Publié : mar. juil. 17, 2007 8:33 am
par vevie1965
Maurice 'Rocket' Richard
Né à Montréal le 4 août 1921 de parents gaspésiens -- Onésime et Alice Richard -- Maurice Richard s'est rapidement destiné à une carrière dans le sport après s'être fait remarquer en jouant au hockey dans différents clubs. Adolescent, il lui arrivait de jouer deux matchs par soir et de livrer quatre rencontres les week-ends.
Une légende
Le Rocket Sa carrière a été jalonnée de plusieurs exploits qui ont fait les manchettes pendant près de 20 ans. Mais le «Rocket» -- surnom que lui a donné son coéquipier Ray Getliffe lors d'un entraînement tellement il était rapide -- a également connu des moments difficiles, qui ont presque autant marqué son illustre carrière: ses démêlées avec les dirigeants de la Ligue nationale dont le pouvoir était incarné par le président Clarence Campbell, ses suspensions dont la plus célèbre a mené à l'émeute du Forum, les nombreuses bagarres qu'il a livrées aux joueurs les plus rudes du temps, et les dizaines de blessures dont il a été victime font aussi partie de la légende du «Rocket».
50 buts
Richard a paraphé son premier contrat professionnel le 29 octobre 1942. Ce fut le début d'une fulgurante carrière qui devait prendre fin le 15 septembre 1960.
Durant ces 18 ans, le «Rocket» a réécrit le livre des records de la Ligue nationale. Il a été le premier joueur à inscrire 50 buts en une saison (1945), un exploit que Bernard Geoffrion a réédité en 1961. Richard évoluait alors dans une saison de 50 matchs. Richard a aussi été le premier joueur à atteindre le plateau des 500 buts, un exploit comparable à celui qui lui avait permis de doubler Nels Stewart comme meilleur marqueur de tous les temps. Le 8 novembre 1952, il inscrivait son 325e but et confirmait ainsi son statut de grande vedette.
Le célèbre numéro 9 du Canadien a terminé sa carrière avec un palmarès de 544 buts, 421 passes, 965 points et 1285 minutes de pénalité. À cet éloquent palmarès s'ajoutent 82 buts marqués en séries éliminatoires dont plusieurs sont considérés comme des pièces d'anthologie. En séries, il a inscrit 18 buts gagnants, ainsi que six buts en prolongation, une marque qu'il détient toujours. Il a aussi réalisé sept «tours du chapeau».
Huit coupes
Le Rocket À huit reprises, Richard a gravé son nom sur la coupe Stanley, dont cinq fois de suite, de 1956 à 1960, année de sa retraite. Son nom apparaît également huit fois sur le trophée Prince-de-Galles remis à l'équipe ayant terminé au premier rang du classement.
Il a été choisi 14 fois dans les équipes d'étoiles dont huit fois au sein de la première équipe. Il a remporté le trophée Hart -- joueur par excellence -- à une reprise (1947). Mais le trophée Art Ross -- meilleur pointeur --, auquel il tenait tant, lui a toujours échappé.
La «Punch Line»
Richard est arrivé chez le Canadien à une époque où l'équipe battait de l'aile. Lors des deux années ayant précédé l'entrée du «Rocket» dans la Ligue nationale, le Tricolore avait terminé au sixième rang. C'était la guerre et le Canadien avait perdu une partie de son public. La présence de Richard devait raviver l'équipe et la relancer vers de nouveaux succès. C'est ainsi que fut créée la fameuse «Punch Line», composée de Toe Blake à gauche, d'Elmer Lach au centre, et de Richard à droite. Les exploits de Richard ont alors fait les manchettes et pendant près de 10 ans, ces trois joueurs ont dominé la scène du hockey avec la célèbre «Production Line» des Red Wings de Détroit, formée de Ted Lindsay, Sid Abel et Gordie Howe.
Richard n'a pas mis de temps à se faire un nom dans la LNH. Son style spectaculaire, qui tranchait avec sa personnalité mystérieuse et taciturne, en faisait le favori de la foule, autant à Montréal que dans les autres villes du circuit. Sa seule présence suffisait à remplir les amphithéâtres. Certains de ses exploits sont aujourd'hui légendaires.
Un but marqué contre Harry Lumley après qu'il eut traîné depuis la ligne bleue le gros Earl Siebert accroché à ses épaules, son fameux combat contre le rude Bob Dill, ses huit points obtenus dans un match après qu'il eut déménagé le jour même, ses cinq buts en séries dans une victoire de 5-1 contre Toronto, ses 50 buts en 50 matches et l'offre de 125 000$ de Connie Smythe pour ses services ne sont que quelques-uns des exemples qui illuminent la carrière de Richard.
L'émeute du Forum
Émeute Plusieurs fois au cours de sa carrière, Richard a eu à subir les foudres des dirigeants du circuit. L'accrochage et les tactiques déloyales de ses adversaires lui ont souvent fait perdre la tête. Son tempérament fougueux lui valut ainsi plusieurs suspensions et de nombreuses amendes -- 3 000$ au total.
Mais la plus célèbre de ces suspensions lui a été imposée le 15 mars 1955. Deux jours plus tôt à Boston, Richard s'en était pris au défenseur Al Laycoe qui l'avait atteint de son bâton, ainsi qu'au juge de lignes Cliff Thompson qui le retenait. La décision de Clarence Campbell, rendue deux jours plus tard, tomba comme la foudre: Richard était suspendu pour les trois dernières rencontres ainsi que pour la durée des séries éliminatoires.
Cette suspension eut un double effet: elle privait Richard du trophée Art Ross que devait enlever Geoffrion par un point, et elle réduisait les chances du Canadien d'enlever la coupe, laquelle devait être ultimement remportée par Détroit.
Si Richard fut assommé par la décision du président, le public, lui, n'accepta pas le verdict. Quand, deux jours plus tard, Campbell prit son siège au Forum accompagné de sa secrétaire, il y eut une rumeur grandissante dans tout le Forum. La foule ne pardonnait pas à Campbell d'avoir puni si sévèrement son idole. Une bombe lacrymogène fut alors lancée en sa direction, forçant les policiers à faire évacuer le Forum. La victoire fut octroyée aux Red Wings, qui gagnèrent le match 4-1 après seulement une période de jeu.
