Publié : lun. sept. 15, 2008 9:27 am
Hockey - La déchéance du Québec
Des pistes pour redresser le tir
Martin Leclerc
Le Journal de Montréal
15/09/2008 07h41 - Mise à jour 15/09/2008 14h52
Au cours des quatre derniers mois, le petit monde du hockey québécois s'est entre-déchiré à savoir si les joueurs de la LHJMQ devaient ou non se taper sur le museau. Pendant ce temps, la maison continuait de flamber. La qualité des hockeyeurs développés chez nous est en baisse, tout comme le nombre de Québécois dans la LNH, qui a d'ailleurs chuté de 43% au cours des huit dernières années.
Gilles Côté, recruteur au sein de l'organisation des Sharks de San Jose, patauge dans la marmite depuis plus de 40 ans.
Côté a déjà occupé les fonctions de directeur général des Saguenéens de Chicoutimi et des Voltigeurs de Drummondville. Il compte plus d'une vingtaine d'années d'expérience au sein du réseau de hockey mineur québécois et il avoue d'emblée qu'il est difficile d'isoler un seul facteur qui pourrait expliquer ce déclin.
«Il est toutefois clair que nous avons stagné à un moment donné, souligne-t-il. On s'est regardé le nombril en se disant que nous étions les plus beaux, les plus fins, et que nous avions inventé le hockey.»
Pour permettre à Hockey Québec de se remettre à la fine pointe en matière de développement, Côté suggère qu'on s'inspire du plan de développement américain en mettant sur pied deux équipes du Québec permanentes: l'une qui rassemblerait les meilleurs joueurs de moins de 17 ans, et l'autre, ceux de moins de 18 ans.
«Ce sont des programmes qui fonctionnent à plein régime pour le développement des joueurs aux États-Unis, explique-t-il. Les meilleurs talents sont regroupés dans la région de Detroit à longueur d'année. Ils étudient, s'entraînent et voyagent ensemble. Ils vivent ensemble. Ils s'entraînent tous les jours.
«Ils affrontent des équipes universitaires qui sont de calibre supérieur parce qu'elles comptent des joueurs plus âgés. Je pense que ça aide à développer ces jeunes-là.»
Possible au Québec?
Aux États-Unis, les programmes des équipes des moins de 17 ans et des moins de 18 ans ont été mis sur pied de concert avec les universités. Les meilleurs espoirs américains peuvent ainsi disputer un calendrier solide de manière à assurer leur développement.
Le printemps venu, ces équipes de développement américaines participent aussi aux Championnats mondiaux des moins de 17 ans et des moins de 18 ans.
Et une fois leur stage complété (d'une durée de deux ans, dans la plupart des cas), les joueurs de ces équipes de développement poursuivent leur carrière à l'université.
Comment de tels programmes pourraient-ils être encadrés au Québec?
La formation regroupant les meilleurs joueurs de moins de 17 ans pourrait fort bien être intégrée au calendrier de la Ligue juniorAAA.
Quant à l'équipe des moins de 18 ans, elle pourrait affronter des formations de la LHJMQ, sans toutefois avoir à se taper les 68 matchs du calendrier régulier. À défaut de collaboration de la part de la LHJMQ, on pourrait peut-être se tourner vers le circuit universitaire canadien pour construire un calendrier valable.
«Personnellement, j'aimerais voir ces programmes naître au Québec, soutient Côté. Je crois et j'ai toujours cru qu'il y avait autant de talent au Québec qu'ailleurs au Canada.
«Il faut toutefois offrir une bonne structure à nos jeunes et les préparer en fonction des échelons qu'ils ont à gravir.»
LE DIAGNOSTIC DE GILLES CÔTÉ
Que faire pour faire progresser le hockey québécois?
1re proposition
Créer deux équipes québécoises permanentes qui regrouperaient les meilleurs joueurs de moins de 17 ans et de moins de 18 ans. Ces deux formations devraient être intégrées à des circuits où l'on retrouve des joueurs plus expérimentés, de manière à assurer leur développement.
2e proposition
Il faut prendre des mesures pour réduire les coûts associés à la pratique du hockey.» Ce n'est pas vrai que les familles à faible revenu peuvent permettre à leur fils de cheminer dans l'élite s'il a du talent», observe-t-il.
3e proposition
Le hockey doit redevenir un sport de masse, et tout ne doit pas être pensé en fonction de l'élite. On doit miser sur le hockey local, minimiser les déplacements, réduire l'encadrement et laisser les jeunes s'exprimer et s'amuser sur la patinoire.
4e constat
Il manque un maillon dans la chaîne de développement québécoise. La Ligue junior AAA devrait pouvoir accueillir systématiquement les meilleurs joueurs de 16 ans comme la Ligue centrale le fait en Ontario. Ce calibre de jeu serait plus propice à leur progression que celui de la Ligue midget AAA.
