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LE DOMAINE BLEU • Procès de Guy Turcotte - Page 164
Page 164 sur 330

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 3:52 pm
par Marie-Lise
Anya a écrit : Publié le 09 juillet 2011 à 06h00 | Mis à jour à 06h00
Guy Turcotte a tout perdu
Raymond Gravel
Prêtre, l'auteur a célébré les funérailles d'Olivier et Anne-Sophie Turcotte.



Cet homme a tout perdu: sa famille, ses enfants, sa profession, son statut social, son intégrité, sa dignité. Y a-t-il pire punition pour un être humain?

http://www.cyberpresse.ca/opinions/2011 ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Sortons les violons. :sarcastic:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 3:53 pm
par pucinette
Fleur de Jasmin a écrit : [...]


Il n'a pas couru, ça lui a prit je dirais, un bon 2 ans pour en arriver là. ;)
Je voulais dire que cette situation était la conséquence de ses actes ;)

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:00 pm
par Fleur de Jasmin
pucinette a écrit : [...]


Je voulais dire que cette situation était la conséquence de ses actes ;)
Oui je sais :)


C'est juste que ton commentaire m'a fait penser que la descente aux enfers de sa femme, a peut être commencée, lorsqu'elle lui a demandé de consulter quelqu'un. Quel affront cela a du être pour ce grand homme. ;)

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:07 pm
par GI.Joe
La Presse Débats : Dépassés, les procès devant jury?

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... t-jury.php" onclick="window.open(this.href);return false;

Les points de vues de messieurs Patrice Garant et Marc Simard sont très intéressants.

Je comprends le prêtre Raymond Gravel de vouloir prêcher pour sa paroisse, mais autant dans l'article mit par Anya ici et son commentaire dans mon lien, je lui trouve les lunettes bien roses.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:09 pm
par Marie-Lise
MME C a écrit : [...]


Je suis plutôt d'avis que les questions à se poser sont du côté des démarches de Turcotte pour récupérer ses biens.
Je plains sa mère et je ne voudrais pour rien au monde être à sa place...
Les démarches de Turcotte que ses parents ont quand même cautionnées et auxquelles ils ont donné suite. Sans l'abandonner ou le renier, ils auraient pu refuser d'exécuter ses demandes froides et calculatrices.....

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:14 pm
par Anya
Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous.

Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes.

Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2 ... ECRAN1POS2" onclick="window.open(this.href);return false;

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:16 pm
par mirabelle
Marie-Lise a écrit : [...]


Sans faire le procès des parents, je pense qu'on peut se poser quelques questions sur le caractère assez particulier de certaines de leurs démarches suite aux demandes saugrenues de leur fils quelques semaines à peine après le meurtre horrible qu'il venait de commettre....
exactement, et aussi du fait que le père de GT a raccroché au nez à IG quand elle lui a demandé
pourquoi il avait prélevé de l'argent dans le compte conjoint, disons que ça donne un indice
sur sa "compassion" à l'égard de IG.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:24 pm
par Madeen
Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous.

Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes.

Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2 ... ECRAN1POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Pour la première fois depuis cette histoire, j'ai les larmes aux yeux. Enfin, quelque'un écrit exactement ce que je pense, ce que je ressens parfaitement face à cette situation. Enfin, je comprends exactement pourquoi j'ai cette rage mêlée à cette tristesse.

Merci Stéphane Laporte, et merci Anya.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:24 pm
par Marie-Lise
Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2 ... ECRAN1POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
:jap: :jap:

Anya, merci pour l'article.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:30 pm
par Fleur de Jasmin
GI.Joe a écrit : La Presse Débats : Dépassés, les procès devant jury?

http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... t-jury.php" onclick="window.open(this.href);return false;

Les points de vues de messieurs Patrice Garant et Marc Simard sont très intéressants.

Je comprends le prêtre Raymond Gravel de vouloir prêcher pour sa paroisse, mais autant dans l'article mit par Anya ici et son commentaire dans mon lien, je lui trouve les lunettes bien roses.
Le système de jury est à mon avis le meilleur, mais il n'en reste pas moins que la justice est humaine et faillible.

