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L'affaire Gerry Skalvounos vs Alice Paquet
Publié : lun. oct. 24, 2016 4:48 pm
par Malike
Je lis beaucoup de choses depuis que cette histoire fait les manchettes et je dois dire que je suis plus que confuse à départager ce qui est bien ou mal, le vrai du faux, etc... Bref je ne sais plus trop où je me situe. Vous en pensez quoi ceux qui suivent cette affaire?
Ce que je trouve qui ressort c'est que la sortie publique improvisée s'est faite de très mauvaise façon et que l'enfilade d'entrevues ne l'a pas aidée avec sa crédibilité.
Publié : lun. oct. 24, 2016 6:55 pm
par DePassage
Le fait même que l'on questionne la crédibilité d'une présumée victime, le fait aussi que l'on mette en cause que les étudiantes qui ont été agressées dans leur chambre de résidence universitaire n'ait pas mis les verrous à leur porte, je pense que ça illustre que le poids d'une agression sexuelle reste encore beaucoup porté sur les épaules de la victime (présumée ou non). Je pourrais être une prostituée et ça demeure que si je suis violentée sexuellement, c'est à l'agresseur d'en rendre des comptes. C'est celui qui commet le crime qui doit être questionné, parce c'est un crime quelque soit la longueur de ma jupe, la profondeur de mon décolleté, ma vie sexuelle passée ou présente, et que ma porte de chambre soit verrouillée ou non.
Voilà pourquoi, du moins en partie, les victimes se taisent. Pour ne pas devoir, en plus de vivre avec ce qui s'est passé, se justifier de ce qu'il leur est arrivé. Est-ce une bonne idée d'être vigilantes et prudentes dans le monde dans lequel on vit? Certainement, oui. Mais, il n'en demeure pas moins que c'est à celui ou à celle qui commet un crime d'en répondre. Est-ce que le fait que j'aie une vie sexuelle débridée, par exemple, donne le droit à une autre personne de commettre une crime sur ma personne?
C'est ce que je pense.
Publié : lun. oct. 24, 2016 11:35 pm
par joanna
Ce que je trouve déplorable dans l'histoire de la fille, c'est qu'elle a changé plusieurs fois de version en s'adressant aux médias. Elle avait raconté avoir dû se rendre à l'hôpital le lendemain de la 1ère agression et avoir reçu 3 points de suture. Hier, elle a dit que c'était faux et qu'elle ne sait pas pourquoi elle a dit ça.
Ensuite, si cette agression a été pénible comme elle l'a dit, (ce dont je ne doute pas) pourquoi elle est retournée une autre fois le voir à sa chambre alors que ce n'est pas lui qui le demandait? Elle a dit qu'elle voulait juste se faire embrasser et recevoir un peu d'affection, qu'elle voulait le revoir, que c,est un beau gars, qu'elle est humaine etc. Et, elle a eu droit à une 2ème agression dont elle se plaint maintenant. On s'entend que c'est dur à suivre...
On dirait qu'elle a voulu avoir son moment d'attention suite à ce qui s'était passé aux résidences de l'université. Elle ne semble pas aussi crédible que lors de sa 1ère déclaration et je crois qu'elle aura de la difficulté s'il y a une poursuite contre le député et qu'il y a matière à procès. Je ne voudrais pas être à sa place...Elle a annoncé sur sa page facebook qu'elle met fin aux entrevues pour le moment. Je pense qu'elle aurait dû s'en tenir à sa 1ère sortie publique et ne pas donner suite à tous les journalistes qui voulaient l'interroger. Elle est passée à Anne-Marie Dussault et semblait mal à l'aise. Pauvre fille, je trouve ça triste mais elle a eu trop de contradictions, je crois bien qu'elle s'est mise dans le pétrin.
Elle devait rencontrer les policiers aujourd'hui et elle ne s'est pas présentée et n'a pu être rejointe. Elle ne retourne plus ses appels.
Publié : mar. oct. 25, 2016 12:39 am
par Anya
Malike a écrit : Je lis beaucoup de choses depuis que cette histoire fait les manchettes et je dois dire que je suis plus que confuse à départager ce qui est bien ou mal, le vrai du faux, etc... Bref je ne sais plus trop où je me situe. Vous en pensez quoi ceux qui suivent cette affaire?
Ce que je trouve qui ressort c'est que la sortie publique improvisée s'est faite de très mauvaise façon et que l'enfilade d'entrevues ne l'a pas aidée avec sa crédibilité.
