…) Ils étaient parmi les plus chanceux de la terre et ils ont eu une mort que même les pires rapaces de la planète ne connaîtront pas. Tu n’as pas de remords… ou du moins, les remords que tu as, c’est face à TA vie que tu as gâchée et non du mal que tu as fait subir à 2 êtres innocents, SANS défense. »

« Pour moi, nos enfants valaient plus que tout l’or du monde. Ces 2 beaux trésors exceptionnels, je ne peux aspirer à les retrouver un jour dans cette vie. Par conséquent, je suis d’accord avec toi, le partage des biens est inéquitable. »

Extraits d’une lettre de trois pages de Guy Turcotte à Isabelle Gaston, le 4 août 2009

« Pour ta voiture, il faudrait que tu me donnes sa valeur au moment de la séparation. Pour estimer la valeur de la mienne, j’ai téléphoné au CAA (…). Il faudrait ajouter le prix du rack à ski et du rack à vélo qui font aussi partie des acquêts depuis notre mariage. »

« Je vais aussi avoir besoin du relevé de tes REER de (mars) 2009. Le mien représentait 102  754,58 $ à cette date. (…) Le solde de mon compte de banque le 26-1-2009, date officielle de la séparation, le jour où j’ai déménagé, était de 15 598,67 $ et je n’avais rien dans la marge de crédit. »

« Pour le coût des funérailles, je suis prêt à en payer la moitié et je suis même prêt à tout assumer. Je n’ai jamais refusé de payer quoi que ce soit pour mes enfants. Et c’est encore le cas. » (NDLR : Isabelle Gaston n’a pas reçu un sou de son ex-conjoint pour les obsèques des victimes, selon la Couronne.)

« J’ai additionné les factures de tous les meubles, les accessoires de décoration et autres biens dans la maison, la cuisine, le cabanon, électroménagers… Ça fait un total de 40 à 50 milles. »

« Pour le partage, je suis prêt à te laisser la majorité des biens moyennant une compensation financière. Il faut se baser sur une estimation de la valeur actuelle, soit environ 45%. (...) La moitié de cette valeur correspondrait à ma part, si tu es d’accord. Je n’ai évidemment pas inclus les choses des enfants (…). »

« Je suis tout à fait d’accord pour qu’on s’arrange le plus possible ensemble pour éviter les frais d’avocats exorbitants. »

«Je te ferai aussi éventuellement parvenir une liste détaillée des choses que j’aimerais récupérer. Entre autres mon vieux vélo et le rack à vélo Subaru. J’aimerais aussi récupérer tous les livres de Harry Potter si tu n’y vois pas d’inconvénient (j’ai seulement les 3 derniers, j’aurais aimé avoir aussi les 4 premiers). »



http://lejournaldequebec.canoe.ca/journ ... 30812.html" onclick="window.open(this.href);return false;



:gluk:

Cette correspondance n'a pas été acceptée comme preuve parce que ça pouvait causer préjudice au poôôôôvre Dr. Turcotte...
elles ne sont pas assez contemporaines 5 mois plus tard, mais l,avis des experts l,est un an plus tard!

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:25 am
par Jadomo
jupiter-1 a écrit : [...]


elles ne sont pas assez contemporaines 5 mois plus tard, mais l,avis des experts l,est un an plus tard!

Tout à fait! C'est à n'y rien comprendre!

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:31 am
par ZoeBelle
OAS a écrit : Ce verdict, tu veux dire ... parce qu'il n'a pas eu de sentence.

Je pense que même les jurés ne comprennent pas ce verdict.
Tsé, ils étaient préoccupés par le non verbal des procureures (mais pas celui de la défense) et ils se sont offusqués de les voir communiquer avec la mère des petits. Faut le faire!
T'as été lire les extraits de la plaidoirie de Poupart? Moi je pense, au contraire, que le jury a été aussi très sensible au verbal et au non verbal de la Défense. Porte attention au ton de son argumentation. On n'a même pas besoin de l'entendre ni de le voir pour réaliser qu'il a très bien réussi à les mettre "en valeur", à gagner leur confiance en communiquant AVEC eux. Il les a fait "entrer dans la game", a insisté sur l'importance et la difficulté de leur rôle. Il a réussi à leur faire supposer: "Si vous êtes des gens sensés et intelligents, vous ne pouvez que penser comme moi, qui suis d'ailleurs quelqu'un de très intelligent et articulé comme vous pouvez le constater"
Il a su montrer je pense qu'il était très "humain" - lui même était "dépassé" par l'horreur du crime de son client - mais capable de faire abstraction de son "humanité", des ses émotions, pour se pencher objectivement sur une situation. (je dis pas que c'est le cas, mais c'est ce qu'il a réussi à dégager)

