Les mecs
Publié : ven. oct. 16, 2020 8:12 am
Le Sex and the City des quinquas !
Hugo Dumas La Presse
La mégacontroverse (anticipée) autour de la comédie Les mecs, qui parle de quatre amis cinquantenaires, ne scindera pas le Québec en deux clans, comme l’a fait le couvre-visage ou les habits funky du Dr Arruda. L’auteure féministe Martine Delvaux, qui avait démoli cette série avant même de l’avoir visionnée, peut maintenant ranger ses arguments sur la « violence genrée ». Parce que Les mecs, en ligne jeudi sur l’Extra de Tou.tv, ce n’est pas du tout ça.
Signée Jacques Davidts (Les Parent), Les mecs raconte l’amitié qui unit quatre « boys » intelligents et attachants dans leurs imperfections. Il ne s’agit pas de masculinistes bornés, au contraire. Chacun à sa façon, ces quatre quinquagénaires – on dit quinquas pour faire branchouille – vivent une remise en question à propos de leur couple, leur sexualité, leur corps, leurs enfants et, ultimement, leur mort.
Et quand un des gars s’aventure en terrain de « mononcle », paf, un deuxième personnage lui tend un miroir. Regarde à quel point c’est macho/misogyne/rétrograde, ce que tu viens de dire. Cette comédie réalisée par Ricardo Trogi s’appelle Les mecs, oui, mais elle n’existerait pas sans les femmes fortes et brillantes qui les entourent.
Le pilier du quatuor s’appelle Christian Laliberté (Christian Bégin), un prof de littérature bien dans son confort bourgeois et ses bouteilles de vin à 150 piasses. Multipliant les conquêtes, l’universitaire Christian aurait pu jouer dans Le déclin de l’empire américain. C’est le genre à cuisiner un koulibiac.
Autour de Christian gravitent Simon Letendre (Alexis Martin), traducteur peu vaillant, Martin Lamoureux (Normand Daneau), fonctionnaire tranquille, et Étienne Lebeau (Yanic Truesdale), propriétaire d’un gym à la recherche de l’amour.
Comme dans Trauma de Fabienne Larouche, les personnages des Mecs portent des noms qui décrivent leur caractère. J’ai regardé hier la moitié des 10 demi-heures des Mecs et je ne me suis pas emmerdé une seconde.
Les dialogues sont baveux et contemporains. Ça jase de YouPorn, de Xbox, de Tinder et de triolisme, le tout entrecoupé de citations de Bouddha et Wiz Khalifa. Quand les quatre amis parlent de sexe, ils emploient des termes crus ou vulgaires, mais rien que des oreilles d’adultes n’ont jamais entendu. Les mecs se visionne avec de grands ados, peut-être pas des enfants, mettons.
Le premier épisode démarre avec la séparation de Simon (Alexis Martin) et sa conjointe des 22 dernières années, Geneviève (Lynda Johnson), avocate-médiatrice qui vit une aventure torride avec un collègue plus jeune qu’elle.
Simon échoue chez Christian (Christian Bégin) avec son sac à vidanges, et une longue cohabitation s’amorce. Le fils adulte de Christian, Sébastien (Alexandre Nachi), se joindra à eux, transformant le bel appartement en « maison de fraternité ».
Jusqu’à présent, le troisième épisode, celui sur le poids de l’âge, est mon préféré. Le banlieusard Martin (Normand Daneau) franchit le cap des 200 livres et se met à obséder sur ses « totons » de gras. La scène où il monte sur le pèse-personne, complètement nu et vulnérable, montre à quel point les hommes vivent de plus en plus avec des modèles de corps parfaits et des standards de beauté impossibles à atteindre. Une expérience désagréable que les femmes connaissent, hélas ! depuis des décennies.
Les quatre mecs de la série trinquent toujours au bar à vin de Natalie (Julie Ménard), une femme moderne qui leur sert de boussole. Car Natalie ne se gêne pas pour recadrer ses clients préférés. Et les gars ne se gênent pas, non plus, pour tester leurs réflexions sur Natalie en sachant qu’elle donnera l’heure juste.
Quant à Étienne (Yanic Truesdale), un gai en quête de stabilité conjugale, son histoire se développera davantage à mi-parcours. Il est peu présent dans la première moitié. Moins que ses trois amis, en tout cas.
En théorie, Les mecs traversera à la télévision régulière cet hiver, pour ceux qui ne souscrivent pas à l’Extra de Tou.tv.