Elle était mal préparée.
L’avocat Jean-Pierre Rancourt a souligné que les contradictions dans les différents témoignages d’Alice Paquet pourraient lui nuire devant un juge.
Aussi l'avocat criminaliste, Serge Goulet, a dit que c'est désastreux pour un plaignant d'exposer sa cause en public comme ça.
« De répondre à plein de questions, à plein de journalistes, c'est une chose qu'elle n'aurait jamais dû faire. C'est sûr qu'à chaque fois qu'elle se prononce, elle est susceptible d'être mise en contradiction par la suite. »
Alice Paquet devait rencontrer les enquêteurs aujourd'hui, mais cette rencontre n'aurait pas eu lieu.
Pour moi, elle a nui à la crédibilité des prochaines victimes.
Publié : mar. oct. 25, 2016 12:41 am
par Anya
Tout lire >>Des leçons à tirer Denise Bombardier
Mais la principale leçon à tirer de cette semaine concerne cette pauvre Alice qui, portée par un mouvement d’indignation féministe, a publicisé le viol qu’elle aurait subi aux mains du député Sklavounos.
Il est infiniment triste que cette jeune femme transformée en star médiatique soit venue se livrer en pâture au tribunal des médias. Elle s’est contredite, elle a menti et puis démenti ses propres affirmations, si bien que si elle porte plainte contre son présumé agresseur, elle sera livrée pieds et poings liés aux avocats de ce dernier. Elle n’aura donc aucune chance de gagner son procès. Ce sera une désolation telle que la répétition du procès Ghomeshi.
Publié : mar. oct. 25, 2016 8:43 am
par Malike
C’est aussi toutes les contradictions et rétractations qui me laisse perplexe. Si effectivement elle a été victime d’un viol ca ne l’aidera malheureusement pas dans sa cause, si bien sûr elle finit par poursuivre. J’ai habituellement un parti pris pour les alléguées victimes parce que c’est clair que ca demande une grande force de dénoncer mais dans son cas j’étais moins certaine. Pas que je crois que le monsieur soit un blanc petit agneau sacrifié, il a l’air d’avoir des comportements douteux envers la gente féminine si on en croit d’autres témoignages, alors juste pour cela il ne m’inspire pas grand pitié. Par contre, je suis pour la justice et si cette jeune femme ne dit pas la vérité je ne peux pas trouver que c’est équitable pour lui. En tout cas si c’est faux l’histoire du viol il va avoir payé cher sa petite partie de jambes en l’air.
Moi ce que j’aimerais dans un monde idéal c’est que toutes les femmes puissent circuler librement sans crainte d’être une cible pour un prédateur, c’est juste pas normal que parce qu’on est d’un certain sexe que ca vienne avec une possibilité d’être un jour agressé alors que si le hasard fait qu’on nait dans le « bon » sexe on n’a presque pas à se soucier de cela.
Publié : mar. oct. 25, 2016 8:57 am
par Jadomo
Anya a écrit : [...]
Elle était mal préparée.
L’avocat Jean-Pierre Rancourt a souligné que les contradictions dans les différents témoignages d’Alice Paquet pourraient lui nuire devant un juge.
Aussi l'avocat criminaliste, Serge Goulet, a dit que c'est désastreux pour un plaignant d'exposer sa cause en public comme ça.
« De répondre à plein de questions, à plein de journalistes, c'est une chose qu'elle n'aurait jamais dû faire. C'est sûr qu'à chaque fois qu'elle se prononce, elle est susceptible d'être mise en contradiction par la suite. »
Alice Paquet devait rencontrer les enquêteurs aujourd'hui, mais cette rencontre n'aurait pas eu lieu.
Pour moi, elle a nui à la crédibilité des prochaines victimes.
C'est ce que je pense aussi
Je ne sais si il y a eu agression sexuelle ou pas, ce n'est pas à moi de le déterminer, mais toute cette histoire me laisse un peu perplexe. Ses nombreuses sorties publiques ne font que donner un avantage au présumé agresseur. Lui ne fait rien en ce moment, il joue au mort, ses avocats prennent des notes. Je crois qu'il a la bonne attitude en ce moment, dans le sens ou il attend de rencontrer les enquêteurs pour donner sa version des faits. Malheureusement pour elle, sa présence dans les médias, c'est à LUI que ça va servir. Ses témoignages contradictoires font que c'est elle qui est "attaquée" sur la place publique. Elle se nuit et elle nuit à toutes les autres victimes.
