Publié : sam. sept. 11, 2004 5:21 am
Tout s'écroule pour l'ex-strip-teaseuse à la voix d'or
Agnès Audet - Journal de Montréal
Valérie Tanguay, une jeune Québécoise de 23 ans choisie parmi 15 000 candidates de Star Academy en France, en a été écartée quelques heures avant le premier gala parce qu’elle a été strip-teaseuse au cabaret Pink Paradise de Paris. Elle crie à l’injustice.
Valérie Tanguay est passée du rêve au cauchemar. La jeune Lavalloise, qui s’est fait connaître sous le nom de Maeva, avait été choisie, après quatre mois d’auditions, par les producteurs de Star Academy. Elle avait fait ses bagages et joint le groupe des 16 académiciens à l’hôtel en attendant le premier gala, d’où elle devait être conduite au château (l’académie) dans le fameux autobus de Star Academy.
Pour Valérie Tanguay, c’était le rêve réalisé, enfin la chance de faire connaître son talent de chanteuse au grand public et entreprendre une carrière artistique. Déjà, on la situait parmi les candidates les plus prometteuses de la quatrième édition de la Star Ac’. La Québécoise flottait sur un nuage, elle avait appris la bonne nouvelle à ses parents, au Québec. Son père, Normand Tanguay, avait contacté le Journal de Montréal pour raconter le succès de sa fille.
Le monde s’écroule
Pourtant, à quatre heures du premier gala de Star Academy, vendredi dernier, Valérie recevait un appel téléphonique lorsqu’elle se rendait en voiture aux répétitions, appel qu’elle résume ainsi : «On a une mauvaise nouvelle, devait lui annoncer le porte-parole de la production, le diffuseur (TF1) a appris que tu avais été strip-teaseuse et ce n’est pas compatible avec l’esprit de l’émission. Tu ne pourras pas entrer au château.»
C’est tout le monde de Valérie qui s’écroulait.
«Ma joie était tellement grande d’entrer au château de Star Academy! de confier Valérie au Journal de Montréal de son domicile parisien. C’était la première fois qu’une Québécoise se rendait si loin. (Jean Sébastien Lavoie a réussi l’exploit.) On avait répété des chansons de Robert Charlebois.
«J’y ai tellement cru! J’étais démolie… J’ai pleuré durant des jours.»
Injuste
C’est à cause d’un article publié dans l’hebdomadaire France dimanche du 3 septembre que TF1 a été mise au parfum de la vie nocturne de Valérie. «Déjà un scandale», titrait l’article en faisant une série de jeux de mots de mauvais goût pour présenter la concurrente de Star Academy.
À Paris, plusieurs radios ont parlé du renvoi de Valérie. Les journaux ont aussi relevé l’événement, quelques-uns ont même ridiculisé la jeune femme en la comparant à des figures connues du porno vulgaire.
«C’est injuste, admet Valérie, qui a dû aviser sa mère, qui ne savait rien de ses activités professionnelles. On ne peut pas juger les gens sur leur passé. J’avais été choisi pour mon talent et ma personnalité. Et puis, une strip-teaseuse n’est pas une personne inférieure!»
Gagne-pain temporaire
Valérie s’était établie à Paris il y a deux ans et demi. Elle a été serveuse dans un petit resto, ensuite vendeuse dans une boutique. Puis, elle est devenue strip-teaseuse, un gagne-pain temporaire qu’elle n’aimait pas, pour arriver à survivre et à payer ses cours de chant. Valérie a joué les effeuilleuses sous le nom de Maeva au Pink Paradise durant près de six mois en 2002, et au StringFellow’s, où elle a travaillé à une dizaine d’occasions, deux cabarets classiques fréquentés par une clientèle sélecte.
Pas de poursuites
Valérie a songé à poursuivre la production française. Dans son contrat, une clause stipulait qu’elle ne devait avoir aucune activité professionnelle érotique durant son engagement à Star Academy, mais rien concernant le passé. Elle a consulté un avocat, mais a décidé de renoncer au projet.
Les Productions J ne l’auraient pas rejetée
Au bureau de Productions J, qui produit notre version de Star Academy, autre son de cloche. Louis Noël, directeur des communications, a fait savoir qu’au Québec, avoir été strip-teaseuse ne serait «pas une raison suffisante pour un renvoi» et que ce n’est «as un critère de refus».
Quand à la porte-parole du cabaret StringFellow’s, à Paris, Gaëlle Levy, elle déplore la situation et offre son aide à Valérie : «Elle n’est pas la seule à exercer le métier de strip-teaseuse comme gagne-pain. C’est dommage, elle a une jolie voix, mais les Français ne sont pas aussi ouverts que les Québécois."