Rue Sainte-Catherine, des jeunes saisirent l'occasion pour renverser des voitures, casser des vitrines et piller. Montréal n'avait pas vécu de telles scènes depuis les manifestations contre la conscrïption.
Les blessures
Coupe Stanley Tout au long de sa carrière, Richard a dû composer avec les blessures. Avant même son arrivée chez le Canadien, il avait déjà subi une fracture de la cheville et une autre du poignet. Mais sa blessure la plus sérieuse est survenue durant la saison 1957-1958 lorsqu'il subit une presque déchirure du tendon d'Achille. Sa carrière fut dès lors compromise. Athlète courageux, il est toutefois revenu au jeu et a aidé le Canadien à enlever la coupe Stanley.
L'année suivante, il fut encore blessé, cette fois à la cheville gauche après avoir essuyé un tir de Geoffrion. Une triple fracture d'un os de la joue ternit enfin sa dernière campagne.
Toutes ces blessures l'ont finalement incité à prendre sa retraite en 1960. Il avait 38 ans.
Pendant deux ans suivant sa retraite, il a agi comme ambassadeur de bonne entente pour le Canadien. Mais en 1965, il claquait la porte après que la nouvelle direction de l'équipe -- les Molson -- lui eut offert un poste de relations publiques accompagné d'une importante baisse de salaire.
Durant de nombreuses années, Richard n'a pas mis les pieds au Forum, se tournant plutôt vers les affaires. Il a même dirigé les Nordiques, de l'Association mondiale, durant deux matchs.
Mais sa légende n'a jamais diminué comme en témoigne son voyage en Tchécoslovaquie (1959) où il fut accueilli en véritable chef d'État.
Maurice Richard Chez lui, sa légende n'a jamais été entachée non plus. Le Rocket, qui était revenu chez le Canadien à titre d' «ambassadeur», a reçu sa plus belle ovation lors de la fermeture du Forum en mars 1996. Jusqu'à sa mort, Maurice Richard a continué d'incarner, comme l'écrivait Jean-Marie Pellerin il y a plusieurs années, la fierté d'un peuple qui l'admirait et qui s'était longtemps identifié à ses exploits.
Source : Radio-Canada.ca --Message edité par vevie1965 le 2007-07-17 14:38:45--
Publié : mar. juil. 17, 2007 8:46 am
par vevie1965
Wayne 'La merveille' Gretzky
Le plus grand joueur de hockey sur glace de tous les temps n'est pas seulement celui qui a affolé les statistiques, en accumulant des records d'un autre monde, avec une incommensurable marge sur le commun des mortels. Wayne Gretzky a aussi révolutionné l'histoire de son sport. Il a d'abord rabattu le caquet de tous les exégètes de la virilité, qui ne jugent le hockeyeur qu'à l'aune de sa force physique, en prouvant que son intelligence de jeu exceptionnelle pouvait valoir plus que tous les gros bras. Il a aussi participé à la dernière dynastie de la NHL, celle de l'équipe la plus flamboyante de son histoire, les Edmonton Oilers.
Puis, une fois incontesté au sommet de son sport, il s'est mué en son plus fidèle promoteur, lorsqu'on lui a donné un bâton de pèlerin pour initier les terres vierges (et riches) du sud américain aux bienfaits du hockey sur glace. Le jeune homme assoiffé de jeu était devenu un symbole, et il a alors assumé ce nouveau statut. Sa modestie et sa disponibilité lui ont valu l'estime unanime des médias et des spectateurs, et c'est en véritable ambassadeur du hockey qu'il effectua la seconde partie de sa carrière, mais sans jamais cesser de s'intéresser au jeu lui-même qui le passionnait toujours autant.
Car Wayne Gretzky a marqué le hockey plus que tout autre. Sa capacité à anticiper le jeu lui permettait toujours de faire la passe là où son coéquipier allait se trouver dans la meilleure position. Il distribuait les assistances comme des petits pains, surtout de sa place fétiche derrière la cage, et c'est ce qui lui a permis de réussir des saisons de deux cents points là où les autres grands joueurs peinent à en inscrire cent. Voilà pourquoi son légendaire n°99 est le seul à avoir été retiré par la NHL, où plus personne, dans quelque équipe que ce soit, n'aura le droit de le porter ce numéro désormais dévolu à jamais à "La Merveille".
Apprentissage technique précoce
C'est dans l'arrière-cour de sa maison de Brantford, dans l'Ontario, que Walter Gretzky, réparateur de téléphones, aménage une petite patinoire où il enseigne à son fils Wayne, comme ensuite à ses frères, les rudiments du patinage et les fondamentaux du hockey sur glace, ce sport qu'il fait découvrir chaque samedi aux gamins en allumant la télévision pour le match des Toronto Maple Leafs. C'est dans ces exercices d'apprentissage, assez similaires en fin de compte à ceux qu'ont mis au point de leur côté, au-delà du rideau de fer, les entraîneurs soviétiques, que Wayne développe très jeune sa technique. Il apprend d'abord seul à maîtriser parfaitement le palet.
Mais pour jouer dans le club local et non plus sur la rivière gelée du coin, il faut attendre qu'il ait dix ans. Il se présente à cinq ans et essuie un refus. Il s'entraîne toute l'année et revient à la charge un an plus tard, et le club finit par céder. Face à des joueurs de quatre ans ses aînés, le garçon n'a pas la partie facile, mais dès qu'il a une crosse en main, toute peur disparaît. Ce sera toutefois la seule fois de sa carrière où il sera dominé par les autres. S'il doit attendre le dernier match de la saison pour marquer un but, il a sa volonté pour lui. Au dîner de fin de saison, le petit Wayne pleure parce presque tout le monde a droit à un trophée, sauf lui. Son père lui répond qu'un jour, il en aura tellement qu'il n'aura plus de place pour les mettre. Il ne croit pas si bien dire...
