Non, La fureur ne ressuscitera pas
Hugo Dumas
On en a eu une démonstration éclatante et électrisante samedi soir. La fureur, c'est Véro. Et Véro, c'est La fureur. Le tandem est indissociable. Point final.
L'émission spéciale concoctée pour les 20 ans de ce jeu musical a enflammé les réseaux sociaux et démontré que la télévision en direct possède encore cet immense pouvoir de rassemblement. Entre 21h et 22h30, on a senti une bonne partie du Québec vibrer à l'unisson dans une mare de cris aigus émanant du studio 42 de Radio-Canada. Il s'est passé quelque chose de très spécial, vraiment.
C'est un exploit encore plus remarquable en cette période de déconstruction numérique, où les téléspectateurs consomment les épisodes à des rythmes différents, sur une panoplie de plateformes payantes, jamais en même temps.
Maintenant, les fans finis qui espèrent un retour permanent de La fureur après ce triomphe risquent d'être déçus. Car la résurrection tant souhaitée ne se produira pas, me rapportent des espions dans la grande tour.
Bien sûr, après avoir essayé toutes les solutions de remplacement imaginables (C'est ma toune, Le choc des générations, etc.), Radio-Canada souhaiterait ramener La fureur dans sa grille horaire, mais uniquement avec Véronique Cloutier comme capitaine.
Le hic, c'est que Véro est rendue ailleurs dans sa carrière. Ça ne lui tente pas de renfiler des pantoufles douillettes et de reculer de 20 ans dans son cheminement.
Véronique Cloutier a quitté La fureur au printemps 2003 pour justement fuir le confort et tâter d'autres formats télévisuels.
Dix ans plus tard, pour sensiblement les mêmes raisons, Véro a renoncé aux Enfants de la télé, qui caracolait pourtant au sommet du palmarès des cotes d'écoute. Ce n'est pas dans l'ADN de l'animatrice d'opter pour la facilité. Elle préfère sauter dans de nouveaux projets, quitte à se casser les dents. C'est très louable de toujours vouloir ainsi se mettre en danger et de repousser ses limites.
La seule possibilité de survie de La fureur réside dans la formule qui a été offerte samedi soir, soit une seule fois par année. Véro serait partante pour cette option annuelle, me dit-on.
L'émission de samedi, qui a très bien vieilli, a été remplie de belles surprises, et aucun élément de la belle époque n'a été oublié. Les danseurs filmés en contre-plongée, la chorégraphie d'ouverture, l'annonceur Denis Fortin et la chanson de ralliement, tout s'y retrouvait.
Le numéro de Yelo Molo, Noir silence, Kaïn, La Chicane et Okoumé a été excellent, de la pure nostalgie, tout comme l'apparition éclair de Gabrielle Destroismaisons, qui a provoqué un cri de joie de la part de Katherine Levac.
En direct sur son plateau lumineux, Véronique Cloutier a été bonne de garder le contrôle - et le sourire - alors que les participants survoltés contestaient les règlements et picossaient sur des détails. Ça finissait par devenir agaçant, toute cette cacophonie.
Au bout du compte, on a vu que l'expérience a triomphé, notamment grâce à la performance étincelante d'Élyse Marquis qui a fait perdre la face aux gars, dont le pauvre Louis Morissette qui avait l'air de vraiment, mais vraiment vouloir gagner à tout prix.
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