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LE DOMAINE BLEU • Procès de Guy Turcotte - Page 270
Page 270 sur 330

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:33 pm
par Malike
bouquet a écrit : [...]


les gens qui donnent leur opinion que ce soit ici ou aux nouvelles TVA ne sont peut-être pas tous des professionnels du domaine médical ou juridique mais méritent un peu moins de condescendance que l'on soit d'accord ou pas avec la dite opinion. Je suis contente que certains aient atteint un tel niveau de lucidité et de détachement, mais ce n'est malheureusement pas mon cas.
:jap: Effectivement et d'ailleurs ceux qui ont rendu ce verdict n'étaient pas non plus ni des professionnels de la santé et ni du domaine juridique pourtant c'est à eux qu'a échu la tâche d'apprécier la preuve de tous ces professionnels en tout genre. J'imagine que tout est dans la position qu'on adopte si nous sommes plus bêtes que cette brochette de citoyens tirée au hasard. ;)

Re: Procès de Guy Turcotte

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:33 pm
par Chico_Fan
J'ai beau scruté le moindre mot d'Isabelle Gaston, combien de femme au Québec dans sa situation resterait composée, rationnelle et utiliserait la phrase "Monsieur Turcotte" en se référant à son ex-mari? Et puis elle dit clairement en entrevue que le verdict a été rendu et que dans cet optique, elle s'attend à un suivi en conséquence avec ce verdict.

Pour avoir à redire sur son attitude, faut vraiment chercher les puces, et les chercher avec un microscope ultra-puissant.

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:36 pm
par Marie-Lise
Chico_Fan a écrit : J'ai beau scruté le moindre mot d'Isabelle Gaston, combien de femme au Québec dans sa situation resterait composée, rationnelle et utiliserait la phrase "Monsieur Turcotte" en se référant à son ex-mari? Et puis elle dit clairement en entrevue que le verdict a été rendu et que dans cet optique, elle s'attend à un suivi en conséquence avec ce verdict.

Pour avoir à redire sur son attitude, faut vraiment chercher les puces, et les chercher avec un microscope ultra-puissant.
:jap: :jap: :clap:

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:38 pm
par Lost25
Sérieusement, vous savez ce qui m'écoeure? C'est que dans cette histoire, Guy Turcotte a gagné sur toute la ligne!

Il a réussit à faire du mal à Isabelle Gaston en assassinant ses enfants, il a évité la prison en faisant passer son meurtre prémidité pour de la follie passagère, il a choisit sa psy pour sa défense, choisit sa thérapie et va probablement être libre comme l'air sous peu. Bravo justice québécoise, bravo.

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:41 pm
par Marie-Lise
Consult1 a écrit : Bon, j'interviens tard sur le sujet mais c'est un sujet trop intéressant.

Je n'ai pas de sympathie particulière pour Guy Turcotte mais j'ai du respect pour le système judiciaire. Si un jury l'a unanimement tenu non-criminellement responsable du geste qu'il a posé - après avoir entendu toute la preuve (et non pas les résumés de Claude Poirier et autres rapporteurs du même genre) - je trouve qu'il serait déplacé de refaire le procès dans une autre instance. La question est maintenant devenue le niveau de risque qu'il représente présentement pour la société et, encore une fois, une instance compétente va entendre toute la preuve et prendre une décision. Aussi difficile que ça puisse être, la sympathie éprouvée pour les victimes n'est plus pertinente au débat.

Perso, je ne suis pas impressionné par les déclarations de la mère qui n'a manifestement pas accepté le verdict et qui est encore en mode "vengeance". La question est devenue strictement médicale et du ressort des experts en la matière, appuyés par la preuve pertinente.

Encore une fois, je suis bien content que la justice ne soit pas administrée par les sondages de TVA ou les opinions des Jean-Luc Mongrain, Poirier et autres commentateurs du genre. Il y a des questions qui sont trop complexes pour être règlées en 45 secondes, entre deux annonces de la Cage aux Sports.
Bizarre quand même que les fameux experts en la matière, des psychiatres ayant pourtant suivi la même formation, arrivent chacun de leur côté à des conclusions diamétralement opposées, selon vers quel côté ils penchent, en s'appuyant sur la même preuve pertinente!

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:43 pm
par Lost25
Marie-Lise a écrit : [...]


Bizarre quand même que les fameux experts en la matière, des psychiatres ayant pourtant suivi la même formation, arrivent chacun de leur côté à des conclusions diamétralement opposées, selon vers quel côté ils penchent, en s'appuyant sur la même preuve pertinente!
C'est fou ce que l'argent peut faire hein?

