Publié : mar. mai 01, 2007 1:31 am
Le lundi 30 avril 2007
Roy prévient le CH : n'ignorez pas Esposito !
Mathias Brunet
La Presse
«Si le Canadien ignorait Angelo Esposito au repêchage, je pense qu'il répéterait l'erreur d'avoir préféré Doug Wickenheiser à Denis Savard en 1980.»
On ne pourra jamais accuser Patrick Roy de ne pas aller au front pour ses joueurs. Cette déclaration, lancée sur les ondes de CKAC vendredi, ne manque pas d'éclat.
Wickenheiser, premier choix dans la LNH cette année-là, a joué à peine plus de trois ans dans l'uniforme du Canadien. Il s'est contenté de 49 buts en 202 matchs avant d'être échangé aux Blues de St. Louis, qui l'ont transformé en joueur défensif. Savard a amassé 1338 points en carrière, dont cinq saisons de 100 points ou plus.
«Je ne dis pas qu'Angelo deviendra une vedette comme Denis Savard, mais je fais la comparaison avec le gars qui vient de la région et qui aurait fait tout un joueur pour l'organisation sans qu'on ait besoin d'aller le chercher plus tard dans une transaction (contre Chris Chelios en 1990)», précisait Roy, hier après-midi, au bout du fil, en voulant sans doute ne pas imposer de pression additionnelle sur les épaules de son protégé.
«Je ne pense pas que Doug Wickenheiser soit devenu le joueur qu'on pensait, non? Et Denis Savard a peut-être fait mieux qu'on croyait. Quand t'as un joueur dans ta cour, il ne faut pas le manquer. Mais ce n'est pas à moi de mettre de la pression sur les gens de l'organisation du Canadien, je fais seulement émettre mon opinion sur ce que je vois de mon joueur.»
Si l'entraîneur des Remparts de Québec parle ainsi, c'est qu'Esposito, aux dires de plusieurs recruteurs, pourrait être disponible lorsque le tour du Tricolore sera venu de sélectionner en première ronde, au 12e rang, le 22 juin. «Je crois qu'il va glisser un peu, mais je ne sais pas jusqu'où. Je ne serais pas surpris qu'il puisse être là quand le Canadien va parler.»
Il y a quelques mois à peine, pourtant, on disait de ce Montréalais qu'il pourrait devenir le premier choix du repêchage 2007. Mais sa production offensive a chuté par rapport à l'année dernière. Après avoir amassé 98 points en seulement 57 matchs en 2005-2006, il en a obtenu 79 en 60 rencontres cette année. Certains affirment, avec raison, peut-être, qu'on ne perd pas des coéquipiers de la trempe d'Alexander Radulov et Marc-Edouard Vlasic sans s'en ressentir.
Mais Roy estime que la progression d'un jeune joueur de ne mesure pas seulement en termes de production offensive. «C'est sûr qu'il a des choses à améliorer. Comme son contrôle de la rondelle, ses prises de décision et son jeu en zone défensive. Mais honnêtement, j'ai vu une belle progression dans ces détails qui ne sont pas nécessairement perçus par l'amateur. C'est sûr que pour un joueur comme lui, la progression n'est plus aussi apparente. Il arrive à 16 ans, il peut faire n'importe quoi et on trouve ça extraordinaire. L'année suivante, il fait les mêmes choses, mais on est habitués de le voir faire et on n'est plus impressionnés. Mais ce sont par des détails que le gars continue à progresser et à bien se comporter. Et il a la volonté de travailler pour s'améliorer. C'est ce qui me fait dire qu'il va devenir un bon joueur parce qu'il veut réussir.»
Roy estime qu'Esposito s'est peut-être mis un peu trop de pression en seconde moitié de saison. «C'est une pression différente d'être classé numéro un et de le demeurer. C'est plus facile de descendre que de monter quand t'es numéro un. Les réflecteurs sont sur toi. Ce n'est pas qu'il a senti la pression, mais il a commencé à jouer moins bien à un certain moment de l'hiver et il s'est comme mis un peu plus de pression. On en a beaucoup jasé avec Angelo en deuxième moitié de saison, mais on aurait pu agir de façon différente. J'aurais pu l'aider un peu plus. Je trouve qu'on n'a pas bien géré la situation. C'est nouveau pour moi aussi. Aujourd'hui, si j'avais à revivre la même situation, il y a des choses que je ferais différemment. Mais ça, je vais le garder pour moi. Sauf qu'il vient de le vivre justement et ça va faire de lui un meilleur joueur de hockey.»
Plusieurs dépisteurs reconnaissent qu'Esposito possède une formidable technique de patinage, mais que sa vision du jeu fait défaut. «Je crois qu'il a assez de vision du jeu pour devenir un bon joueur, répond Roy. Il va peut-être avoir besoin de patterns (des jeux définis à l'avance, dans le jargon du hockey) mais une fois qu'il y aura une structure, il va faire la job. On l'a essayé à l'aile, il a fait le travail, mais je pense qu'il est plus efficace au centre à cause de sa vitesse.»
Ne demandez pas à Esposito, qui est représenté par Philippe Lecavalier et Kent Hugues, s'il préfère se retrouver à Los Angeles ou Columbus, où la pression est moins forte. Le jeune homme a déclaré cet hiver qu'il souhaitait voir le Canadien dégringoler au classement de façon à s'assurer de le repêcher cet été.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... SPORTS0101
Roy prévient le CH : n'ignorez pas Esposito !
