Publié : mer. mars 10, 2004 6:34 am
Pop
Les BB sortent du garage
Jean Beaunoyer
La Presse
Neuf ans après avoir mis fin à leur association, les BB se sont retrouvés, ont repris leurs instruments de musique et sont devenus un... band de garage. De fait, c'est dans le garage de Patrick Bourgeois qu'ils ont enregistré leur tout nouvel album, Bonheur facile. C'est dans ce garage qu'ils ont composé, répété et gravé les nouvelles chansons de vieux chums qui sont maintenant tous âgés de plus de 40 ans.Les retrouvailles ont eu lieu, il y a deux ans, lorsque les organisateurs du concours Chanson en fête de Saint-Ambroise, ont demandé à François Jean, le batteur du groupe, de faire revivre les BB, l'espace d'un soir.
« Ce soir-là, la magie est revenue, raconte François Jean. On s'est aperçu qu'on s'ennuyait du groupe et que finalement, on était des gars de gang. »
Patrick Bourgeois et Alain Lapointe abondent dans le même sens. Patrick se sentait bien seul et coincé dans le cadre rigide de Radio-Canada lorsqu'il animait Fa si la chanter et Alain Lapointe, tout aussi malheureux, à composer trop sérieusement la version instrumentale de Notre-Dame de Paris. Le batteur François Jean a été le batteur de Marie-Chantal Toupin et a fait du blues avec Jim Zellers et Carl Tremblay mais ce n'était pas, semble-t-il, une expérience vécue avec la même complicité qu'au temps des BB.
Les dénigreurs vont sûrement prétendre que les BB reviennent pour l'argent et la gloire que chacun des membres du groupe n'a pas trouvés dans une carrière solo. C'est inévitable.
Et les trois membres du groupe sont tout à fait conscients de tout ce qu'on peut raconter sur leur retour en scène et sur disque. Pendant une carrière qui a duré de 1989 à 1995 et qui leur a permis de vendre 700 000 disques, les BB ont beaucoup appris. Ils n'ont plus de gérant et ils ont produit un album en réduisant les dépenses. Ils se sont associés aux Productions Phaneuf et ils gèrent eux-mêmes ce qu'ils considèrent comme une nouvelle carrière plus réaliste que la précédente.
« Je crois davantage au contenu qu'au contenant, racontait Patrick Bourgeois. Nous avons voulu briser le look du groupe et c'est pourquoi nous avons choisi d'illustrer notre nouvel album avec des instruments de musique. Oubliez les beaux blonds des débuts, BB, ça veut dire tout ce que vous voudrez. »
En me faisant l'avocat du diable, j'avançais qu'à 40 ans, ils n'allaient pas retrouver le public des ados qui achetaient leurs disques dans les années 80, que les groupes n'étaient plus à la mode et que leur musique n'a rien de particulièrement branchée.
«On aura le public qu'on aura, nous n'avons rien ciblé, racontait François Jean, en accord avec ses deux complices. Nous, on a choisi d'être ce que nous sommes sans penser au marché et à suivre les modes. Nous avons eu un plaisir fou à nous retrouver en studio, à triper ensemble et à faire de la musique qui nous ressemble actuellement. On se fout de l'argent parce que si l'argent avait été important, nous n'aurions jamais lâché le groupe en 1995. Nous étions au sommet et ça rapportait beaucoup. À l'époque, on nous avait catalogué pop bonbon, mais nous, on n'a jamais voulu ça. On fait simplement la musique qu'on aime, une musique influencée par les Beatles, Charlebois, Simon and Garfunkel, Leonard Cohen et Pink Floyd. Patrick a utilisé 22 guitares pour l'enregistrement de l'album et moi, j'avais mon Beatles drums kit. »
Avec l'âge, les BB sont devenus transparents, plus authentiques, plus libres, plus indépendants. François parle des problèmes de drogue qu'il a vécus dans le passé et de son ex-compagne Marie Carmen qui a quitté le showbiz pour devenir missionnaire au Pérou et qui est parfaitement heureuse de son choix. Patrick est père de trois enfants et enregistre des jingles pour gagner sa vie. Alain enseigne à temps plein et conserve son emploi.
En somme, le retour des BB, c'est d'abord un coup de coeur. Le reste suivra.
