Technologie: Turin au bout du clavier
Bruno Guglielminetti
Édition du lundi 6 février 2006
À quatre jours des Jeux de Turin, il est grandement temps de planifier vos accès aux sources d'information qui vous permettront de suivre de près les athlètes, les compétitions et les délégations de votre choix. Chaque édition des Jeux olympiques, depuis ceux d'Atlanta en 1996, devient l'occasion d'une surenchère d'information sur toutes les plateformes; cette année, l'excès sera au rendez-vous encore une fois sur tous les continents. À titre d'exemple, le CIO confirme déjà que plus de 20 télédiffuseurs vont offrir une programmation multimédia des Jeux de Turin. En comparaison, à Athènes en 2004, seulement huit télédiffuseurs avaient tenté l'expérience.
Lorsqu'on parle de couverture multimédia, on peut penser à une programmation spécifique pour Internet, mais également une couverture spécifique pour les utilisateurs de téléphones cellulaires ou ordinateurs de poche. Sans parler du fait que les Jeux de Turin seront les premiers à être entièrement filmés en haute définition à l'aide de plus de 400 caméras HD pour un total de 900 heures de programmation offerte aux télédiffuseurs qui détiennent les droits de diffusion dans leur pays réciproque.
En partenariat
Mais revenons aux initiatives multimédias. Parmi les diffuseurs qui seront à Turin pour offrir une programmation télé, radio et Internet, plusieurs d'entre eux ont fait des partenariats avec des diffuseurs Internet. C'est notamment le cas en France alors que France Télécom offrira sept chaînes distinctes de programmation à ses abonnés, pour un total de 50 heures d'émissions par jour.
Il y a également les ententes avec les fournisseurs de services cellulaires. C'est le cas chez nous, alors que Bell Mobilité offrira à ses abonnés une programmation préparée par Radio-Canada et CBC. Plus de 18 résumés par jour en anglais et 13 en français.
En Europe, sept fournisseurs de services cellulaires assureront la couverture des Jeux de Turin pour les abonnés de 14 pays. En Corée du Sud, la qualité du réseau haute vitesse du système de téléphonie national permettra même aux abonnés des services cellulaires de suivre en direct les compétitions par l'intermédiaire du diffuseur national présent à Turin.
Sur le Web
Côté Web, l'offre est au rendez-vous. En commençant avec le site officiel de l'événement qui est disponible en version italienne, française et anglaise. On y trouve tout, sauf l'horaire de diffusion des télédiffuseurs. C'est à ce point complet. Plus sérieusement, le site turinois permet de mettre un visage plus humain sur l'événement. Beaucoup de renseignements sur l'événement, les activités, les compétitions et beaucoup de choses à télécharger, y compris, une trousse pédagogique pour les professeurs qui voudraient en profiter pour agrémenter leurs cours.
Vous l'imaginez bien, le monde des blogueurs n'est pas en reste devant cette grande fête sportive. Mis à part les milliers de carnetiers qui livreront leurs commentaires en direct de leur salon, il y en aura de plus chanceux qui seront sur place. C'est le cas du carnetier américain James Martin qui offre déjà en ligne son blogue spécialement conçu pour l'événement, About Olympics. Mieux connu pour ses propos de grand voyageur à travers les destinations européennes, Martin prend pour mandat de commenter les Jeux de Turin sous un angle humain et de nous présenter l'arrière-scène. Il s'intéresse aux athlètes, mais également aux bénévoles qui viennent d'un peu partout à travers le monde pour donner un coup de main à l'organisation.
En temps réel
Pour ceux qui sont à la recherche de petits gadgets pour garder un contact constant avec les Jeux de Turin, je vous recommande deux bidules à télécharger. D'abord le petit module de NBC Olympics, du diffuseur officiel des Jeux chez nos voisins. Le module, déjà disponible pour téléchargement, offre les nouvelles et résultats en temps réel pour les sports qui vous intéressent ou pour l'ensemble des disciplines. À vous de choisir l'info qui apparaîtra dans une petite fenêtre sur votre ordinateur.
Pour une immersion totale, alors il faudra télécharger la console interactive olympique de Radio-Canada. Celle-ci devient pour le temps des Jeux de Turin, votre fond d'écran et un module d'information en temps réel. La console permet l'accès aux dernières nouvelles olympiques, le palmarès des médailles; les horaires de diffusion de Radio-Canada et même un jeu-questionnaire quotidien. Elle sera disponible en version Mac et PC dès le 9 février.
Le truc le plus amusant que j'ai trouvé sur le thème des Jeux de Turin, c'est ce concours organisé par le constructeur automobile italien Fiat et Google. Les participants doivent trouver cinq voitures Fiat ensevelies sous la neige turinoise en utilisant le module de cartographie en 3D Google Earth. Les cinq voitures sont cachées quelque part sur les lieux des compétitions. Les participants qui auront localisé l'emplacement des véhicules le plus précisément auront droit à une voiture Sedici de Fiat, une visite au quartier général de Ferrari à Maranello et une invitation au Grand Prix de Monza avait l'équipe de Ferrari. De quoi donner la fièvre des Jeux à n'importe qui.
Le jeu vidéo Torino 2006
Un mot en terminant sur un jeu vidéo récemment arrivé en magasin pour profiter de l'engouement olympique. Disponible sur toutes les plateformes, Torino 2006 intéressera probablement les accros des Olympiques. Bien que le graphisme et le réalisme soient saisissants, notamment lors des compétitions de bobsleigh et de luge, le jeu perd en intérêt et en réalisme avec une bande-son déficiente. J'ai rarement vu, ou plutôt entendu, des commentateurs aussi blasés par rapport à une compétition et des commentaires aussi peu en lien avec l'action sur l'écran. Le plaisir est gâché autant dans la bande-son anglaise que française. C'est un bel exemple de manque de direction. Si le sport virtuel vous intéresse, ce titre peut être une bonne idée de location pendant la durée des Jeux, mais malheureusement pas un bon achat.
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Bruno Guglielminetti est réalisateur et chroniqueur nouvelles technologies à la Première Chaîne de Radio-Canada. Il est également le rédacteur du Carnet techno (
www.radio-canada.ca/techno).