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:45 pm
par bouquet
Marie-Lise a écrit : [...]


Bizarre quand même que les fameux experts en la matière, des psychiatres ayant pourtant suivi la même formation, arrivent chacun de leur côté à des conclusions diamétralement opposées, selon vers quel côté ils penchent, en s'appuyant sur la même preuve pertinente!
bon point :jap:

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:46 pm
par Marie-Lise
Lost25 a écrit : [...]


C'est fou ce que l'argent peut faire hein?
Ouais.

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:49 pm
par Chico_Fan
Consult1 a écrit : Encore une fois, je suis bien content que la justice ne soit pas administrée par les sondages de TVA ou les opinions des Jean-Luc Mongrain, Poirier et autres commentateurs du genre. Il y a des questions qui sont trop complexes pour être règlées en 45 secondes, entre deux annonces de la Cage aux Sports.
Je veux pas briser les illusions de personne, mais notre système de justice, comme suggéré par d'autres forumeurs, ça ressemble pas mal à ça. On prend 12 personnes pas rapport, sans aucune expertise, et ils ont des discussion du niveau de la Cage aux Sports dans une salle privée.

C'est sûr qu'on peut affirmer qu'eux assistent au procès du début à la fin, mais dans ce procès en particulier, ce n'était pas une énigme policière à résoudre. La population avait en connaissance tous les faits pertinents, et au fond le reste n'est que détails qui ont très peu d'incidence. Ce n'est pas comparable par exemple avec un procès à la OJ Simpson ou la totalité de l'évidence doit être étudié dans le détail pour juger s'il est coupable ou pas. Dans ce cas-ci, c'était juste l'opinion de 12 personnes aléatoires sur son état au moment du crime.

Bref, je comprends pas cette "condescendance" envers la populace quand la justice se base justement sur le jugement de monsieur ou madame tout le monde.

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:52 pm
par Jadomo
Pantera72 a écrit : [...]


Il ne faut quand même pas oublier une chose: la Commission n'est pas là pour juger Turcotte sur sa culpabilité/responsabilité dans la mort de ses enfants. Ça, ça a déjà été jugé par la Cour et c'est porté en appel. La ou les victimes, les actes ont été considérés à cette étape là. S'il y a renversement de jugement ou nouveau procès, ce sera par le biais de la Cour d'appel, personne d'autre. Et Dieu sait que j'espère que l'appel sera accepté parce que j'ai de la misère avec le verdict. :gla:

Le rôle de la Commission est de déterminer s'il doit demeurer institutionnalisé parce qu'il représente un risque pour la société. Ce n'est pas un nouveau procès: c'est strictement de déterminer si son état mental lui permet de réintégrer la société ou non. C'est ce qui est analysé et sera décidé ici, rien d'autre.

On dirait que vous voulez que la Commission le punisse à la place du jury: je comprends la frustration du verdict, je la ressens aussi mais c'est juste pas le but de ces auditions là...

Comme j'ai déjà dit, la ligne est mince entre refaire un procès et juger si il peut réintégrer la société :/ Tout le monde fait entendre des témoins, il y a l'avocat de la couronne, de la défense... ça ressemble drôlement à un procès rendu là.

Publié : ven. janv. 13, 2012 11:54 pm
par Marie-Lise
Chico_Fan a écrit : [...]


Je veux pas briser les illusions de personne, mais notre système de justice, comme suggéré par d'autres forumeurs, ça ressemble pas mal à ça. On prend 12 personnes pas rapport, sans aucune expertise, et ils ont des discussion du niveau de la Cage aux Sports dans une salle privée.

C'est sûr qu'on peut affirmer qu'eux assistent au procès du début à la fin, mais dans ce procès en particulier, ce n'était pas une énigme policière à résoudre. La population avait en connaissance tous les faits pertinents, et au fond le reste n'est que détails qui ont très peu d'incidence. Ce n'est pas comparable par exemple avec un procès à la OJ Simpson ou la totalité de l'évidence doit être étudié dans le détail pour juger s'il est coupable ou pas. Dans ce cas-ci, c'était juste l'opinion de 12 personnes aléatoires sur son état au moment du crime.

Bref, je comprends pas cette "condescendance" envers la populace quand la justice se base justement sur le jugement de monsieur ou madame tout le monde.
:jap: :jap:

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:00 am
par Chico_Fan
Qu'on se comprenne bien, je respecte l'opinion de tous et chacun... Mais si quelqu'un a à redire sur l'attitude de Madame Gascon, j'aimerais lire une telle opinion avec des arguments, citations à l'appui. C'est facile de porter un jugement sur une victime (et sur la population, tien), ça l'est peut-être un peu moins quand il faut étoffer ses jugements avec des arguments.