Mathias Brunet
La Presse
«Si le Canadien ignorait Angelo Esposito au repêchage, je pense qu'il répéterait l'erreur d'avoir préféré Doug Wickenheiser à Denis Savard en 1980.»
On ne pourra jamais accuser Patrick Roy de ne pas aller au front pour ses joueurs. Cette déclaration, lancée sur les ondes de CKAC vendredi, ne manque pas d'éclat.
Wickenheiser, premier choix dans la LNH cette année-là, a joué à peine plus de trois ans dans l'uniforme du Canadien. Il s'est contenté de 49 buts en 202 matchs avant d'être échangé aux Blues de St. Louis, qui l'ont transformé en joueur défensif. Savard a amassé 1338 points en carrière, dont cinq saisons de 100 points ou plus.
«Je ne dis pas qu'Angelo deviendra une vedette comme Denis Savard, mais je fais la comparaison avec le gars qui vient de la région et qui aurait fait tout un joueur pour l'organisation sans qu'on ait besoin d'aller le chercher plus tard dans une transaction (contre Chris Chelios en 1990)», précisait Roy, hier après-midi, au bout du fil, en voulant sans doute ne pas imposer de pression additionnelle sur les épaules de son protégé.
«Je ne pense pas que Doug Wickenheiser soit devenu le joueur qu'on pensait, non? Et Denis Savard a peut-être fait mieux qu'on croyait. Quand t'as un joueur dans ta cour, il ne faut pas le manquer. Mais ce n'est pas à moi de mettre de la pression sur les gens de l'organisation du Canadien, je fais seulement émettre mon opinion sur ce que je vois de mon joueur.»
Si l'entraîneur des Remparts de Québec parle ainsi, c'est qu'Esposito, aux dires de plusieurs recruteurs, pourrait être disponible lorsque le tour du Tricolore sera venu de sélectionner en première ronde, au 12e rang, le 22 juin. «Je crois qu'il va glisser un peu, mais je ne sais pas jusqu'où. Je ne serais pas surpris qu'il puisse être là quand le Canadien va parler.»
Il y a quelques mois à peine, pourtant, on disait de ce Montréalais qu'il pourrait devenir le premier choix du repêchage 2007. Mais sa production offensive a chuté par rapport à l'année dernière. Après avoir amassé 98 points en seulement 57 matchs en 2005-2006, il en a obtenu 79 en 60 rencontres cette année. Certains affirment, avec raison, peut-être, qu'on ne perd pas des coéquipiers de la trempe d'Alexander Radulov et Marc-Edouard Vlasic sans s'en ressentir.
Mais Roy estime que la progression d'un jeune joueur de ne mesure pas seulement en termes de production offensive. «C'est sûr qu'il a des choses à améliorer. Comme son contrôle de la rondelle, ses prises de décision et son jeu en zone défensive. Mais honnêtement, j'ai vu une belle progression dans ces détails qui ne sont pas nécessairement perçus par l'amateur. C'est sûr que pour un joueur comme lui, la progression n'est plus aussi apparente. Il arrive à 16 ans, il peut faire n'importe quoi et on trouve ça extraordinaire. L'année suivante, il fait les mêmes choses, mais on est habitués de le voir faire et on n'est plus impressionnés. Mais ce sont par des détails que le gars continue à progresser et à bien se comporter. Et il a la volonté de travailler pour s'améliorer. C'est ce qui me fait dire qu'il va devenir un bon joueur parce qu'il veut réussir.»
Roy estime qu'Esposito s'est peut-être mis un peu trop de pression en seconde moitié de saison. «C'est une pression différente d'être classé numéro un et de le demeurer. C'est plus facile de descendre que de monter quand t'es numéro un. Les réflecteurs sont sur toi. Ce n'est pas qu'il a senti la pression, mais il a commencé à jouer moins bien à un certain moment de l'hiver et il s'est comme mis un peu plus de pression. On en a beaucoup jasé avec Angelo en deuxième moitié de saison, mais on aurait pu agir de façon différente. J'aurais pu l'aider un peu plus. Je trouve qu'on n'a pas bien géré la situation. C'est nouveau pour moi aussi. Aujourd'hui, si j'avais à revivre la même situation, il y a des choses que je ferais différemment. Mais ça, je vais le garder pour moi. Sauf qu'il vient de le vivre justement et ça va faire de lui un meilleur joueur de hockey.»
Plusieurs dépisteurs reconnaissent qu'Esposito possède une formidable technique de patinage, mais que sa vision du jeu fait défaut. «Je crois qu'il a assez de vision du jeu pour devenir un bon joueur, répond Roy. Il va peut-être avoir besoin de patterns (des jeux définis à l'avance, dans le jargon du hockey) mais une fois qu'il y aura une structure, il va faire la job. On l'a essayé à l'aile, il a fait le travail, mais je pense qu'il est plus efficace au centre à cause de sa vitesse.»
Ne demandez pas à Esposito, qui est représenté par Philippe Lecavalier et Kent Hugues, s'il préfère se retrouver à Los Angeles ou Columbus, où la pression est moins forte. Le jeune homme a déclaré cet hiver qu'il souhaitait voir le Canadien dégringoler au classement de façon à s'assurer de le repêcher cet été.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... SPORTS0101