Le mercredi 20 juillet 2005
Dans l'hémisphère nord
La glaciation de plus ancienne que prévu
Agence France-Presse
Paris
La première ère glaciaire au niveau planétaire s'est ouverte sur Terre il y a quelque 34 millions d'années, beaucoup plus tôt que l'on ne pensait, avec une formation quasi simultanée des premières grandes calottes glaciaires dans les deux hémisphères, estiment des scientifiques dans une étude publiée dans la revue Nature de jeudi.
En effet, selon les hypothèses généralement admises, les calottes glaciaires comparables à celles qui couvrent aujourd'hui le Groenland et le pôle sud n'ont fait leur apparition, dans le nord, qu'il y a une dizaine de millions d'années.
Aradhna Tripati, de l'université de Cambridge, et ses collègues britanniques et suédois ne sont plus d'accord.
Grâce à l'analyse isotopique d'échantillons de calcite prélevés par carottage dans les sédiments marins du Pacifique tropical et du sud de l'océan Atlantique, les scientifiques ont découvert qu'après une période où la Terre était une immense «serre chaude», il y a 55 millions d'années, la situation a commencé à changer d'une manière importante il y a 42 millions d'années.
Puis, il y a 34 millions d'années (période géologique connue sous le nom de «limite Eocène-Oligocène»), quand la calotte antarctique a entamé sa croissance, celle du nord a également commencé à se former, ont-ils «lu» dans les archives naturelles des fonds océaniques.
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Ces conclusions contredisent les hypothèses actuelles selon lesquelles cet événement ne se serait produit qu'au cours des 6 à 10 derniers millions d'années.
Ce sont les squelettes calcaires d'organismes unicellulaires appelés foraminifères qui permettent de connaître la nature des dépôts sédimentaires dans lesquels ils ont vécu. Les foraminifères fabriquent en effet le calcaire de leur squelette à partir des éléments contenus dans l'eau de mer, en premier lieu l'oxygène de l'eau. Ainsi, leur teneur en isotopes de l'oxygène indique s'ils ont été confrontés à un milieu chaud ou froid.
Selon Aradhna Tripati et ses collègues, les indices obtenus correspondent à un abaissement du niveau de la mer global de 100 à 125 mètres au moins, provoqué par un stockage significatif de glace dans les deux hémisphères car, insistent-ils, la calotte antarctique ne suffit pas à expliquer l'ampleur du phénomène. Les dépôts de carbonate de calcium ont changé en même temps, suggérant un rôle important pour le cycle du carbone.
On pensait jusqu'à présent que les grandes glaces avaient fait leur apparition d'abord en Antarctique, suite à une diminution des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (C02, gaz à effet de serre associé aux risques de réchauffement climatique, dû cette fois surtout aux activités humaines).
«Si la baisse du taux de CO2 atmosphérique a stabilisé l'état glaciaire dans l'oligocène, s'interroge Lee Kump, de l'Université de Pennsylvanie, dans un commentaire publié par Nature, son accroissement par l'utilisation de combustible fossile la déstabilisera-t-il à l'avenir?»
Selon lui, la leçon à tirer de cette étude est que nous devrions observer attentivement «tous les signes subtiles de passage du monde glaciaire dans lequel la Terre est restée pendant 34 millions d'années vers un nouveau monde de serre chaude».
La glaciation est plus ancienne que prévu
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
parlant de glaciation ;)
Quel est l’âge des glaces du Nord?
A vant que la calotte glaciaire du pôle sud commence à se former, il y a environ 35 millions d’années, la Terre était une planète très chaude, sans neige et sans glace. Selon le calendrier généralement admis, les glaces de l’hémisphère Nord se sont formées plus tard que celle de l’Antarctique, il y a 10 millions d’années environ. Aradhna Tripati et ses collègues remettent en cause ce schéma dans un article publié aujourd’hui dans la revue Nature. La croissance des glaces du nord aurait commencé en même temps que celle du pôle sud, selon ces chercheurs britanniques et suédois.
L’équipe de Tripati a analysé de nouveaux échantillons de sédiments marins prélevés dans le Pacifique sud et l’Atlantique. Ces carottes fournissent de précieuses informations sur l’histoire de la Terre. Elles contiennent notamment de minuscules organismes qui fabriquent des squelettes de carbonate de calcium (CaCO3) qui permettent aux chercheurs d’analyser les isotopes d’oxygène.
Les masses de glace se forment par évaporation de l’eau de mer qui se transforme en neige, faisant diminuer le niveau des océans.
Or l’oxygène présent dans la neige possède un isotope différent de celui de l’eau de mer. En retraçant l’évolution du ratio de ces deux isotopes, les chercheurs évaluent les variations du niveau de la mer.
Aradhna Tripati et ses collègues ont ainsi constaté que les premiers signes de glaciation apparaissent il y a 42 millions d’années, au cours de l’Eocène, avant que le climat bascule vraiment, au début de l’Oligocène (34 millions d’années). Leurs données suggèrent que des masses glaciaires ont commencé à se former dans l’hémisphère nord dès l’Eocène. La formation de l’Antarctique ne suffirait pas à expliquer les variations du niveau de l’eau, selon les chercheurs.
Ces conclusions atypiques devront être confirmées par d’autres études. Pour l’instant elles demeurent un sujet d’interrogation et de discussion parmi les spécialistes de l’histoire de la Terre.
Quel est l’âge des glaces du Nord?
A vant que la calotte glaciaire du pôle sud commence à se former, il y a environ 35 millions d’années, la Terre était une planète très chaude, sans neige et sans glace. Selon le calendrier généralement admis, les glaces de l’hémisphère Nord se sont formées plus tard que celle de l’Antarctique, il y a 10 millions d’années environ. Aradhna Tripati et ses collègues remettent en cause ce schéma dans un article publié aujourd’hui dans la revue Nature. La croissance des glaces du nord aurait commencé en même temps que celle du pôle sud, selon ces chercheurs britanniques et suédois.
L’équipe de Tripati a analysé de nouveaux échantillons de sédiments marins prélevés dans le Pacifique sud et l’Atlantique. Ces carottes fournissent de précieuses informations sur l’histoire de la Terre. Elles contiennent notamment de minuscules organismes qui fabriquent des squelettes de carbonate de calcium (CaCO3) qui permettent aux chercheurs d’analyser les isotopes d’oxygène.
Les masses de glace se forment par évaporation de l’eau de mer qui se transforme en neige, faisant diminuer le niveau des océans.
Or l’oxygène présent dans la neige possède un isotope différent de celui de l’eau de mer. En retraçant l’évolution du ratio de ces deux isotopes, les chercheurs évaluent les variations du niveau de la mer.
Aradhna Tripati et ses collègues ont ainsi constaté que les premiers signes de glaciation apparaissent il y a 42 millions d’années, au cours de l’Eocène, avant que le climat bascule vraiment, au début de l’Oligocène (34 millions d’années). Leurs données suggèrent que des masses glaciaires ont commencé à se former dans l’hémisphère nord dès l’Eocène. La formation de l’Antarctique ne suffirait pas à expliquer les variations du niveau de l’eau, selon les chercheurs.
Ces conclusions atypiques devront être confirmées par d’autres études. Pour l’instant elles demeurent un sujet d’interrogation et de discussion parmi les spécialistes de l’histoire de la Terre.