Publié : sam. août 13, 2005 5:08 am
Et Dieu créa Sidney Crosby!
Les ventes de billets ont bondi depuis que les Penguins de Pittsburg ont repêché l'enfant chéri de l'Océanic de Rimouski. L'homme aux patins magiques peut-il ranimer un sport moribond?
par Charlie Gillis
Il a le sourire d'une vedette de Hollywood, le corps d'athlète d'un dieu grec, l'aisance médiatique d'un Alexandre Despatie. Ajoutez sa passion brûlante pour un sport qui ne cesse de perdre des amateurs — et de l'argent — aux États-Unis aussi bien qu'au Canada, et vous comprendrez pourquoi, dans les coulisses de la Ligue nationale de hockey (LNH), on parle de Sidney Crosby comme «du sauveur»!
Déjà, la vente des abonnements a connu un boom, à Pittsburgh, lorsque les Penguins de Mario Lemieux ont gagné la «loterie Crosby» — comme on a appelé le tirage au sort qui allait déterminer l'ordre des équipes au repêchage. Et on peut s'attendre à ce que les foules se déplacent en force pour aller dans les arénas le voir jouer — comme c'était le cas dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) lorsque l'Océanic de Rimouski était en ville. Mais le jeune homme de 18 ans peut-il vraiment remettre la finesse du tigre et l'agilité de la gazelle dans un jeu dominé depuis quelques années par les stratégies des hippopotames et des éléphants? Les nouvelles règles adoptées cet été (voir l'encadré, p. 37) pourraient en tout cas permettre à des joueurs offensifs comme Crosby de déployer leur talent.
On le compare déjà à Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Joe Sakic, Bobby Orr, Steve Yzerman et même... Elvis Presley! Il faut dire que Sidney Crosby a le don de remplir les gradins, depuis qu'il a aidé le Canada à remporter la médaille d'or au Championnat mondial de hockey junior, en janvier dernier. De plus, des flopées d'adolescentes apparaissent partout où il joue, soupirant chaque fois qu'il monte sur la patinoire, s'agglutinant autour du banc des joueurs dès que la partie est terminée. D'autres en perdraient la rondelle, mais pas Crosby. Lorsqu'il passe à l'offensive, on comprend pourquoi toutes les équipes de la LNH auraient voulu gagner la «loterie Crosby»!
La saison dernière, avec l'Océanic de Rimouski, Sidney Crosby a accumulé 168 points en 62 matchs — soit plus qu'aucun autre joueur de son âge ayant évolué dans la LHJMQ au cours des 20 dernières années. Il est donc permis d'espérer qu'il sera capable de porter le hockey vers de nouveaux sommets, comme l'avaient fait Lemieux et Gretzky dans les années 1980 et 1990...
L'effet qu'il a eu sur l'Océanic en est une preuve éloquente. L'équipe de Rimouski, qui n'avait remporté que 11 victoires en 2002-2003, a bondi au premier rang de sa division avec l'arrivée de Crosby, la saison suivante. L'an dernier, elle est restée invaincue, ayant connu une série de 35 matchs sans défaite et accumulant en moyenne 4,76 buts par match. L'Océanic, qui représentait la LHJMQ à la Coupe Memorial, s'est rendu jusqu'en finale, où il s'est vaillamment défendu contre les redoutables Knights de London, avant de leur concéder la victoire.
Sidney Crosby s'apprête à faire son entrée dans la LNH alors que le hockey tente de redorer son blason en changeant les règles du jeu. Ces changements pourraient donner au jeune joueur l'occasion de marquer des points et de développer ses talents au lieu d'être condamné à se défendre contre des brutes dans un jeu borné et sans imagination! L'enjeu est particulièrement important. Il y a deux ans, nul autre que le grand Wayne Gretzky a désigné Sidney Crosby comme le joueur le plus susceptible d'atteindre son propre record. Du jour au lendemain, Crosby est devenu la prochaine «Merveille» — «le meilleur joueur depuis Mario», toujours au dire de Gretzky.
