LE DOMAINE BLEU

[nouvelle=http://www.journaldemontreal.com/2015/0 ... u-parc|Ils ne veulent plus voir d’obscénités au parc
Après l’affaire Joël Legendre, plusieurs usagers dénoncent les activités sexuelles au parc Marie-Victorin]Des promeneurs du parc Marie-Victorin espèrent que l’affaire Joël Legendre coupera l’envie à certains de s’exhiber dans ce site fréquenté par des enfants.
«Il fallait en parler, ça va dissuader les autres», a réagi hier Maxime Robert, un père de famille de 29 ans qui habite juste en face du parc Marie-Victorin.
Le Journal a révélé la semaine dernière que l’animateur de radio avait écopé d’une amende l’automne dernier pour s’être masturbé dans le parc Marie-Victorin à Longueuil. Ce parc boisé au bord de l’eau attire de nombreuses familles. Il est aussi réputé pour être un lieu de rencontre où des hommes s’adonnent à des activités sexuelles.[/nouvelle]

Un rassemblement en soutien à Joël Legendre devait avoir lieu hier midi au parc. Mais selon la police de Longueuil, il ne s’est rien passé.

Un billet de Marc Pistorio

Un événement rapporté récemment dans les médias m’a inspiré ces mots…

Les actes traduisent aussi la désespérance, celle qui pousse à poser des actions qui détruisent et mettent en danger. Un comportement répréhensible hors du commun, hors de la routine du quotidien, un acte de souffrance au fond qui exprime autrement ce qui ne trouve pas de mot. L’anxiété, le stress, la pression intérieure ou sociale se vivent intérieurement dans une douleur sourde et insupportable.

Alors, pour atténuer cette énergie dévastatrice qui mobilise, il y a parfois de désastreux passages à l’acte et tout bascule soudainement dans l’inacceptable, dans le condamnable. Il n’y a rien à excuser même si l’on peut comprendre, il n’y a rien à juger puisque tel est le rôle des Lois et de ceux qui les appliquent. D’ailleurs, chacun jugera bien en son for intérieur ce qui est moral et ce qui ne l’est pas, même si cela ne regarde vraiment que celui qui se trouve dans la tourmente. La souffrance de l’autre m’interpelle. J’essaie de me demander avec humilité combien et comment dans mes propres souffrances passées j’ai pu être destructeur ? Je me demande aussi : est-il vraiment possible de ne pas être autodestructeur au pic de sa souffrance? J’espère que oui.

Au final, il s’agit certainement de trouver le moyen et les ressources de ne jamais passer à l’acte jusque dans le non retour irréparable, alors que le mal être pousse fort à l’excès. J’ai de la compassion pour qui est en souffrance parce que la souffrance s’accompagne toujours d’un sentiment profond de solitude. J’ai surtout de la compassion pour l’entourage, rageusement éclaboussé par la misère de celui qui va mal et particulièrement pour les enfants qui ont souvent tant de mal à comprendre. Ils ressentent, victimes impuissantes, le caractère grave des événements et ils sont meurtris. Perdu avec soi-même, l’apaisement viendra peut-être du lien rassurant maintenu avec l’autre, celui que l’on aura si bien choisi qu’il voudra être là pour soi dans la débâcle, celui qui sentant la chute venir renforcera le soutien et ne laissera jamais faillir. Je vois comme un privilège d’être cet autre pour quelqu’un et comme une grande richesse d’avoir pour soi un autre qui apaise. Il nous reste des tempêtes la force de l’expérience et la conscience exacerbée d’être capable de survivre. Ce n’est pas rien pour nourrir l’espoir de tout ce qu’il reste à vivre.

Une très belle réflexion !

Merci Anya :-)

Je trouve que ça va bien trop loin. On parle de souffrance, de désespérance... vraiment? 2 hommes qui font une petite vite dans le buisson, c'est du désespoir?

