Joanna Lagrave en interview
était demie finaliste de la huitième saison de "Star Academy", et s'est inclinée face au gagnant Mickel Réa. Que s'est-il passé depuis ? Joanna Lagrave publie actuellement son premier single "L'école des duplicatas", et répond à toutes nos questions, sans langue de bois ! Interview vérité.
Bonjour Joanna, dans quel état d'esprit es-tu suite à la parution sur le Web de ton premier single "L'école des duplicatas" signé sur le label indépendant Tipping Music ? (Thierry Cadet, rédacteur) ?
Joanna Lagrave : Je vais très bien ! Je suis heureuse de présenter enfin mon univers. Ce single me ressemble parce qu'il est assez représentatif de ce que je suis, au niveau du texte, mais aussi musicalement ; il a ce côté rock dans l'énergie, un style qui m'est propre et qui composera mon premier album à venir.
Lagrave, c'est ton vrai nom ou un pseudo ?
(rires) Non, c'est mon vrai patronyme ! Certains diront que je le porte bien (sourire) ! Je n'ai pas voulu en changer parce que - déjà, il s'agit de moi, mais aussi parce que c'est celui de mon oncle qui a toujours travaillé dans la musique, outre-mer, en Réunion. C'est une façon pour moi de lui rendre hommage.
Après ton passage lors de la huitième saison de "Star Academy", quelle proposition as-tu eu de la part d'Universal ?
(sourire) Rien du tout. Et je n'ai pas attendu qu'il se passe quelque chose ! J'ai pris les chose en main, et j'ai tout géré. Je leur ai bien proposé des choses, on a parlé un peu, mais comme je n'ai pas eu de retour, j'ai fait ce que j'avais à faire.
Tu as donc signé sur le label Tipping Music ?
Voilà. Ces gens là sont très importants pour moi, car ce sont eux qui me suivent et m'accompagnent dans l'aventure. D'ailleurs, il faut savoir que la production 7ème Ciel avait déjà bossé en pensant à moi, avant de me rencontrer. C'est dire !
Quels sont les avantages et les inconvénients d'un petit label indé ?
Le premier avantage est la liberté. Je ne dirais pas que dans une major tu ne l'as pas, mais ici je fait juste qu'à penser à ce que j'ai envie de faire, sans me soucier de ce qu'il y a autour. Et nous avons instauré un vrai dialogue, ce qui doit être plus difficile dans les majors parce que c'est beaucoup plus grand, qu'il y a beaucoup plus d'artistes, et que les interlocuteurs ne sont pas souvent disponibles...
Tipping Music ne te recentre pas ?
Si bien sûr ! Mais mon DA et mon équipe me laisse un maximum de marge, afin que je me sente en harmonie. Je suis super bien entourée.
Qui a écrit ce premier single "L'école des duplicatas" ?
Jérémie Charbonnel et moi en co-écriture.
Que penses-tu de tes détracteurs qui disent sur le Net que le thème de la chanson est copié sur celui de celle d'Emma Daumas, "Figurine humaine" ?
Je ne connais même pas l'existence de cette chanson... (sourire). Alors après, il se peut que le thème soit semblable, mais quelle chanson n'a pas déjà un thème existant ? Le tout est de le traiter d'une manière différente. Celle-ci est la mienne. Nous ne sommes pas la même personne, et nous n'avons pas le même style.
Quel message veux-tu faire passer à travers ce texte ?
Je voulais traiter des sœurs jumelles de rue. Le message est simple, il est juste : «Les filles, soyez qui vous êtes, et on vous acceptera tel quel. N'essayez pas de toutes vous ressembler. Surtout pas !»
C'est ce que tu fais ?
J'essaye d'être moi même le plus possible en tout cas.
Es-tu satisfaite de l'accueil des radios ? L'Airplay est encore très faible, non ?
Nous avons beaucoup de retour positifs. Je suis donc satisfaite, il faut que cela se mette en place petit à petit, c'est long. Et puis parfois le succès ne provient pas des radios, mais d'Internet, les radios suivent (sourire)... (ndlr : comme en atteste le cas de Jena Lee avec "J'aimerais tellement", boudée par NRJ et Skyrock et jouée par ces dernières depuis qu'elle est n°1 du Top...).
Y'aura-t-il un clip pour "L'école des duplicatas" ?
Oui, nous venons de le tourner sous la direction de Xavier Mauranne ! J'y ai d'ailleurs fait participer quelques fans. Je suis impatiente de découvrir le résultat !