Mais Lemieux et Gretzky n'étaient pas réputés pour aimer la bagarre. Crosby, lui, bien qu'il soit plutôt petit selon les normes de la LNH (il mesure 1,80 m et pèse 89 kilos), n'a pas peur de jouer dur — et cela pourrait lui causer des ennuis.
Encore heureux qu'il soit bâti comme un inukshuk, avec un torse large et des jambes robustes... Cela lui permet de garder le contrôle de la rondelle même lorsque les adversaires tentent de le mettre en échec, comme l'explique Dennis MacInnis, dépisteur de l'International Scouting Services, d'Antigonish, en Nouvelle-Écosse, qui suit Crosby depuis l'époque où il était dans la division bantam. «Lorsqu'il franchit la ligne bleue, dit-il, il se plante comme un trépied, en appui sur ses patins et son bâton. Il se fie ensuite à son instinct, à sa vision et à son talent. Attaquez-le autant que vous voulez, vous ne pourrez pas le faire tomber.»
D'autres bons joueurs de la LNH étaient aussi des bagarreurs; trop souvent, leurs chances ont été compromises à cause de blessures. La carrière d'Eric Lindros a été écourtée par une série de commotions cérébrales. Peter Forsberg, le joueur auquel Sidney Crosby est le plus souvent comparé, a subi 20 blessures graves durant les cinq dernières saisons, dont cinq commotions et une rupture de la rate qui l'a écarté du jeu en 2001-2002. À 31 ans, sans contrat et sur le point de tirer profit de son statut de joueur autonome, le courageux Suédois songe néanmoins à la retraite. Bien qu'il espère encore jouer la saison prochaine, personne ne s'attend à le voir répéter ses prouesses d'antan. Il va sans dire que Crosby préférerait entrer un jour au Temple de la renommée plutôt que de connaître le sort de ces deux joueurs. Installé, le printemps dernier, sur la banquette d'un restaurant italien qu'il a l'habitude de fréquenter avec ses coéquipiers de l'Océanic, il discutait des façons de rendre le jeu plus rapide, plus aéré, plus excitant. «Je prendrai chaque pouce qu'on voudra bien me donner, dit-il en souriant. Et je trouverai bien le moyen de m'adapter.»
Aujourd'hui, fidèle à son habitude, il est vêtu comme un panneau-réclame. Son chandail noir à capuchon, ses chaussures de sport, sa casquette sont autant de gages de son entente avec la société Reebok — entente qui, selon les rumeurs, serait d'une durée de cinq ans et vaudrait plusieurs millions de dollars. Avant même d'avoir lacé ses patins de pro, Sidney Crosby est donc riche. Son salaire ne dépassera cependant pas 850 000 dollars américains, alors qu'il aurait pu atteindre 1,295 million si les propriétaires d'équipes n'avaient pas réussi à imposer des plafonds salariaux lors du règlement du long conflit dans la LNH.
Il est facile de comprendre pourquoi Reebok et d'autres ont investi une petite fortune dans son avenir: il a une aisance remarquable. Il est bilingue — il a appris le français à Rimouski — et il ponctue ses phrases de sourires intelligents, qui font de lui la plus sympathique star du hockey depuis Bobby Orr. De plus, il semble à l'aise avec les médias, qui ne cessent de disséquer sa jeune vie et auxquels il se soumet gracieusement depuis la toute première interview qu'il a accordée, à l'âge de sept ans. «Ça fait maintenant partie de la routine, dit-il, autant qu'endosser mon équipement avant l'entraînement.»
L'histoire de Sidney commence avec un père fou de hockey. Troy Crosby, repêché en 1984 par le Canadien de Montréal au 12e tour, n'a jamais eu l'occasion de jouer dans la LNH. Son fils, dès l'âge de trois ans et demi, fréquente le Forum de Halifax, où les surveillants prêtent des bâtons de plastique et des balles aux enfants durant les 10 dernières minutes des séances de patinage libre. Sidney faisait figure de prodige, selon Troy: «Il semblait savoir d'instinct comment tenir un bâton et comment soustraire la balle aux autres enfants.» Viendront ensuite les parties sur le lac Bissett, et aussi dans le sous-sol de la maison familiale, à Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, où Sidney a cabossé la sécheuse d'un tir du poignet. À la grande surprise de sa mère, Trina, l'appareil fonctionne toujours.