Si j'étais une victime d'agression sexuelle qui s'apprêtait à dénoncer son agresseur, j'y penserais à 2 fois avant de dénoncer ces jours-ci....
Publié : mar. oct. 25, 2016 12:27 pm
par Anya
Allégations d’agression sexuelle
Alice Paquet a rencontré la police de Québec
Alice Paquet, qui accuse le député Gerry Sklavounos de l’avoir violée et battue, a rencontré les enquêteurs de la police de Québec.
D’après ce qu’a appris TVA Nouvelles, la jeune femme s’est présentée ce matin au quartier général du Service de police de la Ville de Québec.
Plus de détails à venir.
http://www.tvanouvelles.ca/2016/10/25/a ... o#cxrecs_s
Publié : mar. oct. 25, 2016 1:42 pm
par Fanfoi
Jadomo a écrit : [...]
C'est ce que je pense aussi
Je ne sais si il y a eu agression sexuelle ou pas, ce n'est pas à moi de le déterminer, mais toute cette histoire me laisse un peu perplexe. Ses nombreuses sorties publiques ne font que donner un avantage au présumé agresseur. Lui ne fait rien en ce moment, il joue au mort, ses avocats prennent des notes. Je crois qu'il a la bonne attitude en ce moment, dans le sens ou il attend de rencontrer les enquêteurs pour donner sa version des faits. Malheureusement pour elle, sa présence dans les médias, c'est à LUI que ça va servir. Ses témoignages contradictoires font que c'est elle qui est "attaquée" sur la place publique. Elle se nuit et elle nuit à toutes les autres victimes.
Si j'étais une victime d'agression sexuelle qui s'apprêtait à dénoncer son agresseur,
j'y penserais à 2 fois avant de dénoncer ces jours-ci... .
Il ne faut pas avoir peur de dénoncer. Plus les victimes vont dénoncer, au minimum, ça va faire que certains agresseurs potentiels vont avoir peur de passer à l'acte... et il y en a même peut être deux ou trois qui vont peut être réaliser que ce comportement est inacceptable. Les attitudes des autres vont aussi peut-être aussi changer. Ce n'est pas normal aujourd'hui qu'une femme qui porte plainte pour agression se fasse répondre par le policier "Tu réalise que si tu portes plainte, la vie du gars va être gâchée!" Ben oui. Tant pis pour lui! Ça lui apprendra!
Et je le dis en tant qu'homme...
Publié : mar. oct. 25, 2016 2:22 pm
par Jadomo
Fanfoi a écrit : [...]
Il ne faut pas avoir peur de dénoncer. Plus les victimes vont dénoncer, au minimum, ça va faire que certains agresseurs potentiels vont avoir peur de passer à l'acte... et il y en a même peut être deux ou trois qui vont peut être réaliser que ce comportement est inacceptable. Les attitudes des autres vont aussi peut-être aussi changer. Ce n'est pas normal aujourd'hui qu'une femme qui porte plainte pour agression se fasse répondre par le policier "Tu réalise que si tu portes plainte, la vie du gars va être gâchée!" Ben oui. Tant pis pour lui! Ça lui apprendra!
Et je le dis en tant qu'homme...
Mais ce n'est pas la police qui lui a dit ça. C'est sa famille, ses amis, son entourage... elle a laissé croire que la police l'a dissuadé de porter plainte, mais elle s'est rétracté quelques jours plus tard. Comme pour les points de suture...
Pendant qu'elle change d'idée, elle fournit des munitions à son agresseur (si agression il y a eu) Elle fournit de la viande à ces charognards (les médias) et pour cette raison, la cause risque de tomber et un autre agresseur va s'en sortir. Il va s'en sortir sans casier judiciaire parce qu'on s'entend que sa carrière est finie parce qu'il n'a pas eu droit à la présomption d'innocence.
Alors oui, si j'avais l'idée de dénoncer une agression, je réfléchirais à 2 fois avant de le faire. En tout cas, je la jouerais low profile et je ne parlerais qu'à la police pour éviter des dérapes du genre.