Je poserais tout simplement la question: si vos 2 enfants se faisaient poignardés à mort, est-ce que vous vous battriez pour avoir justice après ou vous continueriez votre vie comme si de rien n'était?

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:02 am
par Jadomo
Beppo a écrit : [...]


La colère va toujours demeurer en lui comme elle demeure toujours en moi. Cependant, il sera capable d'en identifier les signes et d'agir en conséquence et de gérer la situation en se donnant des moyens pour le faire. Au lieu d'étouffer sa colère comme il a toujours fait et la voir par l'extérieur ou ne pas la sentir du tout et elle explose comme ç'a été, s'il en prend bien conscience et la reconnaît comme lui appartenant ainsi la colère devient intégrer à son être et il disposera de moyens pour l'exprimer. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre... mais je m'essaie.

Bien d'accord avec toi. Sauf qu'il a fait quoi depuis 3 ans pour apprendre à la gérer sa colère? Il a refusé les thérapies. Il s'est rendu compte de ça tout seul? D'après ce que je lis, il n'a même pas fait d'introspection pour prendre pleinement conscience qu'il a tué ses enfants. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il comprend qu'Isabelle Gaston et sa famille soient émotifs en rapport avec les évènements, et ça le désole :gluk: ÇA LE DÉSOLE!!!

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:05 am
par Jadomo
Lost25 a écrit : [...]


Ça ne me dérange pas d'être diffamatoire envers elle puisque son jugement ne fait aucun sens à mes yeux. J'ai l'impression que Dominique Bourget s'est fait manipulée sur toute la ligne par Guy Turcotte, qui malgré la monstruosité de ses actes, est un homme très intelligent et serait bien capable d'y arriver (comme il l'a vraissemblablement fait avec le jury). Si ça se trouve elle est peut-être carrément tombée en amour avec lui et le protège.

Guy Turcotte me fait penser à Hannibal Lecter.

PS: Je sais que je parle à travers mon chapeau et que j'exagère sans doute, mais pardonnez-moi, j'ai bu du lave-vitre avant d'écrire ce post.

Ben là, charrie pas!

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:10 am
par jupiter-1
Ce n,est pas une simple colère dans son cas, c,est une colère hors du commun qui sort de l,ordinaire
et qui l,a poussé à l,irréparable. Il est déjà difficile, pour certains, de gérer une simple colère alors
comment lui, tout seul, peut gérer ce genre de colère et en prévenir les effets?

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:10 am
par Lost25
Jadomo a écrit : [...]



Ben là, charrie pas!
Je ne le pense pas vraiment, c'est juste pour pousser le raisonnement à l'extrême. Mais je crois qu'elle a été manipulée, soit par ses belles paroles, soit par l'argent.

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:24 am
par luckystar
description de l'éclelle HCR-20 dont la psychiatre qui a évalué Turcotte dit qu'il n'a pas de risque de récidive:

http://www.csc-scc.gc.ca/text/rsrch/reg ... -fra.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;

Facteurs de risque et comportements violents chez les sujets atteints de troubles mentaux graves (R29)

Sous la direction de: Gilles Côté (Psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières, Institut Philippe Pinel de Montréal )

Chercheurs associés: Sheilagh Hodgins (Psychologie, Université de Montréal), Marc Daigle (Psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières), Belkacem Abdous (Médecine sociale et préventive, Université Laval)

Unités opérationnelles impliquées: Centre régional de réception, Centre régional de santé mentale, Centre fédéral de formation, Cowansville, Donnacona, Drummond, Joliette, La Macaza, Leclerc, Montée St-François, Port-Cartier, Ste-Anne-des-Plaines, Institut Philippe-Pinel et Hôpital Douglas.
Objectifs généraux

Identifier les facteurs de risque du comportement violent, d'une part, et de récidive, d'autre part. Sous cet aspect, le projet s'arrime à un projet pan-canadien d'étude des prédicteurs de la violence, projet initié par l'un de nos collaborateurs, le Dr. Christopher Webster. L'objectif du projet pan-canadien est de valider le HCR-20: Assessing Risk for Violence - Version 2. Les données pourront être partagées avec une équipe de la Colombie-Britannique (autour du Dr Webster); une équipe d’Allemagne sera également intégrée (autour du Dr Rüdiger Müller-Isberner).

Revoir la place que prend la spécificité clinique dans le champ de la violence, en considérant maintenant une plus grande diversité de clientèles, notamment en ce qui a trait au système judiciaire (sujets hospitalisés en raison d'une non responsabilité pour cause d'aliénation mentale; sujets incarcérés).