Agnès Audet - Journal de Montréal
Valérie Tanguay, une jeune Québécoise de 23 ans choisie parmi 15 000 candidates de Star Academy en France, en a été écartée quelques heures avant le premier gala parce qu’elle a été strip-teaseuse au cabaret Pink Paradise de Paris. Elle crie à l’injustice.
Valérie Tanguay est passée du rêve au cauchemar. La jeune Lavalloise, qui s’est fait connaître sous le nom de Maeva, avait été choisie, après quatre mois d’auditions, par les producteurs de Star Academy. Elle avait fait ses bagages et joint le groupe des 16 académiciens à l’hôtel en attendant le premier gala, d’où elle devait être conduite au château (l’académie) dans le fameux autobus de Star Academy.
Pour Valérie Tanguay, c’était le rêve réalisé, enfin la chance de faire connaître son talent de chanteuse au grand public et entreprendre une carrière artistique. Déjà, on la situait parmi les candidates les plus prometteuses de la quatrième édition de la Star Ac’. La Québécoise flottait sur un nuage, elle avait appris la bonne nouvelle à ses parents, au Québec. Son père, Normand Tanguay, avait contacté le Journal de Montréal pour raconter le succès de sa fille.
Le monde s’écroule
Pourtant, à quatre heures du premier gala de Star Academy, vendredi dernier, Valérie recevait un appel téléphonique lorsqu’elle se rendait en voiture aux répétitions, appel qu’elle résume ainsi : «On a une mauvaise nouvelle, devait lui annoncer le porte-parole de la production, le diffuseur (TF1) a appris que tu avais été strip-teaseuse et ce n’est pas compatible avec l’esprit de l’émission. Tu ne pourras pas entrer au château.»
C’est tout le monde de Valérie qui s’écroulait.
«Ma joie était tellement grande d’entrer au château de Star Academy! de confier Valérie au Journal de Montréal de son domicile parisien. C’était la première fois qu’une Québécoise se rendait si loin. (Jean Sébastien Lavoie a réussi l’exploit.) On avait répété des chansons de Robert Charlebois.
«J’y ai tellement cru! J’étais démolie… J’ai pleuré durant des jours.»
Injuste
C’est à cause d’un article publié dans l’hebdomadaire France dimanche du 3 septembre que TF1 a été mise au parfum de la vie nocturne de Valérie. «Déjà un scandale», titrait l’article en faisant une série de jeux de mots de mauvais goût pour présenter la concurrente de Star Academy.
À Paris, plusieurs radios ont parlé du renvoi de Valérie. Les journaux ont aussi relevé l’événement, quelques-uns ont même ridiculisé la jeune femme en la comparant à des figures connues du porno vulgaire.
«C’est injuste, admet Valérie, qui a dû aviser sa mère, qui ne savait rien de ses activités professionnelles. On ne peut pas juger les gens sur leur passé. J’avais été choisi pour mon talent et ma personnalité. Et puis, une strip-teaseuse n’est pas une personne inférieure!»
Gagne-pain temporaire
Valérie s’était établie à Paris il y a deux ans et demi. Elle a été serveuse dans un petit resto, ensuite vendeuse dans une boutique. Puis, elle est devenue strip-teaseuse, un gagne-pain temporaire qu’elle n’aimait pas, pour arriver à survivre et à payer ses cours de chant. Valérie a joué les effeuilleuses sous le nom de Maeva au Pink Paradise durant près de six mois en 2002, et au StringFellow’s, où elle a travaillé à une dizaine d’occasions, deux cabarets classiques fréquentés par une clientèle sélecte.
Pas de poursuites
Valérie a songé à poursuivre la production française. Dans son contrat, une clause stipulait qu’elle ne devait avoir aucune activité professionnelle érotique durant son engagement à Star Academy, mais rien concernant le passé. Elle a consulté un avocat, mais a décidé de renoncer au projet.
Les Productions J ne l’auraient pas rejetée
Au bureau de Productions J, qui produit notre version de Star Academy, autre son de cloche. Louis Noël, directeur des communications, a fait savoir qu’au Québec, avoir été strip-teaseuse ne serait «pas une raison suffisante pour un renvoi» et que ce n’est «as un critère de refus».
Quand à la porte-parole du cabaret StringFellow’s, à Paris, Gaëlle Levy, elle déplore la situation et offre son aide à Valérie : «Elle n’est pas la seule à exercer le métier de strip-teaseuse comme gagne-pain. C’est dommage, elle a une jolie voix, mais les Français ne sont pas aussi ouverts que les Québécois."