Je partage l'opinion de M. Marc Simard, professeur d'histoire au Collège François-Xavier-Garneau de Québec.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:30 pm
par Skeletan
mirabelle a écrit : [...]


exactement, et aussi du fait que le père de GT a raccroché au nez à IG quand elle lui a demandé
pourquoi il avait prélevé de l'argent dans le compte conjoint, disons que ça donne un indice
sur sa "compassion" à l'égard de IG.
Pour moi, c'est comme quasiment être complice.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:32 pm
par Anya
De rien Madeen et Marie-Lise, remerciez surtout Stéphane Laporte. :)

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:41 pm
par Fleur de Jasmin
Anya a écrit : De rien Madeen et Marie-Lise, remercier surtout Stéphane Laporte. :)
Ce n'est pas tout d'avoir les mots pour le dire, il faut aussi les faire voyager. :lol: :jap:

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:41 pm
par GI.Joe
Fleur de Jasmin a écrit : [...]


Le système de jury est à mon avis le meilleur , mais il n'en reste pas moins que la justice est humaine et faillible.

Je partage l'opinion de M. Marc Simard, professeur d'histoire au Collège François-Xavier-Garneau de Québec.

Je le crois moi aussi mais je me demande comment bien sont préparés les jurés face au jeu de toges des avocats.

Entk, dans cette cause la Justice s'est fait passer un sapin.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:42 pm
par Thewinneris
Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous.

Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes.

Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2 ... ECRAN1POS2" onclick="window.open(this.href);return false;

Merci Anya!

Bravo à Stéphane Laporte, il dit tellement ce qu'on ressent et comment ont devrait se poser ces questions plus souvent comme société pour amener des actions concrêtes sur les priorités que devrait tenir compte notre sytème de justices et aussi nous tous en général concernant la vie et la responsabilité.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:49 pm
par Anya
Fleur de Jasmin a écrit : [...]


Ce n'est pas tout d'avoir les mots pour le dire, il faut aussi les faire voyager. :lol: :jap:
;) Merci Fleur de Jasmin, c'est gentil

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:50 pm
par Anya
:) De rien Thewinneris

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 4:55 pm
par Fleur de Jasmin
GI.Joe a écrit : [...]



Je le crois moi aussi mais je me demande comment bien sont préparés les jurés face au jeu de toges des avocats.

Entk, dans cette cause la Justice s'est fait passer un sapin.

Le mandat d'un jury, c'est de juger selon les faits, mais en toute bonne foi, avec son âme et sa conscience. Dans ce cas ci, les jurés se sont fait rentrés dans le fond de la gorge que le juste verdict à rendre, se situait dans le sens contraire de leurs sentiments et la couronne n'a pas répliquée.

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 5:04 pm
par °zabel°
Fleur de Jasmin a écrit : [...]


Oui je sais :)


C'est juste que ton commentaire m'a fait penser que la descente aux enfers de sa femme, a peut être commencée, lorsqu'elle lui a demandé de consulter quelqu'un. Quel affront cela a du être pour ce grand homme. ;)
ça me refait penser que les enquêteurs avaient trouvé des documents sur le narcissisme dans sa malette... qui avait commencé le bal avec ça ? si en plus d'avoir été trompé (faut se demander aussi pourquoi hein ? le pauuuuvre Turcotte qui est une victime dans l'affaire comme on le sait...) son ex lui avait mis les yeux en face des trous... il avait vu son coach de vie aussi quelques jours avant, aurait-il risqué de lui donner ce genre de documentation ? non je pense plutôt que c'est IG... Il a frappé un gros mur de "honte" et il n'a pas été capable de se relever... quel orgueil quand même, c'est démesuré !

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : sam. juil. 09, 2011 5:14 pm
par mirabelle
Anya a écrit : Le Samedi 9 juillet 2011 | Mise en ligne à 12h21
La vie ne vaut rien
Stéphane Laporte

Mardi dernier, j’étais en meeting avec deux amies et collègues de travail, et nous avions tous nos ordinateurs devant nous.

Machinalement, j’ai rafraichis le site de Cyberpresse sur mon écran, et c’est là que j’ai lu la nouvelle : Guy Turcotte déclaré non responsable. Ça m’a saisit comme un électrochoc. Tellement que j’ai relu la manchette à haute voix pour faire part de mon étonnement: Guy Turcotte déclaré non responsable.

Esther et Flavie m’ont regardé et j’ai senti que je venais de leur faire mal. On a partagé notre malaise pendant quelques minutes, puis on a continué à travailler avec une douleur en dedans qui ne passait pas.