Alors que selon ma perception, la Couronne a du laisser un peu une impression de "désir de vengeance" justement. C'est pour ça que l'image qui m'est venue, c'est celle de Duceppe lors de la dernière campagne électorale.
Je pense que la Couronne laissait sentir "l'exaspération" qu'elle ressentait à l'égard de l'accusé, comme si elle n'était pas prête à lui "laisser une chance".

Attention, je ne dis pas que ce que je décris est la réalité, au sens que c'est ce qui s'est passé mais aussi au sens où c'était bel et bien ce que les individus concernés ressentaient vraiment, ou voulaient communiquer. Mais je pense que c'est ce qui a pu être perçu par le jury.

Et je me demande même si ça ne serait pas aussi possible que le juge David ait été quelque peu... impressionné d'avoir Me Poupart qui plaidait da sa salle d'audience...
En tout cas, moi, à bien des égards, je l'ai trouvé assez... permissif au cours de ce procès.
Le juge, il est pas juste maître du droit, je pense, il doit aussi être maître de la procédure. Et à cet égard, moi, j'ai trouvé qu'il était un peu lousse...
OAS a écrit : Si ça se trouve, ces lettres écrites de sa main ont une valeur probante beuacoup plus grande, pour renseigner le jury sur la personnalité et le mode de pensée du gars, que des expertises rendues 1 an, 2 ans plus tard, par des psychiatres choisis et payés pour venir dire ce que le client demande.
Tu marques un point là-dessus...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:35 am
par ZoeBelle
antoine_b a écrit :
Les jurés se sont interrogés sur la question suivante: Un père qui aime ses enfants peut-il vraiment les tuer sauvagement ? Mais ce questionnement est incomplet !!! La vraie question est plutôt: Tenant compte du fait qu’il ait cherché à se suicider, un père peut-il, dans un élan de colère, en arriver à tuer violemment ses enfants, sachant qu'il anticipe une finalité par laquelle il échappe complètement à la réalité et n'a pas à faire face aux conséquences de ses actes ? À mon avis, cela est absolument possible chez un sujet dont la personnalité est affublée d’une composante narcissique prononcée. Inconcevable (au sens d'inacceptable), mais tout à fait possible.
Tu amènes une nuance intéressante... ça aurait été la la Couronne de l'amener et au juge de l'expliquer selon moi. Mais en ce cas, la Couronne ne pourrait pas évoquer un motif d'appel, cette "négligence" étant de son propre ressort.

antoine_b a écrit :
Dans un procès en cours criminelle, le Tribunal considère qu’on est présumé sain d’esprit au moment des gestes reprochés. Quand la défense veut invoquer la non-responsabilité criminelle pour cause de désordre mental, elle doit en faire la démonstration hors de tout doute raisonnable, c’est son fardeau. Je ne crois pas que cela ait été fait.
La non-responsabilité criminelle pour cause de trouble mentaux ne doit pas être prouvée hors de toute doute raisonnable mais par la balance des probabilités. C'est ça que les jurés ont mis 5 jours à établir... comme quoi, ça n'était vraiment pas évident pour tous les jurés.
Mais c'est quand même le résultat auquel ils en sont arrivés...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:40 am
par ZoeBelle
liz a écrit : [...]



Question que jme pose depuis hier ...

Puisque justement que plusieurs faits ont été cachés au jury, tout a fait volontairement par le juge, est ce que ca peut donner matiere a en appeler du verdict ?

Se pourrait il que le juge se soit dit qu'en acceptant de pas divulguer ces événements, il laissait une porte ouverte pour que la couronne aille en appel ?

Tsé un peu comme s'il avait voulu stopper toute éventualité de recours par la poursuite dans le futur ...

Ché pas mais jtrouve ca tellement gros les cachotteries aux jurés que jme dis juste que ca se peut pas !
OAS a bien répondu déjà. Mais je pense aussi qu'à l'inverse, le juge a pu vouloir éviter de donner à la Défense des motifs d'aller en appel d'un verdict qui ne l'aurait pas satisfait...
De 2 maux il faut choisir le moindre semble-t-il... on s'est p.e. trompé sur le "moindre" là, mais c'est à la Couronne d'y voir maintenant.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:41 am
par liz
ZoeBelle a écrit : [...]


