Meurtre de Valérie Leblanc
«Témoin important» recherché
Larissa Cahute
01/09/2011 11h11 - Mise à jour 01/09/2011 16h05
GATINEAU – La police de Gatineau recherche un «témoin important» en lien avec le meurtre de Valérie Leblanc, la jeune femme dont le corps mutilé et brûlé a été trouvé la semaine dernière dans un secteur boisé derrière le Cégep de l'Outaouais.
L’enquête progresse toujours, a insisté le sergent Jean-Paul Lemay, de la police de Gatineau, en conférence de presse, jeudi matin, en donnant la description de l’individu.
Le jeune homme recherché, un blanc, serait âgé de 20 à 30 ans et aurait été aperçu sur le lieu de la découverte du cadavre, le 23 août, selon ce qu'ont rapporté des témoins. Il mesure environ 6 pieds (1,85 m) et pèse 200 livres (90 kg). Très bronzé, le teint «tirant sur l’olive», il est joufflu, a le nez et le menton pointus, et les cheveux noirs et courts. Il serait plutôt gras.
Les policiers ont été incapables de préparer un portrait-robot de l'homme en question, faute de détails et d'une description plus complète.
Le matin du drame, il était vêtu d'une veste ouverte qui couvrait un chandail noir avec des motifs rouges au centre, d'une casquette noire inclinée, et d’un pantalon ample.
Selon les témoignages, l'homme, intimidant, laissait transparaître une certaine nervosité alors qu'il marchait d'un pas décidé à côté de son vélo de montagne noir.
Valérie Leblanc, une étudiante âgée de 18 ans, est morte à la suite d’un traumatisme crânien, a révélé une autopsie. Il ne fait aucun doute qu’elle a été victime d’un meurtre, selon les autorités.
Outrage à un cadavre
Par ailleurs, la police de Gatineau entend transmettre au Directeur des poursuites criminelles et pénales le dossier concernant l’un des quatre jeunes qui ont retrouvé la dépouille de Valérie Leblanc.
Il fait toujours l’objet d’une enquête distincte et pourrait être accusé d’outrage à un cadavre, mais il n'est pas soupçonné d'être le meurtrier.
La police estime que les trois autres personnes n’ont commis aucun acte criminel.
En marge de leur enquête sur le meurtre de la jeune fille, les policiers de Gatineau en avaient ouvert une seconde pour outrage à un cadavre. Quelqu’un a «touché» au corps après sa mort.
La police n’a pas voulu donner de précisions au sujet de l’«outrage» qui a été commis. Mais certains des jeunes qui ont trouvé la dépouille ont précisé lors de diverses entrevues qu’ils l’ont manipulée en croyant qu’il s’agissait d’un mannequin.
«Tactique d’enquête»
La police de Gatineau dit ne pas avoir assez d'éléments descriptifs de l'individu recherché pour faire un portrait-robot. Pourtant, les policiers en ont publié une description plutôt complète.
Selon le criminaliste Jean-Pierre Rancourt, il pourrait s'agir d'une «tactique d'enquête» qui démontre que les autorités avancent. «Je suis convaincu qu'on se rapproche de quelqu'un», a-t-il déclaré.
«On n'a pas dit de qui provenaient ces informations, mais elles sont précises, a fait valoir Me Rancourt. Il faut que cette source ait eu une bonne vue. Je crois que les policiers disposent de plus d'informations qu'ils n’en ont livrées.»
«D'après les renseignements qu'ils ont sous la main, normalement, on devrait être capable de faire un portrait-robot, mais on est plus prudent.»
Bonne tactique
Qu'il s'agisse d'une stratégie d'enquête ou non, l'expert en enquêtes policières Richard Dupuis est d'avis que la police de Gatineau – critiquée pour cette enquête – a agi dans son meilleur intérêt.
«Lorsqu'on donne de l'information, il faut être pointu et précis pour éveiller la mémoire collective», a-t-il dit, soulignant que les médias aujourd’hui omniprésents facilitent la transmission de tels renseignements au public pour solliciter son aide.
M. Dupuis a cité en exemple l'affaire William Fyfe, qui a tué quatre femmes entre le 14 octobre et le 14 décembre 1999 à Montréal. «Nous n'avions qu'une image de lui dans un guichet automatique, prise de dos. Lorsqu'on l'a diffusée, c'est sa compagne qui a reconnu sa posture. Ça a été une partie très importante de l'enquête.»
M. Dupuis ne serait pas étonné de voir l'homme recherché être vite appréhendé. «Ça a augmente la pression à l'intérieur de l'individu, ce qui l'amène à commettre des erreurs.»
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