Quelques jours plus tard, elle ne passe toujours pas. Pourtant, j’ai tout lu ce qui s’est écrit sur le sujet pour essayer de comprendre et calmer mon vertige. Ils ont été nombreux à nous l’expliquer ce verdict de non responsabilité criminelle en raison de troubles mentaux…

Les onze jurés ont fait leur devoir. Ils ont fondé leur décision sur les faits qui leur ont été exposés et sur les opinions des experts entendus. Ils s’en sont remis à l’article 16 du Code criminel qui prévoit que la responsabilité criminelle d’une personne ne peut pas être engagée si cette dernière, au moment du crime, ne faisait pas la distinction entre le bien et le mal, ou n’était pas en mesure d’apprécier la nature et la qualité de ses actes.

Je comprends tout ça, mais la douleur est toujours là. Je dirais même qu’elle fait encore plus mal.

Les esprits rationnels ne devraient pas mépriser les gens qui, comme moi sont abasourdis par le dénouement de l’affaire Turcotte. Nous ne sommes pas d’émotifs vengeurs qui désirent lyncher l’homme qui a tué ses enfants. C’est beaucoup plus complexe que ça. Et ça va bien au-delà de cette cause.

Mardi, c’est la vie qui a perdu, une fois de plus.

Dans le monde des humains, la vie ne vaut rien. On se l’enlève, on se la gâche, on se la casse. La vie passe après l’argent, après le pouvoir, après Dieu. La vie passe même après l’amour. Alors on tue pour l’argent, pour le pouvoir, pour Dieu et même pour l’amour. Le monde se fout de ce qu’il y a de plus important. Le monde est fou. Le monde ne distingue que son bien et que son mal.

Et plutôt que de changer, que de bâtir une société qui placerait la vie au-dessus de tout, l’humain préfère justifier sa folie, l’excuser, la codifier. En fin de compte, les morts ont toujours tort. De toute façon, on ne peut plus rien faire pour eux. Alors on ne fait rien. Mais, ce faisant, on ne fait rien pour les prochains non plus.

Et c’est ce qui me fait le plus peur dans toute cette affaire, cette rationalisation de l’horreur. Cette défense de l’indéfendable. Ne nous demandez surtout pas de l’accepter. Les circonstances ne devraient jamais nous permettre de manquer à notre plus grand devoir d’êtres vivants : celui de prendre soin de la vie. Un parent a le devoir de prendre soin de ses enfants. Envers et contre tous, envers et contre lui. C’est ça, donner priorité à la vie.

Comment faire pour que les hommes arrêtent de se tuer ? Même pas besoin qu’ils s’aiment, juste qu’ils se sacrent patience. Qu’ils arrêtent d’essayer de régler leurs problèmes en éliminant les autres.

Où s’apprend le respect ?

Où s’apprend le sens des responsabilités ?

Où s’apprend la vie ?

À l’école ? À la maison ? Nulle part ?

Nous avons créé une société d’irresponsables. Et bien sûr, ce n’est la faute de personne.

Les questions fondamentales, on ne se les pose jamais, tellement on est pris par l’économie, la politique, le sport et les vedettes. Puis arrive un événement qui nous frappe au cœur. Qui nous fait nous sentir mal. Faut surtout pas se rassurer en se disant que tout est correct. Que la loi, c’est la loi. Que le système est ainsi fait. Qu’il faut tourner la page. Et passer à autre chose.

C’est l’inverse qui n’est pas normal. Toutes ces morts qui nous indiffèrent. Toutes ces morts qui ne nous empêchent pas de dormir. Toutes ces morts qui ne nous font pas mal. Pour une fois qu’il y en a deux qui nous bouleversent, laissons cette émotion nous nettoyer l’intérieur. On en a tellement besoin.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des humains, et j’ai bien peur que ce soit notre âme.

La sentence de Guy Turcotte aurait été autre, la réalité serait la même, c’est juste qu’on ne l’aurait pas eue dans la face à ce point. Deux enfants sont assassinés. Personne n’est coupable.

C’est la vie.

Ce n’est rien.

http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2 ... ECRAN1POS2" onclick="window.open(this.href);return false;

Stéphane Laporte décrit tellement tout ce que je ressens sur cette histoire...
Il sait trouver les mots justes. Merci de nous avoir mis le lien Anya .