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Hugo Dumas La Presse
La mégacontroverse (anticipée) autour de la comédie Les mecs, qui parle de quatre amis cinquantenaires, ne scindera pas le Québec en deux clans, comme l’a fait le couvre-visage ou les habits funky du Dr Arruda. L’auteure féministe Martine Delvaux, qui avait démoli cette série avant même de l’avoir visionnée, peut maintenant ranger ses arguments sur la « violence genrée ». Parce que Les mecs, en ligne jeudi sur l’Extra de Tou.tv, ce n’est pas du tout ça.
Signée Jacques Davidts (Les Parent), Les mecs raconte l’amitié qui unit quatre « boys » intelligents et attachants dans leurs imperfections. Il ne s’agit pas de masculinistes bornés, au contraire. Chacun à sa façon, ces quatre quinquagénaires – on dit quinquas pour faire branchouille – vivent une remise en question à propos de leur couple, leur sexualité, leur corps, leurs enfants et, ultimement, leur mort.
Et quand un des gars s’aventure en terrain de « mononcle », paf, un deuxième personnage lui tend un miroir. Regarde à quel point c’est macho/misogyne/rétrograde, ce que tu viens de dire. Cette comédie réalisée par Ricardo Trogi s’appelle Les mecs, oui, mais elle n’existerait pas sans les femmes fortes et brillantes qui les entourent.
Le pilier du quatuor s’appelle Christian Laliberté (Christian Bégin), un prof de littérature bien dans son confort bourgeois et ses bouteilles de vin à 150 piasses. Multipliant les conquêtes, l’universitaire Christian aurait pu jouer dans Le déclin de l’empire américain. C’est le genre à cuisiner un koulibiac.
Autour de Christian gravitent Simon Letendre (Alexis Martin), traducteur peu vaillant, Martin Lamoureux (Normand Daneau), fonctionnaire tranquille, et Étienne Lebeau (Yanic Truesdale), propriétaire d’un gym à la recherche de l’amour.
Comme dans Trauma de Fabienne Larouche, les personnages des Mecs portent des noms qui décrivent leur caractère. J’ai regardé hier la moitié des 10 demi-heures des Mecs et je ne me suis pas emmerdé une seconde.
Les dialogues sont baveux et contemporains. Ça jase de YouPorn, de Xbox, de Tinder et de triolisme, le tout entrecoupé de citations de Bouddha et Wiz Khalifa. Quand les quatre amis parlent de sexe, ils emploient des termes crus ou vulgaires, mais rien que des oreilles d’adultes n’ont jamais entendu. Les mecs se visionne avec de grands ados, peut-être pas des enfants, mettons.
Le premier épisode démarre avec la séparation de Simon (Alexis Martin) et sa conjointe des 22 dernières années, Geneviève (Lynda Johnson), avocate-médiatrice qui vit une aventure torride avec un collègue plus jeune qu’elle.
Simon échoue chez Christian (Christian Bégin) avec son sac à vidanges, et une longue cohabitation s’amorce. Le fils adulte de Christian, Sébastien (Alexandre Nachi), se joindra à eux, transformant le bel appartement en « maison de fraternité ».
Jusqu’à présent, le troisième épisode, celui sur le poids de l’âge, est mon préféré. Le banlieusard Martin (Normand Daneau) franchit le cap des 200 livres et se met à obséder sur ses « totons » de gras. La scène où il monte sur le pèse-personne, complètement nu et vulnérable, montre à quel point les hommes vivent de plus en plus avec des modèles de corps parfaits et des standards de beauté impossibles à atteindre. Une expérience désagréable que les femmes connaissent, hélas ! depuis des décennies.
Les quatre mecs de la série trinquent toujours au bar à vin de Natalie (Julie Ménard), une femme moderne qui leur sert de boussole. Car Natalie ne se gêne pas pour recadrer ses clients préférés. Et les gars ne se gênent pas, non plus, pour tester leurs réflexions sur Natalie en sachant qu’elle donnera l’heure juste.
Quant à Étienne (Yanic Truesdale), un gai en quête de stabilité conjugale, son histoire se développera davantage à mi-parcours. Il est peu présent dans la première moitié. Moins que ses trois amis, en tout cas.
En théorie, Les mecs traversera à la télévision régulière cet hiver, pour ceux qui ne souscrivent pas à l’Extra de Tou.tv.
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