Jérémy Amelin en interview
Jérémy Amelin marque les ondes et les dancefloors avec son titre "Dans l'un, l'une", prélude d'un album exprimant les nuances de la musique électro. Celui que l'on a découvert dans Entrée d'Artistes puis dans Star Academy est résolument devenu un Artiste à part entière. Il construit son parcours en toute liberté et assume ses choix. Interview.
Bonjour Jérémy, ton single "Dans l’un, l’une" a été un vrai buzz sur Internet avec plus d’un million de vues. Comment l’as tu vécu (Nikolas Lenoir, journaliste) ?
Jérémy Amelin : J’étais très flatté. Depuis presque trois ans, j’avais fait le choix de me faire oublier en ne sortant aucun single. Sans être dans l’inquiétude, je doutais quand même de savoir si le public m’attendait réellement. Quand les premiers sons de cette chanson ont été diffusés sur le net, quand les premières images du clip sont apparues, beaucoup de monde s’est intéressé à mon titre donc cela m’a rassuré.
Le titre s’est bien classé au niveau des plateformes de téléchargement et continue d’être beaucoup joué en club. Est-ce que tu envisages une sortie physique ?
Je ne peux pas affirmer que non mais je pense que le digital reste la solution d’avenir. Je n’accorde pas beaucoup d’importance aux sorties physiques.
Avec l’importance que tu accordes à ce média, as-tu envisagé à l’instar de Grégoire et de Jalane entre autres, de passer par un label participatif ? Je travaille en totale indépendance.
Je me suis posé la question mais j’ai préféré monter mon propre label. Cela me laisse plus de liberté. Je travaille en totale indépendance mais je ne reste pas fermé à différentes formes de collaboration.
Quelques mois après ta participation à la Star Academy saison 5, tu sortais le single "À contre sens" (Top 13). Avec ce nouveau titre, tu vas justement à contre-sens du répertoire pop rock que tu avais amorcé. Pourquoi ne pas avoir continué dans cette voie ?
C’était surtout une voie prédéfinie. À cette époque, on attendait de moi que je sorte de la variété piano/voix et je ne voulais pas faire ça. J’étais déjà attiré par l’électro et on m’avait répondu que ce n’était pas envisageable de faire ce genre de musique en France. Cela a changé depuis. Je ne suis fermé à aucun style musical et il est vrai que j’avais eu un coup de cœur pour "À contre sens". Cela aurait pu être autre chose mais c’est la chanson qui a déterminé le répertoire initial.
Tu reconnais que les maisons de disques ont évolué sur l’électro et sont désormais plus ouvertes à produire cette musique. Quelles en sont les raisons selon toi ?
Elles se sont rendues à l’évidence qu’elles ne pouvaient pas échapper à ce style musical. C’était presque évident que cela allait arriver. Il y a eu les vagues pop rock, RNB et il manquait la vague électro. Cela se ressentait déjà beaucoup à l’étranger. Comme cela se développait et fonctionnait à l’étranger, les maisons de disques en France sont devenues moins fermées à l’électro.
Michal et Vincent Niclo se sont essayés à l’électro et ils n’ont pas eu les succès escomptés. Est-ce quelque chose qui te fait peur ?
J'essaie de faire de l'électro qui sonne différemment. Pas vraiment car j’essaie de faire de l’électro qui sonne différemment. Michal a fait de l’électro tendance années 80 donc ce n’est pas de l’électro actuel. Vincent Niclo était dans de l’électro disco donc c’est encore un autre genre. On appelle électro tout ce qui est fait avec un ordinateur mais il y a mille façon de faire de l’électro. De toute façon, je pense qu’entre deux artistes qui font la même musique, l’un va avoir du succès et l’autre non. On ne saura pas pourquoi mais c’est ainsi.
Quelle signification donnes-tu aux paroles de cette chanson "Dans l’un, l’une" ?
J’aime les chansons que chaque personne peut interpréter à sa façon. Le texte d’"À contre sens" était ainsi et il en est de même pour "Dans l’un, l’une". Cette chanson est née d’une de Serge Gainsbourg qui s’appelle "La décadence". Je la trouve très particulière, très osée et sans rien dire à la fois.
"Dans l’un, l’une" en dit plus quand même.
J’en dis plus en effet, surtout avec l’anglais. Il n’y a pas de censure à la radio car on ne s’attarde pas vraiment sur l’anglais. La signification est toute simple, il suffit d’écouter "La décadence" de Gainsbourg et tout sera plus clair. Le public comprendra tout, s’il n’a pas encore compris le sens premier de celle-ci. (Rires)
Le public justement se pose des questions sur le net et se demande notamment si cette chanson est une façon de se révéler davantage.
Une chanson est destinée à faire voyager, à donner un message... Sans avoir la prétention de m’y comparer, les chansons qui fonctionnent le plus sont celles qui donnent la liberté aux gens de s’identifier, d’y coller leur propre histoire. Pour moi, ce serait bête de dire que cette chanson signifie telle ou telle chose et que les gens qui ont compris autre chose, ont tort. Je préfère que chaque personne entende ce qu’elle a envie d’entendre dans cette chanson.
Tu as réalisé le clip qui est d’ailleurs dans la lignée de la chanson. Était-ce la volonté de casser une image de chanteur très sage ?