Est-ce que les actes sont considérés comme désespérés lorsqu'ils sont commis dans le secret?.. Un homme qui va au sauna, ou dans un salon de massage?... Ou qui fait affaire avec une escorte, c'est mieux?... Ça ne détruit pas la vie de famille ça?...

Quand ce n'est pas dans un parc public, c'est dans les haltes-routières, ou dans des zones de randonnées pédestres (j'en ai vu assez souvent disons)...

Chassons les du parc à Longueuil, ils vont se retrouver ailleurs, et vite à part de ça...

Anya a écrit : [nouvelle=http://www.journaldemontreal.com/2015/0 ... u-parc|Ils ne veulent plus voir d’obscénités au parc
Après l’affaire Joël Legendre, plusieurs usagers dénoncent les activités sexuelles au parc Marie-Victorin]Des promeneurs du parc Marie-Victorin espèrent que l’affaire Joël Legendre coupera l’envie à certains de s’exhiber dans ce site fréquenté par des enfants.
«Il fallait en parler, ça va dissuader les autres», a réagi hier Maxime Robert, un père de famille de 29 ans qui habite juste en face du parc Marie-Victorin.
Le Journal a révélé la semaine dernière que l’animateur de radio avait écopé d’une amende l’automne dernier pour s’être masturbé dans le parc Marie-Victorin à Longueuil. Ce parc boisé au bord de l’eau attire de nombreuses familles. Il est aussi réputé pour être un lieu de rencontre où des hommes s’adonnent à des activités sexuelles.[/nouvelle]

Un rassemblement en soutien à Joël Legendre devait avoir lieu hier midi au parc. Mais selon la police de Longueuil, il ne s’est rien passé.

Un rassemblement en soutien à Joël Legendre......................on aura tout vu T......

Vogue a écrit : Une très belle réflexion !

Merci Anya :-)

Ça me fait plaisir Vogue

gazzoux1 a écrit :


Un rassemblement en soutien à Joël Legendre......................on aura tout vu T......

En soutien moral et psychologique peut-être ?

Ça veut pas dire que les gens auraient manifesté pour qu'il recommence ou pour lui dire que ce qu'il a fait était correct ...

Nikki a écrit : Je trouve que ça va bien trop loin. On parle de souffrance, de désespérance... vraiment? 2 hommes qui font une petite vite dans le buisson, c'est du désespoir?

Est-ce que les actes sont considérés comme désespérés lorsqu'ils sont commis dans le secret?.. Un homme qui va au sauna, ou dans un salon de massage?... Ou qui fait affaire avec une escorte, c'est mieux?... Ça ne détruit pas la vie de famille ça?...

Quand ce n'est pas dans un parc public, c'est dans les haltes-routières, ou dans des zones de randonnées pédestres (j'en ai vu assez souvent disons)...

Chassons les du parc à Longueuil, ils vont se retrouver ailleurs, et vite à part de ça...

Nikki a écrit : Je trouve que ça va bien trop loin. On parle de souffrance, de désespérance... vraiment? 2 hommes qui font une petite vite dans le buisson, c'est du désespoir?

Est-ce que les actes sont considérés comme désespérés lorsqu'ils sont commis dans le secret?.. Un homme qui va au sauna, ou dans un salon de massage?... Ou qui fait affaire avec une escorte, c'est mieux?... Ça ne détruit pas la vie de famille ça?...

Quand ce n'est pas dans un parc public, c'est dans les haltes-routières, ou dans des zones de randonnées pédestres (j'en ai vu assez souvent disons)...

Chassons les du parc à Longueuil, ils vont se retrouver ailleurs, et vite à part de ça...

C'est vrai qu'il y en a par désespérance qui vont poser des gestes pour se faire prendre parce qu'ils ne peuvent se dépendre d'une situation perturbante pour eux.....mais d'autres c'est par stupidité aussi, un peu comme je trouve qu'il a agit et d'un autre côté si des dizaines le font sans problème, sans se faire prendre, pourquoi se serait-il inquiété? Sans vouloir augmenter les préjudices à son égard, il le faisait peut-être depuis des années. Me surprendrait qu'il en était à sa première fois.