Pourtant, le petit Gretzky n'a en aucun cas été un hockeyeur prédestiné. Le terrain de jeu de l'arrière-cour servait surtout à ses parents à pouvoir surveiller les enfants depuis la cuisine, et le petit Wayne ne s'est pas voué qu'à une seule passion. Enfant, il ne rêve pas d'une carrière dans le hockey, mais plus dans le baseball, auquel il n'arrêtera de jouer qu'en passant professionnel. Il joue également au lacrosse, sport typiquement canadien et assez brutal, et c'est là qu'il apprend à protéger son corps des charges les plus violentes.
Son total de buts avec le club de hockey de Brantford progresse à vitesse grand V, 27 la deuxième année, puis 104, puis 196, puis 378 (en 85 rencontres) à onze ans, pour sa dernière année chez les novices. Son père, qui est alors son entraîneur, a préféré passer la main, se doutant que le temps de jeu de son prodige de fils ferait jaser si c'était lui qui le lui accordait. Le gamin est déjà une curiosité, car l'hebdomadaire de référence The Hockey News a consacré un article à son improbable record de 378 buts. Il y a déjà des centaines de spectateurs qui se déplacent pour voir. À un banquet, il est présenté à son idole, Gordie Howe, qui vient de prendre sa (première) retraite, et il est présenté comme son potentiel successeur.
Placé en famille d'accueil
Mais être traité comme une star naissante n'est pas si facile, et lorsque Wayne a quatorze ans, sa famille décide qu'il est mieux pour lui de jouer dans un championnat plus fort, et d'échapper du même coup aux jalousies. Elle l'envoie donc à Toronto, en abandonnant sa garde à une famille d'accueil, en l'occurrence celle d'un coach local. L'évènement est mentionné sur les chaînes de télévision nationales, car il est tout de même inhabituel qu'un adolescent doive changer de tuteurs légaux pour des raisons liées au hockey. C'est à cette époque que, ne pouvant rivaliser physiquement avec des joueurs plus âgés, Wayne se découvre un terrain de prédilection, derrière les filets, où il est moins à la merci des défenseurs que devant. Il passera maître dans l'organisation du jeu depuis cette zone qui deviendra son quartier général.
Le déjà célèbre Wayne Gretzky change encore de famille d'accueil à seize ans lorsqu'il va jouer à Sault-sainte-Marie, en junior majeur. C'est là que, comme son habituel n°9 est déjà pris (par Brian Gualazzi), le manager Buzz McPherson a l'idée de lui concéder le n°99 qui le rendra célèbre. Aux championnats du monde juniors, même si le Canada ne termine que troisième derrière l'URSS et la Suède, il est élu meilleur attaquant, face à des joueurs de trois ans ses aînés.
Après une seule saison de junior majeur, il est déjà mûr pour passer professionnel, à seulement 17 ans. Problème, ce n'est pas possible en NHL qui est interdite aux moins de dix-huit ans. Mais la WHA, ligue créée dans les années 70 pour concurrencer la NHL, et qui s'est bâtie en réalisant des coups médiatiques comme sortir de sa retraite Gordie Howe (Gretzky jouera d'ailleurs un match aux côtés de son idole de jeunesse au sein d'une sélection de WHA contre le Dynamo de Moscou), a des règlements plus permissifs.
Nelson Skalbania, le propriétaire des Indianapolis Racers, n'est donc que trop content de pouvoir narguer la ligue concurrente en annonçant l'engagement de Wayne Gretzky le jour de la draft NHL. Il passe deux mois dans l'Indiana, le temps de faire des opérations publicitaires et de faire vendre des billets, mais il s'avère que les Racers n'ont en fait pas les moyens de le payer, et il est échangé aux Edmonton Oilers. Certains experts affirment que ce jeunot court au massacre au niveau professionnel, mais Gretzky termine troisième marqueur de la ligue derrière les vétérans Buddy Cloutier et Robbie Ftorek.
Le meilleur de NHL dès sa première saison
La WHA vit là sa dernière année, et six de ses franchises, dont Edmonton, sont intégrées à la NHL. Beaucoup de joueurs établis ont du dédain pour la star annoncée, ce gamin plutôt frêle, pas très rapide et pas très puissant. Mais ce qu'ils ne voient pas au premier abord, ce sont sa mobilité, son sens de l'anticipation, sa vision périphérique, qui en font un joueur d'exception. Le môme dispute la tête du classement des marqueurs à Marcel Dionne, qui le devance à deux buts près, avec le même nombre de points marqués. Pourtant, il ne remporte pas le trophée Calder de meilleur "rookie". Il n'est en effet pas considéré comme un débutant puisqu'il a joué auparavant dans une ligue professionnelle majeure, la WHA. Mais il obtient mieux : le trophée Hart de meilleur joueur de NHL, à 19 ans. Déjà, Gretzky réécrit l'histoire...
Pour sa deuxième saison, il inscrit 164 points, le record absolu. En septembre 1981, il porte pour la première fois son maillot national en seniors, à l'occasion de la Coupe Canada. Il le vit comme une grande expérience, beaucoup plus forte qu'en juniors. Même si les professionnels canadiens sont humiliés par la grande équipe soviétique en finale (1-8), il termine meilleur marqueur du tournoi... et sur sa lancée, il réalise une saison fantastique. Il commence la saison régulière de NHL en atteignant la barre des cinquante buts (ce chiffre magique que Maurice Richard avait atteint le premier, en une saison de cinquante rencontres) en seulement trente-neuf matches, une série conclue par un quadruplé et un quintuplé ! De tous les innombrables records qu'il battra, c'est celui dont Gretzky restera le plus fier, car il l'estime imbattable.