Je suis peut-être kétaine , mais j'aimais ça !
Les BB sortent du garage
Jean Beaunoyer
La Presse
Neuf ans après avoir mis fin à leur association, les BB se sont retrouvés, ont repris leurs instruments de musique et sont devenus un... band de garage. De fait, c'est dans le garage de Patrick Bourgeois qu'ils ont enregistré leur tout nouvel album, Bonheur facile. C'est dans ce garage qu'ils ont composé, répété et gravé les nouvelles chansons de vieux chums qui sont maintenant tous âgés de plus de 40 ans.Les retrouvailles ont eu lieu, il y a deux ans, lorsque les organisateurs du concours Chanson en fête de Saint-Ambroise, ont demandé à François Jean, le batteur du groupe, de faire revivre les BB, l'espace d'un soir.
« Ce soir-là, la magie est revenue, raconte François Jean. On s'est aperçu qu'on s'ennuyait du groupe et que finalement, on était des gars de gang. »
Patrick Bourgeois et Alain Lapointe abondent dans le même sens. Patrick se sentait bien seul et coincé dans le cadre rigide de Radio-Canada lorsqu'il animait Fa si la chanter et Alain Lapointe, tout aussi malheureux, à composer trop sérieusement la version instrumentale de Notre-Dame de Paris. Le batteur François Jean a été le batteur de Marie-Chantal Toupin et a fait du blues avec Jim Zellers et Carl Tremblay mais ce n'était pas, semble-t-il, une expérience vécue avec la même complicité qu'au temps des BB.
Les dénigreurs vont sûrement prétendre que les BB reviennent pour l'argent et la gloire que chacun des membres du groupe n'a pas trouvés dans une carrière solo. C'est inévitable.
Et les trois membres du groupe sont tout à fait conscients de tout ce qu'on peut raconter sur leur retour en scène et sur disque. Pendant une carrière qui a duré de 1989 à 1995 et qui leur a permis de vendre 700 000 disques, les BB ont beaucoup appris. Ils n'ont plus de gérant et ils ont produit un album en réduisant les dépenses. Ils se sont associés aux Productions Phaneuf et ils gèrent eux-mêmes ce qu'ils considèrent comme une nouvelle carrière plus réaliste que la précédente.
« Je crois davantage au contenu qu'au contenant, racontait Patrick Bourgeois. Nous avons voulu briser le look du groupe et c'est pourquoi nous avons choisi d'illustrer notre nouvel album avec des instruments de musique. Oubliez les beaux blonds des débuts, BB, ça veut dire tout ce que vous voudrez. »
En me faisant l'avocat du diable, j'avançais qu'à 40 ans, ils n'allaient pas retrouver le public des ados qui achetaient leurs disques dans les années 80, que les groupes n'étaient plus à la mode et que leur musique n'a rien de particulièrement branchée.
«On aura le public qu'on aura, nous n'avons rien ciblé, racontait François Jean, en accord avec ses deux complices. Nous, on a choisi d'être ce que nous sommes sans penser au marché et à suivre les modes. Nous avons eu un plaisir fou à nous retrouver en studio, à triper ensemble et à faire de la musique qui nous ressemble actuellement. On se fout de l'argent parce que si l'argent avait été important, nous n'aurions jamais lâché le groupe en 1995. Nous étions au sommet et ça rapportait beaucoup. À l'époque, on nous avait catalogué pop bonbon, mais nous, on n'a jamais voulu ça. On fait simplement la musique qu'on aime, une musique influencée par les Beatles, Charlebois, Simon and Garfunkel, Leonard Cohen et Pink Floyd. Patrick a utilisé 22 guitares pour l'enregistrement de l'album et moi, j'avais mon Beatles drums kit. »
Avec l'âge, les BB sont devenus transparents, plus authentiques, plus libres, plus indépendants. François parle des problèmes de drogue qu'il a vécus dans le passé et de son ex-compagne Marie Carmen qui a quitté le showbiz pour devenir missionnaire au Pérou et qui est parfaitement heureuse de son choix. Patrick est père de trois enfants et enregistre des jingles pour gagner sa vie. Alain enseigne à temps plein et conserve son emploi.
En somme, le retour des BB, c'est d'abord un coup de coeur. Le reste suivra.
Je suis peut-être kétaine , mais j'aimais ça !