Je ne sais pas si le clip est particulièrement non sage mais en tout cas, je ne voulais pas donner l’image du mec qui se met en avant... Je laisse part à l’image. Je fais parti de ce clip, j’y contribue mais je n’en suis pas la valeur. L’histoire est la pièce centrale.
Tu travailles actuellement sur d’autres titres pour l’album qui est en préparation. Quelles sont les collaborations ?
Je travaille avec Thomas Roussel alias Tom Garçon qui a d’ailleurs composé "Dans l’un, l’une". Il est aussi sur d’autres chansons. Il va prochainement sortir son album signé par Bob Sinclar. Kylian Masch de Discobitch est également sur le projet. Pour les autres collaborations, le public en saura plus quand l’album va sortir.
Tu parles de Bob Sinclar mais on peut également penser à David Guetta, à David Vendetta... Est-ce que ce sont des références dont tu aimerais te rapprocher ?
Ce serait en effet génial de se rapprocher de ces gens là. J’aime également beaucoup le travail de Martin Solveig. Ils ont chacun leurs styles et ce serait d’immenses plaisirs que de collaborer avec eux. J’aimerais aussi travailler avec Tisto qui est certes moins connu en France.
Peux-tu nous donner des infos concernant l’album sur lequel tu travailles actuellement ?
James Rendon, remixer pour Britney Spears, intervient sur mon projet. Il sera à l’image de "Dans l’un, l’une" et de ce que les gens connaissent de moi. Ce sera électro mais pas toujours dans le même style. Il y aura de l’électro pop-rock, de l’électro orienté pop, des ballades version électro... Je pense que chaque chanson doit être particulière, identifiable sans chercher un lien entre la première et la dernière. J’en suis en grande partie producteur. James Rendon, remixer américain pour Britney Spears, intervient également sur mon projet.
Tu penses le sortir quand ?
Il devrait sortir à la rentrée donc normalement en septembre 2009.
Avec des titres comme "Fantasize" et "What more can I give", as-tu l’ambition de conquérir d’autres dancefloors ?
Ce n’est pas une ambition première mais tant mieux si ça se fait. Je sais que "Dans l’un, l’une" fonctionne aussi très bien à l’étranger donc Internet permet de ne pas se limiter à un territoire précis.
Pascal Sevran est le premier à t’avoir ouvert les portes de la télévision avec Entrée d’Artistes. Que retiens-tu de cette expérience ?
Pas grand chose. C’est très vieux et j’ai eu d’autres expériences beaucoup plus marquantes.
Tu as ensuite fait la Star Academy saison 5 dont tu as été finaliste face à Magalie Vaé. Pourquoi avoir fait cette émission alors que tu avais déjà été finaliste d’Entrée d’Artistes ?
J’ai vraiment fait la Star Academy par hasard. Quinze jours avant, je ne savais pas que j’allais la faire. On a beaucoup insisté pour que j’en fasse parti et j’ai fini par accepter. Du moment que je me suis lancé dans le projet, j’ai voulu le faire jusqu’au bout et d'ailleurs, je suis allé jusqu’au bout.
Parallèlement à ta carrière de chanteur, tu as depuis trois ans ta marque de prêt-à-porter Elektrode. Ce n’est pas trop difficile de gérer les deux ?
Non car dans le prêt-à-porter, il y a des périodes de rush avec des collections à préparer... Quand le travail est fait, l’emploi du temps est beaucoup plus flexible. Je dessine quand l’inspiration me vient. Ce ne sont pas des créneaux fixes.
Tu t’impliques donc pleinement dans cette activité ?
Je suis seul à dessiner, à choisir les tissus, les accessoires, à essayer de trouver une cohérence dans les collections... J’adore faire ça car c’est très différent de la musique et en même temps, très lié. C’est une façon de s’exprimer mais elle est plus terre-à-terre. Je dois coller aux attentes de ce que les gens espèrent avoir.
C’est un projet global avec ta musique ?
J’y mets en effet de la cohérence au sens large. Je n’ai pas appelé ma marque Elektrode par hasard. Avant même "Dans l’un, l’une", je savais que ma musique serait électro. Ma marque est pour une clientèle qui aime aller en clubs, qui apprécie l’électro... C’est difficile de définir une musique et un vêtement mais c’est entre guillemets, fait par la même tête et pour notamment le même public.
En parlant de clientèles, tu as un peu fait le grand écart en passant du Théâtre de Dix Heures au Queen. Vers quelles scènes souhaites-tu te diriger à l’avenir ? Même si les gens n'y voient pas de cohérence, j'y mets une logique.
(Rires) Je ne sais pas. Il est vrai que c’est un grand écart mais même si les gens n’y voient pas de la cohérence, j'y mets une logique. En plus, les publics peuvent se recouper, se croiser. Quelqu’un peut aller au Queen et se rendre ensuite au Théâtre de Dix Heures pour voir un concert. Cela n'est certainement pas une généralité mais cela est une possibilité. Je reconnais cependant que les mises en scènes, les circonstances, les chansons... étaient très différentes.
Quel message aimerais-tu transmettre aux internautes ?
J’aimerais simplement leur dire Merci. Merci pour leur écoute, pour avoir participé au buzz... J’espère que la suite leur plaira. Je finalise le prochain single dont la sortie est prévue en juin. Je prépare également l’album donc j’espère qu’ils vont continuer à me suivre.
Merci Jérémy pour cette interview.
Merci pour ton soutien.
le mardi 28 avril 2009
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