Publié : dim. août 27, 2006 10:40 am
Marilyse Hamelin
Le Journal de Montréal
27/08/2006 11h44
Plutôt que de se tourner vers la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), la moitié des arrondissements de Montréal confient les animaux abandonnés de leur territoire à une entreprise privée, Le Berger blanc, qui euthanasie sept chats sur dix.
Selon les rapports d'activités des arrondissements Mercier - Hochelaga-Maisonneuve, Saint-Laurent et Villeray - Saint-Michel - Parc-Extension de janvier à juin dernier, dont le Journal a obtenu des copies, Le Berger blanc euthanasie 70% des chats reçus.
La Ville de Montréal dit privilégier cette entreprise parce qu'elle lui coûte moins cher.
Dans l'arrondissement Mercier - Hochelaga-Maisonneuve, notamment, on confirme que Le Berger blanc a obtenu un contrat de trois ans.
«C'est eux qui ont remporté l'appel d'offres avec la soumission la plus basse, soit 200 000 $ pour trois ans», explique Pierre-Emmanuel Larouche, porte-parole de l'arrondissement. Même chose à Rosemont où, pour un budget similaire, l'arrondissement a choisi Le Berger blanc, confirme le responsable des communications, Serge Fortin.
Bien des questions
Ces contrats font bondir le directeur de la SPCA, Pierre Barnoti, qui remet en question le choix des arrondissements.
«Comment nos services peuvent-ils coûter plus cher que ceux d'une entreprise qui paie ses employés comme Le Berger blanc?» demande-t-il. «Eh bien, c'est parce qu'ils coupent dans les soins aux animaux!» s'indigne le directeur de la SPCA.
«La Ville veut le service le moins cher, mais à quel prix ? Si les gens savaient pour quel service ils payent...», déplore-t-il.
La SPCA parfois moins chère
À l'Île Bizard, pour seulement 2 000 $ par année, on a choisi la SPCA. Comme l'arrondissement compte 19 000 résidants, le coût du service reviendra à 0,32 $ pour trois ans.
À Hochelaga-Maisonneuve, le coût des services du Berger blanc pour 128 000 citoyens s'élève à 1,57 $ pour la même période.