Articuler une intégration des facteurs de risque issus du champ de la violence en milieu naturel, d'une part, et du champ de la violence en milieu institutionnel, d'autre part. Cette articulation devrait améliorer notre compréhension des facteurs cliniques, phénoménologiques et contextuels associés aux comportements violents.

Intégrer les aspects auto-agressifs dans la mesure des comportements violents.

Renforcer notre connaissance d'une typologie basée sur la précocité des problèmes de comportement en recourant notamment à des sources objectives d'information (rapports de l'école concernant son comportement et sa performance scolaire; référence pour des problèmes de comportements ou des problèmes intériorisés; placements en classes spéciales, en établissement, en famille d'accueil). Les parents, la fratrie ou une personne proche peuvent éventuellement fournir des informations précises. Il est reconnu que la qualité des informations historiques influence la valeur de la prédiction.

Résultats

I-Comportement violent

La définition de comportement violent varie beaucoup d'une étude à l'autre. La simple considération du dossier criminel a fait l'objet de critiques. Depuis la mise sur pied du projet MacArthur aux Etats-Unis, il est maintenant reconnu qu'il faille considérer plus d'une source d'information; on retient le dossier criminel officiel, les informations fournies par le patient lui-même, de même que celles fournies par une tierce personne connaissant bien ce dernier (Monahan & Steadman, 1994; Monahan et al., 2001). Nos résultats confirment leurs observations. Ainsi, sur une base rétrospective, le pourcentage de patients ayant un dossier criminel pour un délit violent (définition de Statistique Canada, 2002) est de 59,3%. La considération des dossiers institutionnels élève ce pourcentage à 83,1; les informations fournies par le sujet permettent d'élever ce taux à 91,0% au plan des comportements violents généraux. Si l'on ne considère que les comportements auto-rapportés les plus sévères, en plus des dossiers criminel et institutionnels, le pourcentage est alors de 84,8. Tel qu'observé par Monahan et ses collaborateurs, les personnes ressources consultées apportent très peu d'informations supplémentaires. Il est difficile de les considérer en ce qui a trait aux comportements violents du fait qu'une proportion importante de patients ont soit refusé de fournir le nom d'une tierce personne, soit qu'ils n'avaient personne à référer. Qui plus est, les personnes rencontrées connaissaient parfois peu le patient. Néanmoins, le dossier criminel n'offre pas un indice véritablement complet pour évaluer le comportement violent. Les dossiers institutionnels paraissent bien identifier les comportements violents les plus sérieux. Joints aux informations fournies par le sujet, l'information s'avère assez complète.

L'étude a par contre permis de constater que l'information au niveau du dossier criminel est variable selon le statut légal du patient. Les délits violents manifestés par les patients tenus non criminellement responsables sont sous représentés. Il nous est donné d'observer que des délits aussi sévères que l'homicide ne sont parfois pas répertoriés. Ainsi, le taux de comportements violents chez les patients condamnés est de 92,3% à partir du dossier criminel et de 94,2% à partir des dossiers criminel et institutionnels. Chez les patients tenus non criminellement responsables, les taux sont respectivement de 66,2% et de 89,7%. La même tendance est observable pour les données prospectives.

Dans l'ensemble, la très grande majorité des patients ont manifesté un comportement violent par le passé (91,0%). Par contre, la récidive violente est réduite. Parmi les 114 patients revus au terme des deux ans de suivi, 9,2% ont été condamnés pour un nouveau délit violent; la prévalence des comportements violents, toutes sources d'information confondues, est de 26,4%. Aucun comportement violent grave n'est rapporté au cours des deux ans de suivi.

II-Mortalité et suicide

Le projet a aussi permis de recueillir des données sur les antécédents suicidaires, de même que sur leur niveau d'hostilité. Cette hostilité, établie ici comme un trait de personnalité relativement stable, peut par ailleurs être mise en relation avec les comportements suicidaires, d'une part, de même qu'avec les comportements violents hétéro-agressifs, d'autre part. La littérature scientifique pertinente établit un lien entre ces deux formes de passage à l'acte sous l'angle de l'impulsivité, laquelle est associée à des marqueurs de la sérotonine (voir Lesch & Merschdorf, 2000, pour une synthèse).

