Montréal
Dany Villanueva : le père s’effondre
Agence QMI
Jean-Marc Gilbert
14/04/2011 20h23
MONTRÉAL – Le père de Dany Villanueva était appelé à témoigner, jeudi, lors de la troisième journée d’audiences devant la Section d’appel de l’immigration, concernant la mesure de renvoi du jeune homme vers le Honduras.
Questionné sur le sort réservé à son fils s’il était renvoyé dans son pays natal, Gilberto Villanueva a fondu en larmes.
«Si on l’expulse vers le Honduras, il va perdre la vie», a lancé le témoin qui s’est immédiatement mis à pleurer. L’avocat de la famille, Stéphane Handfield, a voulu poser une autre question, mais Gilberto Villanueva était incapable de répondre, ce qui a forcé la commissaire Marie-Claude Paquette à suspendre l’audience pendant quelques minutes.
À la reprise, avec l’aide d’une interprète, le témoin a parlé des menaces dont certains membres de sa famille ont fait l’objet, et a exhorté le tribunal à ne pas expulser son fils du Canada.
«Avant nous étions sept. Maintenant, nous sommes six (Fredy Villanueva, le frère de Dany, est décédé en 2008) et si Dany est expulsé du Canada, nous ne serons plus que cinq», est-il parvenu à dire, en essuyant quelques larmes.
Une dernière chance ?
Lors de son témoignage, en après-midi, une des sœurs de Dany Villanueva, Wendy, a aussi demandé la clémence de la commissaire. «Ce serait trop injuste pour la famille. Les jeunes commettent tous des erreurs. Pourquoi ne pas lui donner une dernière chance ?»
Elle souhaite que son frère puisse poursuivre ses études, trouver un emploi au Canada et que ses parents puissent finalement «avoir la paix».
Rapports
Plus tôt en matinée, le tribunal a passé en revue les des deux rapports rédigés concernant les mesures de renvoi.
Le premier, rédigé en 2007, faisait état d’un interdit de territoire qui pourrait s’appliquer contre Dany Villanueva pour des raisons de «grande criminalité». Une décision liée à une sentence de 11 mois de prison à laquelle il a été condamné en 2006, pour un vol qualifié.
En juillet 2008, une lettre envoyée à Dany Villanueva l’invitait à communiquer avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) s’il voulait leur faire part de «renseignements supplémentaires susceptibles de permettre à l’ASFC de ne pas prendre de mesure de renvoi à son égard». Or, cette lettre serait restée sans réponse.
En août 2009, un deuxième rapport, dans lequel on lui reprochait les mêmes faits, a été rédigé, afin d’«apporter des précisions quant à la condamnation de 2006, sans en changer les informations essentielles».
Vendredi, la Commission devrait entendre la mère de Dany Villanueva, Lilian, et le sergent-détective Jean-Claude Gauthier, si le temps le permet.
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