Cédrika: les policiers reprendront les recherches
La Presse et PC
Trois-Rivières
Ce sont essentiellement des policiers qui, désormais, feront les recherches visant à retrouver Cédrika Provencher, la fillette de 9 ans disparue depuis mardi soir à Trois-Rivières.
La Sûreté du Québec explique que l'analyse des informations recueillies jusqu'ici nécessite une fouille ciblée menée par des agents possédant l'expertise requise lors de telles opérations. Un hélicoptère de la SQ décollera vers 9h30, vendredi, pour assister les policiers de la SQ et de la Sûreté municipale de Trois-Rivières qui auront alors repris les fouilles.
La jeune Cédrika Provencher, 9 ans, manque toujours à l'appel, plus de deux jours après sa disparition à Trois-Rivières. Les recherches se sont poursuivies, hier, avec la mobilisation de 50 policiers et de 350 bénévoles. Mais pour la famille, l'attente est insoutenable. Et même si elle garde "espoir", les scénarios les plus noirs sont envisagés.
Cédrika a disparu mardi, vers 20h, à l'angle des rues des Chenaux et Chapais, dans le quartier paisible de Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle. La fillette circulait à vélo près de la maison familiale. Elle devait rentrer vers 20h30. Son retard a inquiété ses parents. Ils ont aussitôt alerté la police.
Depuis, la famille est sans nouvelles. La police de Trois-Rivières, qui travaille conjointement avec la Sûreté du Québec (SQ), a peu d'indices. On sait que, lors de sa disparition, Cédrika était vêtue d'une jupe verte, de sandales et d'une montre.
La Sûreté du Québec a confirmé que la personne qui se serait adressée à Cédrika Provencher, mardi soir, lui demandant de l'aider à trouver un petit chien, serait un homme qui aurait émis une requête identique avec un autre enfant quelques jours plus tôt.
Constatant que les recherches avancent lentement, la police trifluvienne a annoncé en fin de journée, hier, que la SQ prenait le relais. Les autorités policières n'excluent aucune hypothèse, incluant l'enlèvement de Cédrika.
Désespoir de la famille
La petite Cédrika Provencher
Alors que les jours passent, la possibilité d'un kidnapping tourmente de plus en plus la famille. «Ça va faire plus de 50 heures qu'elle est disparue, dit Josée Fortier, 38 ans, la soeur de la mère de Cédrika. Elle a peut-être été enlevée par un couple. Elle est peut-être ligotée dans un logement», ajoute-t-elle, l'air abattu.
«Est-elle vivante? Est-elle dans un endroit où elle souffre le martyre? lance Marie-Claire Provencher, la grand-tante de Cédrika, qui s'inquiète de la possibilité qu'un pédophile l'ait enlevée. Je souhaite de tout coeur que Cédrika soit vivante. Mais avec les recherches qui ne donnent rien, ça n'annonce rien de bon.»
Devant la demeure en brique rouge où la petite Cédrika demeurait jusqu'à mardi, le grand-père maternel est lui aussi rongé par l'inquiétude. Vêtu d'une chemise bleue et d'un jean délavé, Jean-Marie Fortier, 59 ans, a vu grandir Cédrika. Il peinait à trouver ses mots pour exprimer son désespoir.
«Cédrika aime le monde. Elle aime leur parler, leur rendre service, dit-il, les lèvres tremblantes et les yeux remplis d'eau. Ça fait maintenant trois ou quatre fois qu'on ratisse les mêmes endroits», ajoute-t-il, découragé que la battue ne donne pas de résultats.
La communauté solidaire
La disparition de Cédrika a provoqué une mobilisation importante au sein de la population trifluvienne. Depuis mercredi, plus de 500 bénévoles se sont portés volontaires pour participer aux recherches.
Au Colisée de Trois-Rivières, une cinquantaine d'entre eux se reposent dans l'enceinte de l'aréna pendant qu'on leur distribue une collation. Durant l'avant-midi, ils ont parcouru en vain les rues, les fossés et les bois de la ville, de même que les berges de la rivière Saint-Maurice. Parmi eux, Myriam Boudreau, 26 ans, professeur de danse de Cédrika.
«C'est une fille très serviable. Parfois un peu dans la lune, mais elle veut plaire, comme toutes les petites filles de son âge. Elle a probablement voulu aider quelqu'un qui avait des mauvaises intentions», dit-elle.
Parmi les volontaires, plusieurs se sentaient interpellés par le drame. «Si cela arrivait à mes enfants, j'aimerais que les gens participent aux recherches», dit Nathalie Vaillancourt, 29 ans, de Saint-Hyacinthe. À ses côtés, son conjoint Éric acquiesce de la tête tout en désaltérant leur chienne, Belle.
Ce soutien de la population a profondément touché les proches de Cédrika. À deux pas du périmètre de sécurité, situé près du lieu de disparition, le père du nouveau conjoint de la mère de Cédrika, Alain Dion, tenait à exprimer sa gratitude à une dizaine de volontaires. «On vous remercie ben gros», a-t-il dit, ému.
«On va prier pour vous», lui a répondu une bénévole.
En fin de soirée, on a appris que la SQ suspend les recherches avec l'aide du public. Seuls les policiers les poursuivront.
Enfants disparus. En 2006, on a rapporté 7317 cas de disparition d'enfants au Québec. De ce nombre, 5300 étaient des fugues, en majorité de jeunes de 14 à 17 ans. Les parents sont à l'origine de 66 cas d'enlèvement. Seulement 11 enlèvements ont été commis par une autre personne que les parents.On relève que 1358 cas de disparition demeurent inexpliqués (fugues, accidents, pertes, enlèvements, etc.). Parmi les enfants disparus, 65% sont retrouvés dans les premières 24 heures et 85% en moins d'une semaine. Parmi les mineurs enlevés par un étranger, 80% sont des filles de 12 à 17 ans.
Source: le Réseau enfants retour Québec
http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... ACTUALITES