Il termine la saison régulière avec 92 buts et 212 points, des totaux non seulement jamais vus, mais même impensables. Il y avait les statistiques d'avant Gretzky, il y a désormais les stats post-Gretzky. Il n'y a plus que les grincheux pour le dénigrer en prétendant que l'époque a changé et que les vedettes d'antan, elles, se prenaient beaucoup plus de coups et ne bénéficiaient pas d'un jeu si ouvert. Maurice Richard lui-même remet les choses au point : "J'ai maintenant suffisamment vu jouer Gretzky pour pouvoir dire qu'il aurait été le meilleur marqueur dans n'importe quelle décennie."
Cet homme de tous les records n'est pourtant alors qu'un gamin menant une vie très simple. Il s'entraîne le matin, déjeune au restaurant le midi, puis glandouille l'après-midi, sauf les jours de match. Tous ces jeunes joueurs d'Edmonton sans attaches sont regroupés dans des appartements voisins, et Gretzky partage le sien avec Kevin Lowe, qui, par chance, est le seul dans le lot qui sache cuisiner. C'est cette bande de potes qui est en train de battre tous les records offensifs de la NHL grâce à leur jeu chatoyant.
Cette jeune équipe effrontée a d'ailleurs le don d'agacer ses adversaires. Beaucoup sont jaloux de la joie de jouer de cette jeunesse triomphante, qui se comporte comme si la victoire lui était due alors qu'elle n'a encore rien gagné. On les prend pour des prétentieux, à l'image du propriétaire des Oilers, Peter Pocklington, qui, en arrivant en NHL, fanfaronnait en annonçant qu'il gagnerait la Coupe Stanley dans les cinq ans (ce qui allait être le cas...). Aussi, au cours de cette saison 1981/82 où Edmonton bat tous les records en inscrivant 412 buts (plus de cinq par match !), ses mésaventures en play-offs en réjouissent plus d'un. En effet les Oilers sont battus de manière incroyable par les Los Angeles Kings. Ils perdent en prolongation le match décisif, qui restera dans l'histoire comme le "Miracle on Manchester" (du nom de la rue où se trouve le Forum de Los Angeles). Edmonton y mène 5-0 à l'approche du dernier tiers-temps mais se fait rejoindre à cinq secondes de la fin sur un but de Steve Bozek. Quelques instants plus tôt, Wayne Gretzky n'avait pas réussi à dégager le palet au-delà de sa ligne bleue, ce qui aurait assuré la victoire...
Heureusement, au lieu de ruminer cette erreur, il s'envole avec Lowe pour les championnats du monde. Le public européen, qui peut à son tour voir ce fameux extraterrestre Gretzky, est lui aussi sceptique au premier abord. Ce joueur n'est pas si impressionnant que ça à première vue, même s'il devient l'idole de son porteur de crosses, un junior finlandais nommé Esa Tikkanen, qui sera plus tard son équipier sur la première ligne d'Edmonton. Mais le n°99 trouve assez vite ses marques et laisse sa trace en terminant la compétition, comme d'habitude, avec le meilleur compteur... et une médaille de bronze.
Apprendre à gagner
Car, et c'est le problème de Wayne Gretzky, il n'a toujours rien gagné d'important. Et en 1982/83, alors qu'il établit un nouveau record, celui des points marqués en play-offs (38), il ne parvient pourtant pas à inscrire le moindre but à l'excellente défense des New York Islanders en finale. Pour la première fois depuis presque deux cents rencontres, l'impressionnante attaque d'Edmonton est même blanchie par le gardien Billy Smith au premier match. Après cette défaite, les joueurs des Oilers passent devant le vestiaires des Islanders, qui dominent la NHL depuis quatre ans. Alors que le staff et les familles célèbrent le titre, les joueurs sont trop occupés à récupérer et à panser leurs plaies. Lowe prend Gretzky à témoin : "C'est comme ça que l'on gagne un championnat".
Wayne Gretzky comprend le message, et il est prêt à devenir un leader. Lee Fogolin jr renonce au capitanat, et c'est sur le maillot au n°99 qu'est désormais cousu le "C". Les Edmonton Oilers battent encore une fois tous les records offensifs (446 buts), mais arrivés dans les play-offs 1984, ils mettent l'accent sur la défense. Face à leur bête noire, les New York Islanders, ils finissent leurs mises en échec et font exploser la dynastie régnante. Gretzky a assumé son rôle de capitaine en mettant ses actes en accord avec ses discours et en montrant l'exemple sur la glace. Il a amené au titre une équipe qui a su combiner la force nord-américaine, symbolisée par Mark Messier, et la vitesse européenne. Le passeur de génie Gretzky, lui-même plus "européen" dans son jeu qui ne répond guère aux canons nord-américains, est le grand artisan de cette révolution qui secoue la NHL. Edmonton a tracé son chemin jusqu'à la Coupe Stanley et a prouvé qu'il est possible de gagner avec un hockey fondamentalement constructif et spectaculaire.
L'année suivante, contre Philadelphie, les Oilers atteignent sans doute le sommet de leur niveau de jeu, grâce à trois joueurs au faîte de leur gloire, Wayne Gretzky, Jari Kurri et Paul Coffey, qui trouvent la parfaite harmonie. Le n°99 a développé une véritable science du jeu derrière le filet, novatrice et unique. Il est capable d'utiliser le cadre métallique de la cage pour ses passes, testant même les rebonds à l'entraînement. Les joueurs d'Edmonton prennent le pli à force de côtoyer Gretzky, mais deux d'entre eux surtout s'adaptent et savent se démarquer au bon moment.
Le premier, c'est l'ailier finlandais Jari Kurri. Une des grandes forces de son jeu est sa reprise instantanée, tandis que celle de Gretzky est la passe ; il est donc naturel qu'ils soient devenus complémentaires. Kurri est le joueur qui aura le plus souvent assisté un but de Gretzky au cours de sa carrière, et évidemment l'inverse est encore plus vrai. Le second, c'est le défenseur Paul Coffey. Ce gracieux patineur est le spécialiste des rapides montées vers l'avant, qui lui permettent d'être le "late man", le joueur supplémentaire qui fait basculer une attaque. En partant de l'arrière, il est plus souvent libre, et Gretzky sait alors lui servir le palet au bon moment.