Au temps 1 de l'étude, 53,9% des participants déclarent avoir déjà fait au moins une tentative de suicide au cours de leur vie. Il s'agit d'un pourcentage très élevé, en comparaison des données disponibles dans la population générale des québécois âgés de 25 à 44 ans; 3,5% de ces derniers ont eu des comportements semblables selon l'Enquête sociale et de la santé 1992-1993 (Légaré, Lebeau, Boyer & St-Laurent, 1995). Ce pourcentage est également très élevé par rapport à ce qui est observé chez les hommes nouvellement admis dans les prisons québécoises (28%) (Daigle & Côté, 2002). La tentative la plus récente présente un score de létalité de 4,34 (ET= 0,27) à l'échelle de Smith, Conroy et Ehler (1984) pour les 92 événements qui ont pu être investigués en profondeur. Ce score de 4,34 se situe entre deux repères: 3,5 («mort improbable si premiers soins») et 5,0 («probabilité de mort à 50%-50%»). Avec ce système de classification de la létalité, 24 individus sur 92 (26%) ont donc réalisé une tentative où les probabilités de décès étaient plus élevées que 50%. À l'échelle Direction de l'hostilité du HDHQ, nous pouvons considérer 64 sujets (40,8%) comme ayant essentiellement une hostilité hétérodirigée et 93 autres (59,2%) une hostilité auto-dirigée (14 individus obtenaient un score de 0 et ne pouvaient donc être catégorisés).

Ces données sont importantes puisque, même si les sujets n'ont pas tous été revus, nous savons que 7 sujets relancés sur 114 sont morts: deux suicides formels; une mort suspecte (chute dans un escalier alors qu'intoxiqué); trois morts dans des circonstances non définies. Nous sommes informés que deux autres patients sont également décédés, ce qui porte le total connu à 9. La littérature scientifique indique qu'il s'agit d'une clientèle à risque en ce qui a trait aux accidents notamment, en plus du suicide. Ces résultats soulèvent beaucoup d'intérêt; ils posent tout le problème de la finalité de l'intervention: stabilisation des symptômes, d'une part, bien-être personnel, de l'autre. Presque tous les patients sans exception sont suivis et reçoivent une médication.

III-Spécificité clinique

À ce chapitre, les résultats viennent nuancer ce qui avait été observé lors d'une étude antérieure (Côté, Lesage, Chawky, & Loyer, 1997). Les sujets bipolaires sont moins violents que les sujets atteints de dépression majeure, une observation en accord avec l'étude antérieure, mais aucun pattern spécifique ne se dégage au niveau du diagnostic principal relié à la psychose. Ceci est observé à la fois au temps 1 et au temps 2. Le spectre (affectif ou psychotique) est différent au temps 1, mais aucune différence statistiquement significative n'est observée au temps 2. Deux conclusions se dégagent de ces observations: les patients admis sous garde ne peuvent être assimilés à la clientèle hospitalisée sur une base volontaire dans un hôpital psychiatrique général; la considération des patients tenus non criminellement responsables permet de nuancer la contribution du diagnostic de schizophrénie eu égard à la violence, en comparaison des patients présentant un trouble délirant ou un trouble psychotique non spécifié.

Par ailleurs, les diagnostics complémentaires liés aux substances psychoactives et aux troubles de la personnalité antisociale et borderline sont très significativement associés aux comportements violents. À nouveau, les patients condamnés à de la détention se distinguent très nettement. À ce chapitre, nous nous situons tout à fait dans la lignée des études importantes publiées récemment. De même, les résultats appuient la pertinence d'une spécificité clinique établie sur la base de la présence ou de l'absence du trouble des conduites avant 15 ans (mémoire de maîtrise en psychologie terminé et accepté; rédigé sous forme d'article).

En ce qui a trait à une spécificité clinique associée au milieu (violence en milieu institutionnel versus violence dans la communauté), il n'a pas été possible d'identifier de relation statistiquement significative parmi 76 sujets masculins atteints d'un trouble psychotique. Ces données préliminaires analysées dans le cadre d'un mémoire de maîtrise terminé et accepté montrent toutefois une forte tendance à ce chapitre, tendance appuyée par les limites posées par la puissance statistique. Ainsi, les patients atteints de schizophrénie, d'un trouble schizophréniforme ou d'un trouble schizo-affectif ont tendance à être plus violents en milieu institutionnel que dans la communauté, à la différence des patients atteints d'un trouble délirant ou d'un trouble psychotique non spécifié (Fisher (76), p < ,03).

La symptomatologie n'a pas encore été étudiée spécifiquement. L'analyse des données est l'objet d'une thèse de doctorat en psychologie (Julie Snyders: projet accepté à l'Université de Montréal).