Publié : mar. oct. 25, 2016 2:46 pm
par Malike
C’est clair que le fait que ce soit un homme de politique ca ne pouvait faire autrement qu’attirer l’attention des médias, c’est pour cela qu’elle aurait dû faire cela dans les règles de l’art, comme l’a fait Nathalie Simard il y a plusieurs années. Elle est allée voir la police et a travaillé de concert avec eux pour faire inculper son agresseur qui était lui aussi une personne influente et publique. Cette situation-ci n’est pas un « bon » cas pour les victimes d’agression en ce sens qu’elle a bousillé elle-même l’affaire en partant donc il ne faut pas se fier là-dessus, et aussi du fait de la notoriété de « l’agresseur » . Si ca doit servir d’exemple c’est plutôt de ce qu’il ne faut pas faire quand on veut dénoncer même s’il s’agit d’une personne non connue, ce ne devrait pas être un geste improvisé comme ce fut le cas. C’est vraiment dommage parce que peut-être elle a vraiment été agressée, mais elle a tellement miné sa crédibilité avec ses changements de cap, de versions, etc… que ca devient difficile de la croire. Peut-être même que si ca se rend en cour un jour cette histoire ce pourrait ne pas être agression mais pour atteinte à la réputation. C’est pas fini je crois bien.
Publié : mar. oct. 25, 2016 8:01 pm
par DePassage
Je comprends les points qui sont amenés et le doute que suscitent les contradictions. Je continue tout de même de croire que, culturellement, nous sommes portés à regarder l'agression sexuelle comme s'il s'agissant d'une "relation" sexuelle. Or, selon moi, la violence sexuelle a tout à voir avec la violence et rien avec le sexe, tout comme frapper quelqu'un avec une pelle n'a rien à voir avec le jardinage...
Pour ceux que ça intéresserait, Dr Muriel Salmona est spécialisée dans le traitement des traumatismes, dont ceux liés aux violences sexuelles :
http://www.memoiretraumatique.org/memoi ... elles.html. Je cite ici un extrait :
Déni et loi du silence règnent en maîtres, et s'imposent d'autant plus facilement que les victimes sont prisonnières de troubles psychotraumatiques et de stratégies de survie qui leur brouillent encore plus l'accès à leur vérité :
(..)
avec des sentiments de honte et de culpabilité qui les isolent et les condamnent au silence, parce qu'elles n'ont pas compris pourquoi elles n'ont pas pu se défendre ou fuir, pourquoi elles sont restées avec l'agresseur, ont continué à lui parler, à le voir, parce que la sidération au moment de l'agression est incompréhensible, parce que l'anesthésie émotionnelle liée à la disjonction est troublante et rend confuse, et parce que certaines conduites dissociantes à risque qui poussent à reproduire sur soi les violences ou à se mettre sexuellement en danger font naître le doute
Publié : mar. oct. 25, 2016 11:12 pm
par Anya
Une étude expérimentale montre que le tiers des hommes pousseraient la séduction jusqu’à l’agression s’ils étaient assurés de ne pas être poursuivis.
Tout lire >>L’homme est un loup pour la femme Le Devoir - 21 octobre 2016
Plongés dans une mise en situation où une femme indique un intérêt sexuel et refuse ensuite d’aller plus loin, 30 % des hommes ayant participé à une étude expérimentale rapportent explicitement une intention de commettre un viol s’ils étaient assurés de ne jamais être poursuivis.
Marie et Martin reviennent d’une soirée arrosée dans un bar. Ils s’installent sur le divan et commencent à s’embrasser. Lorsque Martin touche les seins de Marie et commence à essayer de la dévêtir, celle-ci émet de premières réticences. Martin se fait convaincant et s’ensuit un nouvel échange de baisers. Marie énonce de façon de plus en plus claire qu’elle ne veut pas avoir de relation sexuelle avec Martin, mais celui-ci poursuit ses avances. La bande audio se termine juste avant l’agression sexuelle.
C’est le scénario devant lequel étaient placés 150 hommes âgés de 21 à 35 ans qui ont répondu à l’appel de Massil Benbouriche, docteur en psychologie et titulaire d’un Ph. D. en criminologie. Ce dernier a mené cette étude expérimentale sur les effets de l’alcool et de l’excitation sexuelle en matière de coercition sexuelle dans le cadre une thèse qu’il vient de publier en cotutelle à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et du Centre de recherche en psychologie à l’Université Rennes 2.