Entretiens-tu de proches rapports avec eux ?
Je pourrais aller au Groenland, qu'ils viendraient ! J'essaie d'être proche d'eux, oui. Il y a une vingtaine de fans qui est systématiquement là depuis l'émission, partout. Et puis d'autres, moins actifs.
Des filles ou des garçons ?
Les deux !
Peux-tu nous dire quelques mots sur ton album à venir ?
Les titres seront en français. J'ai co-écrit les textes avec Jérémie Charbonnel. Il y aura une espèce de mélancolie, ce que j'ai en permanence dans la tête... D'ailleurs, j'ai mis de nombreux extraits en ligne sur mon nouveau Blog.
Ton petit ami Quentin Lemonnier, issu lui aussi de cette huitième saison, ne t'a pas proposé de textes ?
Non, Quentin travaille avec son frère sur son propre album. Nous n'avons pas la même façon de voir les mots.
Est ce qu'aujourd'hui Quentin, te conseille ?
Non parce que nous n'avons pas la même oreille sur les mêmes styles. Alors bien sûr on essaie de rester objectif l'un envers l'autre, mais ce n'est pas évident parce que lui est très “Nouvelle scène française”, et moi je suis plutôt habituée aux choses étranges, le rock, le hard core même.
Ce qui peut devenir complémentaire finalement !
C'est vrai aussi. Parfois il entend ce que je n'entends pas, et inversement.
Que devient "Reason", la chanson que Craig David t'a offerte durant l'émission ?
Elle est toujours d'actualité. Cette chanson est chez moi mais je prends mon temps parce que je voudrais qu'elle soit enregistrée en duo avec lui. Et les emplois du temps ne sont pas toujours compatibles (sourire)...
N'y a-t-il pas aussi des problèmes de droits et d'éditions ?
Je ne suis pas cet aspect des choses.
J'ai lu ici et là, que les internautes étaient déçus que la couleur de ton disque ne soit pas soul...
C'est un style métissé, comme moi. Il inclue la soul, le R'n'b, mais aussi le rock, la funk, la grande variété américaine et française. Je ne veux pas m'arrêter à un seul style. Je suis imprégnée comme une éponge de divers influences, mais le dénominateur commun à tout ça, c'est mon énergie, que je veux rock.
N'as-tu pas peur que le résultat soit trop éclectique ?
Non parce que c'est équilibré et homogène. Tout est complémentaire.
Finalement, lors de "Star Academy", penses-tu avoir été victime du syndrome de la gagnante annoncée ? La favorite qui échoue aux portes de la finale - comme avant toi Sofia Essaïdi, Hoda, Emilie Minatchi, Cynthia Brown... ?
Je vais te dire, ça m'était égal... et ça l'est toujours. Mon but était évidemment d'aller le plus loin possible, ce que je pense avoir réussi. Je voulais marquer les gens de mon passage, pas juste qu'ils se souviennent, mais surtout les marquer. Et je pense qu'avec mes interprétations de "I Will Always Love You" de Whitney Houston, ou mon duo avec Seal, j'y suis parvenue. Pourtant je peux t'avouer aujourd'hui que pour "I Will Always Love You", j'étais très mal (rires). Je ne voulais pas la chanter ce soir là, tu sais, les chansons sont imposées. Mais surtout j'étais mal à ce moment là, la télé-réalité c'est très difficile, tellement éprouvant, bref, c'était un jour sans. Et puis finalement, après mes quelques hésitations, et mes quelques fausses notes, j'ai rectifié le tir, je suis rentrée dedans, et j'en suis ressortie grandie. La musique, le live, la scène, encore et toujours (sourire)...
As-tu été déçue qu'il n'y ait pas eu de tournée comme pour les saison précédentes ?
Honnêtement pas du tout car j'ai commencé très vite à travailler, ce qui ne serait sans doute pas arrivé si nous étions partis six mois sur les routes. Mais il y a de toutes façons bien longtemps que c'était terminé ça, on le savait. Ce n'était le cas que pour les cinq ou six premières saisons je crois.
Tu es allée très vite, comme semble l'avoir été aussi Gautier Reyz, issu de la même promotion que toi...