IV-Facteurs de risque

Au delà des indices déjà présentés (diagnostic principal, précocité des problèmes de comportement, diagnostics complémentaires, etc.), certains indices synthèses ont été privilégiés, notamment l'indice de psychopathie (PCL-R) et les diverses échelles de la HCR-20 (historique (H), clinique (C) et gestion du risque (R)). À l'exception du facteur 1 de la PCL-R identifié par Cooke et Michie (2001) et de l'échelle R de la HCR-20, tous les indices mis en valeur par ces deux instruments sont associés au comportement violent (score total de la PCL-R, score total de la HCR-20, facteurs 1 et 2 identifiés par Hare (1991), facteurs 2 et 3 identifiés par Cooke et Michie (2001), échelles H et C de la HCR-20 (Webster, Douglas, Eaves, & Hart, 1997). Ces observations prévalent tant au plan rétrospectif que prospectif. Toutefois, dans le cadre d'une analyse de régression logistique, c'est le score à la HCR-20 qui rend compte de la contingence, le score à la PCL-R n'entrant pas dans l'équation. Il faut préciser que ce dernier est inclus dans les indices retenus par la HCR-20 (item H7). Ces résultats prévalent également lorsque seuls les hommes sont considérés.

V-Contexte associé au risque

Le type d'encadrement (défini par le statut légal considérant que celui-ci définit le type de prise en charge) et l'échelle R de la HCR n'apportent pas de contribution directe pour expliquer la violence au temps 2 (régression logistique). Par ailleurs, pratiquement tous les patients (98% au temps 1 et 97% au temps 2) bénéficient d'une médication au moment de l'évaluation. En somme, à ce jour, nous n'avons pas identifié de variables contextuelles pouvant contribuer à rendre compte du comportement violent à venir.

VI-Approche typologique

Tel que mentionné lors de la demande de subvention, nous cherchons à dépasser l'analyse centrée sur les variables pour nous diriger sur une analyse centrée sur les personnes. Au moment du dépôt de la demande, nous étions très intéressés par l'approche des suédois Bergman, Magnusson et El-Khouri (Bergman, 1998; Bergman & El-Khouri, 1998; Magnusson, 1998). Toutefois, une analyse plus approfondie nous a amenés à la conclusion que cette méthode se limite à considérer uniquement les possibilités de trajectoires, de sorte que nous sommes rapidement dépassés par le nombre de profils possibles. Au cours des deux dernières années, un groupe de personnes intéressées à ce type d'analyse s'est réuni régulièrement pour chercher des pistes d'analyse prometteuses. Par le biais de l'analyse des correspondances qui permet de définir des axes, sur lesquels est appliquée par la suite une analyse de groupement (cluster analysis), nous en arrivons à définir des types de participants (typologie) que nous confrontons à l'analyse linéaire utilisée essentiellement dans le domaine. L'analyse s'applique pour le moment essentiellement à la HCR-20 puisque cet instrument distingue les indices qui constituent la majeure partie des facteurs associés au comportement violent (psychopathie, trouble de la personnalité, toxicomanie, précocité des troubles de comportement, etc.).

À titre d'exemple, en utilisant l'ensemble des indices à l'échelle H de la HCR-20, ces axes sont alors essentiellement définis par les extrêmes: les scores 2 aux divers items d'un côté et les scores 0 de l'autre. Mais, au delà de ces scores extrêmes, qui définissent le potentiel de linéarité de l'échelle, il y a une multitude d'individus qui se regroupent dans les scores intermédiaires. À l'aide d'une nouvelle analyse des correspondances et d'une analyse de groupement portant sur ces scores intermédiaires, il a été possible d'identifier 9 sous-types. Au regard des comportements violents généraux identifiés au temps 2, il est possible de démontrer que le score à l'échelle n'est pas toujours associé au risque de comportement violent. Par exemple, le type 2 (n=6) (score de 10,5 sur une échelle variant entre 0 et 20) présume une probabilité de 50% de comportement violent à venir, alors que le type 4 (n=27) (score de 13,0) présente une probabilité de 20%. De même, le type 8 (n=10) (score de 13,2) présente un risque de 33%, avec un score identique au type 4, ce dernier présentant un risque moins élevé (20%). Certes, le nombre de participants est réduit, mais cela indique des tendances qui seront à confirmer lorsque l'étude de la relance sera complétée. L'analyse typologique basée sur les variables permet aussi de questionner la structure actuelle de certains items (par exemple, le point de coupure à l'item H2), tout en questionnant la caractéristique clinique des items C2 et C4, eu égard à la définition que donnent les auteurs à «clinique», ces items correspondant davantage au sens des items historiques avec lesquels ils ont une forte corrélation (,45). Les auteurs principaux de la HCR-20 (Christopher Webster et Kevin S. Douglas) se sont montrés très intéressés par l'approche d'analyse. L'approche dégagée par notre équipe devrait contribuer au développement de l'instrument, tout en assurant son rayonnement sur la scène internationale.