Publié : mer. oct. 26, 2016 9:47 am
par Anya
Tout lire >>Pour vraiment combattre les agressions Yves Boisvert - La Presse
Une bonne façon de lutter contre la « culture du viol », c'est de faire condamner les agresseurs. Et une bonne façon de faire condamner les agresseurs, c'est d'aller voir la police. Pour qu'une enquête soit faite, des accusations déposées, un jugement rendu.
Ce qui est en train de se passer depuis trois jours est exactement le contraire. Alice Paquet a multiplié les entrevues dans les médias. Elle a toute la sympathie du monde avec elle, et c'est tant mieux. Mais hier après-midi, elle n'avait toujours pas donné suite à l'appel de la policière de Québec chargée de son dossier.
Pendant ce temps-là, ses versions s'accumulent dans les journaux, à la télé et sur Facebook. Le procès de Gerry Sklavounos s'instruit à l'Assemblée nationale, dans les médias sociaux, dans les médias tout court. Les journalistes étalent sa réputation de dragueur, sinon de harceleur, des députés exigent sa démission...
Publié : mer. oct. 26, 2016 12:45 pm
par Malike
DePassage a écrit : Je comprends les points qui sont amenés et le doute que suscitent les contradictions. Je continue tout de même de croire que, culturellement, nous sommes portés à regarder l'agression sexuelle comme s'il s'agissant d'une "relation" sexuelle. Or, selon moi, la violence sexuelle a tout à voir avec la violence et rien avec le sexe, tout comme frapper quelqu'un avec une pelle n'a rien à voir avec le jardinage...
Pour ceux que ça intéresserait, Dr Muriel Salmona est spécialisée dans le traitement des traumatismes, dont ceux liés aux violences sexuelles :
http://www.memoiretraumatique.org/memoi ... elles.html. Je cite ici un extrait :
Déni et loi du silence règnent en maîtres, et s'imposent d'autant plus facilement que les victimes sont prisonnières de troubles psychotraumatiques et de stratégies de survie qui leur brouillent encore plus l'accès à leur vérité :
(..)
avec des sentiments de honte et de culpabilité qui les isolent et les condamnent au silence, parce qu'elles n'ont pas compris pourquoi elles n'ont pas pu se défendre ou fuir, pourquoi elles sont restées avec l'agresseur, ont continué à lui parler, à le voir, parce que la sidération au moment de l'agression est incompréhensible, parce que l'anesthésie émotionnelle liée à la disjonction est troublante et rend confuse, et parce que certaines conduites dissociantes à risque qui poussent à reproduire sur soi les violences ou à se mettre sexuellement en danger font naître le doute
Je ne crois pas que ce soit si répandu que les gens confondent relation sexuelle avec agression. La notion de consentement est peut-être mal comprise mais selon moi ce qu'on voit le plus souvent, ce sont des gens qui confèrent une certaine part de responsabilité à la victime concernant l'acte subi, si elle n'avait pas autant bu ... si elle n'avait pas porté des vêtements aussi provoquants ... si elle n'avait pas suivi un homme dans sa chambre ... si si si et au final c'est la fille qui a couru après son sort. Un peu plus et l'agresseur devient lui-même une victime.
Les hommes n'ont pas à se préoccuper de l'heure à laquelle ils sont dehors, ni de comment ils s'habillent et avec qui ils flirtent, non parce qu'ils ont, la plupart du temps, cette aura de protection que leur confère leur sexe. On ne fait pas les mêmes recommandations à nos fils qu'à nos filles, c'est plate et bête mais c'est de même et ca ne devrait pas. Qu'on soit une femme, un enfant, une personne âgée jamais notre "vulnérabilité" ne devrait nous conduire à être des victimes potentielles. Ce sont aux agresseurs qu'il faut s'adresser, qu'ils comprennent une fois pour toute qu'ils n'ont aucun droit et même pas de facteurs atténuants.
Re: L'affaire Gerry Skalvounos vs Alice Paquet
Publié : mer. oct. 26, 2016 8:35 pm
par Cha-a-ou ani
J'ai vécu des agressions sexuelles à répétition de la part de mon ex sur une période d'un an. Il a souvent pointé son fusil de chasse sur moi en me menaçant de me tuer et tuer ma famille si je parlais. Pendant ces mois-là, j'ai vécu dans un gros brouillard... De l'extérieur, j'avais l'air d'une jeune femme heureuse et amoureuse. Ça a pris plusieurs mois avant que ma mère se doute que quelque chose n'allait pas bien et sur le coup, j'ai tout nié, par crainte. Je continuais de vivre, mais j'étais vide à l'intérieur, cette anesthésie émotionnelle, dont il est question dans un article plus haut. Aujourd'hui, quand je pense à cette période, je réalise que j'ai oublié beaucoup de choses... J'ai appris en thérapie que, pour se protéger des souffrances que j'ai vécues, mon cerveau a effacé certains moments difficiles de ma vie.