Mais le succès n'est pas venu sans effort. Pendant que ses amis mangeaient des chips devant les jeux vidéo, le jeune Sidney, lui, s'astreignait à un entraînement intensif visant à endurcir ses quadriceps, les tendons de ses jarrets et ses abdominaux — un régime qu'il maintient encore aujourd'hui. «J'essaie de développer la force, la vitesse et l'agilité de mes jambes, dit-il. Et leur équilibre. Je dois être en mesure de repousser des gars beaucoup plus robustes que moi sans être ralenti dans ma course.» Il est toujours sur la patinoire 45 minutes avant le début de l'entraînement et il passe environ 90 minutes par jour, cinq jours par semaine, dans la salle de gym. «Il ne touche à aucune boisson gazeuse, il se couche tôt, il n'a pas de temps pour les filles», assure Guy Boucher, entraîneur adjoint de l'Océanic. «Il se sent en compétition même quand il joue aux cartes!»
Si Crosby prend le jeu tellement au sérieux, c'est qu'il est conscient de ce qui l'attend dans la LNH. Aujourd'hui, explique-t-il, les joueurs sont plus costauds, plus rapides, mieux entraînés qu'avant — ce qui donne souvent l'impression que la patinoire est très encombrée. Comme les porteurs de rondelle sont assaillis par leurs adversaires en un éclair, ils n'ont qu'une fraction de seconde pour réussir leur coup. «Il est difficile de se démarquer quand tous les gars sont en forme et s'entraînent hors saison», dit-il. De plus, les gardiens de but bénéficient d'un équipement ultraléger et ont appris à maîtriser le style d'arrêt dit «papillon». Dans ces conditions, selon lui, il est inévitable de voir le nombre de buts baisser.
http://www.lactualite.com/homepage/arti ... 92122_1212
Les ventes de billets ont bondi depuis que les Penguins de Pittsburg ont repêché l'enfant chéri de l'Océanic de Rimouski. L'homme aux patins magiques peut-il ranimer un sport moribond?
par Charlie Gillis
Il a le sourire d'une vedette de Hollywood, le corps d'athlète d'un dieu grec, l'aisance médiatique d'un Alexandre Despatie. Ajoutez sa passion brûlante pour un sport qui ne cesse de perdre des amateurs — et de l'argent — aux États-Unis aussi bien qu'au Canada, et vous comprendrez pourquoi, dans les coulisses de la Ligue nationale de hockey (LNH), on parle de Sidney Crosby comme «du sauveur»!
Déjà, la vente des abonnements a connu un boom, à Pittsburgh, lorsque les Penguins de Mario Lemieux ont gagné la «loterie Crosby» — comme on a appelé le tirage au sort qui allait déterminer l'ordre des équipes au repêchage. Et on peut s'attendre à ce que les foules se déplacent en force pour aller dans les arénas le voir jouer — comme c'était le cas dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) lorsque l'Océanic de Rimouski était en ville. Mais le jeune homme de 18 ans peut-il vraiment remettre la finesse du tigre et l'agilité de la gazelle dans un jeu dominé depuis quelques années par les stratégies des hippopotames et des éléphants? Les nouvelles règles adoptées cet été (voir l'encadré, p. 37) pourraient en tout cas permettre à des joueurs offensifs comme Crosby de déployer leur talent.
On le compare déjà à Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Joe Sakic, Bobby Orr, Steve Yzerman et même... Elvis Presley! Il faut dire que Sidney Crosby a le don de remplir les gradins, depuis qu'il a aidé le Canada à remporter la médaille d'or au Championnat mondial de hockey junior, en janvier dernier. De plus, des flopées d'adolescentes apparaissent partout où il joue, soupirant chaque fois qu'il monte sur la patinoire, s'agglutinant autour du banc des joueurs dès que la partie est terminée. D'autres en perdraient la rondelle, mais pas Crosby. Lorsqu'il passe à l'offensive, on comprend pourquoi toutes les équipes de la LNH auraient voulu gagner la «loterie Crosby»!