Un phénomène
C'est l'époque où Gretzky monte sur la glace trente secondes avant ses coéquipiers, pour chauffer la foule, y compris à l'extérieur. Et pour rejoindre son bus, il lui faut une escorte pour qu'il parvienne à se frayer un chemin au milieu des centaines de demandeurs d'autographes. Il passe souvent plus d'un quart d'heure à apposer ses signatures, et pendant ce temps, ses coéquipiers poireautent. Quand il était jeune, tout cela l'amusait, mais il commence à être agacé par ces permanentes sollicitations, ce rôle de star, voire de phénomène de foire. Il s'y fera néanmoins et saura rester disponible et ouvert.
Dans le jeu non plus, son quotidien n'est pas de tout repos. Certains joueurs sont chargés exclusivement de sa personne sans jamais s'occuper du palet, comme par exemple Steve Kasper à Boston. Dans ce cas, la parade du coach Glen Sather contre ce marquage à la culotte consiste souvent à laisser le n°99 sur la glace pendant deux ou trois présences consécutives, afin de se débarrasser de ces gêneurs.
Il arrive toutefois que la belle machine d'Edmonton soit grippée. C'est le cas en 1986, quand les Oilers sont sortis des play-offs par Calgary, sur un malheureux but contre son camp du défenseur rookie Steve Smith. Ils laissent ainsi les Flames, leurs ennemis jurés, jouer la finale de la Coupe Stanley (qu'ils perdront contre Montréal). La rivalité entre les deux clubs de l'Alberta est en effet dans ces années quatre-vingt une des plus intenses de l'histoire de la NHL, et les confrontations Calgary-Edmonton sont toujours brûlantes. Gretzky et les siens savourent d'autant mieux la revanche la saison suivante, où ils s'envolent vers deux Coupes Stanley supplémentaires.
Une dynastie prend fin
Mais la dernière, en 1987-88, scelle déjà la fin d'un règne. Les Edmonton Oilers sont détruits par l'argent. En effet, la fraternité qui unissait cette jeune équipe conquérante s'évanouit avec le premier départ d'un des cadres fondateurs, Paul Coffey. Celui-ci se lance dans un bras de fer financier alors inhabituel en NHL, et qui allait devenir monnaie courante par la suite, ce qui explique que cette fabuleuse équipe des Oilers ne pourra sans doute jamais être égalée. Il refuse de jouer pendant deux mois pour obtenir un meilleur salaire, et Edmonton se résigne à l'échanger à Pittsburgh.
Pittsburgh, l'équipe d'un certain Mario Lemieux, qui est en train de s'imposer comme le successeur de Gretzky. Il a la jeunesse pour lui, et les rôles sont maintenant inversés. Pour la première fois, le n°99, qui a manqué seize matches sur blessure, n'est pas élu meilleur joueur de la NHL. Il doit laisser ce titre, ainsi que celui de meilleur marqueur, à Lemieux, le joueur au n°66, évidemment présenté comme l'anti-Gretzky.
Mais le moment où Mario Lemieux a pris cette nouvelle dimension, c'est en jouant aux côtés de Gretzky lui-même, en ouverture de cette saison, lors de la quatrième Coupe Canada en septembre 1987. Les qualités de passe exceptionnelles du n°99 exigent en effet que ses coéquipiers soient capables de recevoir le palet quand ils s'y attendent le moins. Le n°66 sera le seul, Kurri mis à part, à anticiper aussi bien les intentions de Gretzky. Les deux génies du hockey trouvent presque immédiatement des automatismes alors qu'ils n'ont jamais joué ensemble. Avec ce duo magique, le Canada remporte la compétition. La deuxième manche de la finale contre l'URSS, remportée 6-5 après prolongation, avec cinq assists pour Gretzky dont une sur le but décisif de Lemieux, est souvent considérée comme le meilleur match de l'histoire du hockey sur glace.
L'arrivée du rival n'a en rien écorné la popularité de Gretzky. Son mariage à la cathédrale d'Edmonton avec Janet Jones est couvert par tous les médias. Ceux-ci ne se doutent pas que trois semaines après avoir épousé une actrice, il partira pour Hollywood...
Le 9 août 1988 fait l'effet d'une bombe dans le monde du hockey sur glace. L'annonce fait la une de tous les médias, y compris du New York Times : Wayne Gretzky est échangé aux Los Angeles Kings, en compagnie de McSorley et Krushelnyski, contre deux joueurs, trois premiers tours de draft, et surtout, surtout, quinze millions de dollars. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Comme les règlements de la NHL interdisent de vendre un joueur, la transaction est donc maquillée en un échange, dans lequel les deux lots ne sont pas égaux... car rien n'égale Wayne Gretzky. Le propriétaire des Oilers, Peter Pocklington, avait déclaré en 1980 qu'il n'échangerait jamais son joueur-vedette, car sinon il serait lynché sur place par les habitants d'Edmonton. Pourtant, il a dû s'y résoudre, faute de pouvoir suivre l'escalade financière amorcée en NHL. Au parlement canadien, un député s'indigne que l'on puisse vendre ainsi "un symbole national, au même titre que le castor".
Missionnaire de la NHL
En ce jour où Wayne Gretzky, les larmes aux yeux, a toutes les peines du monde à évoquer son départ en conférence de presse, tentant de remercier ses coéquipiers, ses amis, et tous ceux qui l'ont soutenu, pour ces merveilleuses années, il est devenu l'enjeu d'intérêts qui le dépassent. Jusqu'ici, il n'était qu'un simple hockeyeur, dont les uniques buts étaient de jouer et de gagner, ce qu'il faisait à merveille. Mais maintenant, il ne s'appartient plus.