LIRE AUSSI:
0,036% de chances d'atteindre la LNH
L'exemple de Baseball Québec
«C'est beaucoup trop coûteux de jouer au hockey»
http://www.canoe.com/sports/nouvelles/a ... 74101.html
Des pistes pour redresser le tir
Martin Leclerc
Le Journal de Montréal
15/09/2008 07h41 - Mise à jour 15/09/2008 14h52
Au cours des quatre derniers mois, le petit monde du hockey québécois s'est entre-déchiré à savoir si les joueurs de la LHJMQ devaient ou non se taper sur le museau. Pendant ce temps, la maison continuait de flamber. La qualité des hockeyeurs développés chez nous est en baisse, tout comme le nombre de Québécois dans la LNH, qui a d'ailleurs chuté de 43% au cours des huit dernières années.
Gilles Côté, recruteur au sein de l'organisation des Sharks de San Jose, patauge dans la marmite depuis plus de 40 ans.
Côté a déjà occupé les fonctions de directeur général des Saguenéens de Chicoutimi et des Voltigeurs de Drummondville. Il compte plus d'une vingtaine d'années d'expérience au sein du réseau de hockey mineur québécois et il avoue d'emblée qu'il est difficile d'isoler un seul facteur qui pourrait expliquer ce déclin.
«Il est toutefois clair que nous avons stagné à un moment donné, souligne-t-il. On s'est regardé le nombril en se disant que nous étions les plus beaux, les plus fins, et que nous avions inventé le hockey.»
Pour permettre à Hockey Québec de se remettre à la fine pointe en matière de développement, Côté suggère qu'on s'inspire du plan de développement américain en mettant sur pied deux équipes du Québec permanentes: l'une qui rassemblerait les meilleurs joueurs de moins de 17 ans, et l'autre, ceux de moins de 18 ans.
«Ce sont des programmes qui fonctionnent à plein régime pour le développement des joueurs aux États-Unis, explique-t-il. Les meilleurs talents sont regroupés dans la région de Detroit à longueur d'année. Ils étudient, s'entraînent et voyagent ensemble. Ils vivent ensemble. Ils s'entraînent tous les jours.
«Ils affrontent des équipes universitaires qui sont de calibre supérieur parce qu'elles comptent des joueurs plus âgés. Je pense que ça aide à développer ces jeunes-là.»
Possible au Québec?
Aux États-Unis, les programmes des équipes des moins de 17 ans et des moins de 18 ans ont été mis sur pied de concert avec les universités. Les meilleurs espoirs américains peuvent ainsi disputer un calendrier solide de manière à assurer leur développement.
Le printemps venu, ces équipes de développement américaines participent aussi aux Championnats mondiaux des moins de 17 ans et des moins de 18 ans.
Et une fois leur stage complété (d'une durée de deux ans, dans la plupart des cas), les joueurs de ces équipes de développement poursuivent leur carrière à l'université.
Comment de tels programmes pourraient-ils être encadrés au Québec?
La formation regroupant les meilleurs joueurs de moins de 17 ans pourrait fort bien être intégrée au calendrier de la Ligue juniorAAA.
Quant à l'équipe des moins de 18 ans, elle pourrait affronter des formations de la LHJMQ, sans toutefois avoir à se taper les 68 matchs du calendrier régulier. À défaut de collaboration de la part de la LHJMQ, on pourrait peut-être se tourner vers le circuit universitaire canadien pour construire un calendrier valable.
«Personnellement, j'aimerais voir ces programmes naître au Québec, soutient Côté. Je crois et j'ai toujours cru qu'il y avait autant de talent au Québec qu'ailleurs au Canada.
«Il faut toutefois offrir une bonne structure à nos jeunes et les préparer en fonction des échelons qu'ils ont à gravir.»
LE DIAGNOSTIC DE GILLES CÔTÉ
Que faire pour faire progresser le hockey québécois?
1re proposition
Créer deux équipes québécoises permanentes qui regrouperaient les meilleurs joueurs de moins de 17 ans et de moins de 18 ans. Ces deux formations devraient être intégrées à des circuits où l'on retrouve des joueurs plus expérimentés, de manière à assurer leur développement.
2e proposition
Il faut prendre des mesures pour réduire les coûts associés à la pratique du hockey.» Ce n'est pas vrai que les familles à faible revenu peuvent permettre à leur fils de cheminer dans l'élite s'il a du talent», observe-t-il.
3e proposition
Le hockey doit redevenir un sport de masse, et tout ne doit pas être pensé en fonction de l'élite. On doit miser sur le hockey local, minimiser les déplacements, réduire l'encadrement et laisser les jeunes s'exprimer et s'amuser sur la patinoire.
4e constat
Il manque un maillon dans la chaîne de développement québécoise. La Ligue junior AAA devrait pouvoir accueillir systématiquement les meilleurs joueurs de 16 ans comme la Ligue centrale le fait en Ontario. Ce calibre de jeu serait plus propice à leur progression que celui de la Ligue midget AAA.
LIRE AUSSI:
0,036% de chances d'atteindre la LNH
L'exemple de Baseball Québec
«C'est beaucoup trop coûteux de jouer au hockey»
http://www.canoe.com/sports/nouvelles/a ... 74101.html