Lorsque j'ai finalement eu le courage de porter plainte, les policiers m'ont demandé très souvent : mais pourquoi tu es restée tout ce temps avec lui ? Ça devait être pas si pire si tu es pas partie avant...! Mon père n'a jamais compris que mon chum pouvait me violer. Dans sa tête, j'avais des relations sexuelles avec lui et je devais répondre à ses besoins de mâle. On m'a déjà dit que si ça me tentait pas, j'avais juste à fermer les yeux, penser à autre chose et le laisser faire sa petite affaire... Ça m'a très peinée et frustrée de voir à quelle point ma souffrance n'a pas été pris en considération. Parce que je me suis mélangée dans certaines dates (j'étais en profonde dépression quand j'ai porté plainte) on me regardait comme si j'étais la pire des menteuses et que je voulais détruire la vie de cet homme. Finalement, j'ai retiré ma plainte... Parce que je me sentais trop fatiguée mentalement pour passer au travers d'un procès, parce que ma peur de lui était toujours énorme et parce que j'ai été découragée quand j'ai appris la minuscule peine qu'il aurait a purgée s'il était reconnu coupable.
Heureusement, j'ai trouvé beaucoup de réconfort, d'écoute et d'aide dans une maison pour femmes victimes de violence conjugale. Heureusement, il y a des hommes extraordinaires comme mon chum qui, avec sa patience, sa douceur, son intelligence émotionnelle et son infini amour m'a aidé à me reconstruire.
J'ignore ce qui pousse autant d'hommes à forcer des femmes à avoir du sexe avec eux. Il me semble que c'est beaucoup plus plaisant quand les deux personnes sont consentantes. J'espère de tout coeur que plus le temps passera et plus les hommes apprendront à respecter les femmes et que certains d'entre eux arrêteront de nous voir comme des objets servant à assouvir leurs pulsions sexuelles.
Publié : mer. oct. 26, 2016 11:55 pm
par DePassage
Cha-a-ou ani a écrit : J'ai vécu des agressions sexuelles à répétition de la part de mon ex sur une période d'un an. Il a souvent pointé son fusil de chasse sur moi en me menaçant de me tuer et tuer ma famille si je parlais. Pendant ces mois-là, j'ai vécu dans un gros brouillard... De l'extérieur, j'avais l'air d'une jeune femme heureuse et amoureuse. Ça a pris plusieurs mois avant que ma mère se doute que quelque chose n'allait pas bien et sur le coup, j'ai tout nié, par crainte. Je continuais de vivre, mais j'étais vide à l'intérieur, cette anesthésie émotionnelle, dont il est question dans un article plus haut. Aujourd'hui, quand je pense à cette période, je réalise que j'ai oublié beaucoup de choses... J'ai appris en thérapie que, pour se protéger des souffrances que j'ai vécues, mon cerveau a effacé certains moments difficiles de ma vie.
Lorsque j'ai finalement eu le courage de porter plainte, les policiers m'ont demandé très souvent : mais pourquoi tu es restée tout ce temps avec lui ? Ça devait être pas si pire si tu es pas partie avant...! Mon père n'a jamais compris que mon chum pouvait me violer. Dans sa tête, j'avais des relations sexuelles avec lui et je devais répondre à ses besoins de mâle. On m'a déjà dit que si ça me tentait pas, j'avais juste à fermer les yeux, penser à autre chose et le laisser faire sa petite affaire... Ça m'a très peinée et frustrée de voir à quelle point ma souffrance n'a pas été pris en considération. Parce que je me suis mélangée dans certaines dates (j'étais en profonde dépression quand j'ai porté plainte) on me regardait comme si j'étais la pire des menteuses et que je voulais détruire la vie de cet homme. Finalement, j'ai retiré ma plainte... Parce que je me sentais trop fatiguée mentalement pour passer au travers d'un procès, parce que ma peur de lui était toujours énorme et parce que j'ai été découragée quand j'ai appris la minuscule peine qu'il aurait a purgée s'il était reconnu coupable.