Et la stupidité ici ne vient pas d'avoir envie de tromper son chum mais d'avoir si mal choisit ceux avec qui le faire. Il doit se faire cruser à mort dans le domaine de la télé, parmi ses nombreux fans alors très facile pour lui s'assouvir ses envies. Là aussi il y a un danger que ça se dévoile en vendant son histoire aux journaux= "comment je me suis envoyé Legendre dans les toilettes de RC," etc, etc mais quand même pas mal moins dangereux donc s'il a choisit un parc c'est voulut......c'est le buzz du "buisson" qu'il recherchait.

Dans d,autres circonstances je dis pas car enfin c'est sale en bonjour de sortir le truc après 6 mois on aura beau dire ! mais il n'a pas 15 ans quand même, il doit quand même être assez intelligent pour figurer ce qu'une histoire du genre pourrait lui coûter.....

Nikki a écrit : Je trouve que ça va bien trop loin. On parle de souffrance, de désespérance... vraiment? 2 hommes qui font une petite vite dans le buisson, c'est du désespoir?

Est-ce que les actes sont considérés comme désespérés lorsqu'ils sont commis dans le secret?.. Un homme qui va au sauna, ou dans un salon de massage?... Ou qui fait affaire avec une escorte, c'est mieux?... Ça ne détruit pas la vie de famille ça?...

Quand ce n'est pas dans un parc public, c'est dans les haltes-routières, ou dans des zones de randonnées pédestres (j'en ai vu assez souvent disons)...

Chassons les du parc à Longueuil, ils vont se retrouver ailleurs, et vite à part de ça...

la justification d'une obsession.

Anya a écrit : Un billet de Marc Pistorio

Un événement rapporté récemment dans les médias m’a inspiré ces mots…

Les actes traduisent aussi la désespérance, celle qui pousse à poser des actions qui détruisent et mettent en danger. Un comportement répréhensible hors du commun, hors de la routine du quotidien, un acte de souffrance au fond qui exprime autrement ce qui ne trouve pas de mot. L’anxiété, le stress, la pression intérieure ou sociale se vivent intérieurement dans une douleur sourde et insupportable.

Alors, pour atténuer cette énergie dévastatrice qui mobilise, il y a parfois de désastreux passages à l’acte et tout bascule soudainement dans l’inacceptable, dans le condamnable. Il n’y a rien à excuser même si l’on peut comprendre, il n’y a rien à juger puisque tel est le rôle des Lois et de ceux qui les appliquent. D’ailleurs, chacun jugera bien en son for intérieur ce qui est moral et ce qui ne l’est pas, même si cela ne regarde vraiment que celui qui se trouve dans la tourmente. La souffrance de l’autre m’interpelle. J’essaie de me demander avec humilité combien et comment dans mes propres souffrances passées j’ai pu être destructeur ? Je me demande aussi : est-il vraiment possible de ne pas être autodestructeur au pic de sa souffrance? J’espère que oui.

Au final, il s’agit certainement de trouver le moyen et les ressources de ne jamais passer à l’acte jusque dans le non retour irréparable, alors que le mal être pousse fort à l’excès. J’ai de la compassion pour qui est en souffrance parce que la souffrance s’accompagne toujours d’un sentiment profond de solitude. J’ai surtout de la compassion pour l’entourage, rageusement éclaboussé par la misère de celui qui va mal et particulièrement pour les enfants qui ont souvent tant de mal à comprendre. Ils ressentent, victimes impuissantes, le caractère grave des événements et ils sont meurtris. Perdu avec soi-même, l’apaisement viendra peut-être du lien rassurant maintenu avec l’autre, celui que l’on aura si bien choisi qu’il voudra être là pour soi dans la débâcle, celui qui sentant la chute venir renforcera le soutien et ne laissera jamais faillir. Je vois comme un privilège d’être cet autre pour quelqu’un et comme une grande richesse d’avoir pour soi un autre qui apaise. Il nous reste des tempêtes la force de l’expérience et la conscience exacerbée d’être capable de survivre. Ce n’est pas rien pour nourrir l’espoir de tout ce qu’il reste à vivre.