Dorénavant, il est en effet chargé d'une mission, évangéliser la Californie aux mérites du hockey sur glace, et avec elle le reste des États-Unis. Son arrivée à Los Angeles fait vendre 2500 abonnements le premier jour. Pour le premier match de Gretzky, l'acteur canadien Michael J. Fox est invité dans les vestiaires, le premier d'une longue série de célébrités hollywoodiennes qui vont se succéder aux matches des LA Kings, devenus un passage obligé. Dans cet univers de l'apparence et des "tendances", il devient de bon ton de s'afficher en compagnie de la star du hockey, même si l'on ne connaît rien à ce sport. En quelques années, les recettes aux guichets des Kings doublent, comme si Los Angeles redécouvrait cette franchise, qui existe pourtant depuis plus de deux décennies et qui avait déjà engagé une première vedette treize ans tôt avec Marcel Dionne. Gretzky convainc aussi ses patrons de s'occuper du développement de la pratique du hockey auprès des enfants de la région, et de ne pas se borner uniquement à des opérations promotionnelles pour vendre des tickets.
Wayne Gretzky devient une figure médiatique, le VRP de son sport. Il est sollicité pour des spots publicitaires à gogo. Il devient même un personnage de dessin animé, un super-héros qui fait équipe avec une star du basket (Michael Jordan) et une du baseball et du football américain (Bo Jackson)... À la suite de l'arrivée de Gretzky à Los Angeles, le hockey sur glace s'est en effet lancé à la conquête du public américain. Il crée des franchises dans le sud des États-Unis (quitte à en enlever au Canada) afin d'occuper tout le territoire, et de profiter de ces "nouveaux marchés porteurs". Les recettes explosent, les salaires des joueurs encore plus. Des "experts" affirment que le hockey sera le sport du XXIè siècle, que l'avenir lui tend les bras, et les dirigeants de la NHL ne reculent devant rien pour accélérer ce processus qui doit les conduire à l'eldorado.
Et le sport dans tout ça ? La force de Wayne Gretzky, c'est qu'il s'y intéresse toujours autant, continuant à suivre ce qui se passe, et surtout à jouer avec le même talent. Certes, il lui est désormais impossible d'atteindre à Los Angeles les totaux incroyables de la grande époque d'Edmonton, les deux cents points en une saison, mais il compile toujours des chiffres impressionnants, et se partage les titres de meilleur marqueur avec Mario Lemieux.
L'ultime record
Il se rapproche ainsi d'un record mythique, celui que détient son ancienne idole Gordie Howe : 1850 points inscrits en NHL. Au début de la saison 1989/90, Gretzky n'en est plus séparé que de treize unités. En regardant le calendrier, il constate que Los Angeles se rend à Edmonton pour son sixième match. Compte tenu de sa moyenne de deux points par match, il peut se fixer ce rendez-vous avec un peu de réussite. Et il y parvient ! C'est face aux Oilers qu'il égale d'abord le record avec une assistance, puis, à la dernière minute, qu'il inscrit le but qui ramène les deux équipes à parité. Le record est battu... et le jeu est arrêté ! Howe et la famille Gretzky montent sur la glace pour une cérémonie, Wayne prend le micro et remercie tout le monde... puis le jeu reprend et il marque encore le but vainqueur en prolongation.
Malgré ce record exceptionnel, auquel il ajoutera plus de mille points jusqu'à la fin de sa carrière, et malgré ses trophées individuels, Gretzky ne remporte plus de titres. Alors qu'il les collectionnait, il n'en obtiendra plus qu'un après avoir quitté Edmonton, la Coupe Canada 1991. Et encore, il observe la fin de cette compétition depuis les tribunes, blessé au dos par une violente mise en échec de Gary Suter au premier match de la finale. Mais de nouvelle bague de Coupe Stanley, point. À sa première année chez les Kings, la victoire en play-offs contre les Oilers avaient laissé croire à une passation de pouvoir. C'était un leurre. Edmonton gagne encore sans Gretzky (en 1990), mais Gretzky ne gagnera plus sans Edmonton.
Pourtant, les Kings réunissent un à un tous les ingrédients du succès des Oilers, outre Gretzky : Marty McSorley, son garde du corps chargé de veiller qu'aucun adversaire ne touche au "Great One", Jari Kurri, son complice attitré, et Paul Coffey, leur défenseur-phare. La saison 1992/93 ne s'annonce pas très bien : Gretzky est longtemps blessé, et Coffey est finalement échangé en cours d'année à Detroit. Ce sera pourtant la plus réussie du n°99 à Los Angeles. Les Kings parviennent jusqu'en finale de la Conférence ouest, où ils rencontrent les Toronto Maple Leafs. Gretzky marque le but gagnant en mort subite au sixième match, et il renvoie donc tout le monde à une manche décisive, au mythique Maple Leaf Gardens de Toronto.
Dans cette rencontre, il a tout le Canada contre lui. Le pays entier, qui a déjà le sentiment qu'on est en train de lui confisquer son hockey, rêve d'une finale Montréal-Toronto. Un affrontement légendaire entre les deux plus grands clubs de l'histoire, en finale de la Coupe Stanley, c'est devenu un évènement improbable, peut-être la dernière chance de le voir se produire. Wayne Gretzky en a conscience plus que quiconque. Depuis son arrivée à Los Angeles, il est devenu en quelque sorte schizophrène : une partie de lui-même comprend la passion des Canadiens et ce que représente pour eux leur sport national, tandis que l'autre partie connaît le point de vue des Américains et leurs intérêts à vendre le spectacle du hockey au plus grand nombre.
L'enjeu de cette confrontation ne fait que décupler sa motivation, et il réalise ce qu'il considère comme son meilleur match en NHL. Un hat-trick de Gretzky, et l'affiche espérée redevient illusion. C'est Los Angeles qui affrontera Montréal en finale. Les Kings remportent le premier match, puis mènent dans le deuxième, où tout s'enchaîne mal à partir d'une pénalité sifflée contre McSorley pour une courbure de crosse illégale. Les Canadiens gravent leurs noms sur la Coupe Stanley, pour la dernière fois avant longtemps. Wayne Gretzky n'amènera pas le plus vieux trophée du sport nord-américain à Los Angeles, mais il sera très fier d'avoir amené cette équipe jusqu'à la victoire dans la Conférence ouest.