Heureusement, j'ai trouvé beaucoup de réconfort, d'écoute et d'aide dans une maison pour femmes victimes de violence conjugale. Heureusement, il y a des hommes extraordinaires comme mon chum qui, avec sa patience, sa douceur, son intelligence émotionnelle et son infini amour m'a aidé à me reconstruire.
J'ignore ce qui pousse autant d'hommes à forcer des femmes à avoir du sexe avec eux. Il me semble que c'est beaucoup plus plaisant quand les deux personnes sont consentantes. J'espère de tout coeur que plus le temps passera et plus les hommes apprendront à respecter les femmes et que certains d'entre eux arrêteront de nous voir comme des objets servant à assouvir leurs pulsions sexuelles.
C'est courageux de partager ce que tu as vécu ici. Je suis contente que tu aies reçu de l'aide et que tu vives aujourd'hui une relation amoureuse qui te fait du bien.
Quant à ce qui pousse des hommes à "forcer des femmes à avoir du sexe avec eux", je pense que c'est la domination, le pouvoir par la violence qu'ils recherchent. Selon moi, ce n'est pas tant d'avoir du sexe que d'humilier, dégrader et traiter l'autre en objet, en usant de la sexualité pour l'atteindre plus profondément. Certains vont trouver de l'excitation sexuelle à se voir ainsi en situation de domination, de pouvoir sur l'autre. Pour ça que l'on nomme ça de l'agression à caractère sexuel ou que l'on parle de violence sexuelle. Parfois aussi, ce peut être sans brutalité physique, mais de manière insidieuse, avec de la manipulation et de la violence psychologique, mais ça demeure de la violence sexuelle. Il y a aussi l'inceste, mais c'est en soi un autre chapitre...
Publié : jeu. oct. 27, 2016 12:29 am
par Anya
Contente pour vous, Cha-a-ou ani, que vous soyez sortie de cet enfer et que, par la suite, vous ayez trouvé un conjoint compréhensif et très respectueux.
Je vous souhaite beaucoup de bonheur et de sérénité.
Publié : jeu. oct. 27, 2016 9:53 am
par Anya
Tout lire >>«Grandement affecté», Gerry Sklavounos en congé prolongé Gerry Sklavounos entend conserver son siège à l'Assemblée nationale, mais on ne l'y reverra pas pendant un bon moment. Dans une lettre envoyée hier au président de l'Assemblée nationale, le député de Laurier-Dorion invoque un avis médical pour justifier son absence. Et il clame son innocence face aux allégations d'agression sexuelle qui pèsent sur lui.
« Afin de ne pas entraver le processus d'enquête en cours, j'ai dû faire le choix difficile mais nécessaire de ne pas commenter davantage la situation. Je ne peux que réitérer que je considère avoir toujours agi dans le plus grand respect des personnes que j'ai côtoyées et que je souhaite par-dessus tout que la lumière soit faite. Ceux qui me connaissent sauront faire la part des choses », écrit-il dans cette lettre que La Presse a obtenue hier.
Publié : jeu. oct. 27, 2016 6:47 pm
par Anya
Tout lire >>La culture du silence Vincent Marissal
On parle beaucoup ces jours-ci, avec raison d’ailleurs, de la culture du viol, mais l’affaire Sklavounos nous rappelle, même si on a bien du mal à en parler, un autre phénomène profondément enraciné dans nos Parlements : la culture du silence.
Ainsi, à en croire les députés libéraux du gouvernement Couillard, personne ne savait ou n’avait remarqué que leur collègue de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos, avait des comportements déplacés envers les femmes, même entre les murs de l’hôtel du Parlement ?
C’est plus que difficile à croire, lorsqu’on sait qu’une attachée d’un ministre péquiste s’est plainte à l’automne 2013 de la cour insistante de M. Sklavounos à son endroit. Elle a fait part de son malaise au chef de cabinet du whip du Parti québécois, qui a transmis sa plainte verbale au chef de cabinet du whip libéral. Le message a été fait à Gerry Sklavounos, qui a cessé d’incommoder la jeune femme. Le whip libéral de l’époque, l’actuel ministre des Transports Laurent Lessard, affirme ne pas avoir été mis au courant. Si c’est le cas, c’est que son chef de cabinet n’a pas fait son travail, ce que je trouve invraisemblable.