Merci d'avoir partagé ce billet Anya. J'aime bien cette réflexion qui amène au-delà du jugement, car il est plus aisé de juger ce qui dérange ou heurte que de regarder en soi ce qui est vécu et ressentir ce qui amène à juger.

Pour ma part, le geste de J. Legendre, pour ce que j'en sais, c'est le genre de choses qui m'écœurent. En même temps, je considère qu'il le paie très cher, trop cher même en ce moment. Je ne le vois pas ni comme un méchant ni comme une victime. Je vois surtout beaucoup de souffrances pour lui et pour les siens et à cela je compatis sincèrement.

À mon point de vue, il y avait dans son geste une recherche de sensations fortes. D'autres s'essaient au saut de bungee ou en parachute. Pour ce que j'en connais, il y a des tonnes de gens qui recherchent des buzz de nature sexuelle, qui s'exhibent par exemple en webcam sans préserver leur anonymat. Faire une chose de ce genre alors que l'on peut être reconnu, c'est rationnellement aberrant. Ça peut pourtant se comprendre quand il y a addiction, qu'il en faut toujours un peu plus pour avoir l'effet de buzz. Je ne dis pas que c'est le cas pour J. Legendre, car je n'en sais rien. Je dis qu'il existe des souffrances enfouies qui peuvent conduire à ce genre de gestes inconsidérés.

C'est d'ailleurs ainsi que je comprends qu'il y ait autant de réactions autour de cette affaire : la logique rationnelle y perd son latin devant un tel comportement de la part d'un homme qui pouvait être perçu comme un étant une bonne personne et qui a tout pour être heureux. Belle leçon pour le monde d'apparences dans lequel nous vivons.

Voilà, ça n'est que ma petite opinion sur le sujet.

Comme ce sujet dépasse maintenant le potinage, il sera plus approprié dans la tribune Il est donc déplacé dans cette section!

liz a écrit : [...]



En soutien moral et psychologique peut-être ?

Ça veut pas dire que les gens auraient manifesté pour qu'il recommence ou pour lui dire que ce qu'il a fait était correct ...

Liz, j'espère sincèrement que tu n'es pas sérieuse quand tu m'expliques que ça ne veut pas dire que les gens manifesteraient pour qu'il recommence ou pour dire que ce qu'il a fait était correct................. J'avais très bien compris et NON je ne comprends pas comment des gens peuvent manifester en lui offrant leur soutien moral et psychologique. Heille c'est pas comme si il avait été injustement accusé quand même, il est pas mal l'artisan de son propre malheur.

Si ils veulent manifester, qu'ils s'en prennent au Journal de Montréal qui a ébruité l'affaire.

tuberale a écrit : [...]




C'est vrai qu'il y en a par désespérance qui vont poser des gestes pour se faire prendre parce qu'ils ne peuvent se dépendre d'une situation perturbante pour eux.....mais d'autres c'est par stupidité aussi, un peu comme je trouve qu'il a agit et d'un autre côté si des dizaines le font sans problème, sans se faire prendre, pourquoi se serait-il inquiété? Sans vouloir augmenter les préjudices à son égard, il le faisait peut-être depuis des années. Me surprendrait qu'il en était à sa première fois.

