Les pluies pourraioent favorisés le virus du nil

[Earendil]

Prolifération des moustiques

Les pluies pourraient favoriser le virus du Nil

Alexandre Robillard

Presse Canadienne

Montréal

Les épisodes de pluie intense des dernières semaines ont contribué à la prolifération des moustiques, dans la région montréalaise, ce qui pourrait augmenter le risque de propagation du virus du Nil occidental (VNO), a indiqué un chercheur qui travaille dans le cadre du programme de prévention du VNO au Québec.

«Plus le nombre de moustiques augmente plus le risque de propagation du VNO augmente, c'est mathématique», a déclaré mercredi Mario Boisvert, qui surveille les populations de moustiques pour le ministère québécois de la Santé.

Le chercheur affirme que les deux épisodes de fortes pluies qui se sont produits à la fin de juin et au début de juillet, dans la région de Montréal, ont fourni aux maringouins l'humidité qui favorise leur reproduction.

Mais selon M. Boisvert, qui est responsable des recherches entomologiques à la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM), cette augmentation ne devrait pas être une source d'inquiétude pour la population.

Les mêmes pluies diluviennes qui ont multiplié le nombre de moustiques dans la région de Montréal, reconnue pour être le foyer du virus au Québec, ont aussi détruit les larves de l'espèce qui est la principale responsable de la transmission du virus.


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«Cette espèce pond ses larves dans les égouts pluviaux, qui ont été complètement lessivés par les dernières pluies», a-t-il dit.

Le chercheur a constaté dernièrement une augmentation du nombre de moustiques dans la région montréalaise, mais il ne peut quantifier précisément cette hausse car elle varie selon les secteurs.

Dans certains pièges à moustiques, qui servent à suivre la progression du VNO, il a compté jusqu'à 10 000 de ces insectes piqueurs alors qu'il était plutôt habitué à en retrouver 200 ou 300.

Selon des statistiques du ministère québécois de la Santé, le VNO n'a jusqu'ici été détecté dans aucun groupe de moustiques.

Seuls deux oiseaux, qui ont été retrouvés dans la région des Laurentides, étaient infectés par le virus.


Depuis le début de la saison, aucun cas de virus du Nil chez l'humain n'a été rapporté, indiquent les mêmes statistiques.

Le ministère de la Santé n'a pas l'intention d'émettre un avis particulier à cause de l'augmentation du nombre de moustiques dans la région montréalaise, a affirmé une porte-parole.

«Il faut que la population s'habitue à la présence du VNO et apprenne à se protéger», a déclaré Dominique Breton, rappelant que les maringouins les plus porteurs du VNO étaient surtout actifs à la fin de juillet et au début d'août.

Selon M. Boisvert, depuis trois ans, le nombre de cas humains du virus du Nil a diminué et le virus apparaît moins souvent chez les oiseaux et les moustiques, qui constituent le principal vecteur de transmission. Mais une augmentation de cas pourrait tout de même se produire.

«Aux États-Unis, on a constaté que la progression du VNO était cyclique», a-t-il dit.

Au début du mois, les autorités de santé publique ont invité la population à bien se prémunir contre les piqûres de maringouins, qui peuvent être porteurs du virus.

Le directeur national de l'Institut de la Santé publique du Québec, le docteur Alain Poirier, avait alors indiqué qu'il était nécessaire d'être vigilant tout au long de l'été même si la période de pointe de transmission du virus du Nil se situe au mois d'août.

Il suggérait ainsi de bien se couvrir le soir, avec des vêtements longs et clairs, et d'utiliser un chasse-moustique pour se protéger contre les insectes.

Les personnes infectées par le VNO peuvent développer des symptômes qui ressemblent à ceux de la grippe, avec de la fièvre et des douleurs musculaires.