VII-Retombées pour le milieu

Le projet contribue au développement d'une approche plus systématisée de l'évaluation et de la gestion du risque. Des échanges ont eu lieu de façon régulière avec le Dr Gagné de l'unité médico-légale de Sherbrooke, de même qu'avec l'ensemble des psychiatres de l'IPPM. La PCL-R et la HCR-20 font maintenant partie de la batterie régulière des cliniciens à l'IPPM. Deux colloques organisés à l'Université de Montréal au cours des dernières années ont porté pour l'un sur la psychopathie et pour l'autre sur la HCR-20. Des conférences sur l'évaluation du risque à l'aide de ces instruments ont été présentées à l'Association des médecins psychiatres du Québec (congrès de l'AMPQ, 2002), aux intervenants du Service correctionnel du Canada, région Québec (mai 2000: Colloque réinsertion sociale et recherche), à divers intervenants belges et français lors d'un colloque portant sur les échelles d'évaluation du risque (Tournai (Belgique), mars 2001), à la Journée scientifique du département de psychiatrie du Centre universitaire de santé de l'Estrie (Magog, 2000), à une réunion du département de psychiatrie du Centre hospitalier Robert-Giffard (octobre 2002). Nous avons également formé un résidant en psychiatrie légale de ce dernier établissement aux divers instruments utilisés dans le projet. Ce dernier fait actuellement de l'expertise médico-légale; il est intéressé à poursuivre les contacts avec notre équipe. Soulignons que trois assistants de recherche cliniciens du projet au cours des dernières années travaillent actuellement comme psychologues à contrat pour le Service correctionnel du Canada, précisément pour la réalisation d'évaluations. Finalement, deux étudiantes de maîtrise ayant réalisé leur mémoire à l'aide des données du projet travaillent également comme psychologues contractuels pour ce même service.

Publié : sam. janv. 14, 2012 12:45 am
par Marie-Lise
Publié le 13 janvier 2012 à 10h50 | Mis à jour à 22h12

Guy Turcotte doit sortir, sans condition, affirme une psychiatre

Guy Turcotte ne peut se réhabiliter s'il demeure enfermé et il doit être libéré sans condition, a martelé la psychiatre Dominique Bourget, bombardée de questions par des commissaires sceptiques lors de la troisième journée d'audition de la Commission d'examen des troubles mentaux. L'audition vise à déterminer si l'homme est prêt à retrouver sa liberté.

Le Dr Bourget est l'un des psychiatres embauchés par les avocats de Turcotte. Au moment du procès, la défense a soutenu qu'un trouble d'adaptation avec humeur dépressive expliquait que l'homme soit passé à l'acte le 20 février 2009. Ce soir-là, déprimé après sa rupture avec Isabelle Gaston, il a poignardé à 46 reprises leurs enfants, Anne-Sophie, 3 ans, et Olivier, 5 ans.

En juillet dernier, un jury l'a déclaré non criminellement responsable de ces meurtres pour cause de troubles mentaux. Il est interné depuis à l'Institut Philippe-Pinel.

«Chaînon manquant»

Son psychiatre traitant à Pinel, le Dr Pierre Rochette, croit que le trouble d'adaptation ne suffit pas à expliquer le crime. Il parle plutôt d'un «chaînon manquant» que l'on doit identifier.

Une opinion que ne partage pas le Dr Bourget, pour qui le trouble d'adaptation, à lui seul, explique tout. «Il n'y a pas de chaînon manquant. Pour moi, on comprend que la maladie a porté M. Turcotte à poser ces gestes. Il ne faut pas chercher à comprendre quelque chose qui a déjà été compris», a-t-elle affirmé, interrogée par Me Guy Poupart, avocat de Turcotte.

«Son risque de commettre un crime violent n'est pas plus élevé que pour quiconque», soutient-elle, précisant que le taux de récidive chez les auteurs de filicides (meurtre de son enfant) est à peu près nul.

Au sujet de l'ex-conjointe de Turcotte, Isabelle Gaston, le Dr Bourget dit qu'elle est «extrêmement fragile sur le plan psychologique». «Elle a une crainte irréaliste quand elle dit avoir peur pour sa vie et celle des enfants qu'elle pourrait avoir dans le futur. Nous n'avons aucune information comme quoi Guy Turcotte lui en voudrait», a opiné la psychiatre.

«Comme elle n'avait pas à craindre qu'il fasse du mal à leurs enfants en 2009», a rétorqué Me Claudia Carbonneau, procureur aux poursuites criminelles et pénales, qui s'oppose vigoureusement à la libération. Me Charbonneau représentait la Couronne lors du procès.