La saison dernière, avec l'Océanic de Rimouski, Sidney Crosby a accumulé 168 points en 62 matchs — soit plus qu'aucun autre joueur de son âge ayant évolué dans la LHJMQ au cours des 20 dernières années. Il est donc permis d'espérer qu'il sera capable de porter le hockey vers de nouveaux sommets, comme l'avaient fait Lemieux et Gretzky dans les années 1980 et 1990...
L'effet qu'il a eu sur l'Océanic en est une preuve éloquente. L'équipe de Rimouski, qui n'avait remporté que 11 victoires en 2002-2003, a bondi au premier rang de sa division avec l'arrivée de Crosby, la saison suivante. L'an dernier, elle est restée invaincue, ayant connu une série de 35 matchs sans défaite et accumulant en moyenne 4,76 buts par match. L'Océanic, qui représentait la LHJMQ à la Coupe Memorial, s'est rendu jusqu'en finale, où il s'est vaillamment défendu contre les redoutables Knights de London, avant de leur concéder la victoire.
Sidney Crosby s'apprête à faire son entrée dans la LNH alors que le hockey tente de redorer son blason en changeant les règles du jeu. Ces changements pourraient donner au jeune joueur l'occasion de marquer des points et de développer ses talents au lieu d'être condamné à se défendre contre des brutes dans un jeu borné et sans imagination! L'enjeu est particulièrement important. Il y a deux ans, nul autre que le grand Wayne Gretzky a désigné Sidney Crosby comme le joueur le plus susceptible d'atteindre son propre record. Du jour au lendemain, Crosby est devenu la prochaine «Merveille» — «le meilleur joueur depuis Mario», toujours au dire de Gretzky.
Mais Lemieux et Gretzky n'étaient pas réputés pour aimer la bagarre. Crosby, lui, bien qu'il soit plutôt petit selon les normes de la LNH (il mesure 1,80 m et pèse 89 kilos), n'a pas peur de jouer dur — et cela pourrait lui causer des ennuis.
Encore heureux qu'il soit bâti comme un inukshuk, avec un torse large et des jambes robustes... Cela lui permet de garder le contrôle de la rondelle même lorsque les adversaires tentent de le mettre en échec, comme l'explique Dennis MacInnis, dépisteur de l'International Scouting Services, d'Antigonish, en Nouvelle-Écosse, qui suit Crosby depuis l'époque où il était dans la division bantam. «Lorsqu'il franchit la ligne bleue, dit-il, il se plante comme un trépied, en appui sur ses patins et son bâton. Il se fie ensuite à son instinct, à sa vision et à son talent. Attaquez-le autant que vous voulez, vous ne pourrez pas le faire tomber.»
D'autres bons joueurs de la LNH étaient aussi des bagarreurs; trop souvent, leurs chances ont été compromises à cause de blessures. La carrière d'Eric Lindros a été écourtée par une série de commotions cérébrales. Peter Forsberg, le joueur auquel Sidney Crosby est le plus souvent comparé, a subi 20 blessures graves durant les cinq dernières saisons, dont cinq commotions et une rupture de la rate qui l'a écarté du jeu en 2001-2002. À 31 ans, sans contrat et sur le point de tirer profit de son statut de joueur autonome, le courageux Suédois songe néanmoins à la retraite. Bien qu'il espère encore jouer la saison prochaine, personne ne s'attend à le voir répéter ses prouesses d'antan. Il va sans dire que Crosby préférerait entrer un jour au Temple de la renommée plutôt que de connaître le sort de ces deux joueurs. Installé, le printemps dernier, sur la banquette d'un restaurant italien qu'il a l'habitude de fréquenter avec ses coéquipiers de l'Océanic, il discutait des façons de rendre le jeu plus rapide, plus aéré, plus excitant. «Je prendrai chaque pouce qu'on voudra bien me donner, dit-il en souriant. Et je trouverai bien le moyen de m'adapter.»
