Publié : ven. août 27, 2004 8:05 am
Avant de me lancer de roche lire l'article du journal de montreal! Quant je dis Pathétique je parle de l'appuis que nos gouvernement donnent aux athlète! La médail d'or devien à mon avis une médail de diamant!
Le Canada: une délégation de quêteux
Martin Leclerc -Journal de Montréal 27/08/2004 08h30 - Mise à jour
ATHÈNES – Choquant, inconcevable et ahurissant : il n’y a pas de mot pour décrire dans quelles circonstances la cycliste canadienne Lori-Ann Muenzer a littéralement dû quêter des roues à ses adversaires pour pouvoir disputer des courses qui lui ont permis de décrocher sa médaille d’or au sprint mardi.
Quand Martin Barras m’a raconté cette histoire, je lui ai fait répéter trois fois pour être certain d’avoir bien entendu. Et pour vous dire honnêtement, je suis en train de l’écrire et j’ai encore de la difficulté à y croire.
L’histoire de Muenzer surpasse tout ce qu’on a pu entendre depuis deux semaines à propos de la structure de broche à foin sur laquelle repose le programme olympique canadien.
Barras est originaire de Sainte-Foy et il gagne sa vie à titre d’entraîneur en chef de l’équipe australienne de cyclisme sur piste.
Au cours de la dernière semaine, les athlètes dirigés par ce Québécois ont décroché pas moins de neuf médailles, un résultat qui place l’Australie au premier rang mondial dans cette discipline.
Ces éclatants succès, toutefois, ne constituent pas le fait saillant de ses Jeux. Selon lui, la plus incroyable médaille remportée au vélodrome d’Athènes, c’est Muenzer qui l’a en poche.
«Cette athlète-là a réussi une performance incroyable compte tenu du peu de support dont elle bénéficie», racontait Barras hier quand je l’ai joint à Londres, où il attendait un transfert pour rentrer chez lui.
–Comment ça, un manque de support?
Et Barras de raconter que la pauvre Muenzer doit elle-même défrayer les coûts d’une partie de son équipement. Qu’elle ne jouit pas d’un support suffisant pour s’entraîner sur des pistes de qualité et qu’elle doit payer de sa poche quand vient le temps de se rendre, par exemple, aux Championnats du monde.
«C’est pas mêlant, elle doit même payer ses boyaux, a soutenu Barras. Les boyaux qui vont sur ces vélos-là sont fabriqués à la main et ils coûtent jusqu’à 240 $ US chacun. En plus, ces boyaux sont un peu comme des pneus de F-1. Tu t’en sers une ou deux fois et ils sont bons pour la poubelle.»
Sauvée par charité
Pour venir aux Olympiques, Muenzer s’était donc acheté une petite réserve de boyaux. Mais lors de la dernière journée de compétition, on s’est rendu compte que la dernière paire qui lui restait était défectueuse. Elle en a crevé un en matinée, puis un autre en après-midi.
Aussi incroyable et inacceptable que cela puisse être, l’une des meilleures cyclistes du pays s’est donc retrouvée sans boyau alors qu’elle devait livrer les deux courses les plus importantes de sa vie, sous le plus grand chapiteau sportif du monde.
Même la délégation du Bangladesh doit être mieux organisée que ça!
«Avec les entraîneurs de quelques autres pays, on regardait ça et on se disait que ça n’avait aucun bon sens», a raconté Barras.
«Personnellement, je trouvais inacceptable qu’une athlète de 38 ans qui avait tant donné pour son sport se retrouve dans une telle situation.»
Les Australiens, qui sont des gens sérieux, avaient des caisses de boyaux en réserve. De toutes les sortes et pour toutes les conditions.
La situation était tellement ridicule, que Barras et l’entraîneur de l’équipe de France ont finalement fait front commun, en prêtant chacun une roue à la cycliste canadienne.
Le plus incroyable de l’histoire, c’est que Muenzer s’est ensuite retrouvée en demi-finale contre une protégée de Barras, l’Australienne Anna Meares, et qu’elle l’a éliminée!
Puis en finale, c’est grâce à la charité d’entraîneurs adverses, sur une roue française et une roue australienne, que Muenzer a décroché une médaille d’or.
Êtes-vous gênés d’être représentés par une bande de ploucs semblables? Comprenez-vous pourquoi le Canada ne décroche pas davantage de médailles?
Deux petits morveux…
Après la victoire de Muenzer, l’entraîneur de l’équipe canadienne, Éric Van den Eynde, est venu rendre la précieuse roue (recouverte de peinture dorée) à Barras.
Les deux hommes sont de vieux amis, de vieux complices qui rêvaient, il y a une quinzaine d’années, de diriger l’équipe canadienne ensemble.
– Fais attention à cette roue, lui a lancé Van den Eynde. Elle est en or.
Barras n’a fait ni une ni deux. Il a tout de suite installé la fameuse roue sur le vélo de l’Australien Ryan Bayley, qui s’apprêtait à disputer la finale masculine du sprint. Et Bayley a décroché l’or! Après les festivités d’usage, le vélodrome était presque désert quand Barras et Van den Eynde se sont retrouvés.
«Des moments extrêmement émouvants, a confié Barras. On se disait que nous étions deux petits morveux du Québec et qu’on se retrouvait, le même soir, dans des camps différents, avec des champions olympiques entre les mains. Comme ça nous a pris 15 ans pour en arriver là, on a fini par se promettre de faire ça plus souvent!»