Oui, j'ai préféré très vite me recentrer sur mes projets. Il faut dire aussi que j'étais tellement dans une crainte permanente à l'intérieur de l'émission, la peur de me retrouver perdue et seule à la sortie, que j'ai vite enchainé (rires) ! J'ai passé beaucoup de moment à douter pendant ces longs mois d'émission; j'en ai passé du temps toute seule, assise, à réfléchir (sourire)...
Kamel Ouali, qui a fait de Sofia Essaïdi sa "Cléopâtre", a déclaré après ton tableau sur "What You Waiting For" de Gwen Stefani, qu'il souhaitait travailler avec toi sur son prochain spectacle musical. Tu sais qu'il monte "Dracula" ? T'a-t-il contactée ?
Non. Je ne sais pas du tout de quoi il s'agit. De toutes façons il y a surtout toute une phase de casting dans ces cas là. Sofia les a tous passés les uns après les autres.
Cela t'intéresserait-il ?
Oui, pourquoi pas ? Mais plus tard. Je préfère qu'on me connaisse d'abord en tant qu'artiste.
As-tu des nouvelles des gens de ta promo ? Alice Raucoules ? Mickels Réa ? Gautier Reyz ?
(rires) J'ai revu Anissa, que j'ai croisée à une soirée “Spéciale Michael Jackson”, et j'ai des nouvelles de Ana, qui vit en Belgique, parce que nous avons créé des liens elle et moi, elle n'aurait jamais dû quitter l'émission si tôt... Sinon pour le reste, je suis de près ou de loin via MySpace et Facebook.
Est-ce que certains professeurs t'ont tendu la main ? Armande Altaï avait déclaré à ton sujet : «Joanna a la stature d'une artiste internationale» !
Ça m'a beaucoup touché, mais ça n'est pas demain la veille (rires) ! Armande est une femme remarquable. Elle s'est déplacée pour venir me voir en concert au Réservoir, en mai dernier à Paris, par exemple...
Quels souvenirs conserves-tu du concert au Réservoir ?
Que la scène est le seul endroit où je n'ai pas de compte à rendre. Et si les gens viennent pour moi, autant que je sois à 100% moi même, non ?
Et les autres professeurs ?
Certains j'ai des nouvelles, d'autres pas du tout. Mais après c'est comme ça, chacun a ses activités, sa vie etc. J'ai revu Isabelle Martinelli, et je dois revoir Brice Davoli prochainement.
Certains professeurs t'ont-ils marquée plus que d'autres ? Qu'en retiens-tu avec le recul ?
Kamel m'a poussé dans mes retranchements et je le remercie parce que je me suis rendu compte que je savais danser par exemple (rires) ! Je veux d'ailleurs aujourd'hui le mettre a profit. Les cours de théâtre m'ont appris à utiliser mes émotions, même si je ne me trouve absolument pas bonne comédienne (rires) ! Marine Mechin pousse les gens à fond, et moi j'aurai aimé qu'elle me pousse encore d'avantage. J'en profite d'ailleurs pour dire que cette femme n'est pas méchante, elle a simplement été victime de la télé-réalité. Rafael Armago, quant à lui, a quelque chose de poétique, on ressortait serein de ses cours.
Et Anne Ducros ?
Anne Ducros franchement, elle ne ma rien apporté. Je pense que c'est une bonne enseignante, mais c'est juste - entre elle et moi, une question de courant. Comme tu peux ne pas apprécier ton prof de maths au lycée alors que tu aimes les maths. C'est pareil.
Que est ton meilleur souvenir de duo ?
Sans hésitation Seal ! Il s'est vraiment passé quelque chose. Je crois que s'il avait eu des rayons laser dans les yeux, on les aurait vus à l'écran (rires) ! Mais j'ai adoré aussi celui avec les Pussycat Dolls, Scorpions, le tableau sur "Highway To Hell"...
Où vis-tu aujourd'hui ?
En région parisienne. Avec Quentin.
Pour finir, considères-tu que tu dois beaucoup à "Star Academy" ?
Je leur dois beaucoup évidemment, même si j'ai vu l'envers du décor... Mais j'ai appris à exploiter tout ce que j'ai à l'intérieur. Je suis arrivée en kamikaze sur le premier et le second prime, on se sent tellement tout petit... puis, au fur et mesure, on utilise toutes ses émotions. Mais tout est condensé, c'est très hard core pour l'émotionnel (rires) ! En ça j'ai appris beaucoup, et bien plus rapidement que si je n'avais pas fait l'émission.
Merci beaucoup Joanna, et bonne chance !
Merci à toi Thierry et à Charts in France.
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