OAS a bien répondu déjà. Mais je pense aussi qu'à l'inverse, le juge a pu vouloir éviter de donner à la Défense des motifs d'aller en appel d'un verdict qui ne l'aurait pas satisfait...
De 2 maux il faut choisir le moindre semble-t-il... on s'est p.e. trompé sur le "moindre" là, mais c'est à la Couronne d'y voir maintenant.

Oups cé bien ca que jvoulais dire ... j'me suis juste trompée en écrivant "poursuite" au lieu de "défense" ... cé tellement pareil d'abord ... :sarcastic: :gla: :p

Merci pour vos réponses - j'cours éditer mon post !

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:51 am
par Anya
gazzoux1 a écrit : [...]


Merci Anya :)
;) De rien Gazzoux1 et ZoeBelle

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:55 am
par MME C
ZoeBelle a écrit : [...]
La non-responsabilité criminelle pour cause de trouble mentaux ne doit pas être prouvée hors de toute doute raisonnable mais par la balance des probabilités. C'est ça que les jurés ont mis 5 jours à établir... comme quoi, ça n'était vraiment pas évident pour tous les jurés.
Mais c'est quand même le résultat auquel ils en sont arrivés...
Exact. La balance de probabilités a fait dire aux jurés qu'il y avait plus de probabilités que Turcotte ait été déconnecté de la réalité pendant un moment pour commettre un crime si odieux qu'il y en avait pour le contraire. Donc cette balance leur a fait dire que oui, il était non responsable de son crime.

Tu as aussi raison pour la durée. Ils ont mis 5 jours à en venir là, ça veut nécessairement dire qu'en partant il y en avait qui n'étaient pas d'accord, sinon ils en seraient venus à ce verdict au bout d'un ou deux jours seulement, sinon immédiatement. Plus il y a de jours qui passent, plus ça signifie qu'il y a du monde à convaincre. Et dans le groupe, il y a évidemment des leaders qui ont fini par convaincre les autres (en minorité peut-être).

Je suis aussi étonnée qu'on ait caché au jury cette correspondance froide et calculatrice de Turcotte avec la mère, si peu de temps après le drame, pour éviter un préjudice. Et qu'on ait témoigné à box-que-veux-tu sur des expertises qui, même si elles sont issues d'un bagage important et sérieux, ne sont que des opinions finalement.

Personne ne peut savoir ce qui s'est vraiment passé dans la tête de Turcotte ce soir-là ou même cette journée-là. Tout ça ne sont que des suppositions découlant d'expertises. Mais personne ne sait sauf lui.

Quand il a appelé la gardienne pour lui dire qu'il n'aurait pas besoin d'elle le lendemain, c'est parce qu'il pensait que ses enfants seraient où???

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:56 am
par Anya
Procès de Guy Turcotte
Mieux comprendre les pouvoirs d’un juge

Première publication 7 juillet 2011 à 09h15

Depuis la tombée du verdict de non-responsabilité criminelle au procès de Guy Turcotte, les questions fusent quant au rôle du juge Marc David. Claude Poirier tente de mieux comprendre les pouvoirs d'un magistrat de la Cour supérieure avec l'avocat Claude Bisson.

L'ancien juge en chef de la Cour d'appel et de la Cour supérieure explique au Vrai négociateur pourquoi le juge Boilard a ouvert quatre verdicts aux jurés - meurtre prémédité, meurtre non prémédité, homicide involontaire et non-responsabilité criminelle - et choisi d'écarter certains éléments de preuves qui auraient pu être préjudiciables à l'accusé.

Quel est le rôle d'un juge de la Cour supérieure dans un procès devant juge et jury comme ce fût le cas dans le procès de Guy Turcotte?

Son rôle est d'être le maître du droit. Il donne des directives en droit au jury. C'est lui qui décide souvent hors de la présence des jurés si une preuve peut être admise ou non. En somme, c'est lui qui règle toutes les questions de droit, alors que les jurés sont complètement maîtres des faits qui ont été établis devant eux.

Qu'est-ce qui pousse un juge à accepter ou rejeter une requête ou une demande d'éléments de preuve?