«C'était imprévisible, mais ça ne l'est plus», a renchéri le Dr Bourget, qui a admis n'avoir jamais traité de tueur qui serait passé à l'action sous la seule impulsion d'un trouble d'adaptation.

Selon cette dernière, Guy Turcotte a beaucoup cheminé depuis son «crime» et il doit sortir, sans condition, point final.


«Ce qui m'inquiète, c'est qu'il a dit vouloir subir une psychothérapie (avec le Dr Louis Morissette) s'il est libéré. Ici à Pinel, on ne lui propose pas de thérapie de réhabilitation, mais une détention stricte sans sortie. Et ça, sans qu'on ait le moindre diagnostic d'une maladie mentale active. On veut traiter quoi, au juste?», a déploré le Dr Bourget.

Scepticisme

Me Carbonneau et quatre des cinq membres de la Commission se sont montrés bien sceptiques devant cette certitude du Dr Bourget.

La psychiatre Chantal Caron a ironisé en suggérant au Dr Bourget que Turcotte «n'a donc pas besoin de thérapie».

Le président de la Commission, Me Médard Saucier, s'est demandé si la rage ne pourrait pas être le fameux «chaînon manquant». «Pour donner tant de coups de couteau, il faut être animé par quelque chose», a-t-il exposé. «C'est lié à son seul état de désorganisation au moment du crime», a affirmé la psychiatre Bourget.

Pour sa part, le travailleur social Joseph Anglade a dit qu'il trouve draconienne la proposition de sortie sans condition. «On ne parle pas ici d'un vol de banane. On ne sait pas comment il va réagir confronté à de nouveaux stresseurs», s'est-il inquiété. «On ne peut pas améliorer ses chances de réhabilitation s'il reste enfermé à Pinel», a de nouveau martelé le Dr Bourget.


L'audience devra fixer encore deux journées d'audience au cours des prochaines semaines, car il reste des témoins à entendre, avant les plaidoiries des avocats.

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Très contente de lire enfin que certains Commissaires semblent s'être réveillés...!!

Publié : sam. janv. 14, 2012 2:13 am
par Consult1
Chico_Fan a écrit : [...]

Je veux pas briser les illusions de personne, mais notre système de justice, comme suggéré par d'autres forumeurs, ça ressemble pas mal à ça. On prend 12 personnes pas rapport, sans aucune expertise, et ils ont des discussion du niveau de la Cage aux Sports dans une salle privée.

C'est sûr qu'on peut affirmer qu'eux assistent au procès du début à la fin, mais dans ce procès en particulier, ce n'était pas une énigme policière à résoudre. La population avait en connaissance tous les faits pertinents, et au fond le reste n'est que détails qui ont très peu d'incidence. Ce n'est pas comparable par exemple avec un procès à la OJ Simpson ou la totalité de l'évidence doit être étudié dans le détail pour juger s'il est coupable ou pas. Dans ce cas-ci, c'était juste l'opinion de 12 personnes aléatoires sur son état au moment du crime.

Bref, je comprends pas cette "condescendance" envers la populace quand la justice se base justement sur le jugement de monsieur ou madame tout le monde.
Ben là. un mois de procès ne peut pas se résumer en 30 clips de 30 secondes. On ne peut pas remplacer le fait d'assister à des centaines d'heures de témoignage par des résumés faits par des journalistes.

Aussi, il faut se rappeller que ces journalistes ne sont pas là pour rapporter une version objective des faits mais bien la version qui va faire le maximum de cotes d'écoute. Pour avoir été plusieurs fois impliqué dans des dossiers avec des journalistes, c'est très surprenant de lire la version rapportée par les journalistes et de la comparer avec la vérité.

Publié : sam. janv. 14, 2012 2:20 am
par staqr=étoile
[quote="Lost25"] [...]


Ça ne me dérange pas d'être diffamatoire envers elle puisque son jugement ne fait aucun sens à mes yeux. J'ai l'impression que Dominique Bourget s'est fait manipulée sur toute la ligne par Guy Turcotte, qui malgré la monstruosité de ses actes, est un homme très intelligent et serait bien capable d'y arriver (comme il l'a vraissemblablement fait avec le jury). Si ça se trouve elle est peut-être carrément tombée en amour avec lui et le protège.

Guy Turcotte me fait penser à Hannibal Lecter.

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[i][u]PS: Je sais que je parle à travers mon chapeau et que j'exagère sans doute, mais pardonnez-moi, j'ai bu du lave-vitre avant d'écrire ce post.[/u][/i]
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:(