Et la stupidité ici ne vient pas d'avoir envie de tromper son chum mais d'avoir si mal choisit ceux avec qui le faire. Il doit se faire cruser à mort dans le domaine de la télé, parmi ses nombreux fans alors très facile pour lui s'assouvir ses envies. Là aussi il y a un danger que ça se dévoile en vendant son histoire aux journaux= "comment je me suis envoyé Legendre dans les toilettes de RC," etc, etc mais quand même pas mal moins dangereux donc s'il a choisit un parc c'est voulut......c'est le buzz du "buisson" qu'il recherchait.

Dans d,autres circonstances je dis pas car enfin c'est sale en bonjour de sortir le truc après 6 mois on aura beau dire ! mais il n'a pas 15 ans quand même, il doit quand même être assez intelligent pour figurer ce qu'une histoire du genre pourrait lui coûter.....

gazzoux1 a écrit : [...]



Liz, j'espère sincèrement que tu n'es pas sérieuse quand tu m'expliques que ça ne veut pas dire que les gens manifesteraient pour qu'il recommence ou pour dire que ce qu'il a fait était correct................. J'avais très bien compris et NON je ne comprends pas comment des gens peuvent manifester en lui offrant leur soutien moral et psychologique. Heille c'est pas comme si il avait été injustement accusé quand même, il est pas mal l'artisan de son propre malheur.

Si ils veulent manifester, qu'ils s'en prennent au Journal de Montréal qui a ébruité l'affaire.

Je suis parfaitement d'accord avec toi pour la phrase que j'ai surlignée, et vraiment loin de moi l'envie de me porter à sa défense sur les gestes qu'il a posés.

Et rassure-toi, je ne t'expliquais rien .. Cé juste que je savais pas qu'une manif avait été prévue et jme suis servie de ton message pour faire une supposition, cé tout ...

liz a écrit : [...]



Je suis parfaitement d'accord avec toi pour la phrase que j'ai surlignée, et vraiment loin de moi l'envie de me porter à sa défense sur les gestes qu'il a posés.

Et rassure-toi, je ne t'expliquais rien .. Cé juste que je savais pas qu'une manif avait été prévue et jme suis servie de ton message pour faire une supposition, cé tout ...

Ok Liz, merci de l'explication, je ne l'avais pas pris comme ça, désolée .

Au plaisir

http://quebec.huffingtonpost.ca/stephan ... 72706.html" onclick="window.open(this.href);return false;

YVES BOISVERT
La moralité publique



La moralité publique

Yves BoisvertLa Presse


Pour qui ne connaîtrait pas Longueuil et ses charmes, le parc Marie-Victorin est une sorte d’enclave entre la route 132 et le fleuve.

Il y a tout près un parc de « véhicules récréatifs », quelques bâtiments désaffectés, puis la marina de Longueuil, et ce parc. On y accède par des passerelles quand les camions ne les détruisent pas. Ou en voiture. Ou en moto. On voit des gens qui pêchent. Des hérons. Des promeneurs. Enfin, bref, c’est un parc.

Du temps que j’habitais la Rive-Sud, j’y ai couru des dizaines de fois sans, je l’avoue, avoir été au courant de ce que « le monde entier » sait depuis toujours : il y a là dans les buissons un grand bordel gai à ciel ouvert.

Si moi qui ai joggé là 57 fois n’ai rien vu, j’imagine que tout cela est relativement discret et se fait entre adultes extrêmement consentants, non ?

Selon une source « bien au courant du dossier », il faudrait courir moins vite. Ce n’est pas si discret que ça.

Dans le stationnement, dans les chemins, sur l’herbe, on trouve à profusion des condoms, des tampons hygiéniques (pas de questions, s’il vous plaît), des kleenex.

Je dis « dans les buissons », mais apparemment, ce n’est pas si buissonneux non plus. Ça se passe le jour, le soir… C’est assez évident si vous vous aventurez dans certains coins.

LA VILLE

Alors, vous êtes la Ville de Longueuil. Vous faites quoi ? Vous faites comme la plupart des villes quand ça devient une « nuisance ». Vous essayez de… contrôler le phénomène.

C’est ainsi que des policiers sont envoyés là de temps en temps. Des policiers en civil.