D'abord, si la preuve est illégale, par exemple une preuve d'écoute électronique faite sans autorisation. Elle sera donc rejetée. Ensuite, si la preuve n'est pas pertinente ou encore si la preuve est tellement ténue sur un élément qu'elle peut causer un tort considérable à l'accusé et être pertinente pour l'issue du litige; le juge pourra décider d'écarter cette preuve avant que les jurés l'entendent. Et lorsque le débat se fait sur des questions de légalité de la preuve ou de la permission de la preuve, ça se fait hors du jury afin de ne pas le contaminer.

Après avoir entendu la preuve de la défense et de la Couronne, est-ce fréquent que le juge, hors de la présence des jurés, discute avec les deux parties des verdicts possibles qu'il a l'intention de présenter que le jury aura à discuter pour en venir à un verdict?

C'est fréquent, c'est une pratique très recommandable quant il y a une incertitude à savoir si le juge devrait ouvrir tel ou tel verdict, il peut devant la cour, sans la présence des jurés, avoir une discussion avec les avocats qui ont le loisir de dire: «Il me semble M. le juge que vous avec oublié tel élément». Et si le juge s'aperçoit que l'avocat a raison et que cet élément devrait être porté à la connaissance du jury, il va faire revenir le jury à la cour.

Le juge a-t-il le droit de donner son opinion au jury sur les faits présentés en cour?

Il a le droit, mais c'est une pente glissante. Le juge a beau dire aux jurés: «Vous êtes les maîtres absolus si je vous dis quelque chose quant aux faits alors que vous pensez que les faits n'ont pas été prouvés». Dépendant jusqu'où le juge va s'aventurer en traitant des faits, c'est permis de le faire.

Faut-il demander la permission d'en appeler du verdict?
Non. Parlons du verdict rendu mardi au procès Turcotte, il est appelable par le procureur de la Couronne de plein droit sur des questions de droit seulement. Le procureur n'a pas de permission à demander s'il a une question de droit fondamental qu'il veut soumettre à l'encontre d'un verdict, il peut s'adresser à la Cour d'appel.

On ne peut pas changer le verdict rendu par un jury, mais sur quoi la Cour d'appel peut se baser pour ordonner un nouveau procès?
Si la Cour d'appel trouve que le juge a fait une erreur de droit déterminante, lorsque c'est un appel de la Couronne, va décider que le verdict aurait pu être différent si cette erreur n'avait pas été commise, il va ordonner un nouveau procès. C'est très théorique ce que je vous, ça n'a aucun rapport avec le procès Turcotte.

Autant d'émotions au procès Guy Turcotte, on ne voit pas ça souvent?
Non, c'est rare. Les circonstances ont fait en sorte que ça a soulevé beaucoup d'émotions et c'est très compréhensible d'ailleurs.

http://tvanouvelles.ca/lcn/judiciaire/a ... 91506.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 10:57 am
par Anya
Publié le 07 juillet 2011 à 00h00 | Mis à jour à 09h01
Quel sort attend Guy Turcotte?
Catherine Handfield
La Presse

Guy Turcotte, déclaré criminellement non responsable du meurtre de ses deux enfants, sera-t-il libéré sous peu ou restera-t-il plusieurs années dans un hôpital psychiatrique?

Cette question était sur bien des lèvres, hier, au lendemain du verdict rendu à l'égard de l'ex-cardiologue.

La réponse est bien difficile à prévoir, car Guy Turcotte est un cas à part, selon Gilles Chamberland, psychiatre à l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. «Ce n'est pas un précédent, mais presque», souligne-t-il.

Contrairement à la majorité des gens jugés criminellement non responsables, Guy Turcotte ne souffre pas d'une maladie psychiatrique lourde (schizophrénie, délire, hallucinations, etc.). Dans sa défense, il a soutenu que son jugement était faussé par un trouble d'adaptation avec anxiété et humeur dépressive.

Le fait que sa dangerosité ne soit pas liée à une maladie peut être une arme à double tranchant, selon le Dr Chamberland. Les psychiatres devront cerner les éléments de sa personnalité et les circonstances qui l'ont poussé à commettre les meurtres. «Comme il n'a pas de maladie lourde, on ne sait pas exactement ce qui l'a rendu dangereux, explique le Dr Chamberland. Il faut être d'autant plus prudent pour évaluer toutes les situations possibles.»