L'engagement à la Gretzky
Hormis battre le total de buts de Gordie Howe (801), ce qu'il fait l'année suivante, il ne reste plus grand-chose à gagner pour Wayne Gretzky, si ce n'est porter tous ses records à des niveaux inatteignables. Il a définitivement marqué de son empreinte l'histoire de la NHL, et a réinventé le hockey avec des actions qui n'appartiennent qu'à lui. Il a par exemple inventé les "engagements à la Gretzky". Ceux-ci partent d'un principe simple, transmettre le palet au meilleur joueur sur la glace... c'est-à-dire, vous l'aurez compris, lui-même ! Lors d'une mise au jeu en zone offensive, il envoie la rondelle rebondir contre la bande pour la récupérer ensuite. Les adversaires se sont mis à se méfier, mais il arrive toujours, un jour ou l'autre, qu'une équipe place ses deux ailiers du côté de son but à un engagement, et dans ce cas, Gretzky profite de l'absence de tout adversaire entre lui et la balustrade pour sortir cette botte secrète.
Wayne Gretzky fait un bref passage à Saint-Louis, où il reste quelques mois mais dont il repart faute d'une proposition de contrat satisfaisante. Il y a eu pour coéquipier Brett Hull, le fils de la star canadienne Bobby Hull qui a choisi de prendre la nationalité américaine, et qui amène les États-Unis à battre le Canada de Gretzky en finale de la Coupe du monde, compétition qui succède la Coupe Canada. Ensuite, Wayne rejoint New York, l'autre gros marché américain, où il porte l'uniforme des Rangers et retrouve son vieil ami Mark Messier.
Mais à partir de la finale perdue de 1993, Gretzky n'a plus joué que deux fois les play-offs, et ses équipes successives n'ont pas obtenu de résultats flamboyants. Il lui reste pourtant un dernier défi, remporter les Jeux Olympiques, auquel il n'a jamais participé. L'arrivée des professionnels de NHL aux JO de Nagano en 1998 lui donne l'occasion de passer cette médaille d'or, l'unique trou dans son palmarès, autour du cou. Mais le Canada est éliminé par la République Tchèque de Dominik Hašek en demi-finale, sans que Gretzky - dont les breakaways ont de toute manière toujours été le petit point faible - ne soit convié à participer à la séance de tirs au but, et est même battu par la Finlande. Il échoue donc à la quatrième place, sans la moindre médaille. Gretzky n'aura plus l'occasion de rattraper cet échec... du moins pas sur la glace.
L'année suivante, Wayne Gretzky commence à ressentir une certaine fatigue physique et mentale. Les rumeurs de retraite enflent, et il ne les dément pas. Lorsque les Rangers se déplacent à Ottawa, chacun comprend, sans que cela soit encore officiel, que ce match est son dernier en terre canadienne, et une ovation lui est réservée. La nouvelle est alors confirmée, le n°99 tirera effectivement sa révérence le 18 avril 19... 99 ! Le meilleur adversaire qu'il ait jamais affronté, Mario Lemieux, et le meilleur équipier qu'il ait jamais eu, Mark Messier (qui avait alors quitté New York pour Vancouver), étaient invités pour l'occasion à participer à la cérémonie des adieux. Lors de ce dernier match contre Pittsburgh, le but vainqueur est marqué par l'ailier tchèque Jaromír Jágr, le successeur de Gretzky et Lemieux tout en haut du classement des marqueurs de NHL. Les télévisions canadiennes ont bouleversé leurs programmes pour retransmettre en direct l'ultime conférence de presse, où il doit expliquer sa décision de prendre sa retraite à tous ses admirateurs incrédules qui aimeraient tant l'en dissuader : "Le plus dur, c'est que depuis longtemps, on ne fait plus que me comparer à moi-même. Et on dit que j'ai vieilli."
Rendre sa fierté au Canada
Même si sa carrière de joueur prend fin, Wayne Gretzky a encore un grand défi à relever. Il se voit confier la direction de l'équipe nationale du Canada, avec pour objectif de reconquérir la médaille d'or olympique lors des JO de Salt Lake City, en 2002. Ce travail de manager est usant, et, pendant son aboutissement, les Jeux Olympiques, il sort une fois de ses gonds de manière tonitruante. Les premières prestations de la formation canadienne sont en effet décevantes, et elle est critiquée de toutes parts. Wayne Gretzky fait alors un coup de gueule public, comme on a pu en compter sur les doigts d'une main au cours de sa carrière. Il se dit excédé de constater que tout le monde a l'air de se réjouir des malheurs du Canada, en particulier les Américains. En cette occasion, c'est son cœur canadien qui reprend la parole, il se fait le porte-drapeau de l'orgueil canadien blessé. Depuis le départ de Gretzky vers Los Angeles, c'est-à-dire depuis que le centre de gravité de la NHL s'est déplacé vers le sud, le Canada s'est vu dépouiller de son sport national. Les franchises de Québec et Winnipeg ont été délocalisées vers des villes américaines plus rentables, et les équipes canadiennes, menacées en permanence, ne représentent plus que 20% de la ligue. Mais en finale de ces Jeux Olympiques 2002, les Canadiens battent les Américains et récupèrent la suprématie qu'on leur contestait. L'équipe dirigée par Wayne Gretzky a ainsi fait oublier l'échec de Nagano et rendu sa fierté au Canada.
Source : Hockey archives
Les statistiques
Coupe Stanley: 1984, 1985, 1987, 1988
Trophée Hart: 1980, 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1989
Meilleur marqueur de NHL: 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1990, 1991, 1994
Trophée Lester B. Pearson: 1982, 1983, 1984, 1985, 1987
Trophée Conn-Smythe: 1985, 1988
Meilleur marqueur des play-offs: 1983, 1984, 1985, 1987, 1988, 1993
Membre de la première équipe: 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1991
Meilleur fiche +/-: 1982 (+81), 1984 (+76), 1985 (+98), 1987 (+70)
Trophée Lady Byng: 1980, 1991, 1992, 1994, 1999 --Message edité par vevie1965 le 2007-07-17 14:53:12--
Publié : mar. juil. 17, 2007 9:09 am
par vevie1965
Mario Lemieux
Mario Lemieux est né à Ville-Émard, un quartier de Montréal, le 5 octobre 1965. Il est le troisième et dernier fils de Jean-Guy et de Pierrette Lemieux et il est père de quatre enfants.