Aujourd'hui, fidèle à son habitude, il est vêtu comme un panneau-réclame. Son chandail noir à capuchon, ses chaussures de sport, sa casquette sont autant de gages de son entente avec la société Reebok — entente qui, selon les rumeurs, serait d'une durée de cinq ans et vaudrait plusieurs millions de dollars. Avant même d'avoir lacé ses patins de pro, Sidney Crosby est donc riche. Son salaire ne dépassera cependant pas 850 000 dollars américains, alors qu'il aurait pu atteindre 1,295 million si les propriétaires d'équipes n'avaient pas réussi à imposer des plafonds salariaux lors du règlement du long conflit dans la LNH.
Il est facile de comprendre pourquoi Reebok et d'autres ont investi une petite fortune dans son avenir: il a une aisance remarquable. Il est bilingue — il a appris le français à Rimouski — et il ponctue ses phrases de sourires intelligents, qui font de lui la plus sympathique star du hockey depuis Bobby Orr. De plus, il semble à l'aise avec les médias, qui ne cessent de disséquer sa jeune vie et auxquels il se soumet gracieusement depuis la toute première interview qu'il a accordée, à l'âge de sept ans. «Ça fait maintenant partie de la routine, dit-il, autant qu'endosser mon équipement avant l'entraînement.»
L'histoire de Sidney commence avec un père fou de hockey. Troy Crosby, repêché en 1984 par le Canadien de Montréal au 12e tour, n'a jamais eu l'occasion de jouer dans la LNH. Son fils, dès l'âge de trois ans et demi, fréquente le Forum de Halifax, où les surveillants prêtent des bâtons de plastique et des balles aux enfants durant les 10 dernières minutes des séances de patinage libre. Sidney faisait figure de prodige, selon Troy: «Il semblait savoir d'instinct comment tenir un bâton et comment soustraire la balle aux autres enfants.» Viendront ensuite les parties sur le lac Bissett, et aussi dans le sous-sol de la maison familiale, à Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, où Sidney a cabossé la sécheuse d'un tir du poignet. À la grande surprise de sa mère, Trina, l'appareil fonctionne toujours.
Mais le succès n'est pas venu sans effort. Pendant que ses amis mangeaient des chips devant les jeux vidéo, le jeune Sidney, lui, s'astreignait à un entraînement intensif visant à endurcir ses quadriceps, les tendons de ses jarrets et ses abdominaux — un régime qu'il maintient encore aujourd'hui. «J'essaie de développer la force, la vitesse et l'agilité de mes jambes, dit-il. Et leur équilibre. Je dois être en mesure de repousser des gars beaucoup plus robustes que moi sans être ralenti dans ma course.» Il est toujours sur la patinoire 45 minutes avant le début de l'entraînement et il passe environ 90 minutes par jour, cinq jours par semaine, dans la salle de gym. «Il ne touche à aucune boisson gazeuse, il se couche tôt, il n'a pas de temps pour les filles», assure Guy Boucher, entraîneur adjoint de l'Océanic. «Il se sent en compétition même quand il joue aux cartes!»
Si Crosby prend le jeu tellement au sérieux, c'est qu'il est conscient de ce qui l'attend dans la LNH. Aujourd'hui, explique-t-il, les joueurs sont plus costauds, plus rapides, mieux entraînés qu'avant — ce qui donne souvent l'impression que la patinoire est très encombrée. Comme les porteurs de rondelle sont assaillis par leurs adversaires en un éclair, ils n'ont qu'une fraction de seconde pour réussir leur coup. «Il est difficile de se démarquer quand tous les gars sont en forme et s'entraînent hors saison», dit-il. De plus, les gardiens de but bénéficient d'un équipement ultraléger et ont appris à maîtriser le style d'arrêt dit «papillon». Dans ces conditions, selon lui, il est inévitable de voir le nombre de buts baisser.
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