La décision de le libérer revient à la Commission d'examen des troubles mentaux, un tribunal administratif. La Commission se base sur un seul critère: la sécurité du public. «S'il ne représente pas de danger, elle est obligée de le libérer», résume Gilles Chamberland.

Selon lui, il serait «très étonnant» que Guy Turcotte soit libéré dès sa première comparution devant la Commission, qui a de 45 à 90 jours pour se prononcer. Les patients doivent généralement passer par quatre étapes: la détention stricte, la détention avec modalités de sortie, la libération avec conditions et la libération sans condition.

«La seule différence, c'est que plus les patients vont bien, plus les étapes sont brèves», explique le Dr Chamberland. La Commission réévalue le dossier chaque année, ou plus souvent si l'équipe traitante en fait la demande.

À l'Institut Philippe-Pinel, les séjours de traitement durent en moyenne 410 jours. L'établissement ne divulgue aucune statistique sur les patients reconnus non responsables d'un meurtre.

Il semble toutefois y avoir des disparités entre les cas, selon une recherche dans les jugements de la Commission d'examen des troubles mentaux.

Par exemple, une femme qui a été reconnue non responsable du meurtre de sa fille de 3 ans en septembre 2003 a été libérée sous conditions en octobre 2004. La femme, qui était dans un état dépressif majeur au moment des faits, a obtenu sa libération totale en mai 2005.

Une autre mère qui a tué sa fille de 7 ans en 2000 a été détenue en institution jusqu'en mars 2003. En 2009, elle était toujours soumise à des conditions. La femme, qui souffre d'un trouble schizo-affectif, doit notamment suivre un traitement et habiter un endroit connu.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... rcotte.php" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 11:02 am
par Marie-Lise
ZoeBelle a écrit : [...]


Ben oui mais bordel! Vous lisez pas? Ça fait plusieurs fois que c'est expliqué: ÇA N'A RIEN DE SUBJECTIF DE LA PART DU JUGE!!!!
Tu m'aurais répondu en lettres minuscules et j'aurais compris pareil!! As-tu seulement pensé que peut-être je n'avais pas eu le temps de lire chaque explication de toutes les 140 quelques pages précédentes!??

Il y a une façon civilisée de s'adresser aux gens même si on trouve que leurs commentaires sont redondants et insignifiants!
(Édité pour faute)

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 11:03 am
par Anya
Publié le 07 juillet 2011 à 07h25 | Mis à jour à 07h25
Isabelle Gaston à On prend toujours un train pour la vie
Hugo Dumas
La Presse

«J'aurais préféré qu'il m'enlève la vie à moi. J'aurais réellement préféré partir avec eux.» Ses cheveux blonds tirés vers l'arrière et vêtue d'une robe grise très sobre, la médecin Isabelle Gaston répond avec aplomb et émotion aux questions parfois très difficiles de l'intervieweur Josélito Michaud, qui lui consacre entièrement l'émission On prend toujours un train de dimanche (21h), sur les ondes de Radio-Canada.

L'entretien a été réalisé le 17 août 2010, soit bien avant le début du procès du cardiologue Guy Turcotte, qui a assassiné les deux enfants du couple, Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans, dans la soirée du 20 février 2009. «C'était interdit de le diffuser avant ou pendant le processus judiciaire», rappelle la porte-parole de Radio-Canada, Nathalie Moreau. Josélito Michaud, qui a accompagné Isabelle Gaston dans l'attente du verdict au palais de justice de Saint-Jérôme, n'a pas accordé d'entrevues.

Hier, la SRC a toutefois rendu disponible aux journalistes un montage de six minutes de cet épisode d'On prend toujours un train. Si l'émission complète renferme autant d'extraits aussi chargés, gardez votre boîte de mouchoirs à portée de main. «Je supplie souvent la vie de venir me chercher et de laisser une mère vivre. Parce qu'honnêtement, je perdrais ma réputation, je donnerais tout ce que j'ai, je donnerais ma santé, je couperais mes deux bras, on pourrait me torturer pour ravoir mes enfants, ne serait-ce qu'un regard à travers la fenêtre», dit Isabelle Gaston sans ne jamais s'effondrer.

C'est une femme digne et en contrôle qui se confie dans le train de Josélito Michaud. Dans les bouts d'entrevues que j'ai visionnés hier (l'épisode final fait présentement l'objet de nombreuses mises à jour), jamais Isabelle Gaston ne nomme Guy Turcotte, son ex-conjoint. «Il n'a pas réussi à tuer ma capacité de vouloir honorer mes enfants», lâche-t-elle en entrevue.