En ligue junior
Mario a commencé à se manifester comme un joueur de hockey exceptionnel lorsqu’il jouait avec les Voisins de Laval dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Lors de ses deux premières années, il réussit à terminer des saisons avec 96 et 184 points. Au cours de sa dernière année il bat le record de Guy Lafleur en marquant 282 points en une saison. Pendant sa carrière junior de trois saisons il remporte quatre trophées, dont celui du meilleur marqueur de la saison régulière (trophée Jean Béliveau). À son arrivée dans la LNH, il fait sensation en marquant son premier but à son premier match, lors de sa première présence sur la glace et surtout à l'occasion de son premier tir. Dès cette première saison chez les professionnels, il réussit à dépasser le cap des 100 points.
Les débuts dans la LNH
Tout au long de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey, il reste fidèle à son équipe, les Penguins de Pittsburgh, qui l'ont sélectionné au premier rang du repêchage de 1984, en raison de leur dernière place au classement. Il en devient d'ailleurs le propriétaire en 1998.
Lors de sa première saison dans la LNH, il remporte le titre de recrue de l'année : le Trophée Calder. Après encore quatre saisons sans séries éliminatoires pour les Penguins, Lemieux devient au cours de la saison LNH 1988-89 le meilleur pointeur de la ligue.
En 1990, les Penguins de Pittsburgh accueillent le 41e match des Étoiles de la LNH et avec 4 buts inscrits (dont 3 sur ses 3 premiers tirs), il est élu meilleur joueur du match.
Malheureusement, alors que tous lui prédisent une carrière exceptionnelle, son corps le trahit. De par son gabarit, il est la cible des plus gros joueurs adverses qui le harcèlent physiquement et n'hésitent jamais à le mettre en échec. Des maux de dos chroniques le gênent en permanence à tel point qu'il a parfois du mal à lacer tout seul ses patins[3]. Il décide de faire opérer son hernie discale. Les chirurgiens procèdent alors à l'ablation d'un disque vertébral, mais survient une infection postopératoire et quatre semaines d'alitement pour le joueur. Il se remet, mais la douleur ne disparaît jamais complètement.
Les Coupes Stanley
Après son opération, Mario Lemieux s'absente des patinoires durant les cinquante premières parties de la saison LNH 1990-91. Lors de son retour, il mène les Penguins à leur première Coupe Stanley, puis à leur seconde la saison suivante.
Cependant, Mario Lemieux doit affronter son plus grand défi en ce mois de janvier 1993 lorsqu'il rencontre le médecin de l'équipe, le Dr Charles Burke. Celui-ci a fait la biopsie d'une petite bosse découverte dans son cou et lui annonce alors qu'il souffre de la maladie de Hodgkin, c'est-à-dire un cancer. Heureusement, celui-ci est découvert à temps et est bien traité. Dès le lendemain, Lemieux passe à la contre-attaque. Lors d’une conférence de presse, il explique: « Je suis un optimiste et je vais le rester. Parfois, la vie vous réserve de mauvaises surprises, mais il faut passer au travers. »citation nécessaire
Les traitements de radiothérapie l'épuisent, mais le jour de sa dernière séance, le 2 mars 1993, il revêt son équipement pour une rencontre face aux Flyers de Philadelphie, éternels rivaux des Penguins. Lors de son arrivée sur la glace, le public offre une longue ovation. Une nouvelle fois Mario Lemieux est de retour. Son traitement l'a forcé à une absence de six semaines, mais cela ne l'empêche pas de remporter son quatrième championnat des marqueurs de la ligue.
Au cours de l'année 1993, Mario crée la Fondation Mario Lemieux qui a vise à collecter des dons pour divers organismes médicaux. Elle finance notamment la recherche en néonatologie, un sujet cher à Mario Lemieux : son fils Austin est né trois mois et demi avant terme, ne pesant que 1,05 kg. La fondation est principalement financée par un tournoi annuel de golf, réparti sur quatre jours et rassemblant un grand nombre de vedettes.
Propriétaire et joueur
À l'âge de 32 ans, Mario souffre toujours du dos. Il annonce officiellement sa retraite en 1997. Lors de son départ, les Penguins lui doivent encore 32 millions de dollars de salaire. Lorsqu'en 1998, les propriétaires de l'équipe annoncent la faillite, Mario et quelques investisseurs la rachètent. Mario Lemieux devient alors le deuxième ancien joueur propriétaire d'une équipe de la LNH.
Lors de sa première année en tant que propriétaire, l'équipe rentre dans ses frais après avoir perdu 19 millions de dollars l'année précédente. En 2000-01, l'équipe dégage un bénéfice d'environ 2 millions de dollars.
Cependant, Lemieux est et reste avant tout un hockeyeur. Le jeu lui manque et son fils Austin ne l'a jamais vu jouer. Le 27 décembre 2000, Mario revient sur la glace, applaudi par tous, mais une question demeure : Mario Lemieux est-il toujours celui qu'il était, l'un des meilleurs joueurs de tous les temps ? Il répond tout simplement par les actes. Après 44 mois d'absence, il ne lui faut que 33 secondes pour marquer son premier point en préparant le but de son coéquipier Jaromír Jágr. Quelques années plus tard, il remporte la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'hiver de 2002 à Salt Lake City.
En 2005-06, il se réjouit de pouvoir jouer en compagnie de Sidney Crosby, qui sera peut-être la future grande vedette de la LNH. Mais, le 24 janvier 2006, à 40 ans, Mario annonce qu'il raccroche les patins pour une deuxième fois et pour de bon : on lui a diagnostiqué un problème d'arythmie cardiaque quelques semaines auparavant
Source :Wikipedia.fr --Message edité par vevie1965 le 2007-07-17 15:11:08--