Des médailles, Barras en remportera sans doute beaucoup d’autres. Pour Van den Eynde, qui est équipé comme un coach du Tiers monde, ce sera sans doute moins évident.
Le Canada: une délégation de quêteux
Martin Leclerc -Journal de Montréal 27/08/2004 08h30 - Mise à jour
ATHÈNES – Choquant, inconcevable et ahurissant : il n’y a pas de mot pour décrire dans quelles circonstances la cycliste canadienne Lori-Ann Muenzer a littéralement dû quêter des roues à ses adversaires pour pouvoir disputer des courses qui lui ont permis de décrocher sa médaille d’or au sprint mardi.
Quand Martin Barras m’a raconté cette histoire, je lui ai fait répéter trois fois pour être certain d’avoir bien entendu. Et pour vous dire honnêtement, je suis en train de l’écrire et j’ai encore de la difficulté à y croire.
L’histoire de Muenzer surpasse tout ce qu’on a pu entendre depuis deux semaines à propos de la structure de broche à foin sur laquelle repose le programme olympique canadien.
Barras est originaire de Sainte-Foy et il gagne sa vie à titre d’entraîneur en chef de l’équipe australienne de cyclisme sur piste.
Au cours de la dernière semaine, les athlètes dirigés par ce Québécois ont décroché pas moins de neuf médailles, un résultat qui place l’Australie au premier rang mondial dans cette discipline.
Ces éclatants succès, toutefois, ne constituent pas le fait saillant de ses Jeux. Selon lui, la plus incroyable médaille remportée au vélodrome d’Athènes, c’est Muenzer qui l’a en poche.
«Cette athlète-là a réussi une performance incroyable compte tenu du peu de support dont elle bénéficie», racontait Barras hier quand je l’ai joint à Londres, où il attendait un transfert pour rentrer chez lui.
–Comment ça, un manque de support?
Et Barras de raconter que la pauvre Muenzer doit elle-même défrayer les coûts d’une partie de son équipement. Qu’elle ne jouit pas d’un support suffisant pour s’entraîner sur des pistes de qualité et qu’elle doit payer de sa poche quand vient le temps de se rendre, par exemple, aux Championnats du monde.
«C’est pas mêlant, elle doit même payer ses boyaux, a soutenu Barras. Les boyaux qui vont sur ces vélos-là sont fabriqués à la main et ils coûtent jusqu’à 240 $ US chacun. En plus, ces boyaux sont un peu comme des pneus de F-1. Tu t’en sers une ou deux fois et ils sont bons pour la poubelle.»
Sauvée par charité
Pour venir aux Olympiques, Muenzer s’était donc acheté une petite réserve de boyaux. Mais lors de la dernière journée de compétition, on s’est rendu compte que la dernière paire qui lui restait était défectueuse. Elle en a crevé un en matinée, puis un autre en après-midi.
Aussi incroyable et inacceptable que cela puisse être, l’une des meilleures cyclistes du pays s’est donc retrouvée sans boyau alors qu’elle devait livrer les deux courses les plus importantes de sa vie, sous le plus grand chapiteau sportif du monde.
Même la délégation du Bangladesh doit être mieux organisée que ça!
«Avec les entraîneurs de quelques autres pays, on regardait ça et on se disait que ça n’avait aucun bon sens», a raconté Barras.
«Personnellement, je trouvais inacceptable qu’une athlète de 38 ans qui avait tant donné pour son sport se retrouve dans une telle situation.»
Les Australiens, qui sont des gens sérieux, avaient des caisses de boyaux en réserve. De toutes les sortes et pour toutes les conditions.
La situation était tellement ridicule, que Barras et l’entraîneur de l’équipe de France ont finalement fait front commun, en prêtant chacun une roue à la cycliste canadienne.
Le plus incroyable de l’histoire, c’est que Muenzer s’est ensuite retrouvée en demi-finale contre une protégée de Barras, l’Australienne Anna Meares, et qu’elle l’a éliminée!
Puis en finale, c’est grâce à la charité d’entraîneurs adverses, sur une roue française et une roue australienne, que Muenzer a décroché une médaille d’or.
Êtes-vous gênés d’être représentés par une bande de ploucs semblables? Comprenez-vous pourquoi le Canada ne décroche pas davantage de médailles?
Deux petits morveux…
Après la victoire de Muenzer, l’entraîneur de l’équipe canadienne, Éric Van den Eynde, est venu rendre la précieuse roue (recouverte de peinture dorée) à Barras.
Les deux hommes sont de vieux amis, de vieux complices qui rêvaient, il y a une quinzaine d’années, de diriger l’équipe canadienne ensemble.
– Fais attention à cette roue, lui a lancé Van den Eynde. Elle est en or.
Barras n’a fait ni une ni deux. Il a tout de suite installé la fameuse roue sur le vélo de l’Australien Ryan Bayley, qui s’apprêtait à disputer la finale masculine du sprint. Et Bayley a décroché l’or! Après les festivités d’usage, le vélodrome était presque désert quand Barras et Van den Eynde se sont retrouvés.
«Des moments extrêmement émouvants, a confié Barras. On se disait que nous étions deux petits morveux du Québec et qu’on se retrouvait, le même soir, dans des camps différents, avec des champions olympiques entre les mains. Comme ça nous a pris 15 ans pour en arriver là, on a fini par se promettre de faire ça plus souvent!»
Des médailles, Barras en remportera sans doute beaucoup d’autres. Pour Van den Eynde, qui est équipé comme un coach du Tiers monde, ce sera sans doute moins évident.