Quand un policier lui a communiqué l'horrible nouvelle par téléphone, Isabelle Gaston a crié et perdu la voix. «Et après ça, je me suis remontée et je me suis dit: il faut que j'aille bercer mes enfants, se souvient-elle. Entre le lever et le coucher du soleil, ma vie a complètement changé.»

Isabelle Gaston conçoit mal «que les mains et la personne qui doivent sauver des vies en enlèvent deux gratuitement».

Pendant un an, l'urgentologue affirme avoir été incapable de respirer normalement. «Je suis tellement détruite que j'ai peur de ne plus jamais être capable d'aimer, note-t-elle. La Isabelle Gaston qui existait est morte. Je n'existe plus comme j'existais avant.»

Quant à ses enfants Olivier et Anne-Sophie, «au lieu de me dire, j'ai la malchance de les avoir perdus, je me dis: j'ai la chance de les avoir connus», philosophe Isabelle Gaston. La mère évoque aussi ses propres idées suicidaires: «Je me suis beaucoup posé la question: pourquoi je continue?»

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 11:03 am
par MME C
Merci Anya! :)

Je me demande bien, à part les photos qui ont démontré l'horreur du crime, sur quel "faits" les jurés se sont basés, puisqu'ils semblent plutôt s'être penchés sur les témoignages d'experts...

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : jeu. juil. 07, 2011 11:05 am
par ZoeBelle
OAS a écrit : [...]


Oui, je reconnais que Poupart est un bon stratège. Il sait manipuler.
Mais ce que je déplore c'est que le jury s'est investi d'une mission de désapprouver du comportement des avocates, de s'en plaindre et donc de restreindre la Couronne. Ce n'est pas son rôle et c'était une indication claire que quelque chose n'allait pas dans ce jury.
T'as écouté l'entrevue avec l'ex-juge Ruffo là-dessus? Je trouve qu'elle a quand même raison: la Couronne, elle n'a pas de "cause à gagner" elle. Elle ne doit pas du tout être engagée émotivement.
On n'était pas au procès; c'est difficile de dire à quoi les jurés répondaient en demandant au juge d'intervenir auprès des procureures et OUI, je suis d'accord pour dire que ça démontre un zèle assez exceptionnel de la part des jurés.
Par contre, la Couronne se doit d'afficher une neutralité exemplaire...

Loin de moi l'idée de critiquer le travail de Me Carbonneau. Tout au long du procès, j'ai eu bcp d'admiration pour son sens de la synthèse, et sa capacité à aller droit au but et à insister sur les faits sans s'enfarger dans les détails émotifs. En cela, elle a fait montre de bcp plus d'objectivité que Me Poupart. Sauf que c'est normal que ce soit comme ça. Me Poupart n'a pas à être objectif mais Me Carbonneau, elle se devait de l'être.

Par ailleurs, depuis le début, je pense également que la Couronne était un peu "à côté de la plaque" avec son scénario. En fait, je trouve surtout qu'elle n'a pas su bien l'exploiter. C'est certain qu'on a pas eu accès à bcp d'extraits de ses interventions. Néanmoins, si ça peut te faire sourire, j'ai trouvé que tu avais amené ici des arguments BEAUCOUP plus solides et percutants que ceux qui sont ressortis de ses interventions. J'ai été très impressionnée par ta confrontation des faits avec le scénario de la Défense. Ça n'est pas vraiment arrivé souvent que je fasse "Wow" comme ça après avoir entendu un résumé d'une intervention de Me Carbonneau. Je me suis dit souvent "Elle a raison!", mais pas souvent "Et vlan! Tiens-toi!"

Anyway. Juste au niveau du non-verbal. Simplement, je pense que les procureures devaient avoir l'air "sèches et froides", à la limite, "scandalisées". Alors que Poupart a fait mine de "partager le désarroi" de M/Mme Tout-le-Monde. De vouloir y réfléchir avec lui/elle.

Mais j'aimerais bcp avoir accès à plus d'extraits des interventions de Me Carbonneau. P.e. que je changerais d'avis.
Et c'est pas une critique à l'égard de son travail, comme je disais plus haut. Mais je pense quand même qu'il y a eu des mauvais choix stratégiques de la Couronne, au niveau de la perception qu'ont laissée sur les jurés tant le scénario qu'elle proposait que son langage non-verbal.