Il y a une douzaine d’années, un policier s’est approché d’une « cible ». L’homme a collé le policier. A mis la main sur son sexe. Et s’est fait arrêter.

En théorie, un attouchement sexuel fait sans consentement est évidemment une agression sexuelle. Je dis bien en théorie : la juge a acquitté l’accusé en considérant qu’il y avait dans ce parc une sorte de code compris de tous les participants. Si les deux se regardent, s’approchent, ils sont d’accord pour un rapport sexuel. Dans ce contexte, a conclu la juge, l’accusé pouvait croire à un consentement.

Les avocats de la Ville ont porté l’affaire en appel ; sans succès.

La stratégie « criminelle » a donc été abandonnée. C’est ainsi que depuis 10 ans, les policiers utilisent le règlement sur « le bon ordre et la paix dans les parcs ».

Un règlement qui interdit de « pousser des cris », de « proférer des injures, des blasphèmes, des menaces ou des obscénités » ou de « commettre toute indécence ».

Selon l’intensité de l’indécence, l’amende varie de 100 à 1000 $. On distribue de 40 à 50 constats d’infraction par année.

Ce n’est pas criminel, donc ? Se masturber en public dans un parc est aussi criminel (c’est un « acte indécent »). Et quand quelqu’un récidive, les policiers peuvent décider de l’accuser devant la cour criminelle. Mais règle générale, pour des raisons de commodité, on se contente d’utiliser le règlement municipal.

LEGENDRE

Voilà donc l’endroit et l’environnement où un beau jour de septembre arrive Joël Legendre. Selon le code bien établi, quand il voit un bel homme s’approcher de lui, il pense qu’il est là pour la même raison que lui. Mais non. C’est un flic.

Et le policier, selon le code tout aussi clairement établi de son côté, l’emmène dans une camionnette, l’identifie, et le laisse partir. Le type recevra un constat d’infraction quelques jours plus tard à la maison. Selon le degré d’indécence, selon ce qu’il a sorti de son pantalon, en somme, l’amende réclamée sera plus ou moins salée.

Pour les raisons stratégiques exposées que je viens d’expliquer, ce n’est pas une « affaire criminelle » : c’est une infraction à un règlement municipal. Si l’amende est payée, il n’y a pas de trace publique. Comme un virage à gauche interdit.

***

Six mois plus tard, ça sort dans Le Journal de Montréal. Y a eu une fuite, faut croire…

Sur le coup, il m’est revenu en mémoire des descentes de l’escouade de la moralité dans les bars du quartier gai. Ou ces policières déguisées en prostituées qui se promenaient boulevard René-Lévesque ou dans le carré Saint-Louis pour attraper de vilains clients. Ah ! Ah !

La loi a beau être la loi, il y a quelque chose de sale dans ces opérations de provocation où l’on chasse des gais ou des clients.

Est-ce que pour autant une ville peut abandonner à tous les gens des environs (rarement des gens de Longueuil, au fait) un parc pour des fins érotiques ? Évidemment non.

N’empêche, je reste avec une sorte de dégoût devant les conséquences cataclysmiques que subit Legendre.

On dira que c’est la rançon de la gloire. Que si Claude Dubois n’était pas Claude Dubois, on n’aurait pas parlé de son arrestation pour ivresse au volant.

Sauf que Dubois a mis la vie des autres en danger et la vie continue. Ce n’est pas du même ordre. Legendre a fait une connerie et sa vie s’arrête. C’est ici qu’il y a une disproportion inhumaine dans le prix à payer.

C’est ici que des fois, je m’en excuse auprès de la Fédération des journalistes, je trouve que certaines vérités ne sont pas si bonnes à dire.

Pas si fort, en tout cas.

gazzoux1 a écrit : [...]

Un rassemblement en soutien à Joël Legendre......................on aura tout vu T...... [/quote]sauf que personne c'est déplacé