Procès de Guy Turcotte - Le frère d’Isabelle Gaston soulagé
Agence QMI
Étienne Laberge
22/07/2011 20h07
MONTRÉAL - Quelques minutes après que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) du Québec eut annoncé vendredi son intention d’interjeter l’appel dans l'affaire Guy Turcotte, le frère de l’ex-conjointe de Turcotte, Patrick Gaston, s’est dit soulagé.
«Je suis soulagé, c’est mon premier constat. Depuis le verdict du 5 juillet, j’étais comme plongé dans une torpeur», a expliqué dans une entrevue téléphonique à 24H le frère d’Isabelle Gaston.
Le 5 juillet dernier, au palais de justice de Saint-Jérôme, le jury a conclu à l'unanimité que les troubles mentaux qui affligeaient l'ancien cardiologue l'empêchaient de comprendre la portée de ses gestes lorsqu'il avait asséné une vingtaine de coups de couteau à chacun de ses deux enfants, le soir du 20 février 2009, à Piedmont.
Ce dernier consent que les 11 membres du jury n’avaient pas la tâche facile dans l’énonciation du verdict qui allait sceller le sort du chirurgien Guy Turcotte. D’un autre côté, il ne peut qu’être d’accord avec la décision du directeur des poursuites criminelles.
«On dirait que le juge Marc David avait peur des Poupart (avocats de la défense), a dit M. Gaston. En misant trop longuement sur les explications liées à l’article 16 et au verdict de non-criminalité responsable, et pas suffisamment sur les trois autres options, il a montré de l’acharnement. Il a laissé trop de jeu à la défense.»
Par ailleurs, dans une autre entrevue, à TVA Nouvelles, M. Gaston a indiqué que cette annonce du DPCP pourrait peut-être faire changer sa sœur d’avis pour la suite des choses. «C’est sûr qu’avec cette annonce, j’ai senti chez elle un espoir que justice soit rendue», a-t-il précisé, en refusant de confirmer cette impression. «Ce sera à elle de répondre à cette question», a-t-il ajouté.
Après le verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux, au début du mois, Isabelle Gaston avait été catégorique. «Je peux vous garantir que je ne retournerai jamais à un procès. Pour moi, c’est terminé», avait laissé tomber la mère des victimes au palais de justice.
Si la Cour d’appel accepte la demande du DCPC, un nouveau procès devra être ouvert.
Il pourrait s’écouler un an avant qu’on sache ou non si, effectivement, le verdict du jury ira en appel . Soit. « Que ce soit un an ou plus, ça prendra le temps que ça prendra. Il faut aussi penser aux autres cas similaires qui viendront dans le futur, où des enfants trouvent la mort dans des circonstances semblables.»
Quant à savoir si Patrick Gaston a bon espoir de voir Guy Turcotte recevoir, un jour, un verdict plus sévère, il se fait philosophe.
«J’ai été élevé comme ça : le bon va avoir le dessus sur le mauvais à long terme», a-t-il énoncé.
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