Mike Ribeiro,,,,,,,un an plus tard....

[LaChose]

Avec le recul, Mike Ribeiro aurait sans doute agi différemment. Il aurait choisi de bosser un peu plus fort, aurait tout fait pour demeurer un membre du Canadien. Et puis, Mike Ribeiro n'aurait pas joué la carte du gars amer qui en veut à ses anciens patrons.






C'était il y a un an. Après six saisons chez le Canadien, Ribeiro, un fier Montréalais, était échangé aux Stars de Dallas, en retour du défenseur Janne Niinimaa. Les observateurs finiront par trancher: un très mauvais échange pour le Canadien, oui, mais un échange qui avait bien peu à voir avec le hockey. Parce qu'en Mike Ribeiro, la direction du Canadien voyait avant tout un joueur à problème.

D'où cet échange bâclé avec le club de Dallas.

La suite, on la connaît : Ribeiro terminera sa saison 2006-07 avec une bonne récolte (59 points), Niinimaa terminera sa saison dans les estrades, et Ribeiro profitera de la moindre occasion pour envoyer quelques flèches empoisonnées à son ancienne équipe.

«Je souhaite que le Canadien rate les séries», avait-il fait savoir. «Je pense que j'étais pas mal frustré la saison dernière, reconnaît le joueur de centre aujourd'hui. Je me suis ennuyé de Montréal l'an passé, je ne voulais pas partir. Et j'étais amer. Quand j'ai fait cette déclaration à propos des séries, c'était de la frustration plus qu'autre chose. Je le regrette. Je suis un gars de Montréal, c'est sûr que je souhaite voir le Canadien en séries.»

Ribeiro ne s'en cache pas : s'il ne porte plus le maillot tricolore, c'est avant tout par sa propre faute. Il sait que ses sorties avec les potes Théodore et Dagenais faisaient jaser au Centre Bell, il sait aussi que son petit côté désinvolte était loin de plaire au directeur général Bob Gainey.

«C'était rendu qu'on n'aimait pas la manière dont je m'habillais… c'était rendu là. C'est sûr que j'aurais pu en donner plus; on me reprochait de ne pas passer assez de temps au gym, de ne pas travailler assez fort lors des entraînements. J'aurais pu en faire plus, je ne suis pas le genre à me défoncer lors des entraînements. Mais j'aurais aimé qu'on me donne une chance. Quand j'ai été échangé, la discussion avec Bob Gainey a duré 10 secondes. Je ne sais même pas si Carbo était au courant.

«C'est sûr qu'on dérangeait, Théo, Dagenais et moi. On avait notre clique. Mais les Russes avaient leur clique, les Tchèques aussi. Il y avait Souray et Rivet...Le Canadien, c'est ça. C'est des cliques. Mais tout le monde parlait seulement de nous, les trois Québécois. Quand ils ont tassé Théo et Dagenais, je pensais bien qu'ils allaient me garder, me donner une chance. Mais non.»

Un an plus tard, Mike Ribeiro dit s'ennuyer du cirque montréalais. S'ennuyer du regard critique des médias, des fans toujours aux aguets, de cette inévitable pression qui accompagne les joueurs du CH un peu partout.

Un scénario qui n'a rien à voir avec l'environnement plutôt tranquille des Stars de Dallas. Dans ce coin du Texas, Ribeiro patine dans un anonymat presque complet.

«Dans la rue, il n'y a personne qui me reconnaît. Les médias ne me parlent pas. Même si j'ai un bon match, ils vont voir Modano, Morrow ou Zubov. Le hockey ici, ça passe très loin derrière les Cowboys, derrière les Mavericks (NBA). C'est correct, j'aime ça. Mais j'aimais aussi toute l'attention qu'il y avait sur le Canadien à Montréal.»

À 27 ans, Mike Ribeiro ne détesterait pas obtenir un contrat à long terme. Il deviendra joueur autonome au terme de la présente saison, et il voudrait avant tout poursuivre sa route avec les Stars.

Il aime la ville, l'équipe, et il aime assister aux matchs de baseball de son fils. «C'est le fun pour la famille par ici», dit-il en souriant.

Ribeiro sait aussi qu'il devra afficher plus de constance sur la patinoire. Il demeure optimiste : en trois matchs chez les Stars cette saison, il a récolté un but et deux passes.

«L'entraîneur me fait confiance, on sent que c'est très positif autour de l'équipe, conclut-il. Mais c'est sûr que je dois être un joueur plus constant. En plus d'être